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4.2.2 …qui n’induisent pas nécessairement de l’interdisciplinarité

5.2 Le soutien de la région Midi-Pyrénées aux « nanos »

Au niveau de la Région Midi-Pyrénées, les « nanos » font parties des thèmes qui ont bénéficié d’un soutien dans le cadre du développement scientifique et économique. Nous l’avons déjà dit, la Région soutient les activités de recherche dans le cadre du développement économique du territoire, et, à ce titre finance des projets en lien avec des industries, ou start-ups, régionales. Répondant aux mouvements impulsés au niveau national et plus encore européen, la Région Midi-Pyrénées s’est notamment investie dans les ERA-NET (European Research Area Network)146, en particulier celui consacré aux micro-nanotechnologies (MNT - la Région Midi-Pyrénées est la seule région française investie dans l’ERA-NETMNT). Les ERA-NET ont été créés au niveau européen pour faciliter les coopérations interrégionales et ainsi favoriser les rapprochements entre différents laboratoires travaillant sur les mêmes thèmes de recherche.

La première participation de la Région Midi-Pyrénées au programme ERA-NET MNT date de 2006, programme qui réunit au total 25 partenaires européens. Cet investissement témoigne de la sensibilité particulière pour cette thématique. Les partenaires au niveau des ERA-NET sont les financeurs des programmes, ce sont des agences nationales de recherche, des ministères, etc. Au niveau de Midi-Pyrénées, c’est la Direction des affaires économiques et de la recherche (DAER), rejointe ensuite par la Direction des affaires européennes et de la coopération décentralisée (DAEC). La subvention européenne intervient ici uniquement dans la mise en réseau, les activités de recherche étant financées par les partenaires nationaux. Dans l’ERA-NET MNT, la France est représentée par deux partenaires qui sont

145 Entretien avec l’un des pilotes de Nano-Innov, 19.03.2013.

146 « Le mécanisme ERA-NET vise à mettre en réseau les programmes nationaux et régionaux de R&D, afin de permettre aux différents systèmes de financement de la recherche (nationaux ou régionaux) de prendre collectivement en charge des actions qu'ils n'auraient pu mettre en œuvre individuellement ».

128 la Région Midi-Pyrénées, qui soutenait les laboratoires de recherche publique, et OSEO147

qui soutenait directement les entreprises partenaires.

Comme l’illustre l’exemple des programmes ERA-NET, la Région est un financeur complémentaire, elle n’initie pas des programmes mais s’inscrit dans le cadre de programmes existants. Ainsi, elle est fortement en prise avec les programmes nationaux et européens.

La Région Midi-Pyrénées a élaboré un schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche (SRESR), s’inscrivant ainsi dans le contexte européen de la stratégie de l’Union Européenne « Europe 2020 »148pour une « croissance intelligente, durable et inclusive ». Ce programme est « le cadre de référence de l’ensemble des politiques européennes, et notamment des politiques de recherche, d’enseignement supérieur et d’innovation ». Dans un tel contexte, « la première ambition du SRESR est de fixer les grands enjeux et les perspectives de l’action régionale dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour les années à venir »149.

Nous l’avons vu, depuis l’adoption de la stratégie de Lisbonne en 2001, les « nanos » font parties des technologies clés définies par la Commission Européenne comme devant participer au développement économique par l’irrigation de nombreux secteurs industriels. Or, l’Union européenne « attribue aux régions un rôle central » dans le développement économique (Bouquillion et Pailliart, 2006, p.109).

147 Société anonyme avec délégation de service public destinée à financer des projets d’entreprises. Elle fusionne en 2013 avec d’autres partenaires pour la création de la Banque Publique d’Investissement (Bpifrance).

148 « La stratégie Europe 2020 vise à stimuler une croissance qui soit intelligente, en investissant de façon plus efficace dans l'éducation, la recherche et l'innovation; durable, en donnant la priorité à une économie sobre en carbone; et inclusive, en mettant clairement l'accent sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté. Cette stratégie est axée sur cinq objectifs ambitieux dans les domaines de l'emploi, de l'innovation, de l'éducation, de la réduction de la pauvreté, ainsi que de l'énergie et du climat » http://ec.europa.eu/europe2020/europe-2020-in-a-nutshell/priorities/index_fr.htm

149 « Guide des aides de la région 2015/2016 », Conseil Régional Midi-Pyrénées, Enseignement Supérieur, Recherche et Innovation, p.6.

