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Le Sénégal, à l'image des pays au sud du Sahara, situé au 166ème rang du classement sur l'Indice de Développement Humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 2009, est soumis à la lancinante question de la pauvreté. Touchant d'abord les campagnes, elle s'est généralisée dans les milieux urbains à partir des années 1990, après une décennie de crise agricole liée à une pluviométrie très souvent médiocre et un recul des cours de l’arachide, principale culture d’exportation. En dépit des programmes d'ajustement structurels menés par les gouvernements, le recul du secteur primaire qui occupait 70% de la population n'a fait qu'exacerber les problèmes liés à la pauvreté et ses variantes spatiales. Dans les villes, la caractéristique de pays sous développé, se traduit bien entendu par une pauvreté sociale, mais aussi par des inégalités et des dysfonctionnements structurels spatiaux. Aujourd'hui, parmi les multiples problèmes liés au sous développement du Sénégal, figure l'organisation spatiale urbaine car la ville principale est confrontée à la rapidité de sa croissance démographique qui entraîne une densification et une extension souvent incontrôlée à sa périphérie sur un site peu propice à sa croissance spatiale.

Dans ce contexte, les Tic excepté la téléphonie, tardent à se démocratiser : les usages d'Internet, sont si rares qu’ils ne concernent qu’une infime partie de la population. Pourtant, le Sénégal fonde un grand espoir sur le développement des Tic qu’il a érigé, au rang de priorité en procédant à de grandes offensives pour lutter contre le fossé numérique et en favorisant des travaux d'équipements infrastructurels, des réformes de sa réglementation en matière de télécommunications ainsi que des initiatives populaires portées par des modèles sociaux d’accès à la téléphonie et à Internet. Ces différentes politiques mènent peu à peu le Sénégal sur la voie de la société mondiale de l'information.

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« Je suis engagé à construire la route conduisant à l'émergence du e-Sénégal24 », ces

mots du président Abdoulaye Wade repris dans la Lettre de Politique Sectorielle (LPS) de janvier 2005, traduit les ambitions et les efforts déployés par le gouvernement en matière de politique des télécommunications. A l'heure actuelle, d'importantes avancées ont été enregistrées dans le domaine des Tic au Sénégal. Le pays est dans le processus de démocratisation des technologies numériques « une figure emblématique des Tic en Afrique » (O. Sagna et al. 2008). En effet, dans le but d'impulser une dynamique socio-économique des Tic, le gouvernement de l’alternance a inscrit depuis 2000, dans ses grandes orientations de développement social et parmi ses objectifs prioritaires, la vulgarisation des technologies de l'information et de la communication. En matière de lutte contre la pauvreté, des projets ambitieux sont menés dans ce cadre et une réelle économie s’organise autour des Tic, un secteur qui draine des capitaux colossaux, en augmentation constante. Avec un chiffre d'affaires 360 milliards Fcfa25 en 2005 puis de 440 milliards générés par les activités (Fixe Mobile et Internet), le secteur a enregistré une croissance en valeur de 22,5% en 200626. L'univers des télécommunications contribue ainsi à améliorer les principaux indicateurs macroéconomiques du Sénégal : c'est le secteur le plus productif de l'économie tertiaire.

« Les télécommunications constituent l’un des secteurs les plus dynamiques et les plus productifs de la vie économique nationale. Avec un chiffre d’affaires de près de 600 milliards F CFA générés par les activités de téléphonie fixe, de téléphonie mobile et des services Internet, la contribution directe et indirecte du secteur des télécommunications à la formation du PIB est de plus en plus importante ». Rapport ARTP 2008. Dans le même sillage que les années précédentes, ces résultats importants sont obtenus grâce à l’implication de manière directe ou indirecte d’un ensemble d’acteurs politiques, de la société civile, des commerçant… dont l’objectif est de réaliser des plus-values économiques et sociales en offrant aux populations un accès approprié et compatible à leur demande. Leur contributions respectives leur ont permis de tirer partie de la dynamique et de faire du Sénégal un maillon essentiel du domaine des Tic en Afrique de l’Ouest. Les réalisations de l'opérateur historique Sonatel, ont galvanisé sa dynamique d’exploitation dont les retombées sociales et économiques sont visibles à travers les chiffres affichés dans les rapports annuels. Les revenus

