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d’interprétation du paysage

7.2 Un projet de territoire issu de la localité

Ces « théories mineures » que j’ai proposées cherchent à tisser une rela-tion entre le matériel, le représentarela-tionnel et l’expérientiel, et les incohérences que j’identifie ont lieu entre les pratiques — ce que les gens font — et l’imaginaire de la ruralité — ce qu’ils expriment comme interprétations du sens de la ruralité —. Si cet imaginaire local du rural n’avait pas une telle importance dans cette étude, je ne serais pas en train de parler et de m’inquiéter de ces incohérences possibles : je serais plutôt en train d’observer et d’analyser des modes de vie sans un œil critique des relations dans et avec le paysage.

Cependant, j’adopte cette perspective critique précisément parce que ces imaginaires constituent autant de restrictions que d’ouvertures pour le dévelop-pement. Ces imaginaires peuvent contribuer aux projets de développement : des projets pour la vie rurale, des aspirations pour la localité. Ils peuvent, en d’autres termes, soutenir des valeurs et des projets politiques. Dans les termes de Cloke,

« les tendances dépolitisantes d’une focalisation culturelle justifient de remettre l’accent sur la politique du social, les relations de pouvoir des contextes politiques, les spatialités et les pratiques de l’éthique et l’importance de la performance et de la résistance engagées » (Cloke, 2006, p.26).

Dans le groupement des CRP (§6,2), j’ai identifié des aspirations pour l’avenir du paysage local pour chacune des trois communautés :

- Productivistes affectifs : souhaitent un paysage de production agri-cole locale, à petite échelle ; aussi l’amélioration des conditions matérielles à la campagne, tout en conservant les attributs de tranquillité du paysage.

- Productivistes hédonistes : souhaitent la diversification écono-mique, en valorisant la production agricole sans s’intéresser beaucoup au régime de production. Souhaitent aussi la conservation des attributs de tranquillité.

- Agricoles locaux : aspirent à un paysage produit par une agriculture locale de nature sociale. C’est-à-dire, avec plus d’implication et de protagonisme de la part des agriculteurs locaux.

Si bien entre les trois groupes certaines personnes ont exprimé diverses idées et aspirations pour le développement du territoire local, c’est plutôt le troi-sième groupe qui se caractérise pour maintenir des pratiques plus ou moins liées à ces récits. Et en plus de ces aspirations diverses, il y a d’un autre côté des pro-blèmes considérés par la plupart des personnes interrogées : la perte de la vo-cation agricole du territoire, l’impossibilité de développer l’agriculture locale (qui semble obsolète vis-à-vis de l’agriculture industrielle en termes d’échelle et de pra-tiques), l’émigration des jeunes vers les villes (à la fois parce qu’ils ne veulent pas se dédier à l’agriculture, et parce que le territoire local n’a pas les niches d’emploi qu’ils souhaitent), et la transformation des terres agricoles en terres urbaines.

133 En partant de ces aspirations-là et de ces problèmes-là, et en mettant

l’accent sur l’importance du paysage, des représentations et de l’expérience dans la localité de La Montaña, je considère que toute action de développement local doit être orientée et appartenir à la sphère des pratiques quotidiennes (et pas nécessairement orientée vers un plan ou une considération ou une proposition à mettre en œuvre par le biais de la planification administrative). En d’autres termes, le cadre de l’approche théorique et méthodologique de cette recherche m’amène à considérer que tout projet de développement local n’aura de sens que s’il implique les pratiques quotidiennes de ses habitants.

En ce sens, j’imagine qu’il est possible de sauver un projet qui existait il y a des années dans l’école Manuel Rodriguez à La Laguna. M. I m’a raconté qu’à cette époque, trois espaces ont été inaugurés dans l’école, proposant des activi-tés pour la communauté locale, soutenues par des fonctionnaires municipaux. Il s’agissait d’une serre, d’une ferme de vers de terre et d’un atelier pour diverses activités (tissage, conserverie, artisanat, etc.). Le projet n’a pas duré au-delà de l’administration du directeur de l’école qui a encouragé le projet avec PRODESAL.