129 « Midi-Pyrénées s’est interrogée sur les secteurs clés d’avenir, donc y en avait certains qui étaient liés au pôle de compétitivité qui se sont imposés, AGRIMIP, l’agroalimentaire, le Canceropôle, l’aérospatiale se sont imposés. Et on a cherché d’autres éléments, qui pourraient être en lien avec le reste, et les micro-nanotechnologies sont apparues comme un des éléments porteurs »150. Par ailleurs, depuis 2009, L’État et la Région pilotent conjointement une Stratégie Régionale de l’Innovation (SRI) répondant aux attentes de l’UE. L’objectif de la SRI est de « créer les conditions favorables au passage de l’invention à l’innovation »151.

« Aux territoires, il est apparemment conféré une place centrale dans le devenir économique de la France » (Bouquillion et Pailliart, 2006, p.108).

La participation de Midi-Pyrénées aux ERA-NET illustre l’investissement de la Région dans les « nanos » pour leur potentiel innovant, la priorité pour une région étant de favoriser l’innovation pour favoriser le développement économique du territoire. Ainsi, la Région ne finance des projets de recherche que s’ils font la preuve d’un potentiel de valorisation. « Les régions n’ont pas de compétence recherche, donc on recherche le potentiel de développement économique car l’intérêt est la création d’emplois »152.

Du point de vue du développement économique du territoire, le Conseil régional considère que le potentiel des « nanos » est concentré autour de l’aéronautique et des systèmes embarqués. « La thématique phare de la Région MP est sur les matériaux et les systèmes embarqués, pas sur les bionanotechnologies »153.

La Région Midi-Pyrénées a choisi donc de soutenir le développement de la thématique des « nanos » du fait du dynamisme de la recherche toulousaine dans ce domaine et des applications potentielles autour des matériaux qui pouvaient toucher différents domaines, et particulièrement les domaines forts de la Région Midi-Pyrénées.

L’ambition autour des « nanobio », qui se cristallise dans le projet de l’Itav, n’est pas impulsée par la Région, mais plutôt par l’agglomération toulousaine, durant la mandature de Philippe Douste-Blazy. Elle est fortement engagée dans ces projets en tant que propriétaire du terrain. Après le changement de municipalité, l’agglomération a continué à soutenir ces projets et, à travers eux, la thématique des « nanobio ». En outre, l’implantation de plateformes en génomiques Génotoul ouvre un espace pour le développement du secteur des « nanobio ».

150 Entretien avec la Direction des affaires européennes et de la coopération décentralisée (DAEC) Midi-Pyrénées

151 « Guide des aides de la région 2015/2016 », op.cit., p.9.

152 Entretien avec le Président de la commission recherche et enseignement supérieur au Conseil régional Midi-Pyrénées, 19.02.2013.

130 Les biotechnologies sont bien un thème privilégié de la Région Midi-Pyrénées, qui revendique une diversification par rapport à l’industrie aéronautique. Pour ce qui est du développement des « nanos », la priorité va à « tout ce qui [est] utilisation des micro-nanotechnologies pour les systèmes intelligents, dans le transport, dans la sécurité, la santé, et tout ce qui était matériaux innovants »154. Les « nanos » ne sont pas un secteur qu’il faut développer pour lui-même. Il s’agit d’une thématique transversale, qui reçoit du soutien du fait de sa potentialité à impacter tous les autres secteurs industriels.

Cependant, malgré un soutien au secteur des « nanos » sous-tendu par les promesses de création d’emplois de la Commission européenne, la Région Midi-Pyrénées à l’heure actuelle n’a pas de filière industrielle à même de bénéficier des développements des « nanos ».

« Le micro-nano en Midi-Pyrénéées c’est quelque chose encore assez diffus. C’est-à-dire qu’on n’a pas une masse critique d’acteurs sur lesquels je pourrai vous dire par exemple on a une filière qui est en train de se créer à partir des micro-nano sur tel domaine. […] C’est encore incertain parce qu’on a des labos qui ont atteint la taille critique, mais on n’a pas forcément le secteur industriel qui va avec »155.

