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Nous voyons ainsi que les composés en -ever peuvent prendre deux valeurs légèrement différentes selon le contexte : soit « toute valeur X (toutes les valeurs X) »,

soit « la valeur X ». Que la valeur adéquate soit unique ou multiple, la forme en -ever semble dans tous les cas exprimer une indifférence dans le choix (« quelle que soit la

valeur X choisie, la proposition principale reste vraie »). Elle permet d’envisager l’ensemble des valeurs possibles du mot en wh-. Les culioliens nous diraient qu’elle permet de parcourir la classe des valeurs possibles (le parcours étant une opération qui consiste à passer en revue les différentes unités d’une classe sans s’arrêter à aucune). L’effet de sens correspondant à l’incertitude du locuteur, et qui est produit dans le cas où -ever possède sa seconde valeur, s’expliquerait alors ainsi : dans les contextes où le référent est unique, si un énonciateur envisage plusieurs valeurs sans en choisir aucune, cela montre probablement qu’il ne sait pas laquelle est adéquate.

2.1.2.2 Les relatifs libres simples

Les composés en -ever que nous avons mentionnés dans la partie précédente ne posent généralement pas de problèmes quant à leur appartenance aux relatifs libres. Ce n’est pas le cas des relatifs libres simples. Leur classe n’est pas bien délimitée, et elle peut varier selon les linguistes. Nous nous contenterons dans cette partie de chercher des exemples d’occurrences de mots en wh- qui ne risquent pas d’être ambigus entre relatifs libres et interrogatifs, c’est-à-dire des exemples dans lesquels le terme introducteur de la subordonnée n’accepte pas les subordonnées interrogatives (les exemples potentiellement ambigus seront étudiés dans nos chapitres 3 et 4).

2.1.2.2.1 What

What est considéré par tous comme faisant partie des relatifs libres, et ne pose pas de problèmes de ce point de vue. Les exemples non ambigus sont nombreux. Il existe en effet un certain nombre de termes qui n’acceptent pas des subordonnées interrogatives et que l’on trouve suivis de propositions en what.

- [1] “The business of publishing is to give people what they want, not to make

moral judgements.” (PDJ 117)

- [3] He decided on a letter instead (…) and then mailed it off in a fit of

anguish, regretting what he had done the instant the envelope disappeared into the box. (PA 247)

- [4] … I wanted her to pay for what she had done. (PA 281)

- [5] I couldn’t help feeling unsettled by what had happened. (PA 234)

- [6] The silence and what it implied obviously disconcerted Daisy. (PDJ 435) Il est à noter que le what relatif peut être suivi d’un nom. Il sert alors de déterminant et confère un sens particulier à l’énoncé (que nous étudierons en détail dans la partie 2.2.10) :

- [7] What friends she has are out of the country.

2.1.2.2.2 Which

Which n’est normalement pas grammatical en tant que relatif libre. Huddleston (1971) refuse une phrase comme :

- [1] * Take which book is most appropriate.

Les formes whichever, the X (which) ou the one (which) sont généralement préférées : - [2] Use whichever water softener is recommended by the manufacturer. (Cob.)

* Use which water softener is recommended.

- [3] He doesn’t need the immense sums of money he makes them pay.

* He doesn’t need which immense sums of money he makes them pay.

- [4] Just take the one you like and take a good one; I will authorize it

personally. (BNC G3B 1703) ?? Take which one you like.

Cependant, certains locuteurs acceptent des exemples en take which. Nous avons testé les deux énoncés You take which one you want, and I’ll have the other et You may take

which of the apples you like (repris de Jespersen) auprès d’anglophones. Si le deuxième énoncé est considéré par presque tous comme agrammatical, le premier est accepté par près de la moitié de nos informateurs. Which en tant que relatif libre après le verbe take n’est probablement employé qu’à l’oral, et dans un style familier. Voici un exemple trouvé sur le BNC :

- [5] Yes. That's not much cop is it? . can't be right. If your gonna put . It's not

like it was in the picture. No, your gonna put those little sachets in there, there should be a bit wider in there so that you can take which one you want. Yeah. But, even then. Well it was suppose, the one on the picture was in different levels. Yeah. No this isn't right, there's something wrong there, that's not complete. No. How do they come down, just in er flat box don't they? Hm. (BNC KDP 971)

Le contexte montre bien qu’il s’agit d’un anglais oral familier.

Which est fréquent après choose, mais dans ce sens c’est, pensons-nous, un interrogatif, et le verbe est équivalent à decide / determine (verbes suivis dans la plupart des cas d’interrogatives; cf. 3.1.3.5 sur les verbes de débat et de décision) :

- [6] If you are assessed as needing residential or nursing home care, your

means will also be assessed and you will be advised of the contribution you must make towards the cost of your care. Social Work staff will tell you about the homes that are available and, if you wish, will help you choose which home is best for you. (BNC GXJ 4352)

- [7] Having decided to attend university the next great dilemma is to choose

which one. (BNC HTE 27)

- [8] You can choose which individual member fights the monster, but forget

about ganging up on him. (BNC EB6 1285)

Dans ces exemples, choose pourrait être remplacé par decide ou determine, mais il n’est pas équivalent à take. Le sens de choose est différent dans :

- [9] There are several possible storage methods, so choose the one that suits

you best. (BNC CE4 264)

où choose est plus proche de take.

Nous conclurons sur ces brefs commentaires en disant que which semble très peu employé comme relatif libre (même s’il est parfois utilisé avec le verbe take).

2.1.2.2.3 Who