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défis de la situation postmoderne

Chapitre 4. Une matrice catholique tournée vers la recherche de l’action efficace

4.1. Le refus du libéralisme économique

Face aux bouleversements induits par les crises environnementales, un coupable est tout désigné par l’ensemble des catholiques écologistes : le matérialisme de nos sociétés contemporaines entendu comme le produit direct du libéralisme économique et d’un individualisme qui rejetterait toute forme de spiritualité. De fait, ces militants ne manquent pas de se rassembler pour protester contre les catholiques écolos-sceptiques qui prônent le « laisser-faire » face à une « idéologie » qu’ils considèrent comme anti-chrétienne voire païenne.

4.1.1. Le refus d’un système productiviste qui ne se fixe aucune limite.

Les militants catholiques écologistes s’accordent autour du sentiment qu’une crise globale touche nos sociétés contemporaines. Provoquée par l’homme, cette crise vient désormais menacer l’homme818. En accord avec le discours des écologistes non-confessionnels, les militants insistent sur l’amenuisement des ressources naturelles819, la crise

818 Voici une bibliographie volontairement non exhaustive qui témoigne de la convergence des différentes acteurs de l’écologie catholique autour de ce constat de crise : Olivier Abel, « Le bouleversement éthique des horizons », dans Jacques Noël Pérès (dir.), L’avenir de la Terre, un défi pour les Églises, Paris, Desclée de Brouwer, 2010, p.27-50 ; Hélène et Jean Bastaire, Pour un Christ vert, Paris, Salvator, 2009 ; Gaultier Bès, Marianne Durano, Axel Norgaard Rokvam, Nos limites : pour une écologie intégrale, Paris, Le Centurion, 2014 ; Gaultier Bès de Berc, « Août 2013 : l’écologie humaine et la « Marche des veilleurs », Kephas, N°47, Juillet-Septembre 2013, p.25-33 ; Conférences des Evêques de France, La création au risque de l’environnement, Paris, Bayard/Cerf/Fleurus-Mame, 2009 ; Conférence des évêques de France, Enjeux et défis écologiques pour l’avenir, Paris, Bayad/Cerf/Fleurus-Mame, 2012 ; René Coste, Dieu et l’écologie : environnement, théologie, spiritualité, Paris, Editions de l’Atelier, 1994, p.17-44 ; Tugdual Derville, « L’écologie humaine : vers une mutation culturelle ? », Kephas, N°47, Juillet-septembre 2013, p.9-14 ; Tugdual Derville, Le temps de l’homme, Paris, Plon, 2016 ; Marianne Durano, « Pour une écologie intégrale », dans Mgr Pascal Wintzer et al., Sauver la création : écologie enjeu spirituel, Plan sur Bex, Parole et Silence, 2015, p.51-55 ; 97-98 ; Pierre-Yves Gomez, La liberté nous écoute : pour une écologie humaine, Paris, Quasar, 2013 ; Jacques Haers, « Les défis environnementaux à l’échelle planétaire : contexte éco-sceptique et perspective théologiques à caractère ignacien », dans Eric Charmetant, et al., Ecologie et christianisme : les chantiers de l’avenir, Médiasèvres, n°168, 2012, p.103-139 ; Justice et Paix-France, Notre mode de vie est-il durable ? Nouvel horizon de la responsabilité, Paris, Karthala, 2005, p.97-146 ; Dominique Lang, « L’humanité et l’environnement : deux soucis inséparables pour la foi chrétienne », Kephas, N°47, Juillet-septembre 2013, p.15-24 ; Parole de Chrétiens sur l’écologie, Pour un engagement écologique : simplicité et justice, Plan-sur-bex, Parole et Silence, 2014, p.87-119 ; Patrice de Plunkett, L’écologie de la Bible à nos jours, pour en finir avec les idées reçues, Paris, L’œuvre, 2008, p.211-233 ; Patrice de Plunkett, Cathos, écolos : mêmes combats ? Les catholiques face aux enjeux de l’écologie, Lyon, Altercathos, 2016 ; Fabien Revol, Pour une écologie de l’espérance, Lyon, Les Altercathos, 2015 ; Dominique Rey, Peut-on être catho et écolo ?, Perpignan, Artège, 2012 ; Marc Stenger (dir.), Planète vie, planète mort, l’heure des choix, Paris, Cerf, 2005 ; Dominique Vermersch, « Le Bien écologique », Kephas, n°41, Janvier-mars 2012, p.95-111 ; Jean Warren, « L’écologie humaine : une bouffée d’oxygène spirituel », Kephas, n°47, Juillet-septembre 2013, p.39-55.

