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Un lien direct entre la forme de la première et de la deuxième union Certaines personnes semblent avoir des « préférences » 7 pour certains statuts d’union,

Quels choix pour la nouvelle union ?

CHAPITRE 6 S E MARIER OU COHABITER ? C HOIX DU STATUT ET CIRCONSTANCES DU DIVORCE

2. Vers une union maritale ou consensuelle ?

2.3. Un lien direct entre la forme de la première et de la deuxième union Certaines personnes semblent avoir des « préférences » 7 pour certains statuts d’union,

qui se retrouvent alors dans les choix qu’elles font pour la première et la deuxième union. Nous avons vu notamment au début de la section que le mariage semblait très peu choisi comme mode d’union après un premier couple cohabitant. Peut-on établir une relation plus précise entre le statut de la première et celui de la deuxième union ?

Comme nous l’évoquions en introduction, les modèles à risques compétitifs utilisés parfois (de Graaf et Kalmijn, 2003) ne sont pas très adaptés à notre étude. D’une part, le choix de la forme de couple ne se fait pas souvent en début d’union. La part des mariages directs est faible, et il faudrait un échantillon très important pour un résultat qui ne nous donnerait des indications que sur l’adoption du mariage au début de l’union mais pas par

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Il peut s’agir aussi bien d’une inclination naturelle que d’un choix réfléchi, le terme de « préférence » est issu de la littérature sur le sujet.

la suite, ce qui est beaucoup plus fréquemment le cas. Une solution pourrait éventuellement être de modéliser le risque compétitif d’être (ou ne pas être) dans une union cohabitante ou mariée qui subsiste depuis deux ans. D’autre part, nous sommes particulièrement intéressés par la « reproduction » du comportement de l’union précédente. Même en décidant de modéliser dans un modèle à risque compétitifs les unions subsistantes au bout de deux ans pour tenter de palier le problème précédent, quel repère devrait-on alors adopter pour l’union précédente ? En effet, la forme du premier couple dépend elle aussi de sa durée, et s’il a été rompu rapidement la personne n’a peut- être pas eu le temps de se marier malgré une inclination au mariage.

2.3.1. Faible influence du statut de l’union antérieure sans tenir compte des durées

Figure 6.4 : Statut de la deuxième union actuelle selon le statut de la première union Hommes 0 20 40 60 80 100 U1 : cohabitation hors mariage U1 : mariage après cohabitation U1 : mariage direct

Statut de la prem ière union rom pue

R é p a rt it io n d u s ta tu t d e s d e u x m e s u n io n s (e n % )

U2 : cohabitation hors mariage U2 : mariage après cohabitation U2 : mariage direct

Fem m es 0 20 40 60 80 100 U1 : cohabitation hors mariage U1 : mariage après cohabitation U1 : mariage direct

Statut de la prem ière union rom pue

R é p a rt it io n d u s ta tu t d e s d e u x m e s u n io n s (e n % )

Champ : hommes et femmes qui ont commencé leur deuxième union actuelle entre 20 et 49 ans et entre 1980 et 2004 après une séparation

Note de lecture : les hommes et les femmes qui avaient vécu en cohabitation hors mariage dans la première union et sont actuellement dans une deuxième union vivent pour 46 % en union libre.

Source : Ined-Insee, Érfi-GGS1, 2005

Les hommes mariés sans cohabitation préalable dans la première union sont significativement plus nombreux à être dans un mariage direct ou un mariage en général pour leur deuxième union (Figure 6.4). Globalement, sans tenir compte des durées, la répartition des statuts observée dans les secondes relations est indépendante du statut de

l’union précédente si c’était une cohabitation ou un mariage (test khi² à 5%). Ces derniers résultats n’ont cependant pas grande signification. D’une part, les personnes qui ne se sont pas mariées ont eu des premières unions en moyenne plus courtes, et ont pu a contrario vivre des deuxièmes unions plus longues dans une même période de temps, donc avoir plus de temps pour se marier. D’autre part, nous travaillons sur le statut au moment de l’enquête des deuxièmes unions actuelles, et le statut des premières unions au moment de la rupture. Cela sélectionne notamment les deuxièmes unions qui n’ont pas été rompues, les durées sont disparates ainsi que les durées des unions rompues au moment de l’observation de leur statut.

2.3.2. Influence marquée du type d’union précédente lorsqu’on introduit la durée d’union

La frontière entre unions libres et mariages est mobile, d’où la difficulté d’évaluer les préférences pour un mode d’union donné. Nous décidons donc de comparer première et deuxième union de chaque individu « à durée égale ».

La Figure 6.5 représente la proportion d’hommes et de femmes mariés dans la deuxième union selon le statut de la première union à durée identique. À chaque durée depuis le début de la deuxième union, nous regardons à quel stade en était la première union à la même durée (mariée, cohabitante ou déjà séparée). Nous calculons alors, selon que la première union était mariée, non-mariée ou séparée, la proportion de deuxièmes unions qui sont mariées à cette même durée. Cela permet de dire par exemple, que parmi les hommes déjà mariés à la durée 0 en première union (mariage direct), 9 % étaient mariés à la même durée dans la deuxième union. Ou encore, qu’aucun des hommes qui étaient encore cohabitants (hors mariage) trois ans après le début de la première union n’était marié trois ans après le début de la deuxième. De même, la Figure 6.6 représente la proportion de personnes encore en union libre selon le statut qu’avait leur première union à durée identique. Pour donner à nouveau un exemple, 60-65 % des femmes encore cohabitantes ou déjà séparées cinq ans après le début de leur première union sont encore en deuxième union cohabitante cinq ans après le début de celle-ci, mais seulement 45 % de celles qui étaient alors mariées.

Il est utile de représenter les personnes qui cohabitent et celles qui sont mariées, puisqu’il y a un troisième mode de sortie, la séparation, qui n’est pas présenté ici. Nous avons dû sélectionner les deuxièmes unions commencées assez longtemps avant l’enquête, et nous avons donc une forte représentation de premières unions courtes, d’autant plus dans les générations récentes.

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