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de vacances et centres de loisirs sans hébergement aujourd’hu

Dans le document Éducation et citoyenneté (Page 39-43)

Aujourd’hui, la mission éducative de ces structures se trouve renforcée. Elle est explicitement et institutionnellement exprimée non seulement au niveau du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, mais aussi dans les projets éducatifs des organisateurs et dans les projets pédagogiques des équipes d’animation. L’accent est mis d’une part sur la cons- truction de l’individu et sa place dans le groupe : prise de responsabilités, acquisition de l’esprit critique, développement de l’autonomie, de la créativité, citoyenneté, confrontation à l’autre, socialisation, apprentissage de la vie en collectivité, reconnaissance et acceptation des différences, mixité sociale… et, d’autre part, sur la pratique d’activités de qualité, la décou- verte et le respect de l’environnement.

Les savoirs transmis dans les centres de vacances et les centres de loisirs s’inscrivent donc à la fois dans les savoir-faire et dans les savoirs être. Ces deux types de savoirs cohabitent à dose différente en fonction des priorités de chaque organisme. Certains organisateurs met- tent davantage l’accent sur les savoirs être, à l’inverse, d’autres soulignent davantage les savoirs faire. En effet, les organismes à forte connotation politique, comme certaines collec- tivités territoriales ou caisses des écoles, ont tendance à privilégier l’éducation des enfants et des jeunes dans le long terme : accession à l’autonomie, socialisation, solidarité, mixité sociale… d’une façon générale, à transmettre leurs valeurs, tandis que d’autres, comme cer- taines associations, certains comités d’entreprise ou des entreprises commerciales, nouvelle- ment apparues dans le domaine des centres de vacances et des centres de loisirs, élaborent des projets éducatifs moins engagés politiquement mais priorisent la qualité des prestations, tant au niveau de l’hébergement qu’au niveau de l’encadrement et des activités. Les objectifs principaux sont alors de passer un bon séjour et d’acquérir un goût, une compétence, voire une certification dans les domaines culturel, technique, scientifique, sportif ou artistique. Ainsi, les organisateurs dont l’engagement politique est affirmé de manière très forte reven- diquent encore la maîtrise d’ouvrage dans l’organisation des séjours. Ils ne délèguent que par- tiellement l’organisation à des prestataires extérieurs. Ils sont également très vigilants quant à l’adhésion des directeurs et des animateurs qu’ils recrutent à leur projet. À l’inverse, d’aut- res organisateurs dont la priorité est la qualité de la prestation vont, eux, faire jouer la concur- rence dans le choix des prestataires pour obtenir le « meilleur rapport qualité-prix », indépendamment d’un idéal sociétal. Il arrive même, dans un cas comme dans l’autre, que les animateurs recrutés aient, en plus du BAFA, une compétence particulière reconnue dans leur domaine d’intervention (artistique, sportif, scientifique, environnemental…).

Indépendamment des choix de l’organisateur, la participation des enfants ou des jeunes est davantage basée sur l’envie, l’adhésion ou le choix que sur l’obligation ou la contrainte. La pédagogie s’appuie sur les méthodes actives. Le jeu ou la pratique d’activités, comme les moments de la vie quotidienne, représentent des occasions d’apprendre. Apprentissages for- mels ou informels sont ainsi dispensés.

L’apprentissage sera plutôt technique ou citoyen, non seulement en fonction des choix de l’or- ganisateur, comme nous l’avons vu ci-dessus, mais aussi en fonction des connaissances, des compétences et des préoccupations des équipes d’animation. En effet, notamment dans les centres de loisirs, les animateurs, avant de porter les valeurs de l’organisateur, sont majori- tairement des habitants de la commune d’implantation. Par ailleurs, la complexification de la réglementation, la contractualisation des exigences, la professionnalisation du secteur et l’augmentation des responsabilités inquiètent certains organisateurs qui, du coup, préfèrent déléguer l’organisation et la gestion de leurs centres à des prestataires réputés pour leur savoir-faire.

