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Différents types de hiérarchies

Dans le document Td corrigé Guy Benchimol - Examen corrige pdf (Page 134-138)

des Connaissances

Chapitre 1: Tendances de l’esprit humain

2. Différents types de hiérarchies

Il existe différents types de hiérarchies mais celles-ci ont en commun le fait qu’elles correspondent au rangement d’un certain nombre d’éléments; elles ne

diffèrent que par les critères qui président à ce rangement La notion de hiérarchie est inhérente à l’esprit humain et même à toute organisation d’être vivant. La mémoire elle-même est hiérarchisée, les psychologues et neurophysiologistes faisant état d’une mémoire instantanée, d’une mémoire à court terme et d’une mémoire à long terme. La hiérarchie joue donc un rôle essentiel dans toute activité;

toutefois, elle peut se présenter sous différentes formes que nous allons envisager successivement.

Hiérarchie temporelle

Celle-ci n’est pas une hiérarchie de degré ou d’intensité mais traduit un ordre d’apparition dans le temps; elle est à la base des plannings, des workflows etc.

Dans toute activité, il y a des tâches qui doivent prendre place avant d’autres; de même, la pensée procède par étapes successives. Il est particulièrement commode de partir d’une vue générale par synthèse et de décomposer par analyses

successives les tâche générales en tâches plus simples mais plus détaillées; l’on voit ici que la notion de temporalité est associée à d’autres notions qui ne font pas intervenir que le temps mais également, comme dans ce cas, la complexité.

Hiérarchie opérationnelle

Assimilable à la hiérarchie temporelle, elle est plus spécialement orientée vers l’action donc normative alors que la hiérarchie temporelle peut n’être que descriptive. Elle ne suit pas l’évènement mais le précède en indiquant la voie à suivre; elle consiste à prescrire l’ordre dans lequel doivent être effectuées un certain nombre de tâches, les résultats d’une tâche étant généralement pris en compte par une tâche qui lui succède, comme c’est le cas dans les workflows.

Hiérarchie organique

Cette hiérarchie correspond à la structure d’ensembles organisés comme les êtres vivants, des produits complexes ou ... les entreprises. Elle détermine un certain nombre de niveaux , chacun influençant les niveaux suivants, en partant du niveau supérieur jusqu’au dernier niveau qui n’a pas d’autre niveau à influencer mais qui adresse des signaux au niveau qui le précède. Elle se retrouve la plupart du temps dans les organigrammes.

Hiérarchie causale

La hiérarchie causale représente l’imbrication des causes déclenchant un

évènement en partant des plus générales jusqu’aux plus spécifiques et en dernier lieu à l’évènement lui-même; les arbres de défaillances entrent dans cette catégorie.

Hiérarchie conceptuelle

Plus proche du monde des idées, elle fait place à des concepts reliés entre eux par des ramifications de plus en plus fines au fur et à mesure que l’on s’éloigne du concept principal; les liaisons entre différents concepts peuvent avoir des

significations très variées suivant le point de vue auquel l’on se place: cela peut aller de relations de dépendance de plus en plus éloignées à des applications de plus en plus indirectes. Suivant le degré d’abstraction que l’on envisage, l’on parlera de nomenclature, de taxinomie ou de carte conceptuelle2 (dans cette dernière, la

hiérarchie peut prendre la forme d’un réseau dans lequel un terme correspondant à un nœud du réseau peut être relié à plusieurs autres).

Il n’est pas inutile de s’attarder quelque peu sur cette notion de concept car elle peut avoir une influence sur la catégorisation des documents; un concept peut exister sans que le terme qui le désigne ne figure expressément dans le document; il peut, en effet, être relié à toutes sortes de termes qui pris isolément n’ont rien à voir avec le concept en question; ce n’est que leur regroupement traduisant une certaine volonté sous-jacente qui peut faire apparaître cette volonté et permettre d’identifier un concept comme, par exemple, “stratégie”; seul l’homme est capable de déceler de telles structures et d’établir une carte conceptuelle qui ait véritablement un sens.

C’est donc à lui qu’il appartient de définir ces concepts, de les intégrer dans une

“hiérarchie” et de les affecter à des documents dont l’esprit leur correspond.

