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DÉVELOPPEMENT DES E -PROJETS EN AFRIQUE Carte n° 4 : Distribution des câbles sous marins dans le monde en mars 2012

1.3. Vers l e com blem ent du gap in fr astr uctur el

Carte n° 5 : Distribution des câbles sous-marins en Afrique en 2012

Source : www.manypossibilities.net/african-undersea-cables (août 2010)

Les projets d’intégration continentale et sous régionale entre les États dont le plus ambitieux se trouve être le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique que diligente l’Union africaine, porte plusieurs volets de développement parmi ceux-ci figure en bonne place le secteur des technologies de l’information et de la communication. L’idée d’une liaison entre les capitales, soulevée dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (Nepad), permettrait de mettre toute l’Afrique en réseau, mais cela coûterait très cher et la faiblesse financière des États et des organismes sous-régionaux et régionaux n’arrange pas le problème. Aujourd’hui, ce projet se caractérise surtout par une inertie car bien des plans du Nepad se trouvent aujourd’hui rangés dans les placards

136 faute de consensus politique et de ressources financières. Pourtant, le rôle du Nepad est crucial en matière de déploiement des infrastructures. Dans cette optique, le rapport du dixième forum pour le partenariat avec l’Afrique, tenu à Tokyo en 2008, recommande que l’on « accorde la plus haute priorité à la mise en œuvre de l’initiative Réseau à haut débit

du Nepad en y affectant les fonds et les investissements requis et en fournissant les cadres législatifs et réglementaires nécessaires qu’ils assurent et appuient la coordination régionale de la planification de la nouvelle infrastructure et de l’exploitation de l’infrastructure existante »172

.En attendant le taux de pénétration du haut débit continue

d’être très faible avec seulement « 4 %,»173

, l’Afrique est loin des objectifs des SMSI, alors

qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, tout comme en Asie de l’Est et dans le Pacifique, ce taux avoisine les 20 %. Les efforts d’investissements pour combler le gap numérique sont plutôt portés par les multinationales et des consortiums d’entreprises souvent avec la participation de certains États. Depuis 2007, on assiste à la multiplication des chantiers d’équipements pour le haut débit avec la mise en service de trois câbles dans le continent.

Il s’agit de SEACOM (South East Asian Telecommunication Cable), d’EASSY (Eastern Africa Submarin System) et de TEAMS (The East African Marine System) dont les déploiements ont offert une large bande aux pays côtiers d’Afrique de l’est. SEACOM (17 000 km), relie désormais l’Afrique du Sud à l’Angleterre via l’Asie. Il connecte au réseau le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique, Djibouti et le Madagascar. SEACOM est né d’une initiative de groupes privés africains Convergence Partners, Industrial Promotion Services (IPS), Venfin Limited, et le groupe Shanduka associés à l’américaine Herakles télécom. Ce consortium prévoit de baisser les coûts de connexion de 90 % en appliquant

« un modèle d’accès ouvert aux capacités et aux infrastructures d’amarrage ».174 La multinationale française Alcatel-Lucent, a posé le câble sous marin en fibre optique

TEAMS ; d’une longueur de 4 500 km, il relie le Kenya à la péninsule arabique avec une

capacité de 40 Gb/s, pouvant être accrue à 640 Gb/s. Quand au câble EASSY, il raccorde

172 Rapport dixième forum pour le partenariat avec l’Afrique. Tokyo, 2008. p 3. 173 Op. cit. Annie Chéneau-Loquay. p. 100

174 D'après perspectives économiques en Afrique : http://www.africaneconomicoutlook.org/ (Le, 10 mai 2010).

137 l’Afrique du Sud au Soudan en passant par le Mozambique, le Kenya, la Somalie et Djibouti.EASSY est un consortium de 27 opérateurs engagés dans sa construction. Les travaux sont menés depuis 2009 par Alcatel-Lucentet comprend la « Botswana

Telecommunications Corporation, Bharti, BT, Comores Telecom, Etisalat (Emirats arabes Unis (UAE)), Neotel (Afrique du Sud), France Telecom, Mauritius Telecom, MTN Group175, STC Group, Soudan Telecom, Telecom Malagasy, TTCL en Tanzanie, Telkom Afrique du Sud, Vodacom, Zamtel and WIOCC, Dalkom Somalia, Djibouti Telecom, Gilat Satcom Nigeria, Lesotho C.A., Onatel Burundi, Telecomunicaçoes du Mozambique, Telkom Kenya, UCOM Burundi, Uganda Telecom et Zanzibar Telecom »176. C’est alors

grâce à un partenariat public/privé qu’EASSYest mis en place. Toujours dans le cadre de l’édification du backbone africain, d’autres acteurs comme la banque mondiale interviennent.Le Tchad et la République centrafricaine ont ainsi pu bénéficier du prolongement de la connexion camerounaise à travers le projet de câblage terrestre du réseau Central African Backbone Program en Afrique Centrale. Le Central African

