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Des situations d’emploi différentes avant et après la séparation Au cours de l’année précédant la rupture, les femmes sont moins nombreuses en

La formation d’une nouvelle union depuis les années

CHAPITRE 5 F ACTEURS SOCIOCULTURELS ET ECONOMIQUES DE REMISE EN COUPLE

4. L’influence de la situation d’emplo

4.2. Des situations d’emploi différentes avant et après la séparation Au cours de l’année précédant la rupture, les femmes sont moins nombreuses en

emploi que les hommes (Figure 5.3). Le déséquilibre reste relatif, puisque l’exercice d’une activité domine largement, même chez les mères : 70 % d’entre elles travaillent à temps plein ou partiel juste avant la rupture. Les hommes sont peu contraints par les enfants de l’union, et les pères sont même moins souvent au chômage ou à temps partiel. Eux- mêmes associent rarement transitions professionnelles et naissances (Pailhé et Solaz, 2007). Cependant, les situations d’emploi sont particulièrement déséquilibrées entre femmes avec et sans enfant. Par exemple, 6 % des femmes sans enfant sont inactives contre 20 % des mères. La cessation d’activité est généralement consécutive à la présence d’enfants, et un quart des mères actives avant la naissance n’ont pas repris d’emploi au bout de cinq années (Pailhé et Solaz, 2007). Il en résulte une part importante de mères inactives ou à temps partiel. Ces résultats rejoignent l’hypothèse d’une perduration de la

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Le congé parental n’est pas considéré comme de l’inactivité, c’est la situation principale de la personne l’année d’un congé parental qui est prise en compte.

représentation traditionnelle de la division des rôles (productif et reproductif) entre les hommes et les femmes dans les couples (Bajos et Ferrand, 2006).

Les hommes sont représentés dans les différents statuts d’activité dans des proportions proches l’année précédant la séparation – qu’ils se remettent en couple ou non – et l’année de la deuxième union (Figure 5.4). La seule différence notable est que les hommes qui étudiaient encore au moment de la rupture ne sont pour la plupart plus étudiants lors de la remise en couple. En contrepartie, la proportion d’actifs a augmenté, particulièrement celle de chômeurs.

Même si la paternité ne retarde pas la reconstruction conjugale (Cassan et al., 2001 ; de Guibert-Lantoine, 2002), il est possible que la situation d’emploi des hommes joue un rôle. Nous avons vu, en effet, que la représentation des rôles sociaux –l’homme assure la subsistance du ménage et constitue sa principale source de revenu – semble régir en partie la formation de sa première union et sa séparation (Commaille, 1999). Elle peut de même influencer sa remise en couple. Nous faisons donc l’hypothèse que, chez les hommes, les disparités d’emploi seront à l’origine d’un contraste dans les chances de remise en couple.

La situation d’emploi des femmes se différencie à deux niveaux (Figure 5.4). D’une part, les femmes qui se séparent mais ne sont toujours pas remises en couple lors de l’enquête sont plus souvent inactives ou à temps partiel que celles qui ont formé une nouvelle union. D’autre part, entre la séparation et la remise en couple, ces dernières diminuent leur taux d’inactivité mais maintiennent le niveau de temps partiel. Une grande partie de ces mouvements serait à imputer à la séparation (Algava et al., 2007). De plus, les femmes actives à temps plein sont bien plus nombreuses au début de la deuxième union, en partie du fait de l’entrée des étudiantes sur le marché du travail et de la reprise du travail des inactives.

Les femmes à temps partiel ou inactives restant plus nombreuses parmi celles qui ne se sont pas remises en couple, elles reforment certainement moins souvent une nouvelle union. Nous le vérifierons. L’inactivité serait-elle alors à relier directement à de moindres remises en couple ? Ou serait-ce la prévalence des mères parmi les inactives qui ralentirait leur remise en couple, celles-ci reformant moins rapidement une union (de Guibert- Lantoine, 2002 ; Villeneuve-Gokalp, 1991) ? Il est possible que ce soient plutôt des facteurs liés aux enfants (la garde des enfants, la préoccupation matérielle liée à leur présence, le manque de temps, les besoins de compagnie et de maternité déjà comblés, la difficulté à faire accepter l’enfant au candidat à l’union…) et non la situation d’emploi qui soient la source de la différence.

Figure 5.3 : Situation d’emploi un an avant la rupture de la première union, selon le sexe et les enfants dans l’union 0 20 40 60 80 100

sans enfant avec enfants sans enfant avec enfants

hommes femmes % inactif chômeur étudiant temps partiel temps plein

Champ : Hommes et femmes de moins de 50 ans lors de l’enquête ayant connu entre 1990 et 2003 la rupture d’une union ayant duré au moins 2 ans (retenus pour l’analyse de durée)

Source : Enquête « Familles et employeurs », Ined, 2004-2005.

Figure 5.4 : Situation d’emploi avant la séparation et après la remise en couple par sexe

0 20 40 60 80 100 avant sép. non remis avant sép. remis remise en couple avant sép. non remis avant sép. remis remise en couple hommes femmes % inactif chômeur étudiant temps partiel temps plein

Champ : Hommes et femmes de moins de 50 ans lors de l’enquête ayant connu au moins une rupture avant 2000 et une remise en couple

En dernier lieu, il est possible que les comportements de remise en couple soient sensibles aux changements de situation d’emploi. Par exemple, un homme actif avant la rupture se remettra peut-être moins rapidement en couple s’il arrête de travailler. De plus, par opposition aux inactives qui (re)commencent à travailler après la rupture, certaines femmes inactives peuvent ne pas chercher à occuper un emploi après la séparation car elles ont déjà trouvé ou anticipent de trouver un nouveau conjoint. Auquel cas, les inactives qui ne reprennent pas d’activité, pour une part d’entre elles par anticipation, pourraient se remettent plus rapidement en couple que les autres femmes (Festy, 1988).

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