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Les crimes sexuels ne sont toutefois pas les seuls crimes qui ont intéressé les réformateurs bourbons. Ces derniers ont augmenté les patrouilles policières et rempli les tribunaux de contrevenants de tous les âges.56 Ils ont combattu de nouveaux types de crimes, auparavant tolérés, comme le vagabondage, les jeux de hasard et l‟ébriété.57 Ces crimes étaient dénoncés parce qu‟ils étaient nuisibles à la productivité économique : en effet, trop de jeunes se laissaient séduire par des plaisirs éphémères et ne consacraient pas suffisamment d‟énergie à trouver un travail stable. Un bassin de jeunes délinquants dans la force de l‟âge a été de plus en plus perçu comme une main-d‟œuvre au potentiel gâché par le goût du crime.

Le système colonial veillait à ce que tous les individus tombent sous la protection d‟un homme espagnol. Les enfants étaient sous la patria potestad de leur père, les femmes mariées devaient s‟adresser au tribunal par la voix de leur mari, les esclaves reposaient sur l‟influence de leur propriétaire et les Indiens étaient encadrés par le protecteur des naturales. Pourtant, les failles du système étaient nombreuses. Les familles n‟étaient pas toutes de parfaites entités régies par un patriarche : enfants sans pères élevés par des mères célibataires, côtoyaient les esclaves sans propriétaires et autres corps étrangers au système. La loi criminelle espagnole appliquée en Amérique recommandait que les législateurs prennent en considération certains critères au moment de déterminer la gravité d‟un acte criminel par exemple le statut, l‟âge, le sexe et la condition physique d‟un individu.58 Ainsi,

56 Michael Scardaville, “Law and Order”, in C. Aguirre, ed., Reconstructing Criminality in Latin America, Wilmington, Scholarly Resources, 2000, pp. 4-7.

57 Scardaville, “Law and Order”, p. 5.

58 Le droit criminel hispanique reposait sur un amalgame complexe de lois. Des lois particulières, adaptées à la réalité coloniale, s‟appliquaient en Amérique hispanique et étaient regroupées dans la Recopilación de leyes

de los reynos de las Indias, compilées en 1680 et révisées en 1791. En plus d‟être familiers avec les lois,

proclamations et la jurisprudence, les magistrats devaient aussi consulter la Nueva Recopilación de Castilla (1569), les Leyes de Toro (1505), les Ordamiento de Alcalá (1348), les fueros des municipalités, le Fuero

Real (1255), et les Siete Partidas (1265). Gabriel Haslip-Viera, Crime and Punishment in Late Colonial Mexico, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1999, pp. 37-38.

les nobles avaient le droit à certains égards en vertu de leur rang, mais les législateurs devaient aussi protéger les individus faibles, irrationnels et démunis, comme les mineurs, les femmes et les Indiens.59 Toutefois, les magistrats jugeaient bien souvent les mineurs, les femmes ou les Indiens responsables de leurs actes malgré les prescriptions de tolérance.60

Ce même système judiciaire n‟était donc pas toujours cohérent lorsqu‟un crime était expliqué par le jeune âge d‟un individu et son statut de mineur.61 En d‟autres termes, la tolérance pour les excès de jeunesse n‟était pas automatique, et certains groupes ethniques ont plus souffert que d‟autres de cette discrimination. C‟était l‟aspect physique d‟un jeune plutót qu‟une vérification poussée de ses antécédents qui servait à déterminer si une personne était mineure ou non, ce qui laissait place à interprétation. Par exemple, Mariano Monteros a été accusé en 1787 d‟avoir agressé une jeune fille et de lui avoir fendu la tête avec un bâton.62 Le tribunal a mis en doute son âge véritable parce qu‟il ne ressemblait pas à un mineur (« y sin embargo aque su aspecto manifiesta ser mayor de veinte y cinco años »), mais le jeune Monteros a tout de même reçu l‟aide d‟un curateur, ce qui l‟a aidé à réduire sa peine d‟un an.63 Le scribe Francisco Ortiz a eu beaucoup moins de chance.

