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4. Problématiques de délinquance à l'adolescence

4.2. Clivage et idéalisation des figures parentales

4.3.2. Rejet et déchéance du père

4.3.2.2. Versant paternel

Explorons maintenant le versant paternel des relations d'objet et des identifications. Sur ce versant se sont également joués des dilemmes, en apparence moins liés à une problématique transgénérationnelle, mais est-ce si sûr ? Nous ne pouvons que laisser ce champ inexploré, car nous n'avons rien pu apprendre du lien de cet homme avec ses propres parents. On ne peut que remarquer que ni dans le discours de la mère, ni surtout dans celui de Tayeb, ne sont apparus les grands- parents paternels. On peut également s'étonner qu'en tant que parents du père, ce ne soit pas à eux que Tayeb ait été confié dans l'enfance. Restons en là sur ce sujet, qui nous aurait sûrement ouvert d'autres pistes.

Les dilemmes que nous évoquions semblent s'être cristallisés autour de plusieurs figures masculines de la famille : le père évidemment, le grand-père maternel, mais aussi deux oncles, toujours maternels.

On l'a dit, Tayeb a dès la petite enfance perçu de la violence chez son père. A cette violence, l'épilepsie, surtout s'il en a observé les crises, n'a pu que participer à former une imago paternelle en partie inquiétante, repoussante, voire dangereuse. A-t-il dès lors pu se représenter son père autrement que comme intrus et rival ? Qu'en est-il de l'intériorisation du père dans sa fonction de tiers séparateur, agent de la castration symbolique ? Qu'en est-il également de la possibilité d'investir une figure paternelle comme modèle identificatoire et support de l'idéal du moi ?

A première vue, en écoutant Tayeb, l'impression que c'est principalement le grand-père maternel qui a été investi de tendresse et objet d'admiration se dégage. Dans son discours, son père semble avant tout disqualifié, que ce soit sur le plan de ses qualités positives, mais aussi dans sa fonction tierce. Tayeb retient avant tout que son père l'a rejeté depuis sa naissance et qu'il a été violent avec sa mère. L'élaboration du complexe d’œdipe semble avoir été perturbée par la place fantasmatique de « protecteur » de sa mère, dans laquelle il s'est à la fois trouvé pris et lui-même installé dès l'enfance, de par le conflit entre ses parents. Les fantasmes d'élimination du rival et d'occupation de sa place n'ont pu qu'être confortés par la réalité de la situation. Même si sa mère semble avoir toujours tenté de favoriser les rencontres entre le fils et son père, elle ne semble jamais avoir investi ce dernier comme objet d'amour. Sur le plan de la construction du surmoi, dans son versant œdipien, il nous semble que c'est avant tout le positionnement de la mère, relativement clairement distanciée d'une attitude séductrice et n'ayant semble-t-il pas surinvesti son fils pour pallier les frustrations de sa vie de couple ou combler des failles narcissiques, a permis une intériorisation minimale de la Loi symbolique268.

L'attitude de Tayeb vis-à-vis du compagnon avec qui sa mère s'est installée quand il avait environ 9 ans, nous semble éclairer un peu plus cette dimension. Il n'a semble-t-il pas manifesté de jalousie ou de rejet lorsque cet homme est entré dans la vie de sa mère. Il le décrit comme « très calme », « pas méchant », mais il ne le « calcule pas », ne lui parle pas, ne lui demande rien. Il semble accepter que sa mère ait cette relation amoureuse mais n'en attend rien pour lui même. Cet homme n'incarne pas un substitut paternel, ne semble pas investi : « j'ai pas grandi avec lui » dira-t-

268En ce sens, Tayeb ne nous semble pas avoir vécu avec sa mère une relation franchement marquée par la

