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Section 2: Le niveau de capitalisation : le nœud de la solidité bancaire

I.2- Les variables et les données utilisées

L’ensemble des indicateurs définis par le FMI constitue une base importante pour l’analyse de la solidité financière des banques. En effet, ces indicateurs offrent des informations sur la structure financière des banques et caractérisent en particulier l’environnement financier et en général l’environnement macroéconomique. L’analyse des indicateurs de solidité financière fournit des informations aux apporteurs des fonds, pour leur permettre de formuler leurs décisions de retirer ou de mettre leurs fonds à la disposition d’une banque. Les variations de ces indicateurs envoient des informations sur la vulnérabilité de la banque face aux potentiels chocs défavorables. Les autorités de surveillance aussi utilisent ces indicateurs dans leurs différents modèles de surveillance, pour évaluer la solidité des banques ou pour construire des scénarios des stress-tests. Par conséquent, nous utilisons pour notre analyse les différents indicateurs individuels du type CAMEL.

I.2.1- La variable à expliquer

Le risque de solvabilité dépend du niveau des fonds propres et des éventuelles pertes de la banque (Tartari 2002). Ceci implique que la solidité d’une banque est fonction d’une part, du montant des fonds propres disponibles, et d’autre part, des risques encourus. En plus de ces exigences fondamentales, les dernières crises financières déclenchées par les

subprimes ont montré l’importance de la prise en considération des autres éléments pour

l’appréciation de la solidité des banques. Dans le cadre de cette étude, nous cherchons les éléments amplificateurs de la contribution de l’exigence en fonds propres à la solidité des banques.

Pour apprécier l’impact de la prise en compte des autres variables sur la relation qui existe entre le niveau de capitalisation et la solidité des banques, nous élaborons un indicateur agrégé. Par la suite, nous évaluons l’impact des autres variables individuelles de type CAMEL et les variables macroéconomiques sur cet indicateur. Doucouré et Sène (2014) pensent que cette approche est pertinente, car elle intègre un ensemble de données financières fournissant des informations sur la fragilité et le comportement bancaire. Comme le Z-score contient de l’information sur la couverture des risques par les fonds propres, nous l’adoptons pour notre étude (Doucouré et Sène, 2014 ; Goyeau et Tarazi, 1992).

(ROA) (FP ) TA Z score ROA

  

Dans cette relation, FP/TA (Fonds Propres divisés par le Total des Actifs) représente l’adéquation du capital. Cette dernière permet d’évaluer la couverture des risques par les fonds propres de la banque. Le ratio des fonds propres est une mesure d’appréciation de la capacité de la banque à faire face à des chocs endogènes ou exogènes. Le ROA (Return On

Asset est égal au Résultat Net divisé par le Total des Actifs) représente la rentabilité des actifs

de la banque. Il permet de quantifier la performance de la banque par rapport à ses actifs. En effet, on s’attend à ce qu’une rentabilité élevée accroît la solidité de la banque. Le ROA

mesure la volatilité du rendement des actifs de la banque. La détérioration de la qualité des actifs se répercute directement sur la performance de la banque.

L’analyse de l’indicateur Z-score permet d’apprécier la solidité de la banque. Pour l’analyse de cet indicateur, il est important de tenir compte de son évolution dans le temps, car la solidité financière est un processus dynamique. Par conséquent, pour estimer notre

modèle, nous utilisons dans notre analyse empirique certaines variables individuelles qui caractérisent la solidité bancaire.

I.2.2- Les variables explicatives

Nous définissons un certain nombre d’indicateurs de solidité susceptibles de contribuer à l’explication de la santé financière des banques. Les indicateurs proposés contiennent des informations sur la solidité financière des banques. Ces indicateurs sont issus de ceux utilisés par les institutions de Bretton Woods pour évaluer le niveau de stabilité des institutions financières et systèmes financiers des pays membres. Ces indicateurs sont construits à partir des ratios comptables les plus fréquemment utilisés dans l’évaluation de la situation financière des banques. Par convention, le sigle CAMEL permet de regrouper ces ratios en cinq catégories qui correspondent à ses différentes composantes. Pour chaque catégorie, nous proposons au moins deux ratios. Ces ratios peuvent être introduits dans l’équation du modèle, soit directement en niveau, soit en variation. D’après Distinguin et al. (2006), cette démarche est pertinente pour l’appréciation de la solidité de la banque.

I.2.2.1- Les variables d’intérêt

Le groupe de ces variables correspond aux variables de type C (Capital adequacy). Les variables de ce groupe fournissent une information sur l’estimation des capitaux dont la banque dispose pour absorber ses éventuelles pertes. Ces variables sont représentées par des ratios qui s’appuient sur les fonds propres. Nous retenons l’indicateur de l’effet financier pour mesurer l’adéquation des fonds propres aux différents actifs de la banque. Cet effet est mesuré par le ratio Fonds Propres/Total Actifs (FPTA) qui reflète aussi le niveau de capitalisation de la banque. Nous nous appuyons sur Godlewski (2004) pour retenir le ratio Fonds Propres/Total Crédits (FPTCR) qui mesure la couverture des risques pris lors de l’octroi de crédit par les fonds propres. Ces fonds servent de tampon pour absorber les potentielles pertes de la banque. Selon les accords de Bâle, ces variables doivent être positivement liées à la solidité des banques.

Tableau n° 10 : la synthèse des variables d’intérêt

Indicateurs Sigles Représentants Signe attendu

1 Fonds propres / Total actifs FPTA Capitalisation +

2 Fonds propres / Total crédits FPTCR Capitalisation +

Source : auteur

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