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Les enquêtes disponibles pour l’étude des trajectoires

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2. Les enquêtes disponibles pour l’étude des trajectoires

2.1. L’enquête Érfi, une enquête adaptée à l’analyse des biographies

L’enquête « Étude des relations familiales et intergénérationnelles » (Érfi) est le volet français des « Generation and Gender Surveys », enquêtes réalisées depuis 2004 dans le cadre d’un programme d’envergure européenne lancé à l’initiative de la Population Activities Unit (PAU). Conduite par L’Ined et l’Insee à l’automne 2005 (Régnier-Loilier, 2006b), c’est le premier passage d’une enquête menée en trois vagues successives. Elle porte sur un échantillon de 10 079 hommes et femmes âgés de 18 à 79 ans en 2005 représentatif de la population française. L’enquête est réalisée en face à face, et la saisie

des données se fait à l’aide du logiciel Capi, qui par des systèmes de filtre et des tests de cohérence réduit nettement les risques d’erreurs.

Réalisée dans une perspective d’étude des trajectoires individuelles, cette enquête apporte des données très adaptées pour traiter la question de l’après-rupture. On demande notamment à l’ensemble des individus de décrire leurs unions successives. Par choix de l’enquête, les relations passées ne sont citées que lorsqu’elles ont fait l’objet d’une cohabitation d’au moins trois mois. Cependant les unions en cours n’ont pas de durée minimum. Des biais d’observation, notamment sur les unions des hommes, ont été détectés, qui seront détaillés au cours de la thèse. Nous tenterons de faire preuve du recul nécessaire dans l’analyse des résultats. La comparaison avec les autres enquêtes nous aidera à les confirmer ou à les mettre en balance.

Diverses corrections ont été apportées aux dates des trajectoires dans la base de données. Notamment, lorsque le mois n’était pas indiqué, il a été attribué suivant une répartition uniforme. Lorsque la saison, et non le mois, était indiqué1, le mois du milieu de saison a été adopté. Si deux événements consécutifs avaient lieu la même année et que l’on devait réattribuer un mois pour l’un d’eux, nous avons été attentifs à ce que l’ordre des dates soit conservé. Connaître le mois et l’année des événements est une étape nécessaire pour réaliser certains types de modèles de durée, comme le modèle linéaire par morceau, et cette enquête nous apportera les éléments nécessaires à ce traitement.

C’est la réattribution des enfants aux unions par les dates d’union et de naissance qui nous permet d’émettre l’hypothèse que ce sont des enfants communs. Les enfants nés antérieurement à l’union ne sont pas considérés comme des enfants de l’union, même s’ils ont pu naître des deux conjoints avant l’union. En effet, pour les unions passées, nous n’avons pas d’indice sur la relation entre les conjoints et les enfants, même si nous savons si des enfants sont nés de chaque union. De plus, pour utiliser des outils comme l’analyse des données, il est préférable que les événements attribués à l’union aient lieu pendant l’union. L’hypothèse sous-jacente concernant les enfants lors de la préparation des données est donc la suivante : les enfants nés pendant une union sont les enfants communs du partenaire de cet union et de l’enquêté. Ceux nés en dehors des dates de cette union sont des enfants nés hors union. L’annexe 2.2 détaille, pour chaque enfant, à quel moment de la trajectoire conjugale il a été déclaré.

Enfin, puisque l’enquête couvre des personnes âgées de 18 à 79 ans, elle apporte le matériel nécessaire à une analyse démographique « classique » de l’après-rupture. En

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Lorsque la personne interrogée ne se souvenait plus du mois d’un événement, l’enquêteur lui demandait alors d’essayer de se souvenir de la saison.

effet, cette dernière touche souvent des personnes d’âges intermédiaires. Etre limité par exemple à des cohortes âgées de moins de 49 ans à l’enquête aurait restreint l’observation aux seuls événements très récents, et l’effectif d’individus concernés ainsi que les événements observés auraient été trop faibles. L’annexe 2.1. présente le diagramme de Lexis associé à l’enquête.

