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régime de postmodernité

3.1. Les vertus de la relation

Le discours sur l’écologie prononcé par les papes peut être lu comme un appel à l’urgence de se mettre en relation. Mais cet impératif de la relation n’est pas simplement un devoir, il est également bénéfique à qui s’en réclame. On évoquera tout d’abord les vertus déduites de l’observation de la relation, puis l’efficacité de la relation dans la lutte contre le libéralisme sera analysée, enfin il faudra bien s’arrêter sur la créativité reconnue par le Magistère romain à la mise en relation.

3.1.1. La portée heuristique de la relation.

La prise de conscience des relations qui structurent notre monde, notre société et notre personne a pour effet d’ouvrir des perspectives de sens qui se répercutent directement sur ce monde et notre existence. En ce sens, nous pouvons affirmer que les papes voient dans la relation un véritable projet heuristique.

3.1.1.1. Se mettre en relation avec la Relation.

Les malheurs de l’homme causés par la quête frénétique de « l’avoir » pourraient être résolus pour peu que celui-ci prenne le temps de découvrir le fonctionnement du monde. Voilà une conviction qui n’a rien de très originale, pourrait-on rétorquer, pour peu que l’on sache que la Doctrine sociale de l’Église s’est toujours appuyée sur ces trois sources que sont la révélation et la tradition d’une part, et la loi naturelle d’autre part. Cette dernière, la loi naturelle, est habituellement mobilisée par les papes à la fois pour compléter un sujet qui n’est abordé que sommairement par les écritures et pour agréger des bonnes volontés à son projet de restauration. La raison propre à chaque homme serait alors le principal destinataire de ce discours, car comme le rappelle William Ossipow : « le contenu de la loi naturelle est une information redondante par rapport à ce que le genre humain peut découvrir grâce à sa seule raison, et redondante par rapport à la révélation – sauf qu’elle parle à l’intelligence et non à la foi.620 »

Cette remarque concédée, il nous faut toutefois souligner la transformation du contenu de cette loi naturelle. Hier, ce travail de la raison aboutissait sur la reconnaissance d’un ordre propre à la nature, d’une rationalité inhérente à cette dernière qui renvoyait logiquement à « Celui » qui l’avait créée et ordonnée621. Or, comme Ratzinger le reconnaît lui-même, une telle loi naturelle n’est plus envisageable depuis le triomphe de la théorie de l’évolution622. À partir d’une vision globale, on peut arriver à la conscience d’un tout, « d'une intégrité propre et d'un équilibre interne dynamique623 » selon l’expression de Jean-Paul II, mais on peut

620 William Ossipow, Op. cit., p.97.

621 Cf. Jean-Louis Schlegel, « Un objet de polémique : l’usage du mot « nature » dans l’Église catholique », dans Dominique Bourg, Philippe Roch (dir.), Op. cit., p.107 : « Nature et raison s’interpénètrent, la nature est elle-même rationnelle, elle est raison, et donc la juste raison consiste à suivre la nature. »

622 Joseph Ratzinger, « Les fondements prépolitiques de l’État démocratique », dans Jürgen Habermas, Joseph Ratzinger, Raison et religion, la dialectique de la sécularisation, Paris, Salvator, 2010, p.75-78.

imaginer que devant la difficulté à penser une rationalité dans un tel dynamisme624, les papes invitent à poser le regard non plus sur l’agencement des choses – « chaque chose à sa place selon sa propre nature » –, mais sur l’interdépendance de ces choses. De fait, l’exercice de la raison qui se pose sur le monde aboutit sur la relation entre les choses et non sur la raison en elle-même.

