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POINT DE VUE ÉCONOMIQUE

Nous avons vu que la vie psychique offre à considérer d’une part des repré-sentations, d’autre part des affects qui leur sont liés. Ce terme d’affect désigne l’aspect qualitatif d’une charge émotionnelle, mais aussi et surtout l’aspect quantitatif de l’investissement de la représentation par cette charge. Nous avons vu que, dans ce sens, il est plus explicite de recourir à l’expression

«quantum d’affect».

Le fait qu’une certaine quantité d’énergie psychique soit liée à une représenta-tion mentale ou à un objet extérieur réel est appelé investissement. Le terme allemand («Besetzung») se traduirait plus exactement par occupation, c’est-à-dire le fait, pour une certaine énergie, de s’installer à l’intérieur d’une repré-sentation. Mais on peut remarquer que le terme français «investissement», si on le prend au sens des sciences économiques, permet non seulement une totale cohérence dans la métaphore mais traduit bien une certaine solidarisa-tion de la chose investie et de «l’investissant». Dans une autre image, Freud dit encore qu’il s’agit de «quelque chose qui peut être augmenté, diminué, déplacé, déchargé et qui s’étale sur les représentations un peu comme une charge électrique à la surface des corps».

Mais ce quantum d’affect, cette énergie psychique, quelle est-elle exacte-ment? L’élaboration de la notion de pulsion a permis de le préciser. C’est en effet des pulsions, entités biologiques ayant un pôle somatique et un pôle psychique, qu’est tirée cette énergie libidinale qui devient énergie d’investis-sement. C’est dire que, dans le seconde topique, toute cette énergie provient du Ça et c’est de cette source que les autres instances la tiennent elles-mêmes.

Il faut se rappeler que cette notion d’énergie nerveuse ou psychique était dans l’air au moment des premiers travaux de Freud et de Breuer. On pourrait citer de nombreux noms: Helmoltz, Meynert, Brücke, avec qui a travaillé Freud, Hering, aux travaux duquel avait participé Breuer. Plusieurs de ces chercheurs avaient déjà supputé que l’énergie nerveuse, encore appelée «tension nerveuse» ou «excitation», pouvait se rencontrer sous deux états différents, un peu comme en physique il existe une énergie actuelle ou cinétique et une énergie potentielle ou statique. Helmoltz, dans une perspective, il est vrai, différente, avait même opposé énergie libre et énergie liée, termes que Freud reprendra.

En effet, dès les Études sur l’Hystérie et L’Esquisse d’une psychologie scien-tifique, en 1895, ces deux modes de l’énergie nerveuse seront distingués.

Energie nerveuse car à cette époque le fonctionnement psychique est conçu à

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partir d’un modèle neuro-physiologique: l’énergie circule sur une chaîne de neurones déjà plus ou moins «chargés» énergétiquement. Le contrôle de ce cheminement se fait lors du passage d’un neurone au suivant: cette synapse est contrôlée par d’autres neurones qui modulent le passage de l’excitation (comme le «courant de grille» dans une lampe triode), le facilitant (frayage) ou le contrariant (inhibition). Dans l’état le plus simple, le plus archaïque de l’appareil neuronique, l’énergie est dite libre, c’est-à-dire qu’elle tend norma-lement à s’écouler, à s’évacuer hors de ce système neuronique. C’est la décharge. Nous y reviendrons dans un instant à propos du principe de plaisir.

Mais, au fur et à mesure que le Moi établit son contrôle sur les processus psychiques, il tend à lier cette énergie, c’est-à-dire qu’endiguée, elle s’accu-mule dans certains ensembles neuroniques (nous dirions maintenant au niveau de certaines représentations). Qu’est-ce qui empêche cette énergie de se décharger? C’est essentiellement l’action de contrôle exercé par ces groupes de neurones, possédant une charge stable, que nous venons de mentionner.

Ainsi, dans le processus de la pensée réflexive, tout un ensemble de représen-tations est fortement investi: c’est le phénomène d’attention. Quant au déroulement de ce processus opératoire qu’est la pensée, il n’entraîne que de minimes déplacements d’énergie.