De plus, les enfants, les jeunes ou leurs familles se posent davantage aujourd’hui comme « clients » ou consommateurs. Ce glissement de posture entraîne la revendication de droits nouveaux ou moins affirmés auparavant. Le nombre de séances d’activités, la gestion des aspects quotidiens, tels l’entretien du linge, l’argent de poche, la communication… tendent à se contractualiser. L’activité prend une nouvelle importance, de par elle-même, autant, si ce n’est plus, que de par ce qu’elle apporte à l’enfant dans son développement. Ce nouveau posi- tionnement pose la question de la place de l’éducation dans les centres de vacances et de loi- sirs. En effet, est-il possible d’éduquer celui-là même que l’on doit satisfaire pleinement ? Le rôle éducatif des centres de vacances et des centres de loisirs se trouve, comme nous l’a- vons vu ci-dessus, renforcé dans la réglementation, les instructions et les recommandations du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative. D’autres écrits, publiés par notamment les grandes fédérations d’éducation populaire et les organismes de formation à

l’animation, semblent confirmer l’importance accordée à cette fonction. Nombre d’articles, de revues et d’ouvrages traitent en effet du rôle éducatif des centres de vacances et des centres de loisirs. Ces supports sont également des lieux de témoignages, d’échanges et de confron- tation de points de vue, entre théoriciens et praticiens, chercheurs, pédagogues, formateurs, organisateurs et animateurs. La collecte et la diffusion des connaissances passent aussi par ces publications.

Conclusion

Il n’est pas certain que les centres de loisirs comme les centres de vacances soient toujours autant les lieux de mixité sociale qu’ils prétendent être. En effet, la question de la mixité sociale, enjeu de l’actuel débat sur la carte scolaire, se pose également pour les centres de loi- sirs comme pour les centres de vacances, même si de manière différente. Dans les centres de loisirs, la fréquentation des enfants et des jeunes s’aligne très fréquemment sur celle de l’é- cole ou la population du quartier dans lesquels ils sont implantés. Dans les centres de vacan- ces, les enfants peuvent venir de communes ou de milieux différents. S’agit-il pour autant d’une réelle ouverture ? Les participants viennent-ils pour autant d’horizons complètement différents ? Les organisateurs n’auraient-ils finalement pas, délibérément ou non, tendance à regrouper les enfants entre pairs ? Les enfants ou les jeunes accueillis dans les centres de vacances sont-ils représentatifs de la population jeune ou enfantine ?

Pour aller plus loin Vers l’éducation nouvelle Les cahiers de l’animation Anim’ magazine

Camaraderie Loisirs éducation

l’animation, semblent confirmer l’importance accordée à cette fonction. Nombre d’articles, de revues et d’ouvrages traitent en effet du rôle éducatif des centres de vacances et des centres de loisirs. Ces supports sont également des lieux de témoignages, d’échanges et de confron- tation de points de vue, entre théoriciens et praticiens, chercheurs, pédagogues, formateurs, organisateurs et animateurs. La collecte et la diffusion des connaissances passent aussi par ces publications.

Conclusion

Il n’est pas certain que les centres de loisirs comme les centres de vacances soient toujours autant les lieux de mixité sociale qu’ils prétendent être. En effet, la question de la mixité sociale, enjeu de l’actuel débat sur la carte scolaire, se pose également pour les centres de loi- sirs comme pour les centres de vacances, même si de manière différente. Dans les centres de loisirs, la fréquentation des enfants et des jeunes s’aligne très fréquemment sur celle de l’école ou la population du quartier dans lesquels ils sont implantés. Dans les centres de vacances, les enfants peuvent venir de communes ou de milieux différents. S’agit-il pour autant d’une réelle ouverture ? Les participants viennent-ils pour autant d’horizons complète- ment différents ? Les organisateurs n’auraient-ils finalement pas, délibérément ou non, ten- dance à regrouper les enfants entre pairs ? Les enfants ou les jeunes accueillis dans les centres de vacances sont-ils représentatifs de la population jeune ou enfantine ?

Pour aller plus loin Vers l’éducation nouvelle Les cahiers de l’animation Anim’ magazine

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Dans le document Éducation et citoyenneté (Page 39-43)