« surstimulation œdipienne » que repère J.-P. Chartier dans l'enfance des sujets psychopathes (Chartier, 1986). Si Tayeb, comme de nombreux autres adolescents rencontrés à la P.J.J., ne nous semble pas fonctionner sur un mode véritablement psychopathique, on peut régulièrement repérer dans le fonctionnement familial, sous forme de tendance, cette surstimulation œdipienne. Ici, on peut la repérer dans l'attitude presque séductrice de sa grand-mère maternelle, et dans le relatif effacement du grand-père face à elle, mais ceci semble avoir été relativement tempéré par le positionnement de sa mère. Ceci interroge de fait la possibilité d'une structuration franchement établie du côté de la névrose, ou « en-deçà » de la névrose, peut-être « en attente » de névrotisation. D'où notre ouverture sur l'hypothèse d'une position perverse.

il pour expliquer leur absence de relation. On peut supposer que ce refus de relation s'articule avec une certaine agressivité œdipienne, mais celle-ci ne confine pas à une volonté consciente d'élimination. Il est reconnu a minima comme amant de sa mère, même s'il ne constitue pas un « beau-père » pour Tayeb. La « censure de l'amante » semble avoir relativement opéré, mais ne s'articule pas avec des mouvements d'idéalisation et d’identification du tiers investi par elle. Un reste de fantasmes d'éviction paternelle nous paraît ressortir de l’attitude qu'il a adoptée un temps avec celle-ci et avec sa sœur, quand ce compagnon était absent. Les termes du signalement qui a été fait à cette période nous en paraissent révélateurs : « faire la loi à la maison ». Sans doute également, l'attitude agressive avec les femmes du domicile traduit-elle l'effet d'identifications à la violence du père, tout autant qu'une lutte pour ne pas se « féminiser ».

Au fil des bribes livrées par Tayeb sur la qualité de la relation au père et la manière dont il le percevait, il nous a semblé entrevoir en filigrane des sentiments un peu plus complexes qu'il n'y paraissait au départ. Certes, il le voyait de moins en moins, et nous faisait entendre qu'il ne fallait rien attendre d'une rencontre avec lui : il est « malade des nerfs », « ça ne sert à rien de lui parler parce que le lendemain il a tout oublié ». Mais, interrogé sur ce que son père pensait de sa situation scolaire et pénale, Tayeb a pu dire : « il est en fauteuil roulant, mais ça ne l'empêche pas de me mettre des claques quand j'ai fait des conneries » ; et ce garçon qui n'hésitait pas à user du discours de la persécution et de l'injustice nous a paru accepter sans broncher ces corrections venant de son père, voire les rechercher, comme une forme de rappel à la loi, de limite, et peut-être comme seule modalité de manifestation d'un intérêt manifesté par son père pour lui.

Sur un plan plus narcissique, on peut penser que Tayeb avait besoin de percevoir une énergie vitale et des capacités physiques chez ce père si dégradé physiquement et mentalement, afin de ne pas être trop atteint lui-même par la honte d'avoir un père handicapé. A partir de ces éléments, il nous semble possible de considérer que malgré la négativité attachée à la figure paternelle, persistait une forme de lien, même ténu. Ce rejet que Tayeb manifestait par moments à son égard nous semble relever d'un contre-investissement des motions tendres persistantes à son égard, pour se protéger d'un sentiment d'abandon qui devait être d'autant plus fort qu'il pouvait faire écho à la séparation précoce d'avec sa mère.

Sur le plan identificatoire, nous avons émis l'hypothèse que sa propre agressivité à l'égard des femmes de la maison relevait en partie d'une identification à la violence paternelle. Mais il est probable que ce conflit d'ambivalence inélaboré vis-à-vis du père, le sentiment d'être lui-même intrinsèquement « mauvais » parce que rejeté par celui-ci dès sa naissance, « mauvaiseté » qu'il aurait en même temps « héritée » de lui, n'ont pu que participer à perturber la construction de son

identité. En témoignent non seulement ses passages à l'acte, ses réactions impulsives avec sa mère et sa sœur, mais également les dilemmes dans ses choix de vie.

