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La zone de Marovoay (Plan régional de développement, 2004, Région de Boeny) -70

Chapitre 1 : Les zones d’étude

1. La zone de Marovoay (Plan régional de développement, 2004, Région de Boeny) -70

1.1. Localisation

Appartenant à la région de Boeny, cette zone est située à 600 km de la capitale, sur la côte nord-ouest de Madagascar (Figure 22), et s’étend sur une superficie de 29 830 km2.

1.2. Relief, hydrographie et pédologie

Le relief du Boeny est relativement varié. Sur la zone littorale s’étendent de vastes plaines fertiles longeant les grands fleuves et la côte, comme la grande plaine rizicole de Marovoay. Ailleurs, il existe des zones sablo-gréseuses constituant une transition entre les plateaux et le baiboho (sol humide et inondé pendant la saison de pluie).

Le réseau hydrographique de la région est particulièrement dense. Les trois fleuves principaux de la région sont la Betsiboka, la Mahavavy et la Mahajamba. Ce réseau fluvial est complété par la présence de grands lacs, tarissables ou permanents, avec des plans d’eau favorables à la pêche. Le lac Kinkony est ainsi le deuxième lac de Madagascar après le lac Alaotra.

Les sols de la région ont une origine ferrugineuse tropicale et se répartissent en trois grands types : les sols des tanety latéritiques rouges, les sols hydromorphes des bas-fonds et des plaines, le baiboho sur les berges des fleuves.

1.3. Climat et végétation

Le climat de la région est de type tropical, sec et chaud d’avril à octobre et pluvieux d’octobre à avril, avec une moyenne de précipitations annuelles de 1000 à 1500mm. La température moyenne est de 27°C. Dans ces conditions, la végétation est très diversifiée, avec des mangroves, des forêts denses sèches réputées pour leurs essences nobles, des forêts ombrophiles, des savanes et des formations marécageuses.

1.4. Agriculture et élevage

Dans 33 communes sur 43, la riziculture occupe la première place agricole, suivie par la culture du manioc, du maïs et de la canne à sucre. La commune de Marovoay représente le deuxième grenier à riz de Madagascar après la région d’Ambatondrazaka. Trois cycles de culture du riz ont lieu chaque année. Des cultures de tomate, de concombre et d’anacarde sont

également pratiquées à Mahajanga. Le district d'Ambato-Boeny est reconnu pour les cultures de rente constituées essentiellement d'arachide, de coton et de tabac.

La région de Boeny est aussi une importante zone d’élevage de bovins de race locale. Le nombre de têtes était estimé à 419 582 en 2003. Le recensement effectué cette même année a permis d’estimer l’effectif d’ovins et de caprins à 13 706 et celui des porcs à 12 574.

La répartition du cheptel porcin est relativement homogène entre les districts bien que, pour des raisons culturelles, l’élevage porcin ne soit pas pratiqué à certains endroits. La couverture vaccinale chez les porcs est de 12,6% pour la maladie de Teschen et de 6,1% pour la peste porcine classique (MPE, 2003), ce qui suggère des modes d’élevage plutôt traditionnels peu tournés vers la prophylaxie et le contrôle. La majorité des abattoirs fonctionnels sont en réalité de simples tueries ne respectant pas les normes d’hygiène requises. L’élevage de porcs, de volailles, d’ovins et de caprins représente la plupart du temps une activité d’appoint aux activités agricoles, permettant une augmentation des revenus lors des périodes de soudure entre deux récoltes et lors des fêtes familiales ou culturelles. Les contraintes au développement de l’élevage sont nombreuses dans la région : manque d’infrastructure et d’encadrement, tarissement des points d’eau en saison sèche, insécurité rurale.

Dans la zone autour de Marovoay, l’effectif total des éleveurs de porcs recensés en 2006 est de 240 (MPE, 2006). La majorité des éleveurs interrogés ont débuté ou redémarré leur activité après l’épizootie de PPA de 1998, en particulier au cours des années 2003 et 2004. Une grande partie de leurs porcs, en majorité des métis (68,2%), sont maintenus en claustration permanente (91,2%) (Humbert, 2007).

D’après les enquêtes menées en 2005 par la MPE, la proportion d’éleveurs interrogés ayant déjà suspecté la PPA dans leur élevage est de 15,2%. Les premières suspicions de PPA remontent à 1998, année d’introduction de la maladie sur l’île. En 1999, aucun des éleveurs interrogés n’a déclaré de suspicion de PPA. Entre 2000 et 2004, un nombre assez constant d’éleveurs déclarent avoir suspecté la PPA dans leur élevage. En revanche, il existe un pic important de suspicions au cours de l’année 2005 (MPE, 2006).

1.5. Présence de potamochères et de tiques molles

zones forestières qui constituent leur habitat idéal, et en particulier dans les aires protégées de la zone d’Ankarafantsika. Dans la région Boeny, le commerce de viande de potamochère représente un complément non négligeable pour l’économie familiale. Cette situation s’est particulièrement accentuée avec l'apparition de la PPA qui a décimé une partie très importante du cheptel porcin domestique. Ainsi, la viande de porc étant rare dans la région, la demande semble s'être réorientée vers la viande de potamochère.

La présence d'O. porcinus spp a été signalée sur la côte occidentale de Mahajanga et à Morondava depuis le XVIIIème siècle par Drury et confirmée par plusieurs auteurs durant la première moitié du XXème siècle (Lamoureux 1913; Sudley 1916 ; Poisson 1927 ; Le Gall

1943 ; Néel et al. 1949 ; Colas-Belcour et Néel 1952). Cependant, de plus récentes

investigations ont suggéré sa quasi-disparition depuis les années 1950, au moins à Soalala et dans la zone de Mahajanga (Rodhain et Fontenille 1988, Roger et al. 2001).

Nous signalons que la zone qui a été choisie pour l’étude des potamochères est seulement la zone de Marovoay (Figure 23).

Figure 23 : Zone de Marovoay choisie pour l’étude des potamochères

2. La zone d’Ambatondrazaka (Plan régional de développement 2004, Région