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La vision du fondateur de l’Itav : une gouvernance élargie pour favoriser le décloisonnement

4.2.2 …qui n’induisent pas nécessairement de l’interdisciplinarité

LA TECHNOLOGIE DES BIOPUCES À ADN La technologie des biopuces à ADN (Fig. 9) permet d’identifier

6.1.4 La vision du fondateur de l’Itav : une gouvernance élargie pour favoriser le décloisonnement

Afin de favoriser l’interaction interdisciplinaire, l’Itav proposera, à côté des plateformes technologiques, des bureaux et laboratoires pouvant accueillir les équipes et des espaces communs. L’installation de start-ups dans le même bâtiment que les plateformes dédiées à la recherche devrait favoriser « une dynamique de fertilisation croisée »236.

Concernant les personnels, l’Itav accueillera des personnels permanents uniquement dédiés à l’administration et aux aspects de fonctionnement logistique de l’institut. En

revanche, le projet ne prévoit pas l’affectation d’équipes de recherche. Il accueillera

des équipes-projets uniquement de manière temporaire, rattachées à l’institut pour des périodes de 2 à 5 ans, renouvelables. Il pourra s’agir de chercheurs ou enseignants-chercheurs, d’agents d’organismes de recherche ou d’établissements d’enseignement supérieur « mis à disposition de l’institut ». Ils seraient alors dotés d’un double rattachement administratif (unité d’origine et Itav) et affectés à l’institut à temps complet ou partiel (supérieur ou égal à 50%). Il pourra aussi s’agir, cela est même fortement attendu, de scientifiques étrangers. Enfin, cela pourra être aussi des doctorants et post-doctorants financés par les types de bourses existants.

Trois questions essentielles non résolues à ce stade seront à l’origine des tensions qui mèneront à l’infléchissement de l’Itav par rapport à son objectif initial. D’abord la question du financement des projets qui doivent venir se dérouler à l’Itav. Ensuite, la question du financement et de la gestion du bâtiment devant accueillir l’Itav. Enfin, la question du statut

168 des chercheurs hébergés à l’Itav : comment convaincre des chercheurs locaux de venir travailler sur un projet à l’Itav, alors qu’ils sont déjà dans des laboratoires, et quelles seront les conséquences en termes de signatures d’articles par exemple ? Le mode de fonctionnement traditionnel des plateformes de service est que des chercheurs viennent y travailler selon leur besoin en instruments. Délocaliser une équipe durant toute la durée d’un projet soulève donc des problématiques non résolues.

La question du financement des projets trouve une réponse avec la création de trois organismes ayant pour but de financer des projets en cancérologie : le Pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé, suite au lancement des pôles de compétitivité en 2004, qui permettent de labelliser des projets afin qu’ils puissent recevoir des financements de l’État ; la Fondation RITC (Recherche Innovation Thérapeutique Cancérologie) qui finance « des projets interdisciplinaires de recherche en transfert en cancérologie »237 et la Fondation InNaBioSanté, organe de financement et va faire l’objet de notre attention car elle est fortement impliquée dans les premiers pas de l’Itav 238.

Le financement de l’Itav, et des projets hébergés, n’était pas acquis au moment où a émergé l’idée du projet. Le CIADT valide les projets mais cela ne s’accompagne pas de moyens financiers. Ceux-ci restent ensuite à trouver. Le fondateur de l’Itav envisage un co-investissement des organismes de recherche, des universités et des collectivités locales : fléchage de postes de chercheurs, d’enseignants-chercheurs et de techniciens sur l’institut par les organismes de recherche et les universités ; et financement de bourses de doctorat et de post-doctorat par les collectivités locales. Toutefois, ce co-investissement ne se révèlera pas évident car chaque institution qui finance veut avoir le contrôle sur l’orientation de l’institut. Or, nous verrons que les institutions politiques et scientifiques n’ont pas la même vision de ce que doit être l’Itav et comment il doit fonctionner.

La question du statut des chercheurs à l’Itav est centrale et pose la question de la concurrence de l’Itav aux yeux des laboratoires existants. Comment les chercheurs dont un projet est hébergé à l’Itav devront-ils signer leur publication ? Comment sera partagée la propriété intellectuelle en cas de dépôt de brevet ? Ainsi les laboratoires de rattachement des chercheurs expriment leur inquiétude de perdre leurs chercheurs au profit de cette nouvelle structure. L’Itav est clairement perçu comme une concurrence par les laboratoires existants, dans un contexte général de raréfaction des crédits et des postes.