4.3.2.3. Idéaux contradictoires

Lors d'une période d'accalmie, quand Tayeb s'est montré beaucoup plus respectueux envers sa mère et s'est réinvesti dans sa scolarité (seule période où nous avons d'ailleurs pu le rencontrer), son orientation professionnelle l'a préoccupé. Nous y retrouvons des éléments de « conflit d'idéal ». En effet, il hésitait à poursuivre à la rentrée prochaine le CAP peinture qu'il avait commencé. Malgré de nombreuses absences, et avec le soutien de l’assistante sociale scolaire et de son professeur principal qui décelaient chez lui un très bon potentiel de réussite scolaire et semblaient avoir envie de l'aider, il pouvait passer en dernière année. En outre, sa mère pouvait lui trouver un stage dans une grande entreprise par l'intermédiaire d'un de ses frères, lui-même peintre dans cette société. Mais lui hésitait à reprendre depuis la première année un CAP boulangerie... métier de son père et de son grand-père maternel. Finalement, le choix stratégique de finir son CAP l'a emporté, avec la possibilité ensuite de changer de voie, en lycée professionnel. Mais Tayeb ne s'est jamais présenté sur son lieu de stage. Il dira à son éducatrice qu'il était sûr de ne pas tenir le rythme et que pour ne pas causer de tort à la réputation de son oncle, il a préféré ne même pas commencer. Cette conduite d'échec peut condenser plusieurs aspects de sa problématique mais il nous apparaît en premier lieu que le manque d'estime de soi, peut-être associé à la crainte d'être pris dans le désir maternel au détriment d'une inscription possible dans la lignée paternelle, ont été au premier plan. Associées à cela, les identifications à la « mauvaiseté » ou au « handicap » paternel ont pu jouer un rôle, générant à la fois honte (ne pas en causer à l'oncle) et culpabilité (sentiment de ne pas mériter de réussir).

En parallèle se sont ajoutées des angoisses associées à une maladie décelée peu de temps avant l'été chez son grand-père maternel. Celui-ci était atteint d'une tumeur cancéreuse, qui a nécessité l'ablation de la langue et du larynx. Tayeb a refusé de partir en Tunisie pour rester près de lui durant les vacances.

A partir de son arrêt du stage, la situation s'est à nouveau dégradée. Sa mère l'a soupçonné de s'être remis à fumer du haschich, ce qu'il semblait avoir arrêté depuis quelque temps. Elle craignait qu'un autre de ses frères, le plus jeune, celui qui était le « chouchou » de sa mère depuis toujours, n'entraîne Tayeb dans des trafics. Cet oncle avait une vie instable depuis longtemps, il avait fait deux séjours en prison pour des vols avec violence et eu de nombreux enfants avec plusieurs femmes, dont il ne s'occupait que peu selon la mère de Tayeb. Nous sommes tenté de

penser que l'attitude séductrice-complice de la grand-mère, repérée dans sa relation avec Tayeb, a eu sur cet oncle un effet de surstimulation œdipienne encore plus marqué, générant un mode de fonctionnement psychique d'allure psychopathique.

Nous n'avons plus eu de ses nouvelles pendant plusieurs semaines, jusqu'à ce que la mère nous apprenne que le grand-père était mort. Une semaine plus tard, Tayeb était arrêté en possession de plusieurs centaines de grammes de haschich et incarcéré. La mère prit alors la décision de dénoncer son frère comme étant le pourvoyeur de son fils. L'enquête aboutit à démanteler un réseau dont l'oncle faisait effectivement partie. Tayeb étant majeur depuis peu, il relevait d'un autre service que le nôtre et nous n'avons pas pu continuer à le suivre.

4.3.2.4. Commentaire

Nous soulignerons quelques points. Tout d'abord nous relevons deux registres de conflit chez Tayeb. D'abord, un conflit entre les identifications du Moi : d'un côté la « mauvaiseté » et le handicap du père, générant une estime de soi fragile, de l'autre le petit-fils idéal tout-puissant.