24 Phrase ouvrant la présentation de la lettre de politique sectorielle de 2005 que A. Wade a prononcée « en prémisse du sommet mondiale sur la société de l’information ». LPS, 2005. p. 1

25 1 euro équivaut à 655 Fcfa à parité fixe au 15 mai 2012. 26Rapport ARTP, 2006. p.4

23 d'exploitation de 2007 de Sonatel étaient en augmentation de 18% par rapport à 200627. Ce chiffre d'affaires a été consolidé en 2009 s'élevant à 563 milliards de F CFA soit une croissance de 6,25% selon le rapport de la même année. Ce dynamisme de Sonatel est tiré par l'activité mobile qui « représente 60% des revenus du groupe et génère une croissance de 9% soit 28 milliards de

Fcfa, alors qu'Internet a contribué à hauteur de 4% au chiffre d’affaires mais avec une croissance de 36 % soit plus de 6 milliards de Fcfa »28. Néanmoins, le Sénégal doit faire des efforts pour

augmenter son taux de pénétration d'Internet qui demeure faible avec seulement 59 745 abonnés en décembre 2009 contre 6 901 492 abonnés aux mobiles à la même période dont la plupart réside à Dakar.

En effet, Dakar est au cœur de la dynamique économique et démographique du Sénégal grâce à son statut de ville primatial dans l’espace national. Les statistiques relatives à des variables socio-économiques, sur le Sénégal et Dakar mettent en exergue cette suprématie de la capitale.

Tableau n° 1 : Les indicateurs de la suprématie dakaroise

Dakar Reste du Sénégal

Population 21,4% 79,6% Nombre de Ménages = 1 373 556 29% 71% Densité 61hbts/km² 4415hbts/km² Taux d’urbanisation 41,6% 97,2% Taux de pauvreté 25% 42,6% Taux de chômage 16,5% 48% Consommation électricité 58% 42% Infrastructures transport 80% 20% Abonnés mobile 30,31% 69,69% Abonnés Internet 35,36% 64,64%

Sources : les chiffres ayant servis à dresser ce tableau proviennent de l’Enquête sur la situation économique et sociale de la région de Dakar en 2007 effectuée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Les chiffres indiquant le nombre d’abonnés au mobile et à Internet en 2007 du rapport 2008 de l’Agence de la Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP)

27 Rapport Sonatel, 2007. p.15 28 Ibid. p.78

24 Les statistiques confirment la suprématie de la région où sont représentés tous les secteurs d’activités. En ce qui concerne les Tic, les chiffres montrent bien que sa dynamique y est plus importante par rapport au reste de l’espace national. Au-delà du fait que la pratique de l'informatique est plus un phénomène urbain que rural, le développement de la téléphonie et d’Internet s’explique par l’intensité des activités de production, de commerce, de formation et d’administration. Les résultats de l’ENTICS (Enquête Nationale sur les Technologies de l'Information et de la Communication au Sénégal) de 2009 montrent cette suprématie dakaroise dans le secteur. Selon l’enquête, la téléphonie mobile totalise une moyenne de trois puces par ménage au Sénégal, alors qu’elle est de quatre puces et plus dans chaque ménage dakarois. Le nombre d’ordinateurs disponibles à l’échelle nationale est de 11,5 pour 100 ménages, à Dakar, ce rapport monte jusqu’à 27,5. Le taux de connexion à l’échelle nationale est de 4% alors qu’à Dakar, il est de 10,1%. Si, sur le plan national, les internautes de 12 ans et plus représentent 15% de la population, dans la capitale ils peuvent se chiffrer jusqu’à 35,1%. Les indicateurs de la suprématie dakaroise montrent que la dynamique de la métropole est largement supérieure au reste du Sénégal, en matière de Tic également. L’analyse de la relation entre les Tic et l’aménagement de la ville primatiale se justifie par le fait que la capitale domine largement l’espace national et se caractérise par une dynamique territoriale en mouvement, marquée par une évolution complexe et des mutations spatiales, sociales, économiques au sein desquelles les Tic jouent un rôle.