Accusé d‟avoir volé des boucles d‟oreilles, Ortiz a clamé à plusieurs reprises son statut de menor de edad pour demander de l‟aide juridique sans que le tribunal ne lui accorde l‟aide d‟un procureur. 64 Il est difficile de comprendre pourquoi Monteros a reçu le bénéfice du doute lorsqu‟il a juré être mineur alors que Francisco Ortiz n‟a pas été entendu. Outre l‟apparence physique, différents facteurs comme la classe sociale, la race et le prestige de la

59 Idem.

60 Haslip-Viera, Crime and Punishment, p. 39.

61 Bianca Premo, “Youth, Crime, and Law in Lima”, in T. Hecht, ed., Minor Omissions, Madison, University of Wisconsin Press, 2002, p. 119.

62 ANE criminales, c.126, exp. 8. 1787/01/16, f6r 63 ANE criminales, c.126, exp. 8. 1787/01/16, f9r. 64 ANE criminales, c.189, exp 6, 1803/02/15.

famille ont pu entrer en ligne de compte. Les contacts des accusés et de leurs familles, leur capacité à se trouver des défenseurs de prestige, étaient aussi des éléments importants.65

Au XVIIIe siècle, des gens de toutes les origines et de toutes les classes sociales vivaient, interagissaient et se côtoyaient dans les rues en zigzag, les marchés publics, les boutiques et sur les plazas des villes. Les gens respectables, gente decente, ayant une profession honorable et provenant de bonnes familles, clamaient leur supériorité sur les membres de la plèbe urbaine, où prédominaient les castas (les personnes aux origines raciales mixtes, ou sang mêlé, dont on présumait le statut d‟illégitime et le déshonneur).66 À Quito, le mot « plèbe » était de plus en plus utilisé pour désigner les castas et fréquemment associé au mot « tumulte », particulièrement après la révolution des quartiers populaires de 1765, pour désigner les individus appartement à la masse populaire.67 Le contrôle des castas était donc un sujet de préoccupation pour les autorités coloniales.

Un rapide portrait des résidants des villes coloniales typiques démontre à quel point le milieu urbain était un point de rencontre important pour les différentes strates de la population. C‟était un lieu d‟échange, de médiation, de compétition et de conflits.68 L‟élite

coloniale était composée d‟individus espagnols nés en Europe et de créoles de race blanche nés en Amérique. Ces derniers étaient dotés ou non de titres de noblesse et occupaient les fonctions de propriétaires agricoles ou miniers ainsi que de marchands et qui pourvoyaient des postes de prestige au sein de la bureaucratie et de l‟Église.69 Il existait également au sein des villes coloniales une petite classe moyenne, multiethnique, composée de professionnels, de bureaucrates mineurs, de membres du clergé, de propriétaires de

65 Tamar Herzog a bien démontré que les magistrats de Quito étaient connectés avec les familles de l‟élite et que l‟administration de la justice se jouait en grande partie par le réseautage et les contacts. Rendre la justice

à Quito, Paris, L‟Harmattan, 2001, p. 144.

66 Susan Socolow, “Introduction”, in L.S. Hoberman and S. Socolow, Cities and Society in Colonial Latin

America, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1986, p. 7.

67 Rosemarie Terán Najas. “Los rasgos de la configuración social en la Audiencia de Quito.” Quitumbe, vol. 9 (1995), pp.18-19.