237http://www.fondation-ritc.net/-La-vocation-.html

238 La création de l’ANR en 2005vient aussi apporter une réponse partielle à la question du financement des projets à l’Itav.

169 « [L’idée] c’était de dire le matériel c’est pas pour le [laboratoire x], c’est pas pour le [laboratoire y] parce que tous ces labos universitaires ils sont nuls, on va faire un truc nouveau »239.

« Les moyens, c’est toujours pareil, dans la recherche c’est quand même pas extensible, [les laboratoires] se disaient que s’il y avait quelque chose de nouveau ça allait être au détriment de ce qui existait, et donc en gros quasiment tout le monde a pris ça [l’Itav] en grippe»240.

Dans un souci de marquer sa différence avec les laboratoires, l’Itav se présente comme un instrument complémentaire destiné à répondre à un besoin du système de recherche. Il est présenté par son fondateur comme complémentaire et en aucun cas concurrent des laboratoires existants.

« L’Itav ne doit pas reproduire ce que les unités font bien, en particulier, dans la progression des connaissances de base au niveau de domaines thématiques spécifiques […] et [il] doit, de façon renouvelée, représenter une structure où l’on peut réaliser ce qu’il serait difficile de faire ailleurs, en particulier, en matière de transversalité et de souplesse d’intervention »241.

LE PROJET DUNE GOUVERNANCE COMMUNE ENTRE LES INSTITUTIONS POLITIQUES ET DE RECHERCHE

Le « manque de souplesse » est reproché par les créateurs de l’Itav au CNRS, c’est pourquoi ils souhaitent que le nouvel institut ne soit pas sous sa tutelle. En particulier, l’implication des collectivités locales dans la gouvernance doit permettre selon eux, de pallier à la rigidité du CNRS.

« Ce qui était voulu au départ c’était un truc qui était certes institutionnel, Inra, Inserm,

CNRS, Région, Métropole, Europe, tout ce qu’on veut, mais pas une unité CNRS. Parce qu’on sait très bien ce que ça donne une unité CNRS, c’est un carcan extrêmement étouffant… le CNRS ne sait faire que des labos de recherche, il ne sait pas faire un outil comme ça [dédié au développement technologique] »242.

Le fondateur de l’Itav prévoit d’organiser le pilotage scientifique de l’institut autour d’un comité stratégique d’orientation qui serait composé pour moitié de représentants des tutelles et des collectivités, et pour l’autre moitié de personnalités étrangères appartenant aux milieux de la recherche et des entreprises et dont le président du comité serait issu.

239 Ibid.

240 Entretien avec l’ancienne directrice de l’Itav, 30.06.2014.

241Ibid., p.11

170 Quant à la sélection des équipes-projets, elle reviendrait à un comité d’évaluation international. Un comité de pilotage local serait chargé de la mise en application des orientations et décisions des deux comités précédents243.

Selon la vision portée à l’Itav, le rapprochement entre la recherche académique et les intérêts de développement économique doit passer par une gouvernance commune, dans laquelle à la fois les collectivités locales et des représentants du secteur de l’industrie seraient associés au pilotage scientifique de l’institut et au choix des projets qui y seraient développés.

Le fondateur de l’Itav a ainsi identifié un terreau industriel régional244 (grandes sociétés ou start-ups) susceptible de rendre possible cette collaboration attendue entre la recherche et l’industrie autour des biotechnologies et nanobiotechnologies. Outre le secteur des biotechnologies, des collaborations sont envisagées avec des entreprises qui utilisent des technologies avancées dans divers secteurs industriels tels que le spatial, l’aéronautique ou la chimie et qui « pourraient trouver de nouveaux développements prometteurs dans les biotechnologies »245. Les collaborations avec les entreprises pourraient prendre différentes formes: participation des entreprises à des projets de recherche, accords sur des projets finalisés dans le but d’aboutir à des produits, services ou procédés à court terme. Les équipements et compétences de l’Itav étant évidemment ouverts aux entreprises.