Tel est le contexte dans lequel évolue le processus d'insertion des Tic dans l'agglomération dakaroise. Pour cerner la relation à l’aménagement notamment en termes de mutations induites par les usages des Tic dans les territoires urbains, nous portons notre attention sur la dynamique des accès et des usages de la téléphonie et d’Internet. L’examen de son évolution, de ses acteurs, de ses impacts socio-territoriaux sera fondé sur une approche géographique que l’on se doit de clarifier au préalable, car il n’est pas aisé de réfléchir sur la problématique d’une dynamique territoriale dont certains aspects relèvent du domaine du virtuel. Face à une telle réalité, comment peut-on à travers une approche géographique, cerner la problématique soulevée dans un espace urbain aussi complexe?

25 A l’extrême ouest, sur un petit espace, Dakar la plus grande agglomération du Sénégal

Carte n° 1 : le Sénégal en Afrique

.

Carte n° 2 : Dakar et les treize autres régions administratives

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Problématique et hypothèses

Dans le contexte dakarois, s'élabore et se développe à l’image des autres grandes villes des Suds, une dynamique des Tic principalement autour de la téléphonie et d’Internet. Située dans la partie la plus occidentale de la presqu'île du Cap Vert, la capitale sénégalaise concentre à elle seule 21,4%29de la population nationale alors qu'elle n'occupe que 0,3% du territoire. Le nombre d'habitants de la plus petite région du Sénégal ne cesse d'augmenter et ce dans un contexte de transition démographique caractérisée par une forte natalité, une baisse de la mortalité et une croissance des migrations. Le poids notable de la capitale s’explique par l'installation continue des populations venues des villes secondaires et des campagnes. Ainsi à l'échelle nationale, cet afflux entraîne, des inégalités territoriales que les pouvoirs publics tardent à corriger du fait de la faiblesse des moyens destinés aux politiques d'aménagement du territoire.

Cette concentration d'activités et de personnes pose un problème d'organisation interne de la capitale. Les dysfonctionnements territoriaux constatés dans la ville s'expriment de manière discriminatoire et aggravent les difficultés liées à l'accès aux besoins quotidiens notamment dans les zones les plus démunies. La diversité des conditions de vie des citadins dans le contexte d'une crise urbaine montre que les inégalités sociales sont fortes ; les disparités spatiales en témoignent. La réduction des dysfonctionnements territoriaux dans l'agglomération passe par un ajustement de son aménagement qui présente une situation complexe et paradoxale. En effet, la ville est marquée à la fois par une forte dynamique des activités et par des difficultés d’organisation de son territoire. D'un côté des zones bien équipées abritant les citadins les plus riches et de l'autre des ensembles de quartiers populaires et de bidonvilles où se posent avec acuité des difficultés quotidiennes. C'est dans ces espaces urbains que les dysfonctionnements se manifestent le plus et touchent une majorité de citadins à faible niveau de vie ; « 50% des dakarois vivent en dessous du seuil de la pauvreté » (C. Alvergne 2008)30. La ville « augmente » sans que les infrastructures devant accompagner sa croissance soient mises en place. C’est pourquoi des modèles d'organisation originaux destinés à dépasser les manquements de l'espace physique se construisent grâce à des

29Situation économique et sociale (SES) de la région de Dakar 2007.Rapport Final ANSD, 2007

30 ALVERGNE Christel. Le défi des territoires : comment dépasser les disparités territoriales en Afrique de l'ouest. p 91. Ed. Karthala, Paris ; 2008. p. 202.

27 initiatives populaires plus ou moins efficaces. C'est dans un contexte de crise urbaine, d'interconnexion déficiente des réseaux physiques et d'un fort développement des réseaux sociaux qu'apparaissent et se développent les réseaux des Tic à Dakar. Ces outils en s’intégrant dans les pratiques quotidiennes urbaines redessinent de nouvelles territorialités.

