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Un congé parental pour rebondir professionnellement

Dans le document Le temps des pères (Page 157-164)

I — NEGOCIER SON MAINTIEN DANS LE ROLE DE POURVOYEUR DE RESSOURCES

1. Un congé parental pour rebondir professionnellement

Comme énoncé précédemment, le congé parental peut être l’occasion pour le père de se repositionner professionnellement, que ce soit par un changement d’emploi ou de métier. Plus largement, de nombreux pères en congé pratiquent pendant cette période des activités en lien avec leur retour à l’emploi.

Pour quelques pères, le dispositif du congé parental est utilisé avant tout dans une perspective professionnelle. C’est notamment le cas de Philippe100, qui déclare : « mon congé

parental, c’était avant tout pas pour l’enfant quand même ». Il explique avoir pris un congé

100 ingénieur pédagogique, conjointe graphiste, deux enfants, en congé parental à plein temps pendant six mois

parental à plein temps pendant six mois en même temps que sa conjointe, afin de faire pression sur son employeur et obtenir une rupture conventionnelle à ses conditions. Ils ont profité de ce congé pour aller au Chili (dont sa conjointe est originaire) dans le but d’y monter une entreprise. Sur place, ils vivent « en communauté » avec les parents de sa conjointe, qui s’occupent de l’enfant pendant que lui et sa conjointe essaient de faire aboutir leur projet professionnel, même s’il estime que cette période a largement été consacrée à des sorties à trois, avec sa fille et sa conjointe. Trois autres pères ont également affecté le temps de leur congé (ou leur deuxième congé dans le cas de Nicolas101) à des recherches d’emploi et/ou de reconversion, pendant que

leurs enfants étaient gardés en crèche ou par une assistante maternelle. Ainsi, après avoir décrit son parcours salarié, Zack raconte :

En parallèle [de mon travail de responsable de service], j’ai développé une activité artistique d’artiste-plasticien, donc peintre, dessin, photographe… C’est en 2007 que j’ai eu un premier congé parental d’éducation. Alors sur le plan familial, je me suis marié en 1998 et j’ai eu un premier enfant en 2006, j’ai eu un deuxième enfant en 2007, et c’est à l’arrivée de ce deuxième enfant que j’ai pris un congé parental d’éducation. En même temps que ce congé parental d’éducation, j’ai continué à travailler artistiquement, et à la fin du congé parental d’éducation, qui m’a amené en 2010, j’ai démissionné sous la forme d’une rupture conventionnelle. […] C’est là où c’est particulier chez moi, c’est que ce congé parental d’éducation certes m’a permis d’avoir une disponibilité du coup par rapport à mon métier de salarié, de mon métier dans la branche informatique, et d’amorcer une activité autonome en tant qu’artiste. (Zack, ancien chef de projet informatique devenu artiste plasticien, conjointe comédienne, trois enfants, en congé parental pendant trois ans pour le deuxième et pendant trois ans pour le troisième enfant)

De même, quand il parle des réactions de son entourage à l’annonce de la prise d’un congé parental, ce dernier est assimilé à un moment de transition professionnelle plus qu’à une période de garde des enfants :

[Question : Comment ont réagi vos proches quand vous avez dit que vous alliez prendre un congé parental ?] J’allais dire « assez naturellement », parce que

derrière il y avait une évolution professionnelle qui se profilait, mais en même temps, comme c’était une évolution professionnelle qui était assez risquée, les gens

101 ancien employé administratif devenu scénariste, conjointe comptable, deux enfants, en congé parental pendant

ont été assez surpris, et un peu craintifs par rapport à l’évolution de notre situation. (Zack, ancien chef de projet informatique devenu artiste plasticien, conjointe comédienne, trois enfants, en congé parental pendant trois ans pour le deuxième et pendant trois ans pour le troisième enfant)