Ensuite, un conflit d'idéal : suivre les pas du « bon » père boulanger (imago mêlant le souvenir chaleureux d'un père qui apprend à faire des croissants, et des traits du grand-père maternel), et s'inscrire en cela dans le désir maternel, ou bien être pris dans la jouissance phallique de la grand-mère, investir l'agressivité comme une forme de puissance en appui sur les identifications au « mauvais » père, et sur l'étayage actuel de la figure de l'oncle délinquant.

Tayeb manifeste également par sa conduite d'échec la fragilité de l'estime de soi, une menace dépressive de se confronter à une épreuve, qui suscite pourrait-on dire une rupture par anticipation. Cette tendance à l'auto-sabotage s'accentue avec la mort du grand-père, dans une conduite transgressive maladroite, qui évoque le besoin de punition en écho aux fantasmes parricides « réalisés ». Cette perte semble faire écho à la première séparation avec sa mère, et peut- être aussi à la perte d'amour de la part du « bon » père. On constate également la fragilité des identifications à cette figure, celle-ci devant être réelle pour soutenir quelque chose.

Son cas nous ouvre une autre perspective : Contre les idéaux de sa mère, il semble faire alliance avec le « camp adverse » (grand-mère et oncle « favori »), comme pour au fond se dégager de son propre attachement, peut-être aussi d'un univers familial féminin. Sa délinquance pourrait- elle donc être perçue comme un contre-investissement de la relation à la mère ?

4.3.3. Le refus du féminin

Nous avons jusqu'ici mis l'accent sur les vicissitudes de la relation père/fils, et les conséquences de celles-ci dans la constitution d'une imago paternelle tantôt idéalisée, idolisée, ou rejetée en apparence, dans un mouvement d'idéalisation négative qui ne relève pas selon nous d'une disqualification radicale de la fonction paternelle mais plutôt d'une lutte contre l'ambivalence affective attachée au père. Nous avons également cherché à mettre en évidence que ces configurations particulières de la relation père/fils perturbaient les processus identificatoires ainsi que les possibilités de constitution d'un Idéal du Moi suffisamment efficient dans ses fonctions d'étayage narcissique et de renforcement de l'identité masculine269.

Nous souhaitons maintenant porter notre attention sur un mouvement qui anime de nombreux adolescents délinquants, pour ne pas dire tous, dans des proportions plus ou moins grandes : le refus du féminin. Certes, ce « roc du féminin » tel que Freud l'a nommé (Freud, 1937) est une problématique universelle du fonctionnement psychique et ne s'applique pas qu'aux adolescents, ni qu'à ceux qui commettent des délits. Néanmoins, il nous semble qu'il s'exprime de façon aigüe dans cette population spécifique, du fait des perturbations liées à l'adolescence elle- même, et du fait de configurations familiales qu'on retrouve très régulièrement, plus marquées que la population générale par la monoparentalité maternelle, par la violence des conflits conjugaux et par un contexte de « misogynie culturelle ». Nous prenons ici le risque de formuler des généralités sur ces configurations familiales sans pouvoir les étayer par des données statistiques et en nous basant sur une pratique clinique qui s'est majoritairement exercée en banlieue parisienne, secteur qui comporte des spécificités démographiques, notamment en ce qui concerne la proportion d'immigrés originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. Lorsque nous évoquons une « misogynie culturelle », pour désigner des modes de relation entre les sexes institués collectivement, marqués par la domination masculine et par une prédominance de représentations négatives attachées au sexe féminin, il ne s'agit pas de dire que celle-ci infiltre toutes les familles d'adolescents délinquants. On peut individuellement s'émanciper de schémas culturels d'un pays d'origine, et tous les jeunes délinquants ne sont pas issus de pays particulièrement marqués par l'oppression du féminin. La monoparentalité ou les violences conjugales et parentales ne sont pas non plus systématiquement présentes. Malgré tout, notre pratique clinique nous a amenés à rencontrer de façon si récurrente l'un ou l'autre de ces aspects dans les configurations familiales des adolescents que nous avons suivis qu'il ne nous a pas semblé possible de ne pas les mentionner. A condition toutefois de ne les considérer que comme des facteurs accentuant le mouvement plus

universel de « refus du féminin », et induisant quand ils sont présents des modes d'expression particuliers de ce mouvement, la délinquance pouvant être un de ces modes d'expression.