En ce sens, on pourrait se risquer à dire que ce n’est plus à proprement parler la raison (humaine) qui contemple la Raison (divine), mais un exercice de mise en relation avec le monde qui aboutirait sur la contemplation de ce même exercice au niveau universel. Autrement dit, la mise en relation n’est autre que l’expérience de la Relation. Et ce serait autour de cette interdépendance relationnelle, ou pour le dire autrement l’impossibilité logique de penser l’indépendance d’une chose que pourrait se construire une théologie naturelle. « Il n’est pas superflu d’insister sur le fait que tout est lié, affirme François. Le temps et l’espace ne sont pas indépendants l’un de l’autre, et même les atomes ou les particules sous-atomiques ne peuvent être considérés séparément. Tout comme les différentes composantes de la planète – physiques, chimiques et biologiques – sont reliées entre elles, de même les espèces vivantes constituent un réseau que nous n’avons pas encore fini d’identifier et de comprendre. Une bonne partie de notre information génétique est partagée par beaucoup d’êtres vivants. Voilà pourquoi les connaissances fragmentaires et isolées peuvent devenir une forme d’ignorance si elles refusent de s’intégrer dans une plus ample vision de la réalité.625 »

Cette découverte de la Relation par le travail de mise en relation s’observe dans tous les domaines de la pensée pourvu que l’on accepte de s’arrêter un peu pour contempler ce phénomène. Relations dans la nature, relation entre l’environnement et la société, relation entre les différents secteurs de la société, relations entre les pays, entre les classes sociales, entre les générations, etc.Pour que le monde fonctionne, pour que des projets soient efficaces, il faut donc de la relation. Or s’apercevoir de l’importance de ce principe relationnel a une efficacité en soi, puisque cette prise de conscience est déjà de la mise en relation. Comme le rappelle François en vantant les mérites de la contemplation : « Il faut garder présent à l’esprit que les paradigmes de la pensée influent réellement sur les comportements.626 »

Ce lien de cause à effet entre la pensée et l’agir de l’homme s’explique, on l’aura deviné, par le tissu de relations qui structure la personne humaine. Là aussi il convient de prendre le temps d’observer ces connexions qui s’articulent à l’intérieur de l’être. Il faut bien

624 On a vu que les papes ne suivent pas l’option teilhardienne. Ils n’excluent pas cependant l’option de reconnaître une rationalité au dynamisme, dans une perspective qui rappelle l’intelligent design.

625 François, LS, Op. cit., n°138, p.111-112.

sûr « reconnaître que notre propre corps nous met en relation directe avec l’environnement et avec les autres êtres vivants.627 » Mais notre propre pensée pour découvrir les vérités du monde doit elle-même entrer en dialogue avec Dieu, explique Benoît XVI628 ; voilà donc la relation primordiale que François appelle à reconnaître non pas seulement en soi mais également dans la nature, comme l’enseignait le disciple de François d’Assise, Bonaventure, qui est une référence essentielle de Laudato Si’629, et que l’on retrouve également au cœur de

la mystique de saint Jean de la Croix630. Le principe relationnel serait ainsi un élément essentiel de l’ontologie, ce que résume François : « Les Personnes divines sont des relations subsistantes, et le monde, créé selon le modèle divin, est un tissu de relations. Les créatures tendent vers Dieu, et c’est le propre de tout être vivant de tendre à son tour vers autre chose, de telle manière qu’au sein de l’univers nous pouvons trouver d’innombrables relations constantes qui s’entrelacent secrètement. Cela nous invite non seulement à admirer les connexions multiples qui existent entre les créatures, mais encore à découvrir une clé de notre propre épanouissement. En effet, plus la personne humaine grandit, plus elle mûrit et plus elle se sanctifie à mesure qu’elle entre en relation, quand elle sort d’elle-même pour vivre en communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures. Elle assume ainsi dans sa propre existence ce dynamisme trinitaire que Dieu a imprimé en elle depuis sa création. Tout est lié, et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité.631 » Difficile de ne pas voir l’influence du personnalisme dans cette apologie de la relation. On retrouve, en effet, des similitudes avec la pensée d’Emmanuel Mounier dans son rejet du spiritualisme632, bien que la « dialectique tragique » qu’il décrit entre la nature et la personne humaine apparaîtra un peu datée633. Elle se traduira néanmoins dans la philosophie développée par Karol Wojtyla dans Personne et acte634.