De façon secondaire, comme mentionné précédemment, neuf autres pères en congé parental à temps plein ont profité du dispositif ou d’une période d’inactivité consécutive pour opérer ou préparer (au moment de l’entretien) une reconversion professionnelle. Ces reconversions peuvent prendre la forme d’une formation réalisée après le congé parental pour cinq pères, comme Simon102 : au chômage après son deuxième congé, il a suivi des cours du

soir pour obtenir un bac professionnel « aménagement du paysage » et s’apprête à passer un concours pour être jardinier dans une municipalité au moment de l’entretien complémentaire. Pour les quatre autres pères, le changement de métier est amorcé pendant le congé par la rédaction de « piges », des cours particulières de langue, l’implication dans une association pour en devenir salarié ou le maintien d’une pratique sportive. Ces activités, par leur caractère ponctuel, leur permettent de concilier garde du ou des enfants et amorce d’un retour à l’emploi, comme pour Sébastien, qui consacre une part importante de ses journées au sport afin de se préparer à sa future activité de coach sportif :

[Le congé] c’est le début d’une nouvelle vie, je vais m’orienter dans du coaching en fait… […] [Le matin, après avoir emmené le grand à l’école,] je vais courir avec [le deuxième dans une poussette], je fais mon sport dans le parc à côté […] Je fais toujours autant de sport [qu’avant le congé], mais par contre en fait je fais à peu près deux heures trente tous les matins avec le petit, et en extérieur, et puis le soir souvent… Bah là mon épouse elle s’est mise au sport donc j’en fais un jour sur deux maintenant, mais sinon j’allais tous les soirs… […] Le dimanche ou lundi [, Sabine ne travaille pas,] je vais au sport, je reviens, je commence à 9 heures, je reviens à 11 heures, ensuite je vais boxer à midi, je reviens à 14 heures. (Sébastien, policier, conjointe employée administrative, deux enfants, en congé parental depuis un an et demi pour le deuxième)

Vingt-deux des trente-sept pères interrogés conjuguent donc congé parental et préoccupations liées à l’emploi rémunéré, sous des formes diverses : congé consacré à un projet professionnel ou à une recherche d’emploi (quatre pères), formation ou concours pendant ou

102 Ancien livreur, conjointe merchandiseur, deux enfants, en congé parental pendant deux ans pour chacun de ses

après le congé (six pères), pratique d’activités destinées à être professionnalisées (quatre pères) ou recherche d’emploi pendant le congé (huit pères, dont trois pères au chômage avant la prise du congé). Ainsi, pour plus de la moitié des pères, le congé parental ne constitue pas à proprement parler une « parenthèse » par rapport à l’activité professionnelle, puisque cette dernière s’immisce dans le congé (quand elle n’est pas le moteur de sa souscription).

Ces activités liées à l’emploi prennent cependant des formes différentes selon l’appartenance sociale du père (Chatot, 2017a). Trois des quatre pères qui profitent du congé pour mettre en place un projet professionnel sont cadres, détenteurs d’au moins un master et pour deux d’entre eux dans une union hypergame. Ces pères détiennent donc les ressources économiques pour bénéficier d’un autre mode d’accueil, mais aussi symboliques pour négocier avec leur conjointe ou avec autrui le recours à un congé parental qui ne serait pas affecté à la garde des enfants. À l’inverse, les pères qui amorcent une reconversion professionnelle pendant ou après sont pour la majorité d’entre eux peu diplômés, appartiennent principalement aux professions intermédiaires et ont souvent pris deux congés parentaux ou plus. On peut donc supposer que ces pères n’avaient pas les ressources pour se consacrer à leurs projets professionnels à plein temps en confiant leur enfant à un mode d’accueil ou pour ignorer les préoccupations liées à leur retour à l’emploi, du fait de leur moindre qualification (par rapport aux pères cadres) et de leur éloignement plus prolongé de l’emploi.