Disons d’emblée, mais nous y reviendrons, que l’état libre de l’énergie corres-pond au processus primaire et, l’état lié, au processus secondaire. C’est la simplification qui sera apportée dès 1900 par la «Sciences des Rêves». Dès lors, la conception du fonctionnement mental est dégagée de toute hypothèse (et hypothèque) neuronique.

Donc, par définition, le concept d’investissement évoqué tout à l’heure implique une énergie liée. C’est la clinique (et, en particulier le traitement des hystériques) qui a amené Freud et Breuer à distinguer entre les représentations et l’énergie dont elles sont chargées. Ils avaient constaté qu’une certaine énergie libidinale peut se transformer, se convertir en «innervation soma-tique», c’est-à-dire en symptômes somatiques. Cette conversion implique donc une séparation de la charge énergétique d’avec la représentation. Celle-ci est refoulée tandis que l’énergie libidinale est «transférée» dans le corps1. Il faut reconnaître que la notion d’investissement est plus simple à comprendre dans le cas de représentations. Tout se passe alors évidemment à l’intérieur d’un système clos qui est l’appareil psychique. Mais l’investisse-ment par le sujet d’un objet extérieur à l’appareil psychique est plus difficile à concevoir. Le retrait de l’investissement d’un objet extérieur et son déplace-ment sur une représentation endopsychique, ou le cheminedéplace-ment inverse, s’ils apparaissent en clinique assez simples à percevoir (dans l’état amoureux, dans le deuil), posent tout de même un problème conceptuel. On voit mal, en effet, comment une certaine quantité d’énergie est ainsi transportée et conservée.

Toutefois, ce concept d’investissement ne saurait être abandonné car il est l’élément fondamental pour comprendre l’économie psychique.

L’investisse-1. Voir le Refoulement au chapitre 4.

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ment doit présenter une certaine stabilité mais aussi une certaine souplesse. Il est évident, par exemple, que lors de la perte de l’objet, le sujet doit pouvoir arriver à retirer son investissement libidinal (c’est le «travail du deuil»); faute de ce désinvestissement, l’intolérable frustration conduirait à la dépression.

Mais, plus fréquemment encore, il importe de pouvoir désinvestir des repré-sentations dont le Surmoi impose le refoulement; dans ce cas, l’énergie ainsi rendue disponible pourra être utilisée à maintenir le refoulement par un contre-investissement.Ce qui sera contre-investi (investi pour faire pièce à la représentation refoulée) pourra lui être directement opposé: par exemple un idéal de clémence et de philanthropie opposé à une pulsion agressive. On parle alors de formation réactionnelle1. Mais ce pourra être aussi une repré-sentation substitutive comme on le voit dans le déplacement phobique: en transférant sur le cheval sa crainte du père, le petit Hans rend moins intolé-rable sa rivalité œdipienne, son agressivité et son angoisse de castration.

En fait, ce qui, dans la stratégie défensive, se trouve ainsi contre-investi pouvait déjà faire l’objet d’un investissement important: il s’agit donc d’un surinvestissement. Mais la notion de surinvestissement a une application particulière extrêmement importante dans le phénomène d’attention: l’effica-cité de la pensée logique requiert que certaines représentations, pour ne pas être noyées dans le champ des perceptions actuelles, reçoivent une charge supplémentaire tirée de «l’énergie libre de surinvestissement», réserve dont dispose à cette fin le système perception-conscience.

Avant d’aborder les principes du fonctionnement économique, il reste à dire quelques mots sur les processus primaire et secondaire. Nous avons vu que le processus primaire était caractérisé par un état libre de l’énergie dont nous savons qu’il a pour conséquence non seulement la facilité de la décharge mais aussi les phénomènes de déplacement et de condensation. On entend par déplacement, rappelons-le, l’écoulement, le glissement d’une énergie d’inves-tissement le long d’une voie associative enchaînant diverses représentations, ce qui aboutit à faire figurer une représentation à la place d’une autre. On peut remarquer que ce déplacement a toujours une fonction plus ou moins défen-sive. Ainsi, dans le rêve, il permet de faire accepter par la censure des représentations atténuées. Un autre exemple, plus net encore, de cette valeur défensive, est donné par le symptôme phobique. Dans la condensation, une représentation unique apparaît comme un point commun à plusieurs chaînes associatives de représentations et c’est sur elle que s’investissent leurs éner-gies: celle-ci est donc à la place de toutes celles qui se rejoignent en elle.

