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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les étudiants de première année et leurs rapports aux savoirs

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Academic year: 2021

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A. GIORDAN, J.-L. MARTINAND et D. RAICHVARG, Actes JIES XXV, 2003

LES ETUDIANTS DE PREMIERE ANNEE

ET LEURS RAPPORTS AUX SAVOIRS

Nouria REMAOUN, Aïcha BENAMAR et Zoubida SENOUCI CRASC, Oran

MOTS-CLES : UNIVERSITE – PREMIERE ANNEE UNIVERSITAIRE – SAVOIRS – RAPPORTS AUX SAVOIRS – ECHEC – REUSSITE

RESUME : Le problème de l’échec en première année universitaire est au centre de notre recherche. Notre objectif est de comprendre les pratiques d’études des étudiants et leurs rapports aux différents types de savoirs

ABSTRACT : The problem of failure on the first year of higher education is in the center of our research. Our objective is to understand the students learning practices leading to the the failure or to the success and their reports with the various types of knowledge

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1. INTRODUCTION

L’université, lieu de production de nouveaux savoirs, suppose un nouveau type de contrat didactique, différent de celui qui prévaut au lycée. Comment les étudiants de première année intègrent-ils ce changement dans leurs pratiques d’études et leurs rapports aux savoirs ?

2. QUELLES PRATIQUES D’ETUDES ?

Notre population enquêtée comporte 545 étudiants de première et de dernière année. Nos hypothèses sont formulées en termes de :

- similitude des rapports aux savoirs des étudiants de la première à la dernière année universitaire, le processus de socialisation de l’enseignement supérieur et d’apprentissage universitaire ne les modifiant que très rarement ;

- différence des rapports aux savoirs, à l’entrée à l’université, selon les filières, la nature des études supérieures suivies déterminant le type de rapport qui reste inchangé par la suite.

Le questionnaire s’articule autour des pratiques d’études. 2.1 L’assiduité en cours

26,42 % d’étudiants assistent régulièrement en cours. Les filles assistent plus souvent que les garçons. Les étudiants de première année sont plus assidus que leurs aînés de dernière année. C’est en médecine que l’assiduité est la plus grande (12,4 % par rapport à 4,9 % en technologie et 3,8 % en sociologie).

En dernière année, le taux d’assiduité est en baisse : seuls 9,4 % assistent régulièrement. Les filles sont en tête avec 14,6 % de présence régulière (par rapport à 11,1 % de garçons). C’est en technologie que nous retrouvons le meilleur taux d’assiduité (10,8 %). Le taux d’assiduité aux cours est moyen, voire faible en général. Et si en première année le taux d’assiduité est meilleur, il décroît rapidement. Les filles attachent plus d’intérêt à l’assiduité en cours. L’assiduité en cours semble être un critère déterminant pour expliquer la réussite en première année universitaire (Cancell, 1996). Mais « assister » sans construire un cheminement, sans revoir ses notes et les compléter, ne suffit pas. Ce sont les étudiants qui se livrent quotidiennement à un travail de précision des notes de cours, par des recherches personnelles, à partir de manuels et d’ouvrages, qui réussissent (Boyer, Coridian et Erlich, 2001).

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2.2 Mode de travail

74,7 % d’étudiants travaillent en solitaire. Le travail collaboratif ou coopératif est boudé par 25,30 %. Or, la réussite à l’université est souvent corrélée au mode d’organisation du travail de l’étudiant. Le travail en groupes ou en coopération, contrairement au travail concurrentiel en solitaire est un facteur déterminant de la réussite (Trinquier, Clanet et Alava, 1999). Ce sont les étudiants qui consacrent une partie de leur temps à travailler avec les autres qui ont le plus de chance de réussir à l’examen, et ce, quelle que soit la filière.

2.3 Organisation du travail

En première année, 29,4 % d’étudiants révisent quand les examens approchent et 18,2 % travaillent régulièrement. 10,9 % déclarent copier. En dernière année ils sont 17,4 % à réviser quand les examens approchent, 10,3 % à travailler régulièrement et 3,8 % à copier.

La comparaison par filière fait ressortir en première position pour la régularité du travail, la médecine et la technologie.

2.4 Fréquentation de la bibliothèque

40,4 % des répondants déclarent fréquenter la bibliothèque parfois. 29,2 % la fréquentent rarement et seulement 8,6 % la fréquentent toujours. Les filles fréquentent davantage les bibliothèques. En première année, c’est en médecine et en droit que les étudiants sont les plus nombreux à fréquenter les bibliothèques. En dernière année, les étudiants en sociologie sont presque à égalité avec ceux de médecine et de droit.

Les activités de lecture autonome des étudiants sont de véritables matrices de socialisation (Lahire, 1997). La fréquentation des bibliothèques est un élément déterminant pour l’apprentissage des modalités cognitives spécifiques à l’université. Elle permet de construire des compétences informationnelles et d’acquérir les niveaux d’abstraction et de théorisation nécessaires aux études universitaires. L’échec en première année est souvent corrélé à la baisse des pratiques autonomes de lecture (Lahire, 1998).