68 Socolow, “Introduction”, p. 10. 69 Socolow, “Introduction”, p. 8.

commerces ou d‟ateliers textiles et de certains maîtres-artisans, qui s‟est graduellement greffée à la classe supérieure.70 Les commerçants, les autres artisans et les travailleurs qualifiés étaient membres des classes inférieures, ou plèbe, mais étaient mieux placés dans l‟échelle sociale que les travailleurs de professions moins prestigieuses ou non qualifiées, les journaliers et les serviteurs. Au bas de l‟échelle, on trouvait les infirmes, les voleurs, les prostitués, les vagabonds.71

Définir le terme « plèbe multiethnique » est complexe, car la composition ethnique variait selon les régions du territoire72. Quito n‟est plus la ville dominée par le poids démographique des Indiens qu‟elle était au siècle précédent. Ceci peut s‟expliquer par trois facteurs : les variations démographiques (par exemple les épidémies), des redéfinitions de catégories raciales où des classes intermédiaires comme les Métis et les Indiens acculturés sont de plus en plus nombreux, et finalement, les déplacements de population.73 Contrairement à d‟autres métropoles coloniales comme Lima, la ville de Quito était caractérisée par une quasi absence de population noire.74 À Guayaquil à la même époque, les noirs et les mulâtres étaient majoritaires, mais les mélanges raciaux rendaient les efforts de catégorisation de la plèbe multiethnique difficiles.75 À Cuenca, les populations métissées

70 Socolow, “Introduction”, p. 9.

71 Les artisans et travailleurs qualifiés formaient le groupe le plus nombreux dans la plupart des villes coloniales, de 20 à 35% de la population, alors que le groupe des travailleurs non qualifiés, incluant les esclaves et les serviteurs, formait de 30 à 40% et les démunis, de 5 à 10%. Socolow, “Introduction”, p. 16. 72 Sarah Chambers a noté que la mise en place de mesures répressives très fortes pour contrer la criminalité urbaine à Lima n‟a pas nécessairement été étendue en périphérie. Dans son étude sur la criminalité à Aréquipa après 1780, elle constate que les élites dominantes n‟ont pas démontré le même zèle à policer leurs villes. Sarah Chambers, “Crime and Citizenship”, in C. Aguirre and R. Buffington, eds., Reconstructing Criminality

in Latin America, Wilmington, Scholarly Resources, 2000, p. 21.

73 Minchom, The People of Quito, Boulder, Westview, 1994, p. 260-262.

74 Minchom, The People of Quito, p. 260. Par exemple, Minchom calcule que dans le quartier de Santa Bárbara, environ 1,6% de la population était d‟orgine africaine en 1768 (p. 151).

75 À la fin de l‟époque coloniale, les esclaves noirs formaient 8% de la population totale de Guayaquil. À ce nombre, il faut ajouter les noirs libres et les sangs mêlés (par exemple les zambos, enfants d‟Indiens ou de métis et de noirs). En fait, on peut affirmer qu‟en 1779, les gens catégorisés comme „mulâtres‟ étaient majoritaires à Guayaquil, suivi des blancs, des noirs et des métis. Camila Townsend, “En Busca de la Libertad”, Procesos. Revista Ecuatoriana de Historia, vol. 4 (1993), p. 75.

côtoyaient, Blancs, Indiens, et un peu de Noirs.76 L‟éloignement de cette ville par rapport à la capitale de l‟Audiencia conférait une plus grande autonomie aux élites dirigeantes locales. En effet, le gouvernement colonial a toujours eu moins d‟emprise sur la partie sud des Andes.77

Martin Minchom a trouvé que les catégories raciales étaient très flexibles partout sur le territoire de l‟Audiencia : « The Audiencia of Quito did not have the highly diversified racial classification depicted in the paintings of Mexican society, and it is striking to observe how narrow was the vocabulary of the Audiencia of Quito for indicating socio-racial variations. »78 Des termes généralement utilisés pour désigner une ascendance mixte, comme „cholos‟, „métis‟ ou „montaðes‟, étaient souvent galvaudés. Ces catégories pouvaient tout aussi bien désigner des Indiens acculturés, que des gens d‟origines métissées et des blancs pauvres.79 Des mulâtres étaient parfois placés dans la catégorie des indigènes et devaient à l‟occasion payer le tribut ou se battre en cour pour faire reconnaître leur ascendance africaine.80 La catégorie des sangs mêlés était complexe et en constante transformation, particulièrement à l‟époque des réformes bourboniennes et des politiques fiscales visant à accroître l‟imposition du peuple, donc à « l‟indianiser ».81 Bref, il s‟agissait

d‟un secteur de la population qui pouvait de moins en moins être ignoré au XVIIIe siècle,

car il était devenu impossible de faire rentrer tout le monde dans le système politique dichotomique de la République des Espagnols ou de la République des Indiens.