L’autre aspect important du processus primaire est qu’il tend à la recherche d’une identité de perception. Cette notion d’identité de perception est liée à celle d’expérience de satisfaction. Il faut entendre par là qu’à la survenue d’une tension (d’un désir) les traces mnésiques de l’objet et du processus qui ont antérieurement fait disparaître cette tension vont se trouver fortement réin-vesties. Le sujet va donc s’efforcer de renouveler le processus et de retrouver

1. Voir les développements concernant ces mécanismes au chapitre 4.

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par les voies les plus directes l’objet satisfaisant, ou plutôt les perceptions qu’avait déclenchées cet objet. Le plus typiquement, ce but sera atteint par la réactivation hallucinatoire du souvenir de l’objet.

Quant auprocessus secondaire, il se définit d’abord, bien sûr, par l’état lié de l’énergie. À ce niveau, ce qui est recherché n’est plus l’identité de perception mais l’identité de pensée, c’est-à-dire que l’intérêt du Moi se porte sur les liens, les voies de liaison entre les représentations. Le sujet n’est plus tout entier absorbé par son seul désir de ressusciter des perceptions agréables, il exerce une réflexion, introduit les paramètres qu’impose la prise en considéra-tion du contexte. C’est dire aussi qu’apparaît une possibilité d’inhibiconsidéra-tion plus ou moins durable de la tendance première à la décharge. On peut déjà dire que cette introduction de la pensée réflexive et de la temporalité entraîne aussi le remplacement du principe de plaisir par le principe de réalité.

Qu’est-ce que le principe de plaisir?C’est cette loi qui régit d’abord l’activité psychique et lui donne pour but d’éviter le déplaisir et de rechercher le plaisir.

Notons que là encore c’est une idée qui est antérieure à Freud. Ce principe de plaisir suppose évidemment de s’entendre sur ce que sont plaisir et déplaisir.

Pour Freud, cet aspect qualitatif a toujours été lié à un aspect quantitatif, c’est-à-dire à une question de niveau d’énergie, le plaisir se définissant comme une réduction au minimum de la tension énergétique.

Cependant, dans Au-delà du principe de plaisir (1920), Freud relève qu’il existe des tensions agréables. Il fait alors intervenir un facteur temporel, c’est-à-dire qu’il n’y a pas seulement à considérer le niveau d’investissement éner-gétique mais aussi les variations de cet investissement, leur rythme, leur gradient. Néanmoins, cette question de la réduction du qualitatif au quantitatif n’a jamais été conceptualisée de façon tout à fait satisfaisante.

Le principe de plaisir suppose que les pulsions ne cherchent d’abord qu’à se décharger, à se satisfaire de la façon la plus immédiate. Mais l’expérience conduit à constater que la satisfaction la plus immédiate, la réalisation halluci-natoire, est décevante et que même la décharge réelle peut entraîner de très pénibles chocs en retour si elle est effectuée sans précaution. Il n’y a donc pas, en définitive, de satisfaction durable si l’on persiste à ignorer la réalité exté-rieure (les limites de notre organisme): voilà ce qu’exprime le principede réalité. Il n’est donc qu’un aménagement du principe de plaisir imposé par l’expérience de la vie.

Il est intéressant de noter le lien étroit entre processus primaire, énergie libre, principe de plaisir, identité de perception; et parallèlement entre processus secondaire, énergie liée, principe de réalité et identité de pensée. La première série régit le fonctionnement du Ça, la seconde prévaut au niveau du Moi.