Ainsi, comme les pères bénéficiaires de l’APE (Boyer, 2004), le congé parental est présenté par une grande partie des pères comme en rapport avec le rôle de pourvoyeur de ressources : qu’il s’agisse de décrire le congé comme une « parenthèse » (notamment pour les pères cadres qui prennent un congé de six mois ou moins) ou comme un moyen de se replacer dans l’emploi (recherche d’un nouveau travail, reconversion), les enquêtés négocient avec l’enquêtrice leur recours au congé comme une transgression circonscrite des normes dominantes de la masculinité (Merla, 2007). Les mères en congé parental quant à elles mentionnent beaucoup moins fréquemment l’activité professionnelle comme en relation avec le congé : si elles comptent presque toutes recommencer à travailler à la fin de leur congé, ce dernier est appréhendé comme une occasion de se consacrer au rôle de pourvoyeuse de soins et de faire temporairement abstraction de celui de pourvoyeuse de ressources.

2.

L’omniprésence des « projets »

Au-delà de ces objectifs liés à la sphère professionnelle, la quasi-totalité des pères en congé parental expliquent qu’ils avaient des « projets » qu’ils espéraient mettre en place pendant cette période (comme les pères en congé parental en Norvège ; Kvande, Brandth,

2016a, 2016b). En dehors des projets liés à l’activité professionnelle, les activités envisagées s’inscrivent souvent dans des domaines « masculins » comme des travaux dans la maison ou du bricolage (12 pères, appartenant principalement aux catégories « ouvriers » ou aux professions intermédiaires) ou au sport (5 pères), mais ils évoquent plus ponctuellement des activités « mixtes » comme du bénévolat associatif ou de la musique, voire dans quelques cas des activités plus « féminines » comme faire davantage la cuisine ou mettre en place des activités d’éveil. Si certains pères sont parvenus à les mener à bien (notamment ceux dont les enfants sont gardés à la crèche pendant le congé), la majorité d’entre eux disent avoir revu leurs exigences à la baisse, ou même avoir renoncé à les réaliser pendant le congé, comme Nathan : Je pense qu’il faudrait renommer le « congé parental » en « année parentale » [rire]. Parce que moi je l’ai vachement pris à la légère, je me suis dit « je ferais ça, ça, la maison, je vais faire une cabane dans le jardin, je l’avais prévue depuis longtemps, je vais faire ça, je vais faire ça… » et en fait… Pas grand-chose ! [rire] (Nathan, commercial, conjointe chiropraticienne, deux enfants, en congé parental pendant un an et demi pour le deuxième enfant)

La récurrence dans le discours des pères de ces « projets » interpelle, d’autant que ce discours contraste avec celui des mères en congé parental qui interrogées sur ce sujet répondent généralement qu’elles n’avaient pas de projet, en dehors de s’occuper de leurs enfants, parce qu’elles savaient qu’elles n’en auraient pas le temps. De fait, il est possible que les enquêtés aient peu anticipé le déroulement concret du congé, comme pour les futurs parents :

Pendant la grossesse, l’horizon temporel des couples tend à se borner au moment de la naissance, l’après-naissance constituant pour eux un moment d’incertitude difficile à envisager. […] Les intentions en matière de répartition des tâches et de soins aux enfants, telles qu’elles sont formulées avant la naissance de l’enfant, correspondent peu souvent à la manière dont ces tâches se répartiront réellement une fois l’enfant né et présent dans le ménage. (Le Goff, Girardin, 2016 : 106) Ces projets peuvent par ailleurs s’inscrire dans une démarche de « revirilisation » (Trellu, 2010) en aménageant le congé parental en y incluant des activités marquées comme « masculines », et plus largement en présentant le père comme « actif » par rapport à la passivité (supposée) du parent au foyer qui resterait à l’intérieur du domicile à s’occuper de son enfant. Plus largement, ils pourraient indiquer que les pères rencontrés ne se sont autorisés à prendre un congé parental qu’à condition de faire quelque chose de « productif », c’est-à-dire autre chose que d’assurer le travail reproductif : ces objectifs participeraient donc de la négociation entre l’enquêté et

l’enquêtrice (ou autrui) concernant l’acceptabilité de la prise d’un congé parental par un homme. En effet, si certains de ces projets n’ont pas trait directement à la sphère professionnelle, la majorité d’entre eux a trait soit à des activités qui se pratiquent en dehors du domicile, soit à des tâches domestiques « masculines ».

