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Au XVIe et XVIIe siècle, la volonté de centraliser l‟institution monarchique en Europe a donné lieu à un pacte de gouvernance basé sur la relation particulière entre l‟État et la famille.5 Par l‟entremise de règlements pour favoriser l‟autorité patriarcale des pères, en légiférant dans le domaine des relations maritales, des naissances, de l‟héritage et des séparations au sein des couples, les États modernes cherchaient à bâtir un système politique plus solide, plus ordonné, bref à mieux gouverner en étendant leurs pouvoirs jusque dans l‟espace domestique.6 Afin de représenter l‟ensemble du système de manière métaphorique, le Roi était présenté comme un père pour ses sujets. Le pacte État-famille reposait sur la suprématie de l‟autorité masculine sur celle des femmes et des mineurs puisque l‟État jouait un rôle défini comme étant de nature « paternelle », et privilégiait le pouvoir des représentants de sexe masculin, dont la figure emblématique du père de famille.7 Parce que

la famille représentait l‟État, elle devait être une institution solide, immuable et très hiérarchique, comme l‟explique María Emma Mannarelli : “The family was conceived as a natural organism bound to remain unaltered forever. (…) Relations among its members were based on assumptions of superiority and inferiority…”8 Ainsi, les membres les plus puissants d‟une famille devaient-ils prendre soin des plus faibles, que ce soit à cause de leur sexe, à cause de leur âge, à cause de leur statut à la naissance (orphelins, enfants

5 Sarah Hanley, “Engendering the State: Family Formation and State Building in Early Modern France”,

French Historical Studies, vol. 16, n.1 (1989), p. 9.

6 Hanley, “Engendering the State”, pp. 8-9. 7 Hanley, “Engendering the State”, p. 27.

8 María Emma Mannarelli, Private Passions and Public Sins, Albuquerque, University of New Mexico Press, 2007, p. 2.

illégitimes) et même de leur race puisque la famille élargie comptait aussi de multiples dépendants tels que les servants et les esclaves.9

Selon la loi hispanique et la coutume, les mineurs de moins de vingt-cinq ans devaient être soumis à l‟autorité d‟un patriarche jusqu‟à l‟âge de leur mariage et ils devaient être représentés par un adulte, préférablement espagnol et de sexe masculin, lorsqu‟ils s‟adressaient à un tribunal. La loi des Siete Partidas, promulguée au Moyen Âge par le roi espagnol Alfonse X le Sage, basait l‟ensemble du contróle social sur la patria potestad, c'est-à-dire sur l‟autorité absolue du père sur ses enfants reposant sur trois concepts-clés : révérence, sujétion et châtiment.10 C‟est toujours à cette loi que font référence les tribunaux hispano-américains du XVIIIe siècle lorsqu‟ils ont à juger des

causes de droit civil et familial : divorces, tutelle des mineurs et autres conflits domestiques. Les hommes majeurs, de plus de vingt-cinq ans et les hommes mariés, pouvaient prendre des décisions d‟affaires, civiles, se représenter lorsqu‟ils intentaient un procès, toucher des héritages et administrer leurs biens. Les mineurs, quant à eux, subissaient certaines restrictions. Dans le contexte colonial, l‟enjeu de la distribution du pouvoir patriarcal était encore plus important, car la minorité et la majorité tenaient compte de plusieurs autres facteurs mis à part l‟âge, dont la race et l‟état de dépendance.11 Comme nous le verrons dans les chapitres subséquents, les membres de groupes raciaux jugés inférieurs dans la hiérarchie coloniale, tels que les Indiens et les Noirs, étaient supposés mineurs, quel que soit leur âge.

En Amérique hispanique, les lois sur la minorité étaient généralement appliquées pour favoriser la reproduction du pouvoir au sein d‟une élite et protéger les démunis de cette classe sociale qui risquaient de tomber à l‟extérieur du filet de sécurité. Elles visaient

9 Idem.

10 Bernard Lavallé, “Violencias y miedos familiares en los Andes coloniales”, en P. Gonzalbo, coor.,

Historias de la vida cotidiana, México, El Colegio de México y el Colegio Mexiquense, 2007, p. 166.

