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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Formation initiale et continue des professeurs de collège et de lycée sur la sécurité en chimie

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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FORMATION INITIALE ET CONTINUE DES PROFESSEURS

DE COLLÈGE ET DE LYCÉE SUR LA SÉCURITÉ EN CHIMIE

Anne GOUBE*, Philippe SAVIUC**

*I.U.F.M. Grenoble, **Centre antipoison de Grenoble

MOTSCLÉS : RISQUE CHIMIQUE SÉCURITÉ FORMATION À LA SÉCURITÉ ENSEIGNANTS

RÉSUMÉ : Atelier de production sur la construction de modules de formation (pour les enseignants) sur la sécurité en chimie. Définition des objectifs, construction de maquettes de formation, discussion des propositions.

SUMMARY : Workshop on building training sessions for teachers on safety in chemistry : definition of goals, working out the training plan and schedule, discussion of the proposals.

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1. INTRODUCTION

La notion de danger et celle de risque sont parfois confondues. Le danger est la potentialité qu’a un corps chimique ou physique à générer des effets sur la santé. Le risque est la probabilité de la réalisation de ce danger. L’accident est la réalisation du risque. Ainsi, si le cyanure peut provoquer le décès, avaler quelques pépins de pomme ou quelques amandes, qui contiennent des dérivés cyanogènes, est sans conséquence. Un marteau est un objet contondant susceptible de provoquer un traumatisme. S’il est rangé dans un placard, le risque de traumatisme est nul ; s’il repose au bord d’une table, le risque de chute sur le pied est faible, mais existe ; s’il est utilisé pour planter des clous, le risque de se taper sur les doigts est loin d’être nul : il dépend de l’opérateur. Si l’opérateur est inexpérimenté, alors le risque s’élève. De la même façon, le danger de l’utilisation d’un bec Bunsen peut être la brûlure et l’incendie. Dans les conditions habituelles, ces risques sont maîtrisés. Manipuler dans une salle de travaux pratiques en sureffectif élève ce risque. Des facteurs de risque peuvent ainsi être identifiés : opérateur inexpérimenté, sureffectif...

Schématiquement, le risque résulte de la présence d’un danger et d’un “ comportement ”. Une fois identifiés, les facteurs de risque permettent d’accéder à la réduction des risques et à la prévention des accidents. Ainsi diminuer le risque ne passe pas forcément par la suppression du danger, mais par la prise en compte des facteurs de risques : remplacement par un corps moins toxique, diminution des doses, des concentrations, des expositions, modification des comportements… D’une façon générale, les risques sont de mieux en mieux maîtrisés ; par contre le rapport entre le risque et la société se modifie, et la perception du risque augmente. La perception du risque est “ différentielle ” : des risques élevés sont admis (l’automobile) et d’autres plus faibles sont redoutés (lignes haute tension) ; la notion de risque acceptable apparaît. Cette dimension sociale du risque est étroitement liée à l’accroissement des inquiétudes individuelles, mais aussi à des considérations médiatiques et judiciaires grandissantes.

C’est dans ce contexte que doit s’opérer le tour de force pédagogique de maintenir les expériences de chimie (en acceptant leur danger), tout en maîtrisant au mieux les risques (en identifiant les facteurs de risques, les comportements à risques) pour les réduire.

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2. DÉROULEMENT DE L’ATELIER

2.1 Questionnement

La perception du risque se modifie dans notre société et dans les établissements scolaires. Un jour ou l’autre, nous serons confrontés à l’incident, l’accident ou la plainte.

Vous êtes chargés de monter une action de formation sur la prise en compte de ce risque. Comment allez vous faire : Quels contenus ? Quelles stratégies pédagogiques ? Quel planning ?

2.2 Phases de travail

- Définition des objectifs de ce type de formation.

- Travail en groupes pour construire une action de formation.

- Exposés des travaux des groupes, et de ce qui est mis en place dans l’académie de Grenoble. - Débat.

3. OBJECTIFS DE CE TYPE DE FORMATION

Les objectifs ont été longuement discutés avant de commencer à construire les maquettes de formation :

1 - Prendre conscience des dangers et des risques. Différence entre danger et risque.

2 - Développer un comportement responsable du professeur et des élèves : le risque est permanent, l’accident est ponctuel.

3 - Diminuer le nombre et la gravité des accidents, au collège, au lycée et à la maison. 4 - Savoir ce qu’il faut faire en cas d’accident.

5- Apprendre à chercher l’information.