L'analyse de documents permet de constituer une taxinomie éventuellement

multilingue ou un référentiel métier. Une telle taxinomie peut être enrichie par des liens signifiants établissant des relations entre les différents noeuds - concepts ou instances de concepts (voire instances d'instances)- pour constituer une ontologie.

La taxinomie pourra être complétée par des extensions sémantiques fournissant des désignations équivalentes à différents termes de la taxinomie (la notion d'équivalence peut être étendue à d'autre notions telles que la proximité, ce qui favorise les associations d'idées très fécondes dans le fonctionnement de l'esprit humain et sa propension à l'induction, source d'innovation); il est possible d'y ajouter des règles permettant la déduction de certaines relations à partir de relations constatées) ou correspondant à de bonnes pratiques énoncées par des experts -dans le cas, par exemple, d'assemblage de composants-. Il en résultera

2 Une étude de ces cartes a été réalisée par Brian R. Gaines et Milred L. G. Shaw de l’Université canadienne de Calgary (http://ksi.cpsc.ucalgary.ca/articles/ConceptMaps/CM.html): Concepts Maps as Hypermedia Components; le lecteur pourra en réaliser lui-même en se rendant sur le site de l'IHMC (Institute for Human and Machine Cognition) http://www.coginst.uwf.edu/ rubrique CmapTools. Une vue d’ensemble des langages graphiques est présentée dans l’article de Cahill Michael J. cité dans la Bibliographie

une base de données apte à répondre aux différents besoins des acteurs d'un écosystème donné.

La mise à jour de la base de données pourra s'effectuer automatiquement par l'exploitation de nouveaux documents qui seront rattachés aux noeuds existants voire à de nouveaux noeuds (en cas de découvertes d'instances non encore identifiées) et pourront donner lieu à de nouveaux liens.

L'état de la base de données à un instant donné peut être visualisé par un graphe dont il sera possible de présenter un extrait centré sur tel ou tel concept ou

instance de concept .

Il sera possible dans un tel contexte de lancer des requêtes entraînant une réponse détaillée et la mise à disposition de documents correspondants grâce à un moteur de recherche opérant à l'intersection du graphe et des documents.

Hiérarchie contextuelle

La notion de contexte permet d’éclairer de manières différentes la signification des concepts; en effet, une même idée n’aura pas le même sens ou la même portée dans des environnements différents; fréquemment, cela tient au niveau auquel l’on se place: une hiérarchie conceptuelle n’a donc de sens que dans un contexte donné et à un niveau (conceptuel ou organique) donné.

Hiérarchie préférentielle

Il s’agit là d’une hiérarchie particulière de classement indiquant un ordre de préférence pour tel ou tel critère servant à évaluer un attribut ou une solution; elle est utile dans tous les problèmes faisant intervenir un choix, ce qui est le cas de nombreuses décisions car il est rare que l’on ne dispose que d’une solution unique.

Hiérarchie pondérale

Il s'agit ici d'une pondération affectée à certains éléments et qui peut jouer un très grand rôle dans l'action; certains ont, en effet, tendance à la négliger et donner, par exemple, trop d'importance à tel ou tel aspect des choses parce qu'ils sont

particulièrement visibles ou faciles à appréhender; il en résulte que des problèmes peut-être moins apparents, risquent d'être négligés alors que leur impact est

susceptible d'être beaucoup plus grand; c'est un peu le phénomène de l'arbre qui cache la forêt; certais savent d'ailleurs utiliser ce travers en focalisant les

discussions sur des aspect mineurs de manière à détourner l'attention de questions qu'ils préfèrent voir éludées ou tout au moins différées.

Hiérarchie cognitive

Celle-ci est relative aux connaissances incluses dans des dossiers ou documents en partant des connaissances les plus générales au connaissances les plus pointues; il est important d’en tenir compte dans l’appréhension des connaissances si l’on ne veut pas tomber dans l’un des deux extrêmes suivants: être noyé sous les détails ou s’en tenir à des généralités; il faut avoir une vision globale ou un fil directeur et entrer dans les détails de manière progressive jusqu’à ce que l’on ait atteint le but recherché.

Hiérarchie décisionnelle

Des décisions peuvent être prise à tous les niveaux; ce qui les différencie, c’est leur portée; en général, celle-ci est en rapport avec la position occupée par l’intéressé dans la hiérarchie organique; nous verrons plus tard que les