à renforcer l‟ordre colonial en plaçant les enfants, « as conduits of property and wealth », sous l‟autorité de leur père.12 La famille coloniale étant une unité socioéconomique, les lois sur la minorité avaient une fonction économique certaine : assurer la bonne gestion du patrimoine des familles de l‟élite et prévenir que les jeunes soient lésés, soit à la suite d‟abus de confiance ou à cause de leur immaturité, afin qu‟un adulte ayant de l‟expérience supervise les transactions.13 Lors du décès d‟un parent, les orphelins étaient particulièrement à risque de perdre de l‟argent à cause du système d‟héritage qui établissait l‟égalité des enfants légitimes et la séparation des biens entre eux.14 Les lois sur la minorité jouaient donc un rôle politique nécessaire: il en allait de la reproduction d‟une classe sociale de race blanche, celle de l‟élite, et par conséquent, de la reproduction de l‟ordre patriarcal et de la stabilité du régime.15

L‟autorité sur les enfants au sein d‟une cellule familiale était un enjeu politique fondamental qui garantissait la stabilité d‟un ordre social basé sur la prédominance d‟un patriarche blanc sur les autres membres de la société. La famille était au cœur des relations de pouvoir au sein des élites de l‟Audiencia de Quito. L‟élite, ou classe aristocratique, de chaque région du territoire, était composée de familles patriarcales élargies, voire de clans, qui, unis par les liens de sang, avaient des ramifications qui leur permettaient de contrôler l‟économie, la politique et parfois même les affaires religieuses.16 Afin de conserver les privilèges au sein de ce même groupe, l‟endogamie (mariages à l‟intérieur du clan) était la

12 Premo, Children of the Father King, p. 27. 13 Idem.

14 Asunciñn Lavrín, “La niðez en México e hispanoamérica”, in La Familia en el Mundo Iberoaméricano, P. Gonzalbo y C. Rabell, eds. México, Instituto de Investigaciones de la Universidad Nacional Autónoma de México, 1994, p. 43.

15 Idem.

16 Jorge Nuðez Sánchez, “Familias, élites y sociedades”, Historia de la mujer y la familia, en J. Nuñez Sánchez, ed., Quito, Corporación Editora Nacional, 1991, p. 175, identifie cinq noyaux de pouvoirs régionaux dans l‟Audiencia de Quito: Pasto, la Sierra centre-nord (Quito, Ambato, Riobamba, Otavalo et Ibarra), Azuay, Loja et Guayaquil.

norme.17 Dans la tradition aristocratique, le lignage des familles était très important et remontait parfois jusqu‟aux ancêtres conquistadors. Pour éviter de dissiper le patrimoine, la transmission de l‟héritage aux enfants légitimes, en particulier au fils aîné, était essentielle.18 Comme il s‟agissait d‟un groupe fermé, souvent balayé par des querelles intestines, les enfants orphelins de l‟élite étaient à risque de se faire voler leur patrimoine. L‟État colonial espagnol encadrait donc le sort de ces orphelins, pour éviter que ces derniers ne s‟appauvrissent et grossissent les rangs des Espagnols blancs sans fortune.

Selon la loi hispanique, les mineurs de moins de 25 ans n‟avaient aucun pouvoir décisionnel sur la gestion de leur patrimoine à moins d‟être mariés.19 Dans le cas des orphelins, un curateur était autorisé à administrer les biens et également à faire des dépenses pour nourrir, habiller et éduquer les pupilles.20 Ces ingérences d‟un adulte dans la

fortune d‟un mineur étaient supervisées par l‟État. Un fonctionnaire, le Padre general de menores, avait la responsabilité de protéger les orphelins de l‟abus en révisant les comptes transmis par les curateurs. Pourtant, la supervision du Padre general de menores avait de grandes limites à cause de la nature même de la bureaucratie coloniale au sein de laquelle les fonctionnaires cumulaient plusieurs emplois et fonctions, accordant parfois peu de temps à chacune de leurs responsabilités.21

17 Jusqu‟à la fin de l‟époque coloniale, il était même rare que les élites régionales contractent des mariages avec des membres d'autres élites régionales. Nuñez Sánchez, “Familias, élites y sociedades”, p. 169. 18 Nuñez Sánchez, “Familias, élites y sociedades”, p. 177.