Précisément parce que cela dépendait de la volonté du directeur de l’école de fournir un espace et du temps pour les activités : parce qu’aucune école locale n’a officiellement une approche rurale-agricole (et tout projet agricole reste, donc, une initiative extra-académique, extra-officielle).

Inspiré par les discussions et les entretiens sur le terrain, il me semble qu’il est possible d’imaginer un nouveau projet à partir de l’école. Un projet qui associe différentes personnes et groupes de personnes, voire des communautés, autour de l’activation de l’agriculture locale à travers l’utilisation de terrains vacants et l’intérêt que certains habitants ont manifesté pour participer à des activités visant à encourager l’agriculture locale chez les jeunes. Cela dépendrait principale-ment de trois considérations : l’intégration et la responsabilité des habitants dans l’administration du projet ; le développement d’un modèle éducatif qui valorise les pratiques, les connaissances et les cultures locales/traditionnelles, en intégrant les étudiants des écoles locales dans la sauvegarde de ces pratiques, connaissances et cultures ; les propriétaires fonciers disposés à mettre à disposition une partie de ses terres inoccupées en prêt d’usage.

Dans tous les cas, il est entendu que les entités institutionnelles peuvent être des facilitateurs de la mise en œuvre du projet, notamment dans la concrétisa-tion d’accords entre la communauté (c’est-à-dire l’école et les élèves ou habitants impliqués dans les activités), et certains privés (habitants de la communauté qui disposent des friches).

Il s’agirait d’un projet par étapes. Dans un premier temps, la volonté du projet serait fondée à travers un événement localisé : un acte contextualisé. Un potager collectif et une serre pourraient être reconstruits sur le terrain à l’intérieur de l’école, où de différentes activités pourraient avoir lieu autour du partage de connaissances, d’expériences et du travail. Entre les personnes entretenues, il y en a eu quelques-unes qui ont manifesté expressément l’idée et la volonté de partici-per à des projets de ce genre, s’ils existaient (par exemple Mme. T et M. D, Mme. N, M. R, Mme. V). Il faudrait cibler des habitants qui pourraient dynamiser la mise en marche d’une telle activité.

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Des accords avec les propriétaires de terrains vacants à proximité de l’école devraient ensuite être cherchés, afin de travailler ces terrains pendant une certaine période. Il s’agirait d’une activation de l’activité agricole autour de l’école, et à une échelle intermédiaire entre la taille et les pratiques de l’agriculture fami-liale et celle industrielle.

Cela pourrait ensuite être étendu à d’autres espaces ou organisations locales : autant de nœuds d’activation autour desquels il pourrait également y avoir une pratique agricole dans le cadre d’un accord public-privé, et aussi des activités de chaque organisation ; par exemple, des activités dans les centres pour per-sonnes âgées, ou dans les clubs sportifs, etc. Et comme le projet s’étend à des terrains vacants et à certaines organisations locales, à terme, le terrain temporai-rement emprunté reviendra également à l’usage de ses propriétaires.

Par rapport à l’échelle et les pratiques, tel que la Coordination Latino-amé-ricaine des Organisations Paysannes -Vía Campesina (Coordinadora latoniamericana de organizaciones del campo, CLOC-Vía Campesina) le souligne, l’agriculture locale ne peut pas concurrencer l’agro-industrie, ou du moins pas en essayant d’utiliser les méthodes de l’agro-industrie (exploitation intensive, extractivisme, commerce et consommation mondialisée) (CLOC-Vía Campesina, 2010). Tout projet agricole local doit donc promouvoir l’utilisation de techniques agroécologiques qui, en plus d’être basées sur des pratiques alternatives à celles actuellement hégémoniques, doivent également ouvrir de nouveaux espaces de commerce et de consommation.