Dès lors, quels sont les liens entre Tic et Territoire ? Vu leurs spécificités, les nouvelles technologies ont-elles des impacts positifs sur ce territoire particulier ? On assiste à des mutations spatiales car le phénomène entraîne un processus de décompositions et recompositions des territoires. Ces derniers sont marqués par l'apparition sans cesse croissante de nouveaux attributs territoriaux31. Comment la part d'immatérialité32 qui distingue les nouvelles technologies des autres outils de communication physique modifie-t-elle profondément les rapports espace/temps et quelles nouvelles formes de pratiques territoriales émergent ? C’est une dynamique qui fait dire à Bakis (1980) que « la planète semble s’être

rétrécie, la distance se trouve niée et le temps domestiqué ».Il est nécessaire de poser cette

question géographique dans la mesure où ces liens sont encore flous dans notre discipline du fait du caractère immatériel que revêtent les Tic.

Les processus de territorialisation liés aux Tic entraînent des phénomènes de territorialisation/reterritorialisation/déterritorialisation. Cet aspect du phénomène est plus marquant dans les Suds que dans les pays développés, en raison de l'originalité de leurs modes d'accès collectifs à la téléphonie et à Internet. Ainsi, pour comprendre la nature du processus d’insertion des Tic en Afrique, Annie Chéneau-Loquay nous invite à« analyser le phénomène

des accès publics qui se fait à l’inverse du modèle occidental. Le coût onéreux du matériel et de la communication elle-même, entraîne ces formes d’accès publics qui s’adaptent aux réalités socio-économiques ».Nous analysons le phénomène Tic sur la base de cette série

d’interrogations dans la métropole afin de cerner son impact sur les processus de territorialisation urbains à Dakar. Ainsi, pour étudier le processus d’insertion des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans l’agglomération urbaine dakaroise, nous posons quatre hypothèses qu’il s’agit dans ce travail de vérifier, de nuancer ou de rejeter.

31 Nous appelons attributs spatiaux l'ensemble des corps physiques (le bâti, les réseaux de communication …) et des éléments immatériels (ensemble des concepts, des techniques, des croyances) appartenant à l'espace et qui construisent suivant leur nature, le territoire.

32 Renvoie au caractère virtuel des Tic. Par exemple, les média Internet et téléphonie créent d'autres possibilités de diffusion de l'information qui ne nécessitent un déplacement d'un lieu à un autre mais une télé-action.

28 1. La prédominance des accès publics s'explique par la faiblesse des niveaux de vie.

Les principes et les modèles véhiculés à l’échelle internationale ne sont pas fidèlement repris dans les territoires urbains des Suds car ils seraient inadaptés en raison des réalités spécifiques à la ville africaine. Localement, d’autres stratégies adaptées aux caractéristiques socio-spatiales ont permis une appropriation progressive des Tic. Au-delà des spécificités de l’agglomération du sud et d’une irréductible singularité du local, l’analyse des stratégies de déploiement permet d'appréhender le poids de la dimension populaire des accès aux Tic. Leur manière de pénétrer les territoires dépend des réalités sociales, économiques et culturelles des populations concernées. Contrairement aux pays du Nord, le modèle dominant dans le processus des accès et des usages est basé sur des stratégies mutualisées à cause de la faiblesse des niveaux de vie. C'est ce qui explique la prédominance de l'organisation des accès collectifs aux différentes technologies d'information et de la communication. Dans ce contexte, l’informel qui a popularisé et permis l’accès à d’autres services de base, est devenu un important acteur dans la dynamique des accès. Cependant, l’évolution récente avec une prédominance absolue du téléphone mobile ne va-t-elle pas infirmer cette hypothèse ?

2. Une répartition des lieux d’accès sur l'agglomération est fonction des caractéristiques socio-spatiales des quartiers33.

