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Pour mener à bien notre démonstration, ce document est composé de neuf chapitres répartis en quatre parties.

La première partie est consacrée à l’analyse conceptuelle et à la mise en place

méthodologique.

Le chapitre I traite de la relation entre les Tic et la société de l'information en Afrique en particulier. Il explique comment, par ses caractéristiques immatérielles et ubiquitaires, l'information a pris une dimension capitale. On parle de société mondiale de l'information réduisant la planète en un village global. Nous tentons, par une série de définitions des termes, des acronymes, des notions et concepts employés de mettre en évidence, les enjeux et la place de l'Afrique et du Sénégal dans le processus mondial de construction de la société de l'information.

Il aussi est consacré à la nécessaire reconsidération épistémologique des concepts géographiques soumis à l'influence des Tic. Les notions de temporalité et de spatialité ont, grâce au développement des réseaux virtuels, une influence de plus en plus remise en cause dans les pratiques territoriales. Les significations épistémologiques des concepts et paradigmes fondamentaux de la géographie (Espace, Territoire et distance et temps) sont réexaminés pour mieux comprendre les nouvelles territorialités induites par le phénomène des Tic.

Le chapitre II présente nos méthodes de recherche. Elles se fondent sur l’'état de la recherche sur les Tic en Afrique et au Sénégal, une cartographie comme outil initial d’observations et d’analyses spatio-temporelle et une enquête et des entretiens au cœur des acteurs. Elles intègrent également une part de pluridisciplinarité, nécessaire à la compréhension globale du phénomène Tic sur les territoires. Les Tic sont abordées autrement par les autres sciences sociales ; c’est pourquoi, leurs méthodes et leurs résultats nous

32 intéressent notamment dans les domaines de la sociologie, de l’économie et des politiques publiques.

La deuxième partie traite du contexte géographique du déploiement des

infrastructures et de l’appropriation des tic à travers les projets portés, à l’échelle africaine par les acteurs étatiques et la société civile. L’objectif est de mettre en évidence la singularité positive du Sénégal en matière de politique des télécommunications. Elle présente également l’évolution de l’aménagement de notre espace d’étude : l’agglomération dakaroise et de notre terrain de recherche appliquée, le département administratif de Dakar. La place et le rôle des acteurs concernés par la dynamique des Tic sont aussi présentés dans cette partie.

Le chapitre III analyse les composantes infrastructurelles des réseaux numériques sur l'espace continental et au Sénégal. Il met en exergue la nature du marquage territorial et l'évolution du réseau mondial sur le continent. Cette description générale de la liaison de l'Afrique à l’infra-réseau36

des télécoms rend compte du retard de sa connexion et de ses disparités sous régionales. L’analyse des e-projets menés à l’échelle du continent montre que le plus souvent, les stratégies prises par les décideurs africains pour démocratiser les Tic ont du mal à se pérenniser quel que soit le maître d’œuvre des projets. Le plus souvent, l’adhésion des populations ciblées n’est pas durable notamment en ce qui concerne Internet. En outre, une présentation du cas sénégalais met en évidence sa situation atypique et le caractère avantageux de sa localisation géographique. Nous présentons le contexte technique et politique dans lequel les télécommunications ont connu une évolution progressive au Sénégal de1960 à 1992, année de lancement des politiques de démocratisation des usages du téléphone. Puis nous décrivons depuis 1992 cette période de fort développement des télécommunications avec l'apparition du téléphone cellulaire, des médias audiovisuels et d'Internet dans les années 2000.

Le chapitre IV présente les tenants et les aboutissants de l’évolution régressive de notre espace d'étude. Nous tentons de déceler les caractéristiques originales des aires urbaines de l'agglomération dakaroise par l'analyse de son aménagement de sa création à nos jours. Elle se penche sur le caractère singulier de l'évolution spatiale de l'agglomération dakaroise mettant en exergue les forces et les faiblesses de l'urbanité face au phénomène Tic, dans une ville marquée par de lourds dysfonctionnements structurels. L’analyse de l’évolution

36 C’est qu’on appelle aussi le backbone international qui représente l’ossature physique du réseau des réseaux.

33 régressive de l’aménagement urbain de Dakar permet de comprendre les réalités actuelles autour desquelles, s’organise l’agglomération et les rôles que peuvent jouer les Tic dans celle-ci. Il met également en évidence l’évolution forte des politiques des télécommunications au Sénégal.

