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Vers plus d’unions successives avec ou sans enfants

DISPONIBILITÉ POUR UNE REMISE EN COUPLE EN

CHAPITRE 3 T RANSFORMATIONS DÉMOGRAPHIQUES LIÉES A LA MONTEE DES RUPTURES

4. La multiplication des trajectoires complexes

4.2. Vers plus d’unions successives avec ou sans enfants

A tous les âges, les personnes qui ont vécu avec un seul conjoint restent majoritaires, de l’ordre de 70 %, malgré la baisse amorcée dans les générations nées après-guerre (Figure 3.5). Entre les générations âgées de 56 ans et plus et celles âgées de 46 à 55 ans, déjà avancées dans leur vie de couple, la proportion de personnes qui ont vécu plus d’une union augmente : elle passe de 11 à 19 % d’hommes et de femmes qui ont vécu deux unions, et de 2 à 4 % qui en ont vécu trois ou davantage11. Même si leur vie de couple peut encore connaître des évolutions, les personnes qui ont 36 à 45 ans lors de l’enquête ont déjà aussi souvent vécu deux unions que celles qui ont dix ans de plus.

Figure 3.5 : Proportion d’hommes et de femmes selon leur nombre d’unions et leur âge au moment de

l’enquête 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 né avant 1949 + de 55 ans gén 1950-59 46-55 ans gén 1960-69 36-45 ans gén 1970-79 26-35 ans né avant 1949 + de 55 ans gén 1950-59 46-55 ans gén 1960-69 36-45 ans gén 1970-79 26-35 ans homme femme %

pas d'union 1 union 2 unions 3 unions et +

Champ : hommes et femmes enquêtés Source : Insee-Ined, Érfi-GGS1, 2005

On ne remarque pas de différence majeure entre les hommes et les femmes. Les proportions plus élevées d’hommes (23 % contre 16 % pour les femmes) qui n’ont

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La hausse pourrait éventuellement être attribuée à des erreurs de mémoire, qui font que les personnes ne déclarent pas l’ensemble des unions qu’elles ont vécues, se limitant par exemple aux unions

jamais vécu en couple entre 25 et 34 ans seront certainement à attribuer au décalage d’âge à l’entrée dans la vie en couple des hommes et des femmes.

Les proportions évolueront encore avant d’être comparables entre générations, surtout pour celles âgées de moins de 46 ans à l’enquête. Nous comparons la situation des générations à un âge donné afin d’avoir une meilleure idée des évolutions en cours.

Figure 3.6 : Proportion d’hommes et de femmes qui avaient déjà formé au moins deux unions à 35 et à

40 ans, selon leur âge au moment de l’enquête

0 5 10 15 20 25 né avant 1949 + de 55 ans gén 1950-54 51-55 ans gén 1955-59 46-50 ans gén 1960-64 41-45 ans gén 1965-69 36-40 ans âge à l'enquête % homme à 35 ans homme à 40 ans femme à 35 ans femme à 40 ans

Champ : hommes et femmes enquêtés Source : Insee-Ined, Érfi-GGS1, 2005

Alors que moins de 5 % des hommes et des femmes nés avant 1950 avaient déjà formé au moins deux unions à 35 ans, c’est le cas de 17 à 19 % de ceux nés entre 1965 et 1969 (Figure 3.6). Cinq ans plus tard à 40 ans cette proportion est plus élevée, 7 % des personnes âgées de 56 ans et plus, et 19 à 23 % des plus jeunes observés, âgés de 41-45 ans à l’enquête. L’augmentation de la proportion de personnes qui vivent plus d’une union a donc été assez forte, bien qu’elle soit moins marquée dans les générations les plus jeunes à l’enquête.

Le développement des recompositions conjugales serait dû à l’augmentation de la fréquence des séparations et à l’augmentation subséquente du nombre de remises en couple, ainsi qu’à un raccourcissement de la durée de la première union au fil des

générations. En parallèle, la durée entre une séparation et une remise en couple s’est réduite pour les femmes dans les générations anciennes, mais a légèrement augmenté pour les hommes. Cela contribue pour elles au développement des deuxièmes unions.

Alors que de plus en plus de personnes vivent plus d’une union, est-ce également le cas des unions fécondes ?