Cependant, l’opposition un peu rapide entre projets des pères/absence de projets des mères doit être nuancée. Tout d’abord, il pourrait ne s’agir que d’un effet de discours : de même que les pères en congé parental pourraient difficilement afficher avoir pris le congé « juste » pour s’occuper des enfants, les injonctions en termes de disponibilité et d’attention à l’enfant qui pèsent sur les mères les feraient passer sous silence leur volonté éventuelle d’accomplir un objectif qui ne soit pas relatif aux enfants. C’est ce que suggère Valérie103 dans un mail envoyé

à l’enquêtrice à la suite de l’entretien : « Un élément que j'ai oublié dans notre entretien : lorsqu'on se met en congé parental on s'imagine qu'on va pouvoir faire plein de choses (c'est ce que je pensais) et notamment différentes sorties mais en fait non car on a notre enfant avec nous en permanence et que du coup ce n'est pas possible ». Ensuite, les mères les plus dotées de mon échantillon ont elles aussi mentionné des « projets » concernant leur congé parental, comme un investissement associatif et religieux. Martine104, qui est la mère en congé parental la mieux

rémunérée de mon échantillon, tient un discours semblable à celui de certains des pères en congé parental rencontrés. Ainsi, en plus de sa recherche d’emploi105, elle explique qu’elle avait

« une to do list de plein de choses à faire »106 pendant son congé : faire des albums photos et des

papiers d’identité pour sa fille, classer de la paperasse, revoir d’anciennes connaissances… Or, les « tâches » que s’assignent Valérie et Martine (en dehors de la recherche d’emploi de cette dernière) renvoient à des activités occasionnelles plutôt qu’à un « objectif ». À ce titre, on peut faire l’hypothèse que les hommes et les femmes en congé parental aient envisagé des « projets » de nature différente107 : objectif précis à mener à bien, s’inscrivant dans le temps long, sortant

de l’ordinaire et/ou se réalisant à l’extérieur du domicile pour les hommes ; activités plus ponctuelles, courantes et/ou se réalisant à l’intérieur du domicile pour les femmes.

Par ailleurs, pour les deux sexes, le congé parental peut être l’occasion d’une intensification du travail domestique, en prenant en charge les tâches domestiques plus

103 responsable des finances dans un centre communal, conjoint directeur d’un centre communal, deux enfants, en

congé parental pendant six mois pour le premier et pendant un an et demi pour le deuxième enfant

104 chef de produits, conjoint contrôleur de gestion, un enfant, un congé parental pendant un mois

105 Elle souhaite démissionner de l’entreprise où elle travaille et a commencé à prospecter pour un nouvel emploi

pendant sa grossesse.

106 Ce qui n’est pas sans rappeler les propos d’Armand (collecteur de fond, conjointe enseignante du secondaire,

un enfant, en congé parental pendant quatre mois) : « j’ai une to do list énorme de quatre pages ».

107 Et donc que les réponses négatives des mères en congé parental concernant leurs éventuels « projets » tiennent

régulièrement ou de manière plus approfondie (comme la cuisine) et celles qui ne s’inscrivent pas dans le quotidien (tâches administratives, bricolage). En effet, une partie des projets des parents en congé parental (notamment ceux qui ont trait à l’aménagement du domicile ou la cuisine pour les hommes ; exigences domestiques plus élevées108 pour les femmes ; Brunet,

Kertudo, 2010) peuvent aussi se rapprocher d’une volonté de prendre en charge davantage d’activités de care pendant cette période que quand ils étaient en activité professionnelle. Dans cette perspective, les travaux dans la maison envisagés par une partie des pères pourraient être perçus comme la contribution des pères à l’amélioration de l’environnement familial par des activités marquées comme « masculines ».