Backbone (CAB) fournit une liaison à fibres optiques qui assure l’arrimage de ces pays

dans le dispositif d’Internet à très haut débit. Le Mali est autre exemple à citer car il a bénéficié de la bonne connexion au backbone international du Sénégal grâce à la stratégie de conquête de marché de la sous-région menée par l’opérateur Sonatel. Le Mali dispose aujourd’hui d’une bonne connexion Internet à haut débit à l’image du Burkina Faso.Afin d’améliorer les débits du réseau des réseaux entre l’Europe et l’Afrique, le géant Alcatel-Lucent, en collaboration avec un consortium composé de vingt Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) dirigés par France Télécom (Orange), va être mis en place un système sous-marin long de 17 000 km. En outre, le consortium177a signé un contrat avec Alcatel-Lucent de 500 millions de dollars afin d’accélérer la connectivité du continent. Ce câble en fibre optique d’une capacité de 40 Gbps reliera 23 pays, allant de l’Afrique du Sud, à la France via l’Espagne et le Portugal. Il connectera aussi bien des États littoraux que des pays de l’intérieur comme le Niger et le Mali.

175 MTN Group est une multinationale sud-africaine qui exerce dans les domaines des télécommunications dans plus de 16 pays africains.

176www.eassy.org (Le, 02 février 2010)

177 Les membres du consortium sont : Baharicom Development Company, Benin Telecoms, Cable Consortium of Liberia, Orange Cameroun, Companhia Santomense de Telecomunicações, Côte d'Ivoire Telecom, Expresso Telecom Group, France Télécom, Gambia Telecommunications Company, International Mauritania Telecom, Office Congolais des Postes et Télécommunication, Orange Guinea, Orange Mali, Orange Niger, PT Comunicações, la République de Guinée Equatoriale, le Gabon, Sierra Leone Cable, Société des Télécommunications de Guinée et Sonatel.

138 La concrétisation des projets depuis 2010 devrait permettre une nette augmentation des disponibilités du haut débit et une baisse des coûts. Le volume d’investissement mobilisé réellement pour la mise en place infrastructures en Afrique dépasse de loin les financements engagés pour la construction d’hôpitaux et de routes. Par exemple« 600

millions »178de dollars ont été nécessaire pour la mise en place de SEACOM ; 9,6 milliards179 est le coût pour ériger un point d’atterrissage pour assurer la connectivité d’un pays. Ceci s’explique par le faitque le domaine des Tic rapporte beaucoup plus aux investisseurs. Par ces initiatives, le défi infrastructurel, le pilier de la dynamique est en passe d’être relevé dans les pays intérieurs même si des difficultés pour relier les dorsales aux terminaux subsistent encore. Malgré ces avancées, l’Afrique reste confrontée aux exigences sociales économiques que demande la dynamique qui accompagne le déploiement des infrastructures. Cette dynamique a aussi du mal à être réelle même dans les pays bien connectés à cause de la prégnance de leurs difficultés socio-économiques ; et mis à part l’Afrique du Sud, c’est presque l’ensemble de l’Afrique subsaharienne qui reste confronté à une timidité des niveaux de pénétration d’Internet. Malgré la baisse des tarifs d’Internet, les prix sont encore très élevés en Afrique. Selon l’UIT (2010), le coût d’une connexion haut débit, est en Afrique en moyenne de 80 euros pour 110 kilobits par seconde contre moins de 15 euros pour les autres continents. Avec la baisse des coûts, les marchés africains offrent plus de possibilités notamment dans certains pays comme le Bénin, le Botswana, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Namibie où selon l’UIT, seul moins de 30% de la population connaît Internet. Ce taux n’est que de 10 %, en Éthiopie, au Burkina Faso, au Mozambique, en Ouganda et en Tanzanie qui pourtant sont actuellement bien connectés au haut débit. Donc sur le plan infrastructurel, les réalisations militent en faveur d’une appropriation accrue d’Internet dans le continent car la multiplication du haut débit résoudra en partie le problème de la transmission des données et le développement du Web 2.0, mais la prégnance des questions liées à la pauvreté reste tenace et éloigne le plus grand nombre de la Toile.

178 Ibid. p.3.

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2. Prégnance des problèmes sociaux structurels et débuts de solutions à

travers divers projets ?

2.1. Les di ffi cult és socio économ iques ral entis sent