819 Un groupe pionnier chez les militants catholiques écologistes s’est construit autour de cette problématique : « chrétiens et pic de pétrole » : http://chretiens-et-pic-de-petrole.org, page consultée le 25 août 2016. Un militant s’exprime ainsi : « On a aussi l’épuisement des ressources naturelles. Je ne pense pas simplement au pétrole, qui

climatique, l’effondrement de la biodiversité820, les crises alimentaires dans les pays du Sud821, les pollutions ou encore les excès de la société de consommation tels que l’obsolescence programmée ou les problèmes sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides, des OGM ou des perturbateurs endocriniens822.

Derrière ce constat de crise, se dessine la critique d’une société qui ne veut plus reconnaître de limites. Au cours d’un entretien, un militant m’interpelle d’ailleurs en m’expliquant que le terme de crise est trompeur puisqu’il participe à une représentation cyclique de l’histoire, or il s’agit là d’une situation inédite : « On a pris un virage, parce que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que l’on est confronté à la notion de limite : limite de la matière première, limite d’énergies, limite de place, limite de terre, limite d’eau. Tout ça c’est quelque chose que l’on a absolument pas vécu dans les deux derniers siècles : l’habitude de rencontrer des limites autres que celles que les riches mettaient pour continuer à avoir leur titres de propriétés et des choses comme ça. Mais limites physiques, limites climatiques…823 »

Productivisme, culture du profit, consumérisme824, il s’agit en fin de compte d’une va nous poser des difficultés, ou au gaz, même si l’on a des réserves de gaz de schistes. Le problème se posera de toute façon dans un siècle ou deux, donc les questions méritent d’être posées dès maintenant. Je pense à l’épuisement des ressources de la mer, des ressources halieutiques par exemple, qui est assez extraordinaire. La fonte des glaciers, aussi, et donc des questions climatiques. » Propos recueillis à Lille, le 8 juillet 2013.

820 Un militant fait ainsi le lien entre ces trois premières limites : « Je dis aujourd’hui qu’il y a trois limites : 2025, c’est un effondrement de la biodiversité possible, pas sûr, mais possible. C’est le rapport qui est sorti en Juin de cette année par un groupe de scientifiques américains, australiens, anglais, qui calculent l’évolution de la surface de la Terre occupée par l’homme, enfin sous domination de l’homme. Aujourd’hui, on doit être à un peu moins de 40%. Et à partir du moment, où on arrivera à 50%, tout l’ensemble des chaines trophiques, des milieux, etc. risquent de se dégrader à un point tel que vont s’effondrer les chaines alimentaires, donc les espèces. Donc la notre d’ailleurs. Et en 2025, on arrivera à 50%. Et c’est assez inquiétant. Enfin, eux-mêmes disent au début de leur rapport, on ne pensait pas que c’était aussi grave que ça. Donc ça c’est la première limite. La deuxième, c’est l’épuisement des ressources. Le fer, le Nickel, le Chrome, le Sable dont on parle aujourd’hui, etc. Ça, c’est le rapport Meadows du Club de Rome, et ils ont refait leur calcul de leur premier rapport de 1972-3 qui le confirme. Et puis la troisième, c’est le réchauffement climatique. Mais on verra les effets les plus forts du réchauffement qu’en 2050, pas aujourd’hui. » Propos recueillis le 29 mai 2013.

821 Un militant proche du CCFD nous explique ainsi : « Moi, ce qui me touche beaucoup, c’est la crise alimentaire dans laquelle on est et qui va aller encore en s’accroissant. La question alimentaire, la question de l’eau ça reste une problématique forte pour les générations à venir. Et sur cet aspect de l’écologie, l’appropriation de terre par milliers d’hectares dans les pays pauvres, africains en particuliers, au détriment des populations locales, et peut-être à l’avantage des gouvernements locaux est une préoccupation fondamentale. » Propos recueillis à Lille, le 9 juillet 2013.