À la fin du XVIIIe siècle, la nouvelle réalité démographique, composée plus que jamais par des gens de sang mêlé, a donc poussé les autorités à réfléchir à une façon de

76 Le recensement de 1781 de Cuenca indique que les Indiens sont plus nombreux que les Blancs, ce qui inclut les métis. Pour les Blancs, il y a 120 690 d‟habitants recensés et pour les Indiens, 270 557. Les Noirs libres sont également plus nombreux (496) que les esclaves (148) et représentent un pourcentage négligeable de l‟ensemble de la population. ANE empadronamiento, c.1, exp. 1 24-VII-1781.

77 Andrien, The Kingdom of Quito, p. 200. 78 Minchom, The People of Quito, p. 198 79 Minchom, The People of Quito, pp. 172-178.

80 María Susana Vela, “Mulato „Conocido y Reputado Por Tal‟”, Quitumbe, n.9 (1995), p. 78. 81 Vela, “Mulato”, p. 87.

mieux contrôler le travail des masses populaires. Une manière de forcer les gens à travailler était de modifier le système judiciaire afin que les sentences rendues servent à favoriser la contribution économique des criminels.82 Les jeunes, particulièrement les garçons, étaient dans la mire des réformateurs puisqu‟ils avaient l‟âge idéal pour acquérir une formation pratique et pour s‟habituer à trimer dur. Par exemple, les jeunes jugés « délinquants » pouvaient être obligés à travailler auprès d‟un artisan. Les filles, dans une logique de les protéger contre l‟abus et aussi contre la déviance sexuelle, étaient souvent condamnées à servir dans un monastère pour une période de temps déterminée.83 Les monastères servaient en quelque sorte de prisons ou de maisons de correction, mais utilisaient aussi les pensionnaires comme main-d‟œuvre.84 La logique derrière cette criminalisation accrue était à la fois de mieux corriger les fautes du peuple et de favoriser la productivité.

Alors que les Blancs formaient le groupe dont les jeunes étaient les plus nombreux à être accusés de crime avant 1759, près de la moitié des mineurs qui ont comparu à l‟époque des réformes bourboniennes faisait partie de la catégorie « inconnue », c'est-à-dire qu‟aucun indice ne laissait connaître leur race : ils ne prétendaient pas avoir de titre de noblesse et ils ne vantaient pas leur blancheur, ils ne recevaient pas les services d‟un protecteur des Indiens et n‟étaient pas des esclaves. Bref, ils faisaient probablement partie de ce groupe disparate, multi-classe et multiethnique, qu‟on appelait les castas.

82 Scardaville, “Law and Order”, p. 6.

83 Scardaville, “Law and Order”, p. 6. Par exemple, cette petite fille indienne de 8 ans qui a été violée par un cordonnier de 30 ans est condamnée à servir pendant 5 ans dans un monastère alors que son agresseur reçoit exactement la même durée de peine à la fabrique de tabac de Guayaquil : ANE criminales, c.95, exp. 14, 1782/04/29.