La répartition des lieux d'accès semble être sous l’influence de la nature de la structure sociale de la ville, et se calquerait sur les inégalités sociales existantes. Ainsi, la distribution du phénomène serait déséquilibrée car les caractéristiques socio-démographiques et économiques elles-mêmes disparates, influenceront la répartition des lieux d’accès et les types d’usages dans l’ensemble de l’agglomération. Dans le quartier central des affaires et de l’administration, la partie la plus active de l’agglomération prolifèrent télécentres34

et cybercentres35. Les quartiers résidentiels se distinguent par la rareté des lieux d’accès dédiés à

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Le terme de quartier est entendu dans les sens étroit de portion de ville où se manifeste une certaine vie de groupe, suivant des conditions sociales plus ou moins homogènes avec des activités propres et un niveau d’aménagement spécifique.

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Nous définissons le Télécentre (TC) comme un local ouvert au public offrant un service téléphonique par une ligne fixe, ayant au moins une cabine, un gérant et répondant aux critères de confort et de confidentialité. Il peut également offrir des services d’impression, de photocopie ou de fax.

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Le cybercentre plus communément appelé cybercafé, offre un service Internet. Nous utilisons le vocable de télécybercentre pour désigner aussi un local ouvert au public offrant les mêmes services que le

29 la téléphonie en raison du fort taux de pénétration du fixe dans les maisons et surtout du mobile. Quant aux quartiers populaires autour du centre et au niveau de la banlieue, ils connaissent des progrès divers en matière d’insertion des Tic. Les quartiers populaires, notamment dans leur partie marquée par une dynamique informelle, présenterait une très forte concentration de point d’accès publics. En outre, le processus de création de nouveaux quartiers d’activités le long de la route de la Voie de Dégagement Nord (VDN) entraînerait une nouvelle dynamique urbaine liée aux Tic ?

3. Un territoire davantage mis en réseau diminue l’effet de la centralité.

Les manières d'organiser l'espace et ses différents lieux dépendent des caractéristiques morphologiques du territoire considéré. L'introduction des Tic, à différentes échelles géographiques, aboutit à un maillage de l’espace en réseaux. A Dakar, la décentralisation n’a pas suffi pour autonomiser les communes, le quartier central du Plateau restant le lieu principal des échanges où l’on retrouve l’essentiel des activités commerciales et administratives de l’agglomération. Mais avec l’intensification des usages diversifiés des Tic, de nouvelles pratiques urbaines sont mises en place et contribuent à renforcer les capacités de la décentralisation avec la réduction de la centralité grâce aux fonctionnalités de la téléphonie et d'Internet. La capacité de s’informer et de pouvoir agir à distance réduit la nécessité de se déplacer et par ricochet le poids du centre sur le reste de la ville, car les individus y vont de moins en moins. Avec la mise en place des réseaux numériques, l’aménagement du territoire trouve une occasion de corriger ses imperfections.

A terme, on assisterait à une refondation de l’organisation de l’espace et de ses structures, donc à une remise en cause des approches géographiques traditionnelles dans les processus d’analyse spatiale. Les territoires se décomposent, se recomposent et de nouveaux territoires naissent. Le cyberespace, un territoire virtuel peut être à la base de l’organisation physique du territoire réel ; sa pratique pourrait faire partie des faits urbains (mobilités, démarches relationnelles, administratives, commerce…). Les territoires innovent et s’orientent vers un renouveau qui allie rapidité, et surtout dynamisme, lequel fait naître de nouvelles vocations car sont apparus dans la sphère des Tic de nouveaux acteurs formels (ingénieurs, webmasters…) et informels (vendeurs de crédits de recharge téléphonique, gérants de cybercentres…). L'effet de la centralité diminue en ce sens que dans un réseau

télécentre plus le service d’Internet et éventuellement d’autres téléservices numériques. Il a également ses variantes dans l’espace que l’on peut catégoriser en fonction de l’offre proposée (voir chapitre VI).

30 toutes les connexions d'un point vers les autres sont directes et simultanées. A Dakar, on tendrait vers à un basculement d’une organisation de l’espace autour d’un lieu central à une organisation multipolaire en réseau. Cela contribue à diminuer l’influence du centre de Dakar sur le reste de la capitale.

4. Des outils opérationnels au service de l’aménagement territorial renforcent les capacités de développement social urbain.

Les Tic sont une opportunité pour les pouvoirs publics. Elles peuvent servir de