Les techniques agroécologiques, comme je l’ai déjà mentionné, sont basées sur la considération de la terre comme une ressource vivante. Elles doivent donc être cohérentes avec les exigences climatiques des espèces végétales et ani-males locales. L’agriculture familiale, étant spécifique au territoire local, est égale-ment basée sur ces considérations. Par exemple, les fondeégale-ments et la conscience discursive de l’agriculture syntropique reconnaissent ses valeurs dans la conscience pratique de l’agriculture locale traditionnelle, familiale et/ou à petite échelle, qui a été mentionnée dans §5.2.3 : « nous allons le long de la route, et nous voyons des endroits pleins de nombreux arbres fruitiers et nous voyons une forêt comestible, même si la personne ne le voit pas comme tel, ni comme des pratiques régénéra-tives, mais ils ont quand même la logique de la polyculture » (Mme. T, 22 ans). En même temps, toutes les pratiques dans les terrains devraient considérer le respect pour les structures écologiques que Fleury et al. (2017) mentionnent : les haies et fossés comme corridors verts et bleus ; la polyculture et la culture-élevage comme patches, etc .

Un autre axe du projet serait le lien avec d’autres territoires pour la vente directe ; ce qui peut donner une plus grande valeur à la transaction : valeur mo-nétaire, mais aussi conscience et contrôle de la production, de l’échange, et de la consommation. Tel a été le cas des « réseaux d’approvisionnement » qui, comme je l’ai commenté plus haut, ont été autonomisés à la fois par le déclenchement des révoltes sociales depuis octobre 2019 et par la pandémie depuis mars-avril 2020.

Ce processus d’autonomisation a été motivé principalement par deux raisons : la nécessité face à une situation financière de crise économique ; et l’esprit anticapi-taliste qui a mobilisé les organisations entre les producteurs des territoires ruraux limitrophes des grandes villes et les consommateurs des quartiers pauvres des grandes villes.

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Image 42: Démarche du projet

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Au-delà de la récupération des terres, de l’octroi de terres aux paysans sans terre ou de la promotion de la production locale, un projet de cette nature vise l’autoproduction et la défense du territoire, ainsi que le contrôle des semences, les droits sur l’eau, la production et le respect du sol en tant que ressource.

En plus de penser à des projets qui favorisent l’agroécologie depuis le local, la vision territoriale me fait réfléchir aux pratiques actuelles qui valorisent le paysage et sa conservation. Projets portés par certains habitants ou groupes d’ha-bitants qui, sur la base de la reconnaissance de la valeur écologique et paysagère du territoire, organisent des activités tant pour le plaisir du plein air que pour la propreté et visant à une prise de conscience collective de la responsabilité.

Bien que ce projet soit axé sur les habitants et leurs pratiques quoti-diennes, les institutions peuvent et doivent jouer un rôle important. L’approche théorique et la perspective politique qui la promeut mettent en avant l’organisation communautaire, l’autogestion et l’autodétermination des fins et des moyens du développement territorial local. Mais il s’agit d’une vision qui n’est partagée que par une partie des personnes de l’étude de cas (soit qu’une seule CRP). D’autre part, de nombreux habitants de la localité de La Montana, dans la commune de Teno, ont des aspirations de développement qui dépendent des programmes du gouverne-ment municipal ou central. Ils considèrent que le développegouverne-ment économique et social relève de la responsabilité de ces institutions : « Le petit agriculteur manque de beaucoup d’aide de la part de l’État, du Ministère. Il y a un manque d’aide pour le petit agriculteur, pas tellement pour le grand agriculteur... » dit Mme. C (60 ans).

Les relations de pouvoir et l’administration du développement sont fortement ins-titutionnalisées. En ce qui concerne les discussions du point 2.3, nous pourrions dire qu’il s’agit de relations, disons, fortement territorialisées : stables et délimitées dans l’espace par le pouvoir gouvernemental. En revanche, toute autre pratique centrée sur l’organisation autogérée de la communauté locale serait un processus de déterritorialisation : la désintégration de la rigidité et de la bureaucratie, une ouverture à la dépendance centralisée.