Table 9 – Répartition des mineurs accusés de crime selon la catégorie raciale Catégorie raciale 1700-1759 1760-1810 Blancs 40% 17% Métis 20% 4% Noirs 20% 22% Indiens 3% 9% Inconnue 17% 48%

Bianca Premo a démontré, dans son étude sur la ville de Lima, que les jeunes issus de la plèbe urbaine multiethnique se sont retrouvés plus souvent que les autres groupes devant les tribunaux vers la fin du XVIIIe siècle.85 Premo croit que le róle de l‟État en tant que « figure paternelle de substitution » peut expliquer le durcissement des sentences à l‟encontre des enfants exclus du système de protection habituelle (famille patriarcale, communauté amérindienne ou propriétaire d‟esclave).86 Les garçons soupçonnés de

paresse, de vagabondage, ou qui tout simplement n‟étaient pas protégés par une cellule familiale forte, étaient particulièrement à risque de se retrouver accusés… et punis. Il est plausible d‟émettre la même hypothèse à la lecture des archives de l‟Audiencia de Quito, puisque la majorité des mineurs accusés de crime (48%) étaient de catégorie raciale « inconnue ».

Lorsque la race était connue, celle-ci jouait un rôle essentiel quand venait l‟heure pour un juge de déterminer la sentence, ce qu‟on pourrait qualifier de « sentence préférentielle ». Selon ce principe, chaque personne recevait une punition qui correspondait à son statut dans la société. Par exemple, pour la période étudiée, aucun blanc n‟a été condamné à la peine de mort alors que cette peine convenait aux Indiens et aux esclaves.

85 Premo, Children of the Father King, p. 123. 86 Premo, Children of the Father King, p. 127.

Les sentences préférentielles faisaient partie d‟une démarche politique ayant pour objectif de préserver l‟ordre social :

Preferential sentencing never meant simply throwing the book at errant nonwhite youths. It meant carefully imposing sentences that reinforced colonial hierarchies while still ensuring that all of the city‟s youths and their families could respect the courts and profit, even in a small way, from colonial justice.87

Les sentences préférentielles ne touchaient pas uniquement la race du prévenu : la réputation de la famille ou le type de cellule familiale (patriarcale ou non) avait également une grande influence sur les juges. Par exemple, lorsqu‟un jeune rebelle issu d‟une famille ayant des moyens financiers était trouvé responsable d‟un acte répréhensible, il était confié aux soins de ses parents, les Bourbons favorisaient, on l‟a dit, l‟autorité des familles patriarcales.88 Pourtant, il était plus difficile pour une mère de famille de convaincre le tribunal de sa capacité à garder ses enfants sous son contróle. L‟État risquait alors d‟assumer un róle patriarcal en se chargeant de protéger ou de punir le mineur parce que sa famille était incapable de le faire. L‟étude de Bianca Premo démontre qu‟à Lima, les jeunes issus de foyers dirigés par des mères de famille monoparentales étaient plus à risque de tomber dans la mire de l‟État, que ce soit à titre de victime ou d‟accusés.89 À Quito, ceci était également vrai. On remarque par exemple qu‟entre 1760 et 1810, 35% des victimes de crimes étaient élevés par des femmes, que ce soit par des mères célibataires, des femmes mariées vivant sans leurs maris ou des veuves. Ce facteur semble influencer davantage la vulnérabilité des victimes, particulièrement le taux d‟incidence des viols et des rapts de jeunes filles, que celle des jeunes à être classés comme délinquants. En effet, seuls 14% des mineurs accusés de crime vivaient sous l‟autorité d‟un chef de famille de sexe féminin,

87 Premo, Children of the Father Kingp. 135. 88 Scardaville, “Law and Order”, p. 9.

mais il faut dire que dans la moitié des cas, la situation familiale exacte n‟était pas dévoilée dans le document.

Le contróler la plèbe urbaine, en particulier les ardeurs des jeunes, était l‟un des principaux mandats que se sont arrogés les réformateurs bourbons à la fin de l‟époque coloniale, ce qui s‟est traduit par une lutte contre la délinquance juvénile. Nous verrons maintenant que les réformateurs ont également augmenté le nombre d‟offenses punissables et à accru le contrôle policier en milieu urbain à une époque où l‟État colonial était à la recherche de nouvelles sources de revenus.