Il faut rester vigilant à ne pas diaboliser la chimie, qui a souvent une image négative dans le grand public. La vie navigue entre les dangers divers et la prise de risques. Il s’agit de maîtriser les risques, en développant une conscience citoyenne et le respect des autres, à travers les travaux pratiques de chimie en classe, l’utilisation des produits chimiques à la maison, et en considérant certaines situations de la vie quotidienne qui relèvent de la chimie (huile qui prend feu dans une poêle, mélange d’eau de Javel et d’un détartrant W.C., bouteille d’acide renversée...)

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4. PROPOSITIONS DE FORMATION

Les participants se sont divisés en deux groupes et ont élaboré des propositions de formation : contenu et stratégies pédagogiques.

4.1 Première proposition

Le premier groupe a concentré son travail sur le danger de mettre en place une formation “ coup de poing ”, avec une stratégie pédagogique transmissive, basée sur une information qui fait peur. Les professeurs en ressortent abasourdis. Dans un premier temps, individuellement, ils appliquent les conseils sécuritaires, sans travail en équipe avec les collègues de leur établissement ; dans un second temps, ils reviennent à leurs pratiques antérieures.

L’objectif premier est de fondre l’éducation à la sécurité en chimie dans les classes, à tout moment. Que ceci devienne une préoccupation permanente.

Il s’agit de contextualiser les propos, d’intervenir au plus près des situations réelles, d’intervenir par petites touches successives, étalées dans le temps.

Pour la formation des enseignants :

1 - Faire intervenir des industriels, pour qu’ils expliquent les procédures suivies dans leurs laboratoires, et les plans d’intervention prévus en cas d’accident.

2 - Déclencher la motivation des enseignants par la mutualisation des expériences, des craintes justifiées ou non justifiées. Mettre les professeurs à l’aise pour parler d’eux-mêmes.

3 - Parler de l’aspect législatif, définir les responsabilités de chacun. 4 - Que faire en cas d’accident ?

À partir de témoignages vécus. Faire intervenir un médecin, le médecin scolaire, l’infirmière, ...

4.2 Seconde proposition

Module de formation de deux jours (12 heures) destiné aux professeurs stagiaires en formation initiale, aux professeurs en formation continue, ou aux moniteurs à l’université.

Premier jour :

1 - Dangers et risques : à partir de situations présentées sous forme de diapositives. 2 - Les accidents auxquels vous avez assisté : causes, effets, ....

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4 - Etablir une liste d’accidents, leur fréquence et leur gravité.

5 - Règles de prévention et comportement responsable : travaux de groupes.

Deuxième jour :

1 - Que faire en cas d’accident ?

Faire intervenir un médecin, un secouriste. Utiliser le matériel de sécurité. Inciter à suivre une formation de secouriste sauveteur du travail.

2 - Transmission du savoir sur la sécurité : travaux de groupes.

Recenser tous les T.P. Chaque groupe prend en charge un T.P. et essaye de bâtir le “ message sécurité ” pour ce T.P. Comment faire passer le message auprès des élèves ?

4.3 Proposition grenobloise

Dans l’académie de Grenoble, depuis plusieurs années, existe une vigilance particulière sur les questions de sécurité en chimie. Pour preuve, la collaboration entre le rectorat, l’I.U.F.M. et le centre antipoison : formation des enseignants, que faire en cas d’accident ?, gestion des produits chimiques et des déchets. Un courrier sur la sécurité en chimie, signé par le recteur, a été envoyé dans tous les collèges et lycées de l’académie. Lors des animations pédagogiques sur les nouveaux programmes, lors des inspections individuelles et des réunions d’équipe, les questions de sécurité en chimie sont abordées. Ceci permet d’envisager les problèmes de sécurité sous des angles divers, mais toujours concrets, en fonction de la réalité de chaque laboratoire. Cette collaboration se matérialise en formation initiale auprès des professeurs stagiaires dès la rentrée de septembre, avec un suivi tout au long de l’année, ainsi que lors des stages de formation continue (voir annexe).

4.4 Discussion

Toutes les propositions convergent sur les contenus et sur les stratégies pédagogiques.

Pour les contenus : analyse d’accidents réels ; information sur les dangers, les risques, l’aspect

législatif ; documentation : quelles sources ?, où les trouver ? ; utilisation du matériel de sécurité ; mise au point des messages sécurité.

Pour les stratégies pédagogiques :

- Pas d’exposé magistral “ il faut, y’a qu’à ”.

- Analyse d’accidents, que faire, comment éviter, à partir de témoignages, en mettant les professeurs à l’aise pour s’exprimer.

- Réfléchir à la maîtrise du risque : connaître les dangers, limiter les risques, continuer à manipuler, développer un comportement responsable et citoyen.

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enseignants, qui vont ensuite tester en classe et relater comment cela s’est déroulé).