Dans l’échantillon, 3603 hommes et 4720 femmes ont vécu en couple. Parmi eux, 1293 hommes et 2019 femmes ont rompu leur première union, et 712 hommes et 877 femmes ont vécu une deuxième union. Le nombre d’observations et d’occurrences de l’événement « séparation » est suffisant pour permettre l’analyse biographique des ruptures d’unions par rang.

2.2. L’enquête EHF, un échantillon conséquent

L’« étude de l’histoire familiale » (EHF), préparée conjointement par l’Insee et l’Ined, est une enquête associée au recensement de 1999. Un bulletin complémentaire au recensement, sur le thème de leur histoire familiale, a été rempli (en auto-administré) par un sous-groupe de 380 000 hommes et femmes vivant en ménage et 6 600 personnes vivant en communauté.

Par ses effectifs importants, l’enquête EHF fournit une base solide à des calculs sur la fécondité. Nous restons cependant conscients que les unions répertoriées dans l’enquête sont la première et la dernière union, et qu’elles sont sous-déclarées (Mazuy et Toulemon, 2001). De même, les beaux-enfants semblent fréquemment non-mentionnés, particulièrement lorsqu’ils ne vivent pas dans le foyer de l’enquêté (Toulemon et Knudsen, 2006). Les enfants et la situation actuelle sont généralement bien restitués, mais la datation reste fréquemment imprécise, exigeant de grands efforts de mémoire (Mazuy et Lelièvre, 2005). Nous précisons en annexe 2.3 les limites de l’enquête et évaluons l’approximation liée à la méconnaissance du rang de la dernière union lorsque ce n’est pas la première. Nous indiquerons souvent par « deuxième union » l’union qui n’est pas la première indiquée dans EHF, étant donnée la proportion limitée de « dernières » unions qui n’en sont pas des deuxièmes dans ces cohortes (13 à 20 %, annexe 2.3.1).

2.3. L’enquête Familles et employeurs et les enquêtes complémentaires

L’enquête « Familles et employeurs » a été réalisée en 2004 au sein de l’Ined (Pailhé et Solaz, 2007). Portant sur 10 000 individus âgés de 20 à 49 ans lors de l’enquête, elle

contient un calendrier (annuel) de la vie de couple et de la vie professionnelle, et les dates de naissance des enfants. Les unions passées sont indiquées lorsqu’elles ont duré au moins six mois. Au total, 3573 hommes et 4442 femmes on déclaré avoir commencé une première union, 1002 hommes et 1339 femmes l’ont rompue, et 723 hommes et 849 femmes se sont remis en couple. Elle est particulièrement adaptée pour relier trajectoires familiale et professionnelle, bien qu’elle apporte surtout un regard sur le début de la trajectoire de couple. En effet, séparations, remises en couple et deuxièmes unions ont lieu plus tardivement et sont donc moins bien représentées ici, puisque les personnes qui ont pu vivre de tels événements sont interrogées sur très peu de cohortes. Étant donnée la censure importante, l’utilisation d’un modèle de durée est particulièrement adaptée pour traiter les trajectoires conjugales de ces personnes après la rupture.

L’enquête « les femmes face au changement familial », a été menée à l’Ined en 1985 sous la direction de Patrick Festy et Marie France Valetas. Seules les femmes ayant vécu la séparation d’un mariage depuis au moins trois ans y sont interrogées, et toutes les conditions de la rupture y sont répertoriées. Cette enquête sera très utile pour vérifier la cohérence des réponses dans Érfi sur les conditions du divorce, et pour apporter quelques aides à l’interprétation (chapitre 6).

Nous évoquerons fréquemment les résultats de l’enquête « étude des situations familiales et emploi » menée en 1994 (Toulemon et al.), et ferons de menues vérifications par son biais.

Finalement, l’enquête emploi 2004 sera utilisée une fois à la fin de ce chapitre pour vérifier quelques tendances grâce à une enquête plus conséquente.

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