822 « C’est évident qu’il y a un énorme problème, qui est récent. Depuis les années 20 ou 30. Dès qu’on a commencé, au XXème siècle, on a produit 100 000 molécules nouvelles, dans la nourriture, dans l’environnement, que le corps humain doit ingérer, il doit s’adapter et tout ça. Mais c’est pas que depuis 20 ans. Avec tous les produits pour l’armement dans les deux guerres qui après laissent des industries chimiques sans débouchés et puis après on lance les pesticides et tout ça. Il faut remonter assez loin, mais c’est quand même le vingtième siècle. » Propos recueillis à la gare Meuse TGV, le 4 février 2013.

823 Propos recueillis à Chambéry, le 28 mai 2013.

824 Par exemple, une militante reprend l’argument (assez classique) de la chambre de ses enfants : « Pour arriver au résultat qu’on évoquait tout à l’heure, il faut qu’on aille vers une société qui développe plus les services et moins les biens de consommation. C’est vrai que, franchement, je vois ma petite fille, je vois mes enfants, vous

remise en cause du modèle économique de nos sociétés contemporaines, comme le précise encore ce militant membre de Communauté Vie Chrétienne : « On a des modèles économiques qui ne fonctionnent plus. Comme nos économistes ne savent pas fonctionner autrement qu’en espérant le retour de la croissance, et l’accroissement du PIB, les deux étant condamnés, on a un système qui est myope. On essaie de faire comme avant, mais on ne pourra plus faire comme avant. Si réellement, on a atteint les limites, on fait semblant de ne pas avoir le pic de pétrole, parce que ça déstabiliserait trop, donc on va chercher des pétroles plus chers, puisque par définition dès que le pétrole est plus cher, on a accès à des gisements beaucoup plus important. Mais on consacre une part de plus en plus importante de nos ressources à l’énergie, et ça ne pourra pas se faire longtemps.825 »

Au banc des accusés, on retrouve donc le matérialisme moderne au principe de notre modèle de développement. La Conférence des évêques de France se montre sur ce point très explicite : « Nous affirmons que la crise écologique introduit une nouveauté radicale dans la manière de penser le vivre-ensemble : la prise de conscience du caractère non durable de notre modèle de développement actuel et le fait que sa poursuite met gravement en danger les possibilités de vie des générations futures.826 »

Au-delà d’une critique structurelle, les catholiques écologistes s’inquiètent finalement des valeurs qui sont véhiculées par un tel modèle de société. En voulant tout maîtriser, l’homme perd la notion de limites ce qui conduit, selon les sensibilités des militants, soit à l’accumulation excessive soit à la dénaturation827. Ce n’est cependant pas tant alors le désir de l’Homme de s’extraire des limites, qui est critiqué mais la société qui valorise ce penchant au lieu de le contenir. Par exemple, un accompagnateur de la Communauté Vie Chrétienne m’expliquait : « Le désir de l’homme d’être tout puissant est inscrit dans l’homme, moi le premier. On a envie d’être le meilleur et quand on rêve, on aimerait bien être comme Superman. C’est quelque chose qui est inhérent à l’homme. C’est quelque chose qui le fait vivre, qui est naturel chez lui. Mais qui en même temps peut l’amener à sa chute. C’est-à-dire entrez dans leur chambre, il y a des jouets jusqu’au plafond ; est-ce que franchement un enfant d’hier était plus malheureux que celui d’aujourd’hui ; un enfant d’hier qui shootait dans une boîte de conserve pour remplacer un ballon, et qui se marrait bien avec ses petits copains. Est-ce qu’il était plus malheureux que l’enfant actuel qui a un monceau de jeux avec lesquels il ne joue que très très peu. Est-ce qu’on a besoin de tous les éléments de consommation que l’on utilise aujourd’hui ? On peut se poser la question. » Propos recueillis à Chaville, le 14 mars 2013.