627 Ibid., pn°155, .124.

628 Benoît XVI, Lett. Enc. Caritas in veritate, Op. cit., p.131, n°76 : « L’être humain se développe quand il grandit dans l’esprit, quand son âme se connaît elle-même et connaît les vérités que Dieu y a imprimées en germe, quand il dialogue avec lui-même et avec son Créateur. Loin de Dieu, l’homme est inquiet et fragile. »

629 François, LS, Op. cit., n°233, p.179.

630 Ibid., n°234, p.179.

631 Ibid., n°240, p.184.

632 Cf. Emmanuel Mounier, Le personnalisme, Paris, PUF, 1949, p.24-25 : « Il faut aujourd’hui résorber ce dualisme pernicieux dans nos modes de vie comme dans notre pensée. L’homme est un être naturel ; par son corps, il fait partie de la nature, et son corps est partout où il est. »

633 Ibid., p.33-36 : « Le rapport de la personne à la nature n’est donc pas un rapport de pure extériorité, mais un rapport dialectique d’échange et d’ascension. […] Rien dans le rapport de l’homme personnel et du monde, n’évoque une harmonie à la Leibniz. L’insécurité, le souci est notre lot. […] la voie propre de l’homme est cet optimisme tragique où il trouve sa juste mesure dans un climat de grandeur et de lutte. »

Dans une perspective phénoménologique, le futur pape décrit l’acte humain comme le lieu d’une rencontre entre la volonté interne et la conscience d’où naît une transcendance635. Mais cette montée en transcendance n’est qu’une première étape à l’action. La personne est faite de corps et d’esprit, rappelle le cardinal philosophe, appelant ainsi à une relocalisation des êtres dans le cosmos, contre Descartes à qui il reproche d’avoir « vidé la nature de toute substance636 ». De même, l’acte ne pourra se penser qu’en rapport à une communauté, lieu d’accueil naturel de la personne. De fait le personnalisme de Jean-Paul II ne se restreint pas au cadre défini par la notion d’individu, du fait même de ces relations qui traversent la personne et la transcendent. « Le personnalisme de Jean-Paul II, constate Fabien Revol, le pousse à mettre en relation ces valeurs afin qu’elles prennent un éclairage nouveau. On voit émerger une sorte de réseau de valeurs intégrées. Cela veut dire que ne considérer que la valeur d’une créature en soi, serait nier son enracinement dans les relations qui la constituent. Ceci est tout à fait valable pour l’être humain comme pour la plante ou la Planète Terre. […] Même si la valeur et la dignité de l’être humain sont absolues, elles ne sont pas moins dépendantes de la valeur et la dignité des autres créatures.637 »

À certain égard, ce personnalisme entre en résonance avec l’écophilosophie, notamment l’écosophie d’Arne Naess638. Intégrant les perspectives nouvelles de l’écologie scientifique, qui décrit l’univers comme un formidable système où toutes les composantes interagissent ensemble, le philosophe norvégien est amené à reconsidérer toute unité physique comme le simple résultat d’un découpage mental pour faciliter la compréhension scientifique. L’homme ne fait pas figure d’exception. Le Soi propre à chacun est donc invité dans cette écosophie à s’ouvrir à l’ensemble de ce qui nous entoure : « La perspective écosophique se développe par le biais d’une identification si profonde que l’égo personnel ou l’organisme ne sont plus des limites adéquates à son propre soi. » Pourtant, sans s’opposer explicitement au catholicisme, cette philosophie n’en questionne pas moins certains principes fondamentaux : « Chaque être vivant, placé par principe sur un pied d’égalité avec son propre soi, est compris comme un but en soi.639 » Ainsi, comme le remarque Hicham-Stéphane Afeissa, l’écosophie s’oppose en général à l’anthropocentrisme : « Plutôt que de considérer l’homme comme un être unique, comme un empire dans un empire, comme le rejeton choyé de la création, il faut

635 Ama Aimé Manzan, « Personnalisme et écologie dans la pensée de Jean-Paul II », dans Jean-Marie Gueulette, Fabien Revol (dir.), Avec les créatures, Paris, Cerf, 2015, p.97-114.