« Le but avoué de notre action sur l’Itav est donc clairement de se démarquer d’une stratégie classique de laboratoire de recherche, mais de mettre l’accent sur des projets à haute valeur ajoutée technologique avec une vision de transfert à court ou moyen terme. [..] L’Itav/bionanotechnologies fonctionnera donc plus comme un institut de Recherche Technologique que comme une unité de recherche classique »246.

Le décloisonnement doit en outre permettre de dépasser les blocages aux recrutements interdisciplinaires dans les laboratoires académiques. En effet, l’évaluation individuelle des chercheurs est faite par des sections disciplinaires. Il est très difficile, dans un laboratoire de Sciences de l’ingénieur, employant des technologues, des physiciens, des informaticiens ou des mathématiciens, de recruter des biologistes, des biochimistes, des électrochimistes, etc. Les postes sont de plus en plus rares dans la recherche publique française, et les profils interdisciplinaires ne sont pas prioritaires. Le fondateur de l’Itav avait cet objectif de parvenir à créer un institut véritablement interdisciplinaire où différents chercheurs,

243Projet de création d’un Institut des technologies avancées en Sciences du vivant, op.cit., p.11

244 Cf. liste des entreprises recensées par le porteur de projet Itav en annexe n°12, p. XXXIX.

245Projet de création d’un Institut des technologies avancées en Sciences du vivant, op.cit., p.12

171 relevant d’instituts et de sections disciplinaires différents, seraient venus travailler dans un même lieu. D’où cette importance d’avoir dans l’Itav des biologistes, des chimistes, des physiciens, des ingénieurs, des informaticiens, etc. qui travaillent ensemble sur un projet de maturation technologique.

La gestion par le CNRS s’est imposée – comme nous le verrons plus loin – sans être remise en question par les partenaires, l’organisme apparaissant à tous comme légitime pour gérer une unité de recherche. Toutefois, les partenaires (collectivités locales et Fondation) souhaitaient intervenir dans la sélection des projets menés à l’Itav à travers le financement des appels projets et ainsi peser sur l’orientation de l’institut. C’est à ce niveau-là qu’est apparu le point de tension entre les différents partenaires.

LES « BIONANO » À L’ITAV : LEVIER DES TRANSFORMATIONS DE LORGANISATION DE LA RECHERCHE

Les contours scientifiques de l’Itav articulent deux disciplines principales, les Sciences du vivant et les Sciences de l’ingénieur. Autour d’elles viennent s’ajouter des disciplines « complémentaires » telles la chimie, la physique, l’informatique, les mathématiques. Les deux porteurs de projet de l’axe « bionano » voient dans l’Itav un institut dédié à la collaboration interdisciplinaire et au développement de projets en phase de maturation vers le développement industriel, c'est-à-dire des projets qui ne peuvent être développés dans les laboratoires « classiques »247.

Dans les laboratoires « classiques », certains projets donnent lieu à des brevets, des chercheurs mettent au point des objets technologiques susceptibles de répondre à un besoin industriel (dans le cas des « nanobio » il s’agit le plus souvent d’outils pouvant servir au diagnostic ou à la thérapeutique), mais ne parviennent pas à atteindre cet objectif faute de financements pour aller vers le développement technologique.

À travers l’implication de ces deux chercheurs, qui s’investissent en localisant certains de leurs projets à l’Itav, ainsi que des doctorants ou post-doctorants travaillant sur ces projets, la thématique des « bionano » est bien centrale à l’Itav (Fig. 12).

La thématique de la chimie couplée aux Sciences du vivant est également fortement présente, l’axe chimie-biologie étant un axe structurant de l’Itav. Toutefois, tel qu’il se construit à l’Itav, cet axe est très proche de l’axe « bionano ».

247 Les unités de recherche publiques et les chercheurs individuels sont évalués principalement sur le nombre et la « qualité » de leurs publications.

172 « Pour de nombreux projets, il ne s’agit pas simplement de collaborations entre chimistes et biologistes (deux partenaires), mais entre chimistes, nanotechnologues et biologistes (trois partenaires). La mise au point de nouvelles puces à ADN […] est un exemple très significatif. […] La complexité de l’innovation technologique oblige à créer des interactions entre trois ou quatre disciplines. Ce nouveau niveau de complexité devrait être le choix pour sélectionner les projets scientifiques de l’Itav, en fait ceci devrait être la « marque » Itav »248.