- Intervention de professionnels : médecin, infirmière, secouriste, pompiers, industriels, .... - Ne pas se contenter d’une formation ponctuelle, mais assurer un suivi.

5. CONCLUSION

Les convergences sur les stratégies pédagogiques proposées et sur les contenus, traduisent les préoccupations identiques des participants à l’atelier.

Dans la perspective de mieux maîtriser le risque au quotidien, l’applicabilité de ces stratégies dépend d’un développement durant la formation initiale et continue, mais aussi d’un soutien institutionnel propre à aménager un espace dans les programmes et à dégager des moyens (groupes à effectif raisonnable en T.P., crédits). Cette véritable culture du risque doit bénéficier positivement du contexte de perception sociale grandissante.

BIBLIOGRAPHIE

CONSEIL GÉNÉRAL DE LORRAINE, stockage et utilisation des produits toxiques dans les établissements d’enseignement, Opération bidon futé, novembre 1995.

GOUBE A, Sécurité en chimie : pour sensibiliser les futurs citoyens, formons les professeurs stagiaires !, Bulletin de l’Union des Physiciens, 1998, 806.

I.N.R.S., fiches toxicologiques et cahiers de notes documentaires.

MONFORT B, L’enseignement de la sécurité au cours de travaux pratiques de chimie, L’actualité

chimique, octobre 1986.

SAVIUC P, Travaux pratiques de sciences physiques : éducation à la prévention des risques, Académie de Grenoble et Centre antipoison de Grenoble, février 1996.

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ANNEXE 1

FORMATION INITIALE SÉCURITÉ AU LABORATOIRE I.U.F.M. GRENOBLE

Formation destinée aux enseignants débutants de physique et chimie, formation obligatoire. Module de formation de 10 heures

Formateurs : Anne Goube et Philippe Saviuc

- Analyse d’accidents début septembre, 3 heures - Ateliers expérimentaux début septembre, 2 heures - Exposé de Philippe Saviuc débat mi septembre, 2 heures - Que faire avec les élèves ? fin septembre, 1,5 heure - Qu’avez vous fait avec les élèves ? mi octobre, 1,5 heure

Tout au long de l’année, au centre de formation et lors des visites en classe, analyse de ce que les professeurs stagiaires mettent en place dans leurs classes, pour développer une attitude responsable vis à vis des dangers et des risques. La formation de début d’année n’est efficace que si les pratiques au quotidien la prennent en compte, et si le sujet est abordé de nombreuses fois dans l’année, à partir de la réalité de la classe.

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ANNEXE 2

STAGES DE FORMATION CONTINUE SÉCURITÉ AU LABORATOIRE I.U.F.M. DE GRENOBLE

Stage de formation continue, demandé par les enseignants (professeurs de collège, de lycée professionnel et de lycée) et par le personnel de laboratoire, durée 18 heures. En 1999-2000, deux stages ont eu lieu, l’un à Vienne, l’autre à Albertville.

Intervenants : Anne Goube (formatrice), Philippe Saviuc (médecin), Labo Service (traitements des déchets), l’infirmière de l’établissement et les pompiers (à Vienne)

Premier jour, imposé :

matin - présentation des participants - les questions que vous vous posez

- analyse d’accidents : que faire quand l’accident arrive ? comment éviter cet accident ? règles de sécurité ?

après midi - analyses d’accidents suite, préparation des questions pour Philippe Saviuc - exposé de Labo Service, sur le retraitement des déchets du laboratoire

Deuxième jour (consécutif au premier), imposé :

matin - exposé du Docteur Philippe Saviuc et débat

après midi - ateliers expérimentaux

- que faire en classe avec les élèves ? que faire dans l’établissement ? - évaluation des deux premières journées de stage

- mise au point de la troisième journée

Troisième jour, à la demande, un mois après :

à Vienne

matin : - formation sur les extincteurs assurée par les pompiers

après midi : - quelle procédure locale est prévue en cas d’accident ? Résultats des enquêtes - aménagement des salles et du laboratoire, guide d’équipement

- échange sur ce que chacun a mis en place dans son établissement et avec ses élèves - résultat des recherches effectuées sur Internet et CD-ROM

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à Albertville

matin : - quelle procédure locale est prévue en cas d’accident ? résultats des enquêtes, intervention de l’infirmière

- échange sur ce que chacun a mis en place dans son établissement et avec ses élèves - visite du laboratoire : salles de T.P., stockage, guide d’équipement,

utilisation d’un CD-ROM

après midi : - construction de séances à mettre en place avec les élèves sur des T.P. au choix, et fiche sécurité à distribuer à tous les élèves en début d’année

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