19 Premo, Children of the Father King, p. 24.

20 Selon la loi espagnole, les proches d‟un orphelin ne recevaient pas la garde des mineurs automatiquement après la mort de leur père. Le tuteur (tutor) d‟un enfant s‟occupait de lui dans la vie de tous les jours, il n‟était pas nécessairement l‟administrateur des biens familiaux (curador ad bona), ni la personne autorisée à signer les documents légaux (curador ad litem), qui devaient recevoir une autorisation spéciale pour porter ce titre. James Casey, Family and Community in Early Modern Spain, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 159

21 Tout comme d‟autres fonctionnaires occupant des postes de prestige au sein de l‟administration coloniale, les Padres achetaient leur fonction pour le prestige qui leur était associé. À titre d‟exemple, Francisco de la Celda achète pour 1000 reales son poste de curador de menores de Lima en 1695. AGI Lima, n.118, « Confirmación de oficio ». (19-08-1695). Évidemment, la compétence des hauts fonctionnaires n‟était pas toujours aussi importante que leur capacité à payer pour acquérir leur titre, ce qui a provoqué de nombreux conflits d‟intérêts selon Tamar Herzog, Rendre la justice à Quito, Paris, L‟Harmattan, 2001, p. 66.

Après 1770, les réformes bourboniennes ont élargi le róle de l‟État et mis de l‟avant un ambitieux programme de réformes sociales visant, entre autres, à élargir le róle de l‟État dans la charité et, de manière plus globale, à contrôler les mariages et la reproduction.22 Ceci concorde avec la volonté de sécularisation du Roi Charles III qui était désireux de mettre de l‟avant plusieurs pratiques préconisées par les philosophes des Lumières, tout en défiant l‟Église catholique qui s‟occupait traditionnellement des questions de charité, d‟éducation, mais aussi de vie conjugale et de conflits familiaux.23 Si Madrid cherchait à prendre du pouvoir sur l‟Église, elle cherchait aussi des manières d‟accroître ses bénéfices. Force est de constater qu‟une des priorités principales des Bourbons était d‟accroître les revenus de l‟État, ce qui pouvait s‟avérer hautement contradictoire, la volonté politique de satisfaire les sujets du Roi et celle de faire de l‟argent étant parfois carrément à l‟opposé l‟une de l‟autre.24

Comme le fait remarquer Ann Twinam, les réformes sociales bourboniennes étaient « impériales », c‟est-à-dire pensées en Espagne en ne tenant pas toujours compte des particularités américaines.25 Elles ont entraîné des changements dans les colonies espagnoles, mais pas toujours ceux escomptés. La politique de réforme sociale des Bourbons s‟est articulée autour de quatre mesures où l‟État a tenté de prendre du pouvoir sur les familles.

La Pragmatique royale sur les mariages (1776 en Espagne et 1778 pour les Amériques) accordait aux pères de famille plus de pouvoir sur le mariage de leurs enfants. Ainsi, des parents insatisfaits du choix de l‟époux de leurs enfants pouvaient-ils bloquer le mariage et déshériter leur descendance. Cette mesure avait pour objectif de freiner l‟accès

22 Premo, Children of the Father King, p. 155. 23 Idem.

24 Ann Twinam, Public Lives, Private Secrets, Stanford, Standford University Press, 1999, p. 290. 25 Twinam, Public Lives, Private Secrets, p. 313.

des „sangs mêlés‟ et des illégitimes au pouvoir et marquait aussi une ingérence de l‟État dans une compétence relevant de l‟Église catholique.26 Une seconde mesure venait pourtant contredire la Pragmatique royale. La Pragmatique Sanction (1778) permettait aux personnes de „sang-mêlé‟ d‟acheter leur „blancheur‟ pour devenir une personne d‟honneur, à condition d‟avoir assez d‟argent et envie de se soumettre à un examen de leurs origines. Cette mesure donnait aux „sangs mêlés‟ riches une possibilité concrète d‟ascension sociale en modifiant, du moins sur papier, leur „tare‟ raciale.