Le travail sur les biopuces illustre particulièrement bien les collaborations attendues entre ces trois disciplines principales à l’Itav. Les « nanobio » sont le point de convergence de ces différentes disciplines, c’est sur elles que repose l’enjeu du lien entre recherche et secteur industriel à l’Itav.

Fig. 12 : Infographie illustrant le rôle central de l’axe « bionano » dans la mission de transfert de technologie de l’Itav (Reproduction du schéma figurant dans la convention de création du GIS de préfiguration de l'Itav, 2005).

Nous ne développons pas ici les axes « instrumentation robotique » et « biomathématiques » parce que ceux-ci n’ont pas été retenus dans le projet final. L’axe Imagerie est resté, mais il s’est déplacé depuis 2005 (date de ce schéma). Alors qu’il devait

173 être dédié à « l’imagerie in vivo », ce sera finalement l’imagerie multiphotonique249 qui sera retenue dans les achats d’équipements250.

Soulignons ici que les « bionano » à l’Itav sont en prise avec la recherche appliquée, portées comme un vecteur de développement économique. Toutefois elles

ne sont pas, par essence, un domaine de recherche appliquée.

« Certains parlent de nanobiosciences par exemple, l’ANR parle de nanobiosciences. On peut très bien utiliser les « nanos » pour adresser une problématique de biologie plutôt fondamentale, c’est des projets qu’on a nous avec [le laboratoire bio 2]. On essaie d’utiliser des concepts, des outils, des méthodes issues des nanotechnologies pour étudier, comme un chercheur en biologie, des problématiques biologiques. Ca on peut l’appeler nanobiotechnologies, ou nanobiosciences, nanobiologie si vous voulez ou bionanologie ! Mais la problématique est surtout de faire avancer la connaissance »251.

Ce type de projet, pour l’équipe-antenne de l’Itav, doit continuer de se dérouler dans les laboratoires « traditionnels ». En revanche, les « bionano » à l’Itav correspondent à des recherches appliquées.

« Et puis on a des projets où, au contraire, on utilise les technologies vraiment pour aller vers l’applicatif. Là le mot nanobiotechnologies est beaucoup plus approprié. On met en place des techniques, des technologies génériques, pour aller vers du diagnostic médical, pour nous, et d’autres pour aller vers la thérapie. Donc là y a de la techno et y a une visée applicative claire : soit une pathologie à adresser, soit un diagnostic nouveau à mettre en place, et éventuellement transférer vers le médical ou vers le milieu industriel »252.

Ce type de projets correspond à l’environnement Itav, dédié à la recherche appliquée.

249 Le microscope multiphoton permet d’imager en profondeur des systèmes d'intérêt biologique.

250 L’axe imagerie in vivo était porté par l’équipe Inserm qui s’est retirée du projet Itav (voir plus haut). L’axe imagerie qui se maintient à l’Itav ensuite est porté par une équipe CNRS du « labo bio 2). Plus tard, celle-ci sera également remplacée par une équipe de biologistes spécialistes du cancer, autour d’un autre équipement d’imagerie.

251 Entretien avec un chercheur, physicien, porteur de l’axe « bionano » à l’Itav, 27.03.2014.

174 « Nous on a ces deux types de projets, pour nous c’est fondamental parce que [le laboratoire SI] est un laboratoire CNRS et parce qu’il faut qu’on fasse des publis intéressantes, etc. Et il faut aussi une partie applicative pour montrer que ce qu’on fait ça se traduit par des choses concrètes »253.

Il importe de retenir que l’Itav est le lieu où doivent se développer les projets de « nanobio » orientés vers l’applicatif. Le développement des « nanobio » à l’Itav est

guidé par une logique, une façon de faire, caractéristique des Sciences de l’ingénieur plus que de la recherche fondamentale.