Le nombre d’hommes et de femmes qui vivent plus d’une union féconde a augmenté entre les générations nées avant 1950 et celles nées en 1950-59 (Figure 3.7), générations pour lesquelles on constatait déjà un développement des deuxièmes unions en général. De plus, les hommes âgés de 46 ans et plus ont vécu deux unions fécondes légèrement plus souvent que les femmes. La proportion de personnes qui vivent plus de deux unions fécondes est très faible (moins de 1 %), et légèrement plus visible pour les hommes.

Figure 3.7 : Proportion d’hommes et de femmes selon leur nombre d’unions fécondes et leur âge au

moment de l’enquête 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 né avant 1949 + de 55 ans gén 1950-59 46-55 ans gén 1960-69 36-45 ans gén 1970-79 26-35 ans né avant 1949 + de 55 ans gén 1950-59 46-55 ans gén 1960-69 36-45 ans gén 1970-79 26-35 ans homme femme %

pas d'union féconde 1 union féconde 2 unions fécondes 3 unions féc et +

Champ : hommes et femmes enquêtés Source : Insee-Ined, Érfi-GGS1, 2005

Après 46 ans, environ trois quarts des hommes et des femmes auraient finalement vécu une union féconde unique. Les hommes et femmes âgés de 46 à 55 ans sont

environ 20 % à ne pas avoir vécu d’union féconde. Dans EHF, Isabelle Robert-Bobée (2006) montre que dans les générations nées entre 1935 et 1960 (celles dans lesquelles le moins de femmes restaient infécondes), 11 % des femmes n’ont jamais eu d’enfants, 7 % n’ont jamais vécu en couple et 6-7 % des femmes qui ont vécu en couple n’ont pas eu d’enfants. Au total, la proportion de femmes qui n’ont pas vécu d’union féconde devrait donc être au maximum égale à 13 %. De plus, depuis 1965, environ 4 % des enfants naissent alors que les parents ne vivent pas en couple (Toulemon, 1995b), et si une partie de leurs mères ne vivent que des unions non-fécondes cela peut expliquer au grand maximum 4 % de personnes sans union féconde en plus. En conclusion, il semblerait que la part des personnes qui n’ont pas vécu d’union féconde soit surestimée dans Érfi.

Cela peut être dû à des discordances de déclarations de dates d’unions et de dates de naissances des enfants (Mazuy et Lelièvre, 2005), et à des problèmes de mémoire déjà évoqués. Lors du calcul du nombre d’enfants nés dans chaque union12, plus d’enfants tomberaient « à côté » de leur union de naissance, et ces unions là sont considérées comme non-fécondes alors que ce n’était pas le cas. L’erreur peut donc être estimée ici à une fourchette de 3 à 9 % de l’ensemble des enquêtées des générations nées avant 1950 qui devraient avoir une union féconde mais n’en ont pas. Ces biais déclineraient avec l’âge, et on voit d’ailleurs que les femmes âgées de 36 à 55 ans à l’enquête déclarent déjà un peu plus d’unions fécondes. Il semblerait également qu’il y ait moins d’erreurs de déclaration chez les hommes des générations anciennes, puisqu’ils sont globalement plus nombreux à ne pas avoir eu d’enfants (Robert-Bobée, 2006). Il est possible que la part des personnes qui vivent deux unions fécondes ou plus (8 % des hommes et 6 % des femmes des générations 1950-1959) soit légèrement sous-estimée. La comparaison directe avec EHF et EFE est proposée en annexe 2.4. C’est seulement chez les femmes les plus jeunes que la sous-estimation est tangible.

Les grandes tendances sur les unions fécondes multiples sont pour l’instant proches dans les générations 1960-1979 pour les hommes et les femmes, mais vont certainement diverger à cause du décalage global du calendrier de fécondité (visible sur la proportion d’unions non-fécondes) et parce que les hommes ont généralement leur dernier enfant plus tardivement que les femmes (Bessin et al., 2005). Si cela suit la tendance des générations plus anciennes, les hommes devraient continuer à vivre plus souvent plusieurs unions fécondes que les femmes.

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pour chaque enquêté, nous connaissons le nombre total d’enfants et les dates de naissance de la plupart de ceux-ci. De même pour les unions. Cependant, si les dates ont été mal déclarées, des enfants nés pendant une union peuvent être considérés comme des enfants nés hors union, par exemple.

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