636 Philippe Portier, La pensée de Jean-Paul II, Paris, L’Atelier, 2006, p.37.

637 Fabien Revol, « L’intégration de l’écologie dans la pensée et l’enseignement des papes de Léon XIII à François », Connaître, Juillet 2013, n°40, p.97-112.

638 Arne Naess, Ecologie, communauté et style de vie, Paris, MF, 2008.

apprendre à le voir comme l’un des fils qui servent à tisser la grande tapisserie de la vie640. » De ce fait, l’écosophie est certes difficilement conciliable avec la pensée chrétienne, notamment à cause du second principe proposé dans la plateforme de la deep ecology qui concerne « l’égalitarisme biosphérique641 ». La réconciliation n’est cependant pas impossible pourvu que l’on considère ces relations sur un principe asymétrique, comme l’expose le théologien Eric Charmetant : « Ces normes de réalisation de Soi sont portées, de manière très asymétrique, par l’être humain qui est configurateur du monde. Seul l’homme est capable de s’identifier par l’imagination à l’autre animal et accéder à la réalisation de Soi de l’animal, et encore avec beaucoup de limites. En revanche, le mouvement inverse de l’animal à l’homme ou à l’autre animal est beaucoup plus limité, même si on ne peut dénier certaines potentialités issues de la sympathie dans le monde animal642. »

Cette conscience de cette asymétrie modifie substantiellement la philosophie d’Arne Naess ; elle pourrait néanmoins aboutir, dans les faits, sur des résultats équivalents. Il convient en tout cas de remarquer que l’importance accordée par le Magistère romain à la redécouverte de la relation trouve un écho dans certaines expressions de la philosophie environnementale.

3.1.1.2. La relation apporte la paix.

Il n’est donc pas exagéré, à l’instar de Willis Jenkis643, de présenter les textes pontificaux sur l’écologie comme de véritables invitations à la contemplation. À défaut d’ataraxia, ce fameux sentiment de plénitude qui submergeait celui qui parvenait au terme du chemin menant à la sophia, les papes tirent de ce travail de mise en relation une vertu pacificatrice qui entre en écho avec la philosophie socratique. Pas d’idéalisme cependant pour le Magistère romain, cette contemplation – entendue comme compréhension du fonctionnement du monde, empruntant certainement des éléments à la méthode scientifique

640 Hicham-Stéphane Afeissa (dir.), Ethique de l’environnement : Nature, valeur, respect, Paris, Vrin, 2007, p.25.

641 Arne Naess, « Le mouvement d’écologie superficielle et le mouvement d’écologie profonde de longue portée. Une présentation », dans Hicham-Stéphane Afeissa (dir.), Ethique de l’environnement : Nature, valeur, respect, Paris, Vrin, 2007 : p. 51-60. En 1980, ce principe très controversé a été modifié pour affirmer, de façon plus consensuelle, la « valeur intrinsèque de la vie ».

642 Eric Charmetant, « Ecologie et philosophie : avancer vers une anthropologie, une éthique et une politique écocentrées », Mediasèvres Ethique, n°168, 2012, p.26.

mais récusant tout technicisme – aura, bien sûr, des conséquences sur nos actes. Par ce qu’elle révèle, cependant, son premier effet sera d’apaiser les tourments de nos âmes.