La notion de plaisir, telle qu’elle est impliquée dans le principe de plaisir, a pour corollaire ce qu’on a appelé principe de constancequi est, dit Freud, l’hypothèse d’après laquelle l’appareil psychique aurait une tendance à main-tenir à un niveau aussi bas que possible, ou tout au moins aussi constant que possible, la quantité d’excitation qu’il contient. En effet, en prenant les choses dans l’autre sens, la perception subjective d’une augmentation de tension entraîne le déplaisir et la recherche d’une possibilité de décharge.

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Comme la notion d’énergie libre et d’énergie liée, cette conception du prin-cipe de constance est un peu une application à la psychologie d’un prinprin-cipe qui, né dans le domaine de la physique, tendait à s’imposer à toutes les sciences de la vie. En fait, ce principe de constance peut s’entendre de façons assez différentes: ou bien comme la constance de la charge énergétique totale d’un système clos, ou bien comme le maintien à un niveau équivalent de cette charge dans les différentes parties du système, ou encore comme une autoré-gulation de ce système face aux perturbations venues de l’extérieur. Cette dernière acception, qui est celle de la physiologie, est généralement désignée par le terme d’homéostasie. Mais comment Freud l’entendait-il, lui? Il ne s’en est jamais très clairement expliqué.

Historiquement, il était parti dans Esquisse d’une psychologie scientifique d’un principe d’inertie très lié à la notion de processus primaire et selon lequel les neurones tendent à évacuer complètement l’énergie qui leur est communi-quée. Rappelons qu’à cette époque la cure «d’analyse psychique» cherchait, par l’abréaction, à évacuer un surcroît pathogène d’affects. Ce ne serait que secondairement, et à la suite des exigences introduites par la vie, que le système neuronique se résoudrait à accepter une provision d’énergie et qu’il tendrait à la maintenir constante et aussi basse que possible. En ce sens, la loi de constance correspondrait donc au processus secondaire où l’énergie est liée.

Dans la définition que nous avons donnée du principe de constance, on aura remarqué un à-peu-près choquant, le maintien à un niveau constant de la charge énergétique, ou sa réduction au minimum paraissant être tenus pour équivalents. Cette ambiguïté n’a jamais été levée. Et lorsque sera introduite l’expression «principe de Nirvana», qui recouvre le même concept, sa défi-nition inclura pareillement la «tendance à la réduction, à la constance, à la suppression» de la tension interne; constance et suppression ne sont toujours pas distinguées.

Il semble pour finir — et les concepts pulsionnels d’instincts de vie et d’instinct de mort, dont nous parlerons dans un instant, vont encore plus loin dans ce sens — que pour Freud la tendance fondamentale soit la réduction à zéro et que la tendance à la constance ne soit, si l’on ose dire, qu’un pis-aller, un aménagement secondaire, imposé par les exigences du monde extérieur.

INTRODUCTION À L’ÉTUDE DES PULSIONS

Définitions

Il est commode, pour situer d’abord les pulsions, de considérer que les excita-tions auxquelles est soumis l’organisme sont de deux sortes. Les unes sont extérieures et discontinues, circonstancielles; on peut s’y soustraire par la fuite. Les autres, endogènes, exercent une pression plus ou moins continue;

leur pression correspond à ce que recouvre le terme de besoin; il n’y a évidemment aucune possibilité de s’y soustraire. C’est à ce type d’excitations qu’on donne le nom de pulsions ou parfois d’instincts. Il semble que le terme

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de pulsions soit préférable, celui d’instinct étant plutôt réservé à des compor-tements non seulement héréditaires mais fixés et définis. Il s’agit de schèmes étroitement spécifiés dans leur visée comme dans leur déroulement.

De la pulsion, au contraire, il a toujours été donné une définition beaucoup plus large, beaucoup plus générale. C’est «un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations issues de l’intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme une mesure de l’exigence du travail qui est imposé au psychisme en conséquence de sa liaison au corporel» (Les Pulsions et leurs destins).