La capacité à formuler un « projet » autre que s’occuper des enfants pendant le congé parental dépend donc des ressources détenues par le parent. Tout d’abord, les hommes sont plus susceptibles que les femmes d’envisager le congé parental comme l’occasion de mener à bien un projet, soit qu’ils sous-estiment le caractère chronophage du travail parental concernant un nourrisson, soit que ces projets constituent une condition d’acceptation par les pères et par leur entourage du recours à un congé par un homme (Chatot, 2017a). Ensuite, les femmes qui sont détentrices de ressources économiques et/ou « mères au foyer » sont plus susceptibles de s’investir dans des projets extra-domestiques. Ainsi, Martine tient un discours très semblable à celui des pères cadres en congé parental concernant son appréhension du temps du congé, et la durée de son congé (la plus courte observée parmi les mères) la rapproche également de ces derniers. Dans son cas, il s’agit moins d’un congé « parental » que d’une période de chômage et de vacances, que Martine passe avec sa fille. Pour les mères au foyer, Elisa109 et Charline110,

un engagement dans la communauté (association, paroisse, etc.) fait « partie du rôle ». Par exemple, Charline ne présente pas le temps qu’elle consacre à la communauté comme du temps qui serait « pris » aux enfants111, mais au contraire comme remplissant un vide : « Je sais que si

je restais chez moi, je m’embêterais. Si je m’engage aujourd’hui [dans des associations et dans ma paroisse], c’est que c’est intéressant mais aussi que ça permet de sortir de chez soi et de

108 Par exemple, Peggie (surveillante pénitentiaire, conjoint infirmier, deux enfants, en congé parental pendant un

an et demi pour le deuxième enfant) déclare : « Je pense qu’on se rajoute du travail, je me mets une pression supplémentaire du fait que je sois à la maison ». Elle se réjouit d’avoir repris le travail pour y échapper : « au moins quand je suis au travail, j’aurais pas à regarder, à savoir s’il faut laver par terre, si l’aspirateur est passé, si les animaux ont tous un petit coin propre, si les courses sont faites ; je travaille ».

109 Elisa (testeuse de jeux vidéos, conjoint développeur informatique, trois enfants, en congé parental pendant deux

ans et demi pour le troisième enfant) est en situation de déclassement social : issue d’une famille appartenant à la bourgeoisie et aspirant à être mère au foyer, elle en est empêchée par la situation économique du couple, d’autant que son conjoint est opposé à ce qu’elle prenne un congé parental, pour la protéger du risque d’isolement. Il cède finalement pour le troisième enfant, d’autant que le couple déménage dans une autre région et qu’Elisa va devoir démissionner du poste qu’elle occupe.

110

111 Contrairement à la majorité des mères qui se projettent dans le congé parental comme un temps de parentalité

rencontrer des gens, ça évite de déprimer tout seul dans son coin ». De même, Elisa explique avoir « une tonne de projets en cours, [qu’elle] avance très lentement » et aimerait avoir un salaire de parent au foyer pour continuer à « donner du temps pour les autres ». Ainsi, là où la majorité des mères rencontrées (de classes populaires ou de classes moyennes) envisagent le congé comme l’occasion de se consacrer aux enfants et aux activités de care, les mères mieux dotées et les pères se projettent dans cette période en y incluant du temps pour des activités extra-parentales.

Ces projets fournissent un « alibi » aux parents les plus susceptibles de valoriser la fonction de pourvoyeur de soins et d’aspirer à être parent au foyer : l’investissement communautaire ou une activité artistique sont présentés comme des substituts à l’activité professionnelle. Ainsi, Elisa revient à plusieurs reprises lors de l’entretien sur son engagement bénévole, qui lui prend « énormément de temps » : selon elle, être parent en congé parental, « c’est énormément de travail, si l’on s’investit [dans la vie communautaire] ». De même, Gabriel112 a consacré une partie de son deuxième congé à monter une association de musique,

qu’il espère développer suffisamment pour en devenir salarié. Pour les parents qui n’envisagent pas d’arrêter de travailler, le congé parental est perçu comme l’occasion de faire davantage d’activités, mais la nature de ces activités diffère légèrement en fonction du sexe : travail

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