En matière de recherche, « le schéma régional a pour but d’élaborer une politique et de mettre en place une gestion mutualisée de la recherche au niveau régional, dans une optique d’efficacité et de visibilité à l’échelle internationale »156. Dans ce contexte, l’Itav rentre dans une stratégie de site pour la Région.

LE LABEX NEXT

En 2010 sont lancés, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les Investissements d’avenir, qui prévoient 22 milliards d’euros pour l’Enseignement supérieur et la Recherche. Comme indiqué sur la capture d’écran ci-dessous (Fig. 3), l’objectif est de « doter la France de quelques campus à forte visibilité internationale, à la gouvernance rénovée, et ouvert sur leur écosystème d’innovation ». Ce programme se décline en différents projets que sont les IDEX, « Initiatives d’excellence » qui visent à regrouper par territoire des établissements d’enseignement supérieur et de recherche autour de projets scientifiques « ambitieux, en partenariat étroit avec leur environnement

154 Entretien avec la Direction des affaires européennes et de la coopération décentralisée (DAEC) Midi-Pyrénées, 26.04.2012.

155Ibid.

131 économique » ; les EQUIPEX, « équipements d’excellence » destinés à l’amélioration des équipements des laboratoires ;et enfin les LABEX, « laboratoires d’excellence »157.

Fig. 3 : Infographie représentant la répartition des investissements d’avenir dédiés à la recherche. Capture d’écran sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, consulté le

02.03.2015. (Source :

http://www.enseignementsup- recherche.gouv.fr/cid55892/comprendre-le-programme-investissements-d-avenir.html )

A Toulouse, le projet du Labex NEXT (Nano, mesures Extrêmes et Théorie), porté par six laboratoires toulousains de physique, principalement, est sélectionné dès la première vague. Le Labex obtient ainsi une dotation de 10 millions d’euros sur dix ans. Parmi les six

157 Voir en annexe n°7 p. XV, la liste des projets retenus en Midi-Pyrénées dans le cadre des investissements d’avenir.

132 laboratoires du Labex, si deux ont une certaine expérience et un certain intérêt pour la collaboration industrielle, les quatre autres sont des laboratoires de recherche fondamentale, très éloignés des préoccupations d’applicabilité de leurs recherches et du secteur industriel. Cette opération constitue une reconnaissance de la qualité scientifique des travaux des équipes toulousaines sur le thème des « nanos », même si ces dernières regrettent aujourd’hui la mise en avant de cette thématique qui n’était pas au cœur du projet. Le directeur du Labex NEXT rappelle que le projet présenté mettait l’accent sur les « nanos », mais surtout sur la physique atomique et moléculaire, les champs magnétiques intenses, la théorie, la formation, afin d’englober et de rapprocher les compétences des six laboratoires impliqués.

« Le CGI, le commissariat aux grands investissements, investissements d’avenir, n’a retenu de notre truc que les « nanos », toutes les communications qu’ils ont fait là-dessus, c’était “nano” »158.

La décennie 2000 est une période politique qui favorise le thème des « nanos ». En répondant favorablement aux différents dispositifs nationaux visant à structurer des pôles régionaux de compétences (RTB, Nano-Innov, Investissements d’avenir), Toulouse est parvenue à se positionner comme territoire « d’excellence » dans ce secteur, aussi bien du fait de l’investissement politique qui a consisté à répondre aux différents dispositifs de réorganisation émanant des autorités politiques nationales, qu’en raison des compétences scientifiques des chercheurs de son territoire dans ce domaine.

5.3 De la « Cité des Biotechnologies » au « Triangle

Bio-Info-Nano-Technologies »

A la fin des années 1990se précise la volonté de développer les biotechnologies dans la région toulousaine. Plusieurs projets vont dans ce sens, celui de l’Agrobiopole pour les biotechnologies végétales, ou encore celui de « La Cité des Biotechnologies » pour les biotechnologies appliquées à la santé159.

Cette dernière est issue d’une réflexion prospective initiée par des chercheurs. Si les biotechnologies végétales se développent assez logiquement en Midi-Pyrénées, première

158 Entretien avec le directeur du Labex Next, 25.06.2014.

159Pour un historique du développement de projets autour des biotechnologies à Toulouse, Jean-Marc Zuliani et Michel Grossetti, avec la coll. de Guy Jalabert, « L’agglomération toulousaine, un système productif localisé de la recherche-développement ? », programme SPL CCRRDT, Les SPL en Midi-Pyrénnées : vers l’émergence de systèmes régionaux ?, rapport final, novembre 2003, pp.43-112.