825 Idem.

826 Conférence des évêques de France, Enjeux et défis écologiques pour l’avenir, Op.cit., p.20.

827 C’est la thèse principale du livre de Bès, Durano et Rokvam, co-fondateurs du mouvement des veilleurs : Cf. Gaultier Bès, Marianne Durano, Axel Norgaard Rokvam, Op. cit. et Limite, revue d’écologie intégrale. Les deux premiers auteurs participent désormais au comité de rédaction de la revue Limite. Trois numéros sont sortis à ce jour (Juin 2016).

que quand l’homme prend ses rêves pour les réalités, c’est là que c’est dangereux. Parce que du coup, au lieu de penser « nous », il pense « je », au lieu de penser « nous et lui » avec Dieu. Je ne parle pas forcément en tant que chrétien, mais en tant qu’homme spirituel. La recherche du plaisir ou d’un contentement personnel va à l’encontre ou va déséquilibrer la création. Alors qu’une recherche de spiritualité va au contraire permettre une meilleure stabilisation de la création et du monde où on est.828 »

En somme, les sociétés contemporaines, par leur matérialisme, n’incitent plus l’homme à subsumer ses instincts les plus nobles, à savoir ses valeurs humanistes : « Pourquoi on a eu les subprimes ? – me demande un militant du « Courant pour une écologie humaine ». Je sais pas si tu réfléchis à ça profondément : les banques se sont un peu foutu de la gueule des gens en leur disant : « Vous allez être propriétaire d’une maison et de toute façon ça va monter, etc. » Donc le mensonge ; la non-prise en compte de l’homme. Le foutage de gueule généralisé - excuse moi, j’ai un vocabulaire un peu… – vis-à-vis de nos semblables. En fait, ce n’est pas l’homme qui prend des décisions, c’est un système. Le système bancaire qui a pris des décisions comme ça, en disant : « Oui, oui, on pense prêter à des gens comme ça, et il n’y a pas de souci. De toute façon, on va titriser, donc on va foutre les titres en Europe et dans d’autres banques, et du coup on n’aura pas les risques. Tous ces systèmes-là, dont je te fais part, on les appelle dans la doctrine sociale notamment les structures de péché. Et ces structures de péché, ce sont des systèmes, donc pas des hommes, qui dirigent. Un peu comme dans la matrice, ça se rapproche un peu de la matrice. Et bien du coup, ce n’est plus l’homme qui dirige les choses. Donc c’est la crise des valeurs.829 » En fin de compte, il s’agit donc de condamner davantage les valeurs portées par un système que le système en lui-même.

828 Propos recueillis à Paris, le 24 avril 2013.

829 Propos recueillis à Paris, le 11 décembre 2013. De fait, dans les propos des militants issus de la « manif pour tous » qui agrandissent le spectre de la crise en y associant le libéralisme politique voire le libertarisme, l’analogie avec des œuvres de science fiction s’impose : « Le meilleur des mondes, alors c’est un peu le livre de chevet actuel des écologistes humains, des gens de la manif pour tous parce qu’on craint vraiment d’aller vers ça. Et on va vers ça par la technique qui se développe. Mais qui se développe de manière toute puissante. Et on va vers ça par une espèce de culte de la croissance, de culte du progrès, du consumérisme, de la consommation, de la productivité, sans limite. Donc quelle est la cause ? Pour vous, c’est le capitalisme qui est la cause de ce culte ? Le capitalisme sauvage. Ça ne veut pas dire qu’il faut faire du communisme ou du collectivisme. Mais en effet un capitalisme, un ultra-libéralisme comme on dit, qui marche très bien avec le libertarisme, tout le monde le dit, Huxley en parle déjà. Disons quand on dit qu’il faut donner beaucoup de liberté sexuelle, cela ne veut pas dire que ça rend forcément les gens heureux. Ce sont forcément des hyper-consommateurs. Oui, il y a un problème, c’est la société de consommation. Parce qu’on voit bien, dans les sociétés occidentales, l’obésité est devenue une maladie répandue. Alors qu’il y a des pays où les gens crèvent de faim. Et puis on veut toujours aller plus vite avec des trains et des avions qui vont plus vite. Mais ça consomme de l’énergie. On change nos téléphones portables tous les deux ans. On change nos ordinateurs très fréquemment. Ça bouffe des métaux rares, de l’énergie, des ressources. Jusqu’où ? Jusqu’où on va continuer comme ça de gaspiller ? Hulot parlait de la machine infernale qui consomme sans cesse des ressources naturelles et relâche dans l’atmosphère des rejets, des gaz, des pollutions, des saloperies… jusqu’où ! » Propos recueillis à Créteil, le 25 juillet 2013.