Le chapitre V présente cette pluralité d'acteurs intervenant dans le secteur des Tic à Dakar. Il montre leur rôle, leur évolution dans le processus ainsi que la nature de leurs relations basées sur des complémentarités et des concurrences. Nous distinguons les acteurs formels des acteurs informels ; les premiers incarnant la dimension institutionnelle et l'organisation de base du processus de déploiement et les seconds mettant en valeur les opportunités liées à l'exploitation économique des nouvelles technologies.

La troisième partie analyse les stratégies d’accès à la téléphonie et à Internet en se

fondant sur la primeur de l’accès populaire au téléphone puis à Internet selon des quartiers différenciés. On s’y interroge sur les tenants et les aboutissants de l’accès public qui porte des incertitudes sur son efficacité à rendre Internet accessible à tous.

Le chapitre VI présente les stratégies d'adoption des Tic par les populations. A travers l'analyse des manifestations territoriales du phénomène, nous expliquons les caractéristiques du modèle d'accès dominant : celui des accès publics. Il décrit les différentes stratégies mises en place pour faciliter l'accès et les usages de la téléphonie et d'Internet. Il met ainsi en exergue la primeur des accès publics sur les accès domestiques et cette condition du développement des accès se matérialise sur l'espace par une profusion des lieux dédiés aux terminaux de télécommunications. En outre, l’analyse de l’évolution du processus selon les quartiers décrit la situation des accès à Internet dans les quartiers populaires, les quartiers résidentiels et les zones d’activités et de services. En fonction des données sociales et économiques de chaque quartier, se dessinent différentes formes d'accès et d'usages des Tic. Par une analyse comparative des différents quartiers, nous montrons comment à l'échelle de la ville, le phénomène Tic a suivi les formes initiales de la diversité socio-urbaine.

Le chapitre VII répond à la question de savoir si l’accès populaire est un gage de démocratisation d’Internet à la suite de la faillite des télécentres. Il pose les préalables nécessaires à la réussite d’un accès correct et efficient à Internet à travers l’accès populaire en exposant les critères, les forces et les faiblesses des accès publics à Internet. Les conflits entre

34 acteurs qui ont suivi la fin des télécentres, apportent une réponse claire sur ce plan et nous permet d’interroger l’efficacité du Service Universel mis en place par l’État pour démocratiser l’accès à Internet dans le pays.

La quatrième partie apporte des débuts de réponses à notre problématique. C’est une

analyse sur la dynamique d’Internet qui se fonde sur les résultats des chapitres précédents. Elle met en relief la dynamique des usages d’Internet associés aux pratiques urbaines pour montrer, les véritables liens avec l’aménagement territorial. Elle met également en rapport les niveaux d’accès et d’usages construits sur la base de nos traitements d’informations des zones urbaines étudiées, pour mesurer les niveaux d’appropriation d’Internet.

Le chapitre VIII tourne en priorité autour d’Internet. Nous procédons ainsi, à la typologie des usages et analysons leur distribution spatiale pour mettre en relief les niveaux d’appropriation d’Internet par les populations. L’inventaire et la localisation des services urbains et leur degré d’interaction avec le cyberespace y est aussi dressé. L’impact de cette dynamique des usages d’Internet, selon les zones considérées et l’analyse des politiques menées dans l’agglomération répondent à la question de savoir si le Web contribue à l’amélioration des dysfonctionnements de l’aménagement. D’un point de vue géographique, l’analyse et la spatialisation des usages permettent de voir si les effets de centralité qui pèsent lourdement sur l’organisation de l’espace urbain, se sont réduits grâce aux usages d’Internet.

Le chapitre IX présente la structure sociale des usages que nous élaborons en fonction de l’intensité du lien entre les usagers et Internet. Sur cette base nous tentons de dresser le profil dominant parmi les usagers d’Internet à Dakar. Le nombre d’internautes et les types d’usages indiquent les niveaux d’appropriation d’Internet et leur localisation à Dakar et donc le degré de construction de la société de l’information à l’échelle de la métropole. L’analyse des politiques engagées pour le renforcement de la dynamique socio-économique des Tic révèle la véritable relation entre les discours et les réalités de terrain et notamment les impacts sur l’aménagement.

La conclusion présente une synthèse de l'étude et des perspectives de la question des

accès et des usages des Tic dans les pays du Sud qui cachent bon nombre de complexités à différentes échelles et selon les acteurs.

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PREMIERE PARTIE : APPROCHE THÉORIQUE ET