133 région agricole de France, le domaine de la santé n’apparaît pas de manière aussi évidente comme un potentiel en Midi-Pyrénées. Le projet de « Cité des Biotechnologies » vient d’abord de la volonté de diversifier l’industrie toulousaine, trop dépendante de l’aéronautique, et du potentiel en termes de recherche sur la biologie et la biotechnologie. L’idée est d’associer sur un même site des laboratoires académiques et des entreprises – Toulouse bénéficiant de la présence de deux industriels pharmaceutiques que sont Pierre Fabre160 et Sanofi161 – dans le but de participer au développement économique du territoire.

Le thème des biotechnologies se développe à Toulouse dans des laboratoires de recherche publics et privés depuis les années 1970, donnant naissance à de nombreuses start-ups, mais ce n’est qu’à la fin des années 1990 que les institutions politiques locales font le choix d’investir dans le développement de ce secteur.

L’une des raisons expliquant l’intérêt politique pour le thème des biotechnologies vient du fait que « le système de la recherche et développement centré sur les biotechnologies liées aux sciences du vivant et à la fabrication des médicaments s’inscrit davantage dans la promotion et la valorisation des innovations, sanctionnées par des brevets » (Zuliani et Grossetti, 2003), à l’heure où les discours sur le retard de la France en matière de dépôt de brevets guident les politiques de recherche. Si la Région Midi-Pyrénées figure à la troisième place nationale pour l’effort en matière de recherche et développement, sa faiblesse en termes de nombre de brevets déposés peut s’expliquer par le poids des grandes firmes dont la logique de développement est centrée sur l’exploitation de quelques grands brevets (Ibid.).

L'attribution au pôle toulousain d’une plateforme de génomique, la Génopole de Toulouse (Génotoul) en 1999 (Ibid, p.51), vient confirmer l’élan régional en matière de biotechnologies.

Le programme du « Triangle Bio-Info-Nano-Technologies » s’inscrit dans le cadre du projet de faire de Toulouse la « Cité des Biotechnologies ». Il résulte d’ « une réflexion prospective sur ce thème dans le cadre d’un groupe informel constitué de cinq scientifiques dont la compétence et la renommée internationale sont incontestables »162. Parmi ces cinq scientifiques, on retrouve

160 Pierre Fabre est le troisième laboratoire pharmaceutique français. Implanté dans 44 pays, il est présent en Midi-Pyrénées à travers des laboratoires de recherche en pharmaceutique et en dermo-cosmétique. En 2013, le groupe a consacré plus de 17% du chiffre d’affaires réalisé dans le médicament à la R&D, autour de trois axes de recherche prioritaires : oncologie, dermatologie et neuropsychiatrie, http://www.pierre-fabre.com/fr

161 Sanofi est la première entreprise pharmaceutique française. Un site de R&D est installé à Toulouse depuis 1965.

162 Alain Costes, Vice-Président de l’ADERMIP (Association pour le Développement de l'Enseignement, de l'Économie et des Recherches de Midi-Pyrénées), dans la brochure de présentation de la journée « Le Triangle Bio-Info-Nano-Technologies », organisée par l’ADERMIP le 28 novembre 2003. Voir Annexe n°8, p. XVI.

134 deux biologistes, un chimiste, un chimiste spécialisé dans les nanosciences, un chercheur spécialisé dans les systèmes informatiques163. Cette réflexion prospective est accompagnée par l’Association pour le Développement de l'Enseignement, de l'Économie et des Recherches de Midi-Pyrénées (ADERMIP)164.

Le projet est orienté selon deux axes essentiels, il s’agit pour les chercheurs engagés de défendre l’interdisciplinarité et le rapprochement entre la recherche publique et le secteur industriel. En effet, dans le cadre des exigences européennes de la Stratégie de Lisbonne (2001), et du Conseil de Barcelone (2002), la Région Midi-Pyrénées entend se positionner au cœur de l’Espace Européen de la Recherche. Pour cela, Toulouse et Midi-Pyrénées présentent tous les atouts nécessaires « à la condition de changer de culture et d’état d’esprit pour se diriger vers une nouvelle voie axée sur la mutualisation, la coordination et l’intégration des moyens, qu’ils soient humains ou financiers »165.

