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Différents types de sécurité selon le genre d’événement et de clientèle

CHAPITRE 5 DE L’ÉTABLISSEMENT À L’APPLICATION DES RÈGLES LORS

5.2 Différents types de sécurité selon le genre d’événement et de clientèle

La question du type d’événement et de clientèle est également importante parce qu’elle vient influencer le nombre d’agents nécessaires, mais aussi le choix des agents, le type d’intervention et par conséquent, le coût du service de sécurité. Il apparaît clair pour toutes les personnes rencontrées dans le cadre de la recherche qu’il existe des distinctions majeures au niveau de l’atmosphère que l’on retrouve dans différents types d’événements festifs de musique électronique. Les événements « commerciaux » tel que le Bal en Blanc et les clubs afterhours sont connus pour rassembler une foule assez hétéroclite que les interviewés qualifient souvent de clubbers, l’atmosphère pouvant s’apparenter à celle d’une discothèque. Selon plusieurs interviewés, la consommation de stimulants comme les speeds est plus populaire que l’ecstasy chez la clientèle qui fréquente ce type d’événements. Un nombre

important d’agents de sécurité à l’entrée est également nécessaire en raison de l’utilisation de détecteurs de métal et de procédures de fouilles rigoureuses.

Les événements undergrounds de plus petite envergure rassemblent des mordus de musiques électroniques plus spécifiques, comme les raves psytrance ou hardcore par exemples. Les gens se connaissent généralement davantage que dans les événements de type commercial et les afterhours, entre autres parce que les participants suivent les promoteurs et les DJs qui gravitent autour de ces réseaux de connaissance. La moyenne d’âge est généralement moins élevée chez les adeptes de ce type d’événement que les interviewés qualifient aisément de ravers. La consommation d’ecstasy et de substances hallucinogènes telle que le LSD y est également plus populaire, mais on retrouve également beaucoup de consommateurs de stimulants. On associe davantage ces événements à l’atmosphère qui régnait dans les raves émergeants du début des années 90, soit une ouverture d’esprit, une grande tolérance et un sentiment collectif d’appartenance. Tant les agents de sécurité que leurs superviseurs soutiennent que les petits raves sont des événements faciles à gérer sur le plan de la sécurité. La fouille s’effectue de façon sommaire, c’est-à-dire par palpation et une vérification dans les sacs. Toutes les personnes rencontrées s’entendent à l’effet qu’il n’y a pratiquement pas de violence dans les raves. Voici ce qu’en disent deux superviseurs :

« Le monde vont là pour s’amuser. Contrairement à un party Hip Hop, là c’est vraiment une sécurité répressive, question de sécurité pour les agents aussi. Sur un rave, notre équipement est moins imposant. Les partys Hip Hop, on a une veste par balle, sur un rave, c’est à peine une ceinture avec menotte et mag light. La clientèle est plus tranquille, mais faut toujours voir on est dans quel secteur, combien il va y avoir de personnes, est-ce qu’on connaît le promoteur, tout entre en cause. » (Superviseur) « Dans un rave t’as pas besoin d’avoir une grosse expérience, il y a jamais de troubles, tout le monde sont ben cool et joviales. Le monde veulent juste avoir du fun, il y a personne qui se bat jamais. C’est vraiment pas compliqué le travail d’agent de sécurité dans un rave. […] À part de surveiller qu’il y a pas quelqu’un en détresse pis de s’occuper de la porte, il est jamais arrivé de situations qu’il faut qu’on sorte quelqu’un ou quoi que ce soit parce que la clientèle des raves, c’est toute des jeunes blancs qui viennent du même milieu pis qui se connaissent parce que les petits raves, c’est pas comme un gros show où est-ce qu’il peut y avoir des gangs de rue avec une rivalité comme les rouges vs les bleus où il faut gérer cet aspect là. Ça on a déjà eu à le dire à du monde de pas entrer parce que c’est pas la bonne couleur. » (Superviseur)

Les événements de musique Hip Hop sont considérés comme des soirées plus problématiques du point de vue de la sécurité. La présence de membres de gangs de rue et certains aspects de la culture Hip Hop amènent les agences de sécurité à mettre en place des dispositifs plus importants que dans les autres types d’événements. Le ratio d’agents par

participants est alors augmenté et les agents disposent également de plus d’équipements (vestes par balles, menottes, bâtons). Les agences emploient régulièrement les services d’escouade canine pour le contrôle de la foule. Les superviseurs rencontrés soutiennent que non seulement les événements Hip Hop où il n’y a pas de bagarres sont rares, mais il y a souvent des débordements de violence, surtout à la fermeture des lieux, et les policiers doivent régulièrement intervenir en renfort pour maîtriser la foule. Selon les superviseurs, les participants consomment davantage de l’alcool et du cannabis, mais reconnaissent que l’usage de stimulants tels que la cocaïne et les speeds y est largement répandu comme dans tous les types d’événements.

Ces éléments liés au type de clientèle sont donc abordés dès la prise de contact téléphonique. Certains superviseurs s’informent également des expériences antérieures des promoteurs, allant même jusqu’à demander des références de personnes avec qui ils ont travaillé dans le milieu. La question du mode de paiement est également un élément qui est abordé dès la prise de contact, certains superviseurs ayant eu des difficultés à se faire payer par des promoteurs peuvent exiger de se faire payer avant la tenue de l’événement.