Au sens des réflexions de Umans et Arce (2014), le territoire d’étude se présente comme une multité : une entité singulière (le territoire de l’étude de cas), fragmentée et entremêlée intérieurement (différents habitants et acteurs dans la dynamique de production de l’existence, avec des pratiques, des valorisations et des aspirations parfois contradictoires) qui présente une nature fluide (ces frag-ments entremêlés, se constituant ensemble dans le territoire et sans délimitations internes claires). Cependant, cette multité ne présente pas les complexités de la limite d’une entité territoriale indéfinie ou confuse : les frontières sont fortement liées aux limites administratives, et sont donc stables. Bien que certains récits signalent que les limites de l’habitat résidentiel se limitent à quelques maisons contiguës, ou à des localités (El Rincón, Santa Adela, San José, La Laguna, etc.), ces limites sont toujours rattachées à la frontière de la commune de Teno. Et la struc-ture administrative de la municipalité était toujours présente dans les entretiens ou dans les conversations informelles.

Dans le cas d’un projet comme celui que je présente, il s’agit de tendre vers un processus de désinstitutionnalisation ou de déterritorialisation. D’autres projets, en revanche, tendraient vers des processus de réinstitutionnalisation. Ces derniers manifestent la vision de la politique néo-libérale chilienne post-dictature, où les institutions jouent un rôle dans l’assistance aux besoins ou aux droits des personnes que le marché ne peut couvrir.

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Image 42: Visualisation ou croquis conceptuel du projet. Élaboration personnelle à partir d’une photo-graphie de base prise par Emilia Valenzuela. Cancha San José, août 2021

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Au début de cette section, j’ai mentionné que les représentations et l’ima-ginaire de la ruralité peuvent porter autant d’ouvertures que de restrictions pour le développement. Ayant déjà mentionné la portée transformatrice de ceux-là, je vais brièvement mentionner des restrictions qu’ils constituent. Gutierrez (2021), travailleuse-chef du PRODESAL à la commune de Paine, dans la Région Métropoli-taine (la capitale), considère que les principales contraintes pour l’implémentation des projets tendant à l’agroécologie sont « de type structuraux, et sont associés à une dimension socio-politique et culturelle, et qui proviennent d’un processus de construction colonial », en ajoutant qu’il s’agit de « la construction d’imaginaires et de subjectivités de qu’est-ce que “être un bon agriculteur” ; un agriculteur profes-sionnel, qui compte avec le pack technologique provenant de la Révolution Verte47 (…), d‘être un “homme rural”, parce que même une esthétique est construite et un patriarcat est reproduit dans les campagnes, qui est associé à l’extractivisme de la nature ». M. D le constate aussi d’une autre façon par rapport à la réaction des locaux vis à vis de son projet d’agriculture syntropique : « les gens d’ici ne nous croient pas tant que ça. Comme les paysans bruts, disons, ils ne nous croient pas dans ce que nous faisons. Ils pensent que nous faisons toutes sortes de choses stupides, comme mettre de la paille dans les cultures... mais si tu le dis à d’autres personnes, comme des enfants ou des femmes, c’est différent » (M. D, 25 ans).

De plus, Gutierrez (2021) ajoute que tout projet inscrit dans les cadres institutionnels va toujours viser à l’évaluation de sa réussite par des indicateurs et des résultats individuels (par exemple, dans le cadre du programme PRODESAL l’évaluation s’intéresse que à la productivité de chaque paysan). Cela empêche de considérer une construction collective de connaissance et organisation. C’est ce que Stathopoulos (2019) appelle l’approche « techniciste et managériale » propre de l’establishment.

Face à ce modèle de gestion, Stathopoulos appelle à une « gestion adaptative », qui est l’un des concepts clés de la théorie de la résilience (Resilience Aliance, 2002, cité par Stathopoulos, 2019). « La particularité de la gestion adaptative est qu’il s’agit d’un processus imaginé comme étant “ouvert, sociale et politiquement autant que scientifique” (…) une approche visant à identifier les incertitudes, et à établir des méthodes permettant de tester des hypothèses les concentrant (…). La dimension

“adaptative” désigne par conséquent une dimension expérimentale, qui caractérise une gestion par l’épreuve, fonctionnant sur un mode incrémental » (Stathopoulos, 2019, pp. 44, 45). Une telle approche de gestion va au-delà de la gestion d’indicateurs et paramètres propre de l’institutionalité, et inclue une dimension « esthétique, sym-bolique et culturelle des reliances de l’humain dans les milieux » (Walker, Salt, 2006, cités par Stathopoulos, 2019, p.45), et considère l’apprentissage par la pratique, la synthèse des différents domaines de connaissance, la collaboration et l’horizonta-lité des pouvoirs, et la flexibil’horizonta-lité comme ces principales caractéristiques.