Aussi ce changement est censé répondre aux exigences de l’Europe dont la politique est façonnée autour de programmes, qui incite au travail par projets et à la mutualisation des moyens au travers de plateformes technologiques (Peerbaye, 2004). S’inscrire dans cette voie suppose donc de cesser « de mettre en avant nos appartenances à telle ou telle discipline, à tel ou tel laboratoire ou université pour mettre en avant un domaine d’activité mutualisant et regroupant toutes les compétences »166. C’est l’objectif de la « Cité des biotechnologies », basée sur le développement des compétences autour du Triangle Bio-Info-Nano. L’objectif est de placer Midi-Pyrénées en tête des régions européennes en concentrant les efforts sur quelques domaines.

Si les domaines de l’aéronautique et de l’espace s’imposent logiquement pour la Région, d’autres domaines apparaissent porteurs en Midi-Pyrénées, comme les biotechnologies, la micro-nanoélectronique et les Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication. C’est ainsi que les « nanos » apparaissent parmi les priorités politiques de Toulouse et Midi-Pyrénées :

163 Deux sont professeurs à l’université Paul Sabatier et trois sont directeurs de recherche au CNRS. Les laboratoires impliqués, par l’intermédiaire de leurs chercheurs sont donc le LSRV (biologie végétale), l’IPBS (biologie), le Cemes (physique-chimie), le Laas(Sciences de l’ingénierie et des sytèmes), le LCC (chimie).

164 L’ADERMIP, fondée en 1970, a pour objectif de « contribuer à développer l'économie de Midi-Pyrénées en favorisant et promouvant les échanges et transferts entre les centres de recherche, les établissements d'enseignement supérieur et les entreprises de la région » http://www.evariste.org/ridt/r73/36.html . Elle disparaît en 2006 lorsque la région décide de créer une seule structure pour assurer le lien entre la Recherche et les entreprises. Midi-Pyrénées Innovation vient remplacer les trois structures chargées jusque-là du transfert de technologie (Adermip, Miditech, 3RT) http://www.midipyrenees.fr/Essai-texte-avec-encart

165 Brochure de présentation de la journée « Le Triangle Bio-Info-Nano-Technologies », op.cit.

135 « Tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire que c’est à l’interface de ces trois domaines que se feront les grandes découvertes et les créations d’emploi et de richesses de demain, la conclusion s’impose : le triangle “Bio-Info-Nano-Technologies” est un domaine où Toulouse-Midi-Pyrénées peut prétendre au podium européen »167.

C’est bien une stratégie de site qu’il s’agit de façonner avec le Triangle Bio-Nano-Info-Technologies. Jean Cros, biologiste et fondateur de l’IPBS168, laboratoire toulousain, parle de la nécessité de « bénéficier d’une vision stratégique partagée, source d’une grande visibilité »169. Il soutient que « la révolution biologique » à l’œuvre est propice au rapprochement interdisciplinaire, car l’élaboration des produits de santé, qu’il s’agisse de médicaments, d’outils de diagnostic ou de traitements, nécessitent de nouveaux concepts, et, en particulier, « les nanosciences et nanotechnologies ouvrent la voie à la recherche du futur »170. Ainsi il convient de « briser les cloisonnements, revoir les frontières de nos institutions et mettre vite en chantier une rénovation très profonde dans les objectifs et l’organisation de la recherche ».

Le Triangle Bio-Info-Nano apparaît ainsi largement inspiré de la NNI américaine et de son programme de convergence, présentée précédemment (Chapitre 1). D’abord issu d’une volonté de développer les biotechnologies pour diversifier l’industrie toulousaine et de la région Midi-Pyrénées, l’élargissement aux « nanos » intervient aux vues de l’importance que prend cette thématique au niveau international et européen. Les « nanos » étant considérées comme des technologies clés, susceptibles de favoriser divers secteurs industriels, il convient d’utiliser leur potentiel aussi largement que possible.

LA MONTÉE DU THÈME DES « NANOS » À TOULOUSE

Toulouse bénéficie en 2003 du programme « Réseau national de grandes centrales de technologie pour la Recherche Technologique de Base » (RTB), lancé par le Ministère de

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