Du point de vue de la « minorité », ces deux mesures étaient tout aussi contradictoires. D‟une part, la première mesure restreignait le pouvoir des mineurs. En effet, les enfants de moins de vingt-cinq ans avaient moins de recours pour contourner l‟autorité de leurs parents lorsque venait l‟heure de prendre une décision concernant le mariage. Quant à la question des „sang-mêlés‟, l‟attribution de certificats de blancheur à de nouvelles personnes désirant payer pour qu‟on reconnaisse leur honneur a élargi le bassin d‟hommes pouvant aspirer à être considérés comme majeurs. Ces mesures contradictoires laissaient place à interprétation aux fonctionnaires et juges locaux pour mettre en application des lois ou rendre des jugements.27 Plusieurs des réformes sociales des Bourbons étaient choquantes outre-Atlantique et généraient des protestations localement. La façon la plus facile utilisée par les fonctionnaires locaux pour contourner les réformes impopulaires venues d‟Espagne était de les ignorer ou de ne pas les mettre en application. L‟élite locale, en tant que membre des cabildos ou du système de justice, avait un pouvoir discrétionnaire important pour la mise en place de ces réformes.28

26 Twinam, Public Lives, Private Secrets, p. 18. Patricia Seed a démontré à quel point cette loi a été utilisée au Mexique pour empêcher les mariages interraciaux. Elle indique que 72% des causes déposées par des parents pour empêcher une union l‟étaient pour des raisons d‟infériorité raciale. Patricia Seed, To Love, Honour and

Obey in Colonial Mexico, Stanford, Stanford University Press, 1988, p. 207.

27 Twinam utilise l‟analogie des « gardiens » pour mieux faire comprendre le rôle des fonctionnaires royaux dans la mise en application des politiques bourboniennes. Les « gardiens » ont le pouvoir ou non d‟ouvrir la porte, grande ouverte, à moitié, ou même de la refermer, selon leur bon jugement. Public Lives, Private

Secrets, p. 244.

Deux autres politiques des réformes sociales bourboniennes ont eu un impact sur la minorité à l‟époque coloniale. Les Bourbons se sont attaqués à la discrimination que vivaient les enfants abandonnés par leurs parents, les expósitos.29 La Cédule royale sur les expósitos (1794) de Charles IV rendait légitimes tous les enfants exposés en leur accordant le bénéfice du doute, en supposant qu‟ils étaient peut-être de familles nobles.30 Ces enfants, aux ancêtres d‟origine inconnue, étaient désormais des enfants du roi, ayant les mêmes droits que les autres. Par exemple, Don Nicolás Ramón a utilisé cette mesure pour obtenir un emploi de fonctionnaire comme s‟il avait eu une naissance légitime.31 En plus de bouleverser l‟ordre hiérarchique de la préséance des enfants légitimes sur les autres, cette cédule a eu une influence sur l‟ordre racial en Amérique, puisque des enfants d‟origines ethniques variées pouvaient être catégorisés comme des „blancs‟. De plus en plus de gens, de toutes origines ethniques confondues, se sont mis à se considérer comme des expósitos pour obtenir des avantages liés à la présomption de „blancheur‟.32 Tout à coup, de plus en plus de jeunes pouvaient revendiquer les privilèges de la majorité tels que mener leurs propres affaires sans supervision, signer soi-même des contrats, se représenter en justice et toucher des héritages.

Une dernière composante de la politique de réforme sociale bourbonienne est celle qui avait le plus explicitement des visées pécuniaires. En 1795, les mesures du gracias al sacar sont venues fixer le prix de divers passe-droits accordés à ceux qui en avaient les moyens. Par exemple, des tarifs précis étaient donnés pour certains « achats » tels que la

29 En français, l‟expression « enfant exposé » existe bel et bien pour designer un enfant qui a été déposé quelque part (par exemple sur le perron d‟une Église ou sur le perron d‟une résidence privée) par des parents qui sont incapables ou qui ne veulent pas l‟élever. Toutefois, l‟expression « enfant trouvé » est utilisée plus communément dans le langage populaire pour désigner le même phénomène. Selon l‟Encyclopédie de Diderot et d‟Alembert (1777), ces deux expressions avaient la même signification au XVIIIe siècle. Jean-Pierre Clément, « Les enfants exposés à Lima au XVIIe siècle », L’enfant et l’adolescent dans les pays andins. Grenoble, CERPA, 1984, p. 167.

30 Twinam, Public Lives, Private Secrets, p. 244. 31 ANE expósitos, c.4, exp. 2, 1795/10/16.

„blancheur‟, la légitimité et la restauration de l‟honneur.33

D‟un point de vue légal, le droit des femmes à obtenir la patria potestad, ou l‟autorité sur leurs propres enfants, n‟était pas automatique en Amérique hispanique coloniale. D‟une part, leurs maris avaient le pouvoir de désigner quelqu‟un dans le testament pour assumer le rôle de patriarche après leur mort. En l‟absence de cette clause, les femmes de l‟élite pouvaient se placer sous l‟égide des tribunaux pour garder le contróle sur leur famille même en étant veuves, à quelques conditions. Pour agir à titre de tutrice et de curatrice, une veuve devait avoir plus de 25 ans et choisir de ne pas se remarier.34 Les femmes fortunées pouvaient encore plus facilement acheter la tutelle de leurs enfants dans les cas où elles auraient dû perdre la garde, grâce au gracias al sacar. Ces mesures autorisaient, entre autres, les mères trop jeunes à contourner cette loi en payant une taxe de 2700 reales vellon par année jusqu‟à l‟âge de 25 ans.35 De plus, les mères voulant se remarier et rester tutrices et curatrices de leurs enfants devraient payer 9000 reales vellon.36 Le pouvoir économique était donc le meilleur allié des femmes qui revendiquaient la garde de leurs enfants.

En somme, les réformes bourboniennes ont entraîné une vague de changements qui ont eu un impact sur la transformation du concept de « minorité » dans la société coloniale en rendant plus floues les frontières séparant les « adultes » des « enfants » métaphoriques. Les juges devaient établir des normes pour départager les demandes provenant de gens

32 Cynthia Milton, The Many Meanings, Stanford, Stanford University Press, 2007, p. 145.

33 Twinam, Public Lives, Private Secrets, p. 18.

34 Silvia Arrom précise: “A widow became her children‟s guardian only if her husband had failed to name someone else in his will. And her guardianship was conditional: she lost it if she lived „sinfully‟ or remarried, for it was thought that she would favor the children of her new marriage. (…) the law established a mother‟s greater responsibility for children under the age of three, the edad de lactancia, or nursing age.” The Women

of Mexico City, Stanford, Stanford University Press, 1995, p. 70. Voir par exemple ANE menores, c.1, exp.

18, 1770/02/30.

méritant d‟accéder à la majorité légale. Comme nous le verrons maintenant, ceci s‟est traduit par un plus grand contrôle bureaucratique pour encadrer qui pouvait accéder aux privilèges de la majorité. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle (après 1761 selon les archives équatoriennes), on retrouve un nouveau procédé bureaucratique où nombre de jeunes hommes s‟adressant à l‟État pour obtenir un document légal prouvant leur capacité à être traités en adulte, l’habilitación de menor edad (demande d‟émancipation).