Un diacre du diocèse de Paris établit un lien direct entre ce matérialisme contemporain et la question existentielle, s’inscrivant dans le prolongement du discours papal : « Je rejoins très modestement la pensée de Jean-Paul II, qui s’est exprimé magnifiquement sur ces questions-là. En fait, la crise écologique c’est une crise de sens de la vie. C’est-à-dire une question de positionnement de l’homme, par rapport au sens de la vie, par rapport à Dieu. Si effectivement je suis là tout à fait par hasard et que ma relation, elle, est simplement de vivre dans le plaisir, de consommer tout ce que j’ai envie de consommer, dans une position égoïste, et sans aucun sens vis-à-vis du reste, et bah effectivement, bah je peux faire n’importe quoi.830 »

4.1.2. Face à « l’idéologie antichrétienne » que représente l’écologie, l’intransigeance consiste à prôner le libéralisme économique.

Cet accord des écologistes s’observe tout particulièrement si l’on considère le discours qui le concurrence. Le discours papal n’est pas reçu en effet de façon homogène par l’ensemble des catholiques. L’accueil glacial de l’encyclique Laudato Si’ par l’épiscopat aux États-Unis, notamment lors de la visite du pape François en Septembre 2016831, a rendu publique une gêne qui touche une part marginale – les données quantitatives étant incomplètes, nous avons émis l’hypothèse que l’intérêt des catholiques pour la thématique écologiste suivait à quelques nuances près la tendance observée dans le reste de la population française832 –, mais non négligeable de la communauté catholique. La greffe ici n’opère pas, car ces opposants considèrent l’écologie politique mais également scientifique comme une « idéologie ». Face à celle-ci, ce discours aboutit sur une forme de libéralisme économique qui se veut intégraliste, mais qui a bien du mal à se conformer au discours de la hiérarchie catholique. Il n’est, de ce fait, pas étonnant que les militants catholiques écologistes se

830 Propos recueillis à Paris, le 20 juin 2013.

831 Cf. notamment, « The popes ecological vow », New York Times, 28 Juin 2015,

http://www.nytimes.com/2015/06/29/opinion/the-popes-ecological-vow.html page consultée le 3 août 2016 ; « A humble pope challenging the world, New York Times, 18 septembre 2015,

http://www.nytimes.com/2015/09/19/world/europe/pope-francis.html?_r=0 page consultée le 3 août 2016. Il est reporté dans cet article la fameuse phrase de Jeb Bush : « I hope I’m not going to get castigated for saying this by my priest back home, but I don’t get economic policy from my bishops or my cardinals or my pope » (« J’espère que je ne serais pas châtier par mon prêtre à mon retour à la maison, mais je ne reçois pas de conseil en politique économique de mon évêque, de mon cardinal ou de mon pape. »)

832 Comme relevé déjà, selon des sondages réalisés par le ministère de l’environnement, en 2015, la sensibilité des français pour l’environnement était de 5,32 sur une échelle allant de 1 (peu sensible) à 7 (très sensible) ; en 2011, elle était de 5,55. Commissariat général du développement durable, Chiffres et statistiques, n°570, Avril 2016, p.4.).

rassemblent contre un tel discours.

4.1.2.1. L’« idéologie » écologiste et son panthéisme comme tropisme.

Depuis la publication de l’ouvrage de Luc Ferry, Le nouvel ordre écologique833, un courant de pensée s’est structuré en France qui dénonce les dangers de l’« idéologie » que représente, à leurs yeux, l’écologie politique. Sans se dire ouvertement anti-écologiste, ces auteurs – dont les plus médiatiques, outre Luc Ferry, sont Claude Allègre834 et Pascal Bruckner835 – s’opposent à un corpus de textes hétéroclites qu’ils réunissent sous le concept d’« écologie profonde ». L’amalgame entretenue par Luc Ferry autour des termes d’écocentrisme et de biocentrisme, comme le soulignent Catherine et Raphaël Larrère, donne