On peut remarquer que l’expression «exigence de travail imposée au psychisme» est cohérente avec la notion de poussée qui se trouve dans le terme même de pulsion. D’ailleurs, pour comprendre plus avant la pulsion, il faut en examiner quatre aspects principaux qui, précisément, sont: la poussée, le but, la source et l’objet.

Le terme poussée désigne, bien entendu, l’aspect dynamique, moteur de la pulsion. Cette poussée est non seulement une propriété constante de la pulsion mais elle en est même l’essence, au point que l’expression de «pulsion passive» ne peut être qu’une manière succincte de désigner une tendance active à rechercher des situations de passivité. Et c’est un des points par lesquels Freud a voulu distinguer sa conception de celle d’Adler. Il ne pensait pas pouvoir attribuer à une pulsion particulière la tendance active, la tendance à la domination. Toute pulsion a la capacité de déclencher la motricité.

Cette tonalité dynamique se retrouve également dans l’expression de «motion pulsionnelle», dont le sens est très voisin de celui de pulsion. Il semble que ce terme soit simplement plus descriptif et s’applique à une pulsion considérée comme actuellement agissante.

De par sa nature, la pulsion tend donc vers quelque chose qui est son but. Ce but est toujours la disparition de la tension précisément créée par l’émergence de la pulsion. Cette disparition se fait par une décharge, c’est-à-dire par l’écoulement, à l’extérieur du système, de l’énergie apparue. Cette décharge est donc la satisfaction de la pulsion. Mais si telle est la façon la plus large et à la fois la plus rigoureuse de concevoir le but de la pulsion, ce terme peut également désigner les moyens, les mécanismes qui permettent d’atteindre ce but final. Ainsi, le but d’une pulsion érotique orale pourra être la succion ou l’incorporation; le but de la pulsion sexuelle génitale sera le coït.

Cette formulation établit déjà un lien entre le but et la source de la pulsion.

Ceci est particulièrement net dans la sexualité infantile où, dit Freud, le but sexuel est sous la domination d’une zone érogène. L’expression «source de la pulsion» recouvre à la fois une notion topographique et une notion causale.

Elle désigne, en effet, à la fois un processus somatique qui déclencherait au niveau psychique un état de tension, d’excitation, et également la zone de l’organisme où ce processus somatique se déroule. On peut noter au passage un certain flottement dans la conception de cette notion de source de la pulsion. En effet, dans les Trois essais sur la théorie de la sexualité, en 1905, ce terme semble désigner également les causes déclenchantes telles que:

excitations mécaniques, activité musculaire ou intellectuelle. Mais en 1915,

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dans la Métapsychologie (Les Pulsions et leurs destins) l’aspect strictement endogène de la notion de source est réaffirmé.

Le quatrième aspect par lequel on abordera la pulsion est le plus important sur le plan clinique: c’est l’objet. «C’est, dit Freud, ce en quoi ou par quoi la pulsion peut atteindre son but». Et il ajoute: «il est ce qu’il y a de plus variable dans la pulsion. Il ne lui est pas originairement lié». On peut donc noter au passage, encore une fois, la différence d’avec la notion d’instinct. Le sens psychanalytique du terme objet est évidemment dérivé du sens classique, c’est-à-dire défini comme ce qui est corrélatif du sujet (ou de son Moi) dans une certaine relation. Précisons qu’il peut s’agir d’une personne mais aussi d’un objet partiel, par exemple le sein maternel; qu’il peut appartenir au

Le quatrième aspect par lequel on abordera la pulsion est le plus important sur le plan clinique: c’est l’objet. «C’est, dit Freud, ce en quoi ou par quoi la pulsion peut atteindre son but». Et il ajoute: «il est ce qu’il y a de plus variable dans la pulsion. Il ne lui est pas originairement lié». On peut donc noter au passage, encore une fois, la différence d’avec la notion d’instinct. Le sens psychanalytique du terme objet est évidemment dérivé du sens classique, c’est-à-dire défini comme ce qui est corrélatif du sujet (ou de son Moi) dans une certaine relation. Précisons qu’il peut s’agir d’une personne mais aussi d’un objet partiel, par exemple le sein maternel; qu’il peut appartenir au