2.5 Raisons de fréquentation de la bibliothèque

En général, les étudiants fréquentent la bibliothèque pour emprunter un livre (28,3 %) ou bien pour recopier les cours (22,9 %). 27,7 % disent la fréquenter pour préparer un travail à remettre aux enseignants et 11 % y lire. En première année c’est la préparation d’un travail à rendre à l’enseignant qui l’emporte aussi bien chez les filles que chez les garçons. En dernière année l’emprunt l’emporte aussi bien chez les filles que chez les garçons. La comparaison par filière et par année révèle la même similitude dans l’option « préparation d’un travail à rendre à l’enseignant ».

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3. DES PRATIQUES D’ETUDES AUX RAPPORTS AUX SAVOIRS

L’étudiant de première année, considéré comme autonome et responsable de la gestion de ses études, s’avère en réalité démuni face aux difficultés d’apprentissage. Le taux « d’échec » est assez lourd en première année. A ce titre l’OCDE (1993) parle d’un « tour de valse libre et court ». Nous admettons avec Maurice (2001) qu’un phénomène d’évaporation des étudiants a lieu au cours de la première année universitaire : 40 % ne terminent pas leur première année dans la faculté d’inscription initiale. La difficulté de réussir en première année semble être un phénomène universel (Droz et al., 1999). Donner du sens aux études universitaires est une condition de réussite. Or le sens dépend en partie du rapport aux études et de la capacité de l’environnement universitaire de faire évoluer ce rapport. Le sens, selon Rocheix (1995, 1996), est susceptible de se développer, ou au contraire de se perdre, selon la perception des objets institutionnels, du « milieu » (Chevallard, 1992), car les connaissances ne se construisent pas dans n’importe quelles conditions (Brousseau, 1998). L’entrée à l’université constitue pour la plupart des étudiants une difficile « mise à l’épreuve identitaire » (Rayou, 2001) dont la régulation dépend moins de l’origine sociale que des différents types de rapports aux études. Ainsi, « lutter contre l’échec en première année et l’abandon précoce » signifie faire développer de nouveaux rapports. L’accès à l’université est analysé par Coulon (1997) comme un « processus d’affiliation » dont l’enjeu est la transformation des lycéens en étudiants (Dubet, 1994) ; autrement dit l’accession à un nouveau statut. A partir du moment où l’étudiant a accédé à l’université, il devient sujet de l’institution et son rapport aux savoirs est beaucoup plus un rapport institutionnel, conditionné par :

- la négociation effective des enjeux d'enseignement/apprentissage,

- la régulation dans le temps et dans un environnement culturel donné des règles en jeu, - l’identification permanente des contraintes et des cadres références.

L’analyse des résultats montre que les rapports aux savoirs sont restés strictement personnels. Les appréciations particulières des étudiants de première année dans leurs rapports aux études, au mode de gestion des difficultés rencontrées durant leur cursus, à leurs attentes en matière d’encadrement, permet de douter du rôle de l’université dans la transformation des rapports personnels en rapports institutionnels.

4. CONCLUSION

Les pratiques d’études et les rapports aux savoirs et à la culture universitaire sont relativement similaires de la première à la dernière année : l’université ne les modifie que très rarement. La nature des études suivies détermine dès le départ un type de rapport qui reste inchangé par la suite.

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BIBLIOGRAPHIE

BOYER R, CORIDIAN Ch., ERLICH V. (2001). L’entrée dans la vie étudiante. Socialisation et apprentissages. Revue française de pédagogie, 136, 97-105.

BROUSSEAU G. (1998). Le contrat didactique : le milieu. Recherches en didactique des

Mathématiques. Vol. 9/3, 309-336.

CANCELL G. (1996). La première année à l’université. In La société française : données sociales. Paris : INSEE.

CHEVALLARD Y. (1992). Concepts fondamentaux de la didactique : perspectives apportées par une approche anthropologique. Recherches en didactique des mathématiques. Vol. 12, n° 1, 73-112 COULON A. (1997). Le métier d’étudiant : l’entrée dans la vie active. Paris : PUF.

DROZ R., DIEM M., GALLEY F., KIENER U., MEYER T. (1999). L’abandon des études comme miroir de fonctionnement. Programme national de Recherche 33. Berne.

DUBET F. (1994). Les étudiants en université de masse. Revue française de sociologie, XXXV, 4. LAHIRE B. (1997). Les manières d’étudier. Paris : La documentation française.

LAHIRE B. (1998). Matrices disciplinaires de socialisation et lectures étudiantes. Bulletin des

bibliothèques de France, 43 (5).

MAURICE D. (2001). Réussir la première année à l’université. La transition secondaire-université. Paris : Revue française de Pédagogie, 136, 77-85.

OCDE (1993). Regards sur l’Education : les indicateurs de l’OCDE. Paris : OCDE.

RAYOU P. (2001). Entrer, étudier, réussir à l’université. Paris : Revue française de pédagogie, 136, 5-7.

ROCHEIX J.-Y.(1995). Rapports à l’école - Rapports aux savoirs. Revue Spirales, n° 8. ROCHEIX Y. (1996). Rapport des jeunes au système éducatif. EPS, 262.

TRINQUIER M.-P., CLANET J., ALAVA S. (1999). Hétérogénéité et réussite dans le premier

cycle universitaire. Conditions perçues et effectives des pratiques d’études et d’enseignement.

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