LA « VISION SCIENCES DE LINGÉNIEUR »

C’est une vision Sciences de l’ingénieur qui donne son orientation à l’Itav. Celle-ci émane du « laboratoire SI », et de l’équipe projet formée autour des biopuces. Nous sommes ici dans le régime transitaire identifié par Terry Shinn, dans lequel les chercheurs se définissent selon l’appartenance à un projet davantage que par l’appartenance disciplinaire (Shinn, 2000).

Les chercheurs du « laboratoire SI » qui travaillent à l’interface avec la biologie voient dans l’Itav l’opportunité de maturer des projets de recherche nés en laboratoire mais qui, lorsqu’ils atteignent un certain niveau de développement, ne trouvent plus, dans un laboratoire académique, les ressources pour évoluer et aller au-delà du prototype de laboratoire. L’Itav représente pour eux l’institut de recherche technologique qui fait défaut à Toulouse. Il s’agit de mener à l’Itav des projets de développement technologique et non des projets de recherche.

Dans cette vision Sciences de l’ingénieur le degré de maturité des projets est évalué à partir de l’échelle TRL, Technology Readiness Level (Fig. 13), qui peut se traduire par Niveau de Maturité Technologique. Elle est utilisée par la NASA et d’autres agences nord-américaines pour évaluer la maturité d’une technologie. En France, l’échelle TRL est utilisée par le CEA. Partant de cette échelle de référence, l’Itav doit accueillir des projets qui se positionnent après le TRL 5.

253 Ibid.

175

Fig. 13: Infographie représentant le « Technology Readiness Level » (échelle de maturité technologique) de la NASA. (Réalisée à partir de François, 2013).

Un laboratoire de recherche académique, même tourné vers la mise au point de prototypes comme c’est le cas du « laboratoire SI », ne va pas au-delà des niveaux 5 ou 6. La plupart des laboratoires de recherche académique se limitent plutôt aux niveaux 1 à 3. Après les TRL 5-6, c’est le secteur industriel qui doit prendre le relai. Toutefois, toutes les technologies mises au point en laboratoire ne sont pas récupérées par un industriel pour être développées. Et les financements dédiés à la recherche académique ne vont pas jusqu’à la maturation technologique. Il est souvent très difficile pour des chercheurs de développer une technologie jusqu’à ce qu’elle puisse faire la démonstration de son intérêt pour un industriel. Les projets naissent au sein du « labo SI », des micro-nanodispositifs, des capteurs par exemple, y sont mis au point pour analyser des phénomènes du vivant, détecter des bactéries, des molécules, de l’ADN, puis les projets souvent s’arrêtent à ce niveau, car un laboratoire académique n’a pas vocation à financer davantage.

Ainsi, des technologies mises au point dans les laboratoires académiques ne se développent pas faute de financements (public ou privé).

Dans cette perspective, les différentes équipes du « labo SI » orientées vers l’interface avec la santésont invitées par leur laboratoire à présenter à l’appel à projets pour l’Itav les projets de maturation technologique qui pourraient bénéficier des financements dédiés. L’Itav a suscité de fortes attentes du côté du « labo SI », jusqu’à être considéré par certains comme un prolongement de celui-ci.

176 « On a pensé qu’on pouvait associer l’Itav au [laboratoire SI], en discussion interne, ça ne s'est jamais dit à l'extérieur mais je dévoile pas un secret, c'est une évidence, on avait dit peut-être qu'on peut, à ce moment-là, faire ce rapprochement du [labo SI] avec le CRCT254, faire un espèce de bloc qui pour nous était quand même une réussite possible parce qu'on n'est quand même pas biologistes, et donc il nous faut absolument la compétence en biologie et donc de la collaboration extérieure »255.

Les deux sont pensés en complémentarité par les créateurs de l’Itav.

« On s’est toujours arrangé pour ne jamais dupliquer des éléments et toujours s’assurer que ce qu’on faisait c’était du complément vers le transfert de ce qui se construisait au [laboratoire

SI]. On n’a jamais revendiqué une salle blanche par exemple, ça ne sert strictement à rien, on n’a jamais revendiqué des tas d’instruments qui sont au [laboratoire SI] »256.

Cette vision d’un institut dans lequel seraient menés des projets de transfert industriel est portée par les Sciences de l’ingénieur, soutenue par le « laboratoire SI », et reçoit le soutien des collectivités locales, en particulier de la CAGT qui accepte de prendre la maîtrise

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