47 Le modèle agricole actuel est fondé sur la «révolution verte», qui a commencé à se dévelop-per dans les années 1960 et 1970. Sa proposition de développement visait à résoudre les problèmes de pénurie alimentaire, en se basant sur la création de variétés à haut rendement grâce à une grande quantité d’intrants externes (produits agrochimiques, engrais, fongicides, insecticides, etc.),

C’est pourquoi la désinstitutionnalisation, la dispute de petits espaces de contrôle ou de pouvoir local, et la création de nouveaux réseaux d’organisation et d’échanges entre territoires, différents de ceux du marché, font partie de l’esprit dans lequel la population chilienne mène actuellement le processus de refondation politique du pays à travers la rédaction d’une nouvelle Constitution48. La réflexion que ce projet mobilise est une petite contribution de l’espace, de la représentation et de l’expérience rurale à cette tâche.

48 À la suite des mobilisations sociales qui ont eu lieu au Chili entre fin 2019 et début 2020, une Convention a été formée pour rédiger une nouvelle Constitution politique. Pour la conformer, des représentants ont été élus dans tout le pays, et la proportion d’indépendants et de peuples indigènes par rapport aux politiciens affiliés aux partis traditionnels est notable. Elle a commencé à fonctionner au début du mois de juillet de cette année.

8. Conclusion

141 Pourquoi accorder tant d’importance à la compréhension de la ruralité ?

Le fait de considérer a priori et avant toute analyse que le territoire d’étude est rural, n’est-ce pas l’expression du « fétichisme rural » que Halfacree (2006) appelle à surmonter ?

Comme je l’ai montré à travers l’étude dans le cadre théorique, et dans le cas empirique dans l’observation et l’analyse sur le terrain, les imaginaires ou les représentations sociales de la ruralité font partie intégrante de la ruralité elle-même. Imaginaire que je partage en tant que chercheur parce que je fais aussi partie de la communauté d’interprètes. Ceci grâce à mon expérience personnelle : j’ai grandi à Santiago mais j’ai toujours gardé une relation étroite avec la cam-pagne parce qu’une partie de ma famille vient de là. Je n’ai donc pu ni voulu neu-traliser, voire éliminer mon approche représentationnelle et expérientielle avec Teno. Mais j’ai porté une attention particulière à ne pas confondre mes ressentis et mes impressions avec les événements que j’ai observés et appris dans le « terrain d’études ».

Contrairement à ce que Cloke (2006) mentionne lorsqu’il écrit : « si les es-paces géographiques de la ville et de la campagne se sont estompés, c’est dans la distinction sociale de la ruralité que subsistent des différences significatives entre le rural et l’urbain », l’étude de cas que je présente montre qu’il existe en fait cer-taines spécificités de l’espace géographique rural, qui se rendent visibles grâce à l’étude du paysage. En ce sens je vois le rural et la ruralité comme un espace de l’ordre des représentations dans le sens où il évoque de manière abstraite des images et un paysage. Mais en ce qui concerne la ruralité, ces représentations et son paysage sont toujours liés à un espace physique ou géographique à travers les pratiques quotidiennes qui y ont lieu.

La notion des « Communautés de relations au paysage » se présente comme un outil fructueux qui prend l’importance autant de l’espace géographique que sociale de la ruralité. Cependant, cette notion est basée sur l’identification de données possibles d’être objectivables et quantifiables. Or, j’ai proposé une

La notion des « Communautés de relations au paysage » se présente comme un outil fructueux qui prend l’importance autant de l’espace géographique que sociale de la ruralité. Cependant, cette notion est basée sur l’identification de données possibles d’être objectivables et quantifiables. Or, j’ai proposé une