Quand Freud évoque un « refus du féminin » ou une « protestation virile » chez l'homme, son point de vue est peut-être un peu réducteur quand il l'assimile seulement à une « rébellion contre sa position passive ou féminine à l'égard d'un autre homme »270

, et quand il l'inscrit dans un registre uniquement référé à l'angoisse de castration (« En d'autres termes, la « protestation virile » n'est autre qu'angoisse de castration. »271

). Cette dimension de crainte de passivité vis-à-vis de l'objet homosexuel et d'identification à un être châtré n'est pas contestable comme moteur du refus du féminin, mais elle semble partielle, trop cramponnée à la logique phallique. Elle gagne à s'enrichir d'autres dimensions, qui ont notamment été mises en exergue par Jacqueline Schaeffer.

Celle-ci propose d'entendre le « féminin » à un niveau plus archaïque, comme étant d'abord ce qui caractérise la capacité d'ouverture du Moi à la poussée constante de la pulsion, et ce dans les deux sexes. Le caractère « effractant » de la pulsion, même s'il est également « nourricier » pour reprendre ses termes, suscite une « angoisse de féminin », c'est-à-dire « l'angoisse de pénétration du Moi et du corps par un étranger. »272

Angoisse d'être envahi par ce qui entre, que les limites soient abolies, mais nécessité de se trouver traversé par cette énergie nourricière. Face à cette angoisse, le Moi doit effectuer un difficile « travail du féminin », qui s'étaye sur une organisation anale suffisamment souple : « Ce travail du Moi, dit-elle, exige de sa structure anale qu'elle mette en œuvre sa fonction d'ouverture (démission du fantasme de tout contrôler). »273

Mais la qualification de « féminin » est, à ce niveau archaïque, plutôt une métaphore. Elle ne peut être appliquée qu'à partir de l'élaboration de la différence des sexes, lors de la phase phallique. Il s'agit, pour la fille et le garçon, d'une phase de surinvestissement narcissique du pénis qui constitue « un des moyens de dégagement de l'imago prégénitale et de l'emprise maternelle »274

, dégagement qui s'était amorcé lors des phases précédentes, orale et anale. Les couples organisateurs de la psychosexualité passent progressivement du couple incorporation/rejet (oral), à celui d'actif/passif (anal) puis à celui de phallique/châtré. Retenons que l' « angoisse de féminin », l'angoisse d'être pénétré, a pour prototype la relation du Moi et de la pulsion, puis est retravaillée par les fantasmes oraux, anaux et phalliques qui lui font prendre des formes diverses. Toutes ces étapes du développement psychosexuel et les fantasmes y afférant sont réactivés à l'adolescence,

270 Freud S. (1937), L'analyse avec fin et l'analyse sans fin, Résultats, Idées, Problèmes II, Paris, PUF, 1985, p.266

(nous soulignons).

271Ibid., note de bas de page, p.268.

272Schaeffer J.(1997), Le refus du féminin, PUF, Paris, 2008, p.67. 273 Ibid., p.67.

lors de laquelle s'ajoutent la véritable découverte du sexe féminin, le vagin, et la possibilité de réalisation sexuelle.

A l'adolescence, l'afflux excessif de poussée libidinale généré par la puberté met à l'épreuve l'organisation génitale infantile ainsi que l'identité et les défenses du Moi. L'adolescence réactive les angoisses des différentes phases, préférentiellement l'une ou l'autre selon l'intensité des fixations.

L'angoisse de féminin peut ainsi plutôt renvoyer le garçon à une terreur archaïque, « à la dévoration, à l'engloutissement dans le corps de la mère, objet de terreur et paradis perdu de la fusion-confusion »275

, à l'angoisse d'une soumission à une imago maternelle phallique toute-