Selon les papes, en rendant compte du tissu de relations au sein duquel s’insèrent les consciences, la contemplation répond en effet à quelques-unes de nos questions existentielles644. Mais, selon l’intuition de Jean-Paul II645, cette paix intérieure ne pourra être effective que si est consolidée, dans le même temps, une paix à l’extérieur de nous646, de telle sorte que la contemplation de La Relation est déjà une prise de conscience de la nécessité d’agir. « La paix intérieure des personnes tient, dans une large mesure, de la préservation de l’écologie et du bien commun, parce que, authentiquement vécue, elle se révèle dans un style de vie équilibré joint à une capacité d’admiration qui mène à la profondeur de la vie. La nature est pleine de mots d’amour, mais comment pourrons-nous les écouter au milieu du bruit constant, de la distraction permanente et anxieuse, ou du culte de l’apparence ? […] Une écologie intégrale implique de consacrer un peu de temps à retrouver l’harmonie sereine avec la création, à réfléchir sur notre style de vie et sur nos idéaux, à contempler le Créateur, qui vit parmi nous et dans ce qui nous entoure, dont la présence « ne doit pas être fabriquée, mais découverte, dévoilée».647 »

La redécouverte des relations qui structurent le monde n’est donc pas pour le Magistère romain dénouée d’esprit pratique. Les bénéfices de la relation ne seraient être purement intellectuels. En intervenant sur nos structures de pensée, cette activité contemplative est gage de paix et est un préalable nécessaire à l’action de l’individu. En quelque sorte, la relation a pour vertu heuristique d’écarter, de facto, un certain nombre de maux attribués à nos sociétés contemporaines.

644 Benoît XVI, Lett. Enc. Caritas in Veritate, Op. cit., n°74, p.128 : « Ce n’est pas un hasard si la fermeture à la transcendance se heurte à la difficulté de comprendre comment du néant a pu jaillir l’être et comment du hasard est née l’intelligence. »

645 Jean-Paul II, Message pour la XXIIIème journée mondiale de la paix, Op. cit., n°7.

646 Benoît XVI, Message pour la journée mondiale de la Paix 2010, Op. cit., n°13-14 : « beaucoup trouvent la tranquillité et la paix, se sentent renouvelés et fortifiés, lorsqu’ils sont en contact étroit avec la beauté et l’harmonie de la nature. Il existe donc une sorte de réciprocité: si nous prenons soin de la création, nous constatons que Dieu, par l’intermédiaire de la création, prend soin de nous. La recherche de la paix de la part de tous les hommes de bonne volonté sera sans nul doute facilitée par la reconnaissance commune du rapport indissoluble qui existe entre Dieu, les êtres humains et la création tout entière. »

3.1.2. L’efficacité de la relation : la communauté pour dépasser l’égoïsme.

La redécouverte de la relation est d’autant plus importante que, dans une société libérale qui valorise la rencontre des intérêts individuels, celle-ci est brandie par les papes comme un instrument de changement social.

3.1.2.1. La relation pour contrer l’individualisme qui nous isole.

La cause originelle de notre crise écologique, nous en avons parlée, repose, selon le Magistère romain, sur une « erreur anthropologique ». L’homme n’a pas compris qu’il était un être de relation et il s’est, par la même occasion, fermé à la transcendance. La crise actuelle n’est que le reflet d’un refus de l’homme moderne d’être relié aux êtres qui l’entoure, ce qui n’a rien d’exceptionnel, puisque, comme le « raconte » Jean-Paul II648, il trouve son origine dans le péché d’Adam649.

L’aspect le plus déroutant de cette crise, et qui est, selon les papes, peut-être à l’origine de la politisation de la thématique, c’est l’institutionnalisation de ce refus de la relation. Jean-Paul II introduit cette réflexion par la formalisation du concept de « structure de péché » qui détourne l’homme notamment du premier des écosystèmes qu’est, selon lui, la famille650. Systématisant cette pensée, ses successeurs désignent l’isolement comme la plus grande de toutes les pauvretés : « Une des pauvretés les plus profondes que l’homme puisse expérimenter est la solitude, affirme Benoît XVI. Tout bien considéré, les autres formes de pauvreté, y compris les pauvretés matérielles, naissent de l’isolement, du fait de ne pas être aimé ou de la difficulté d’aimer. Les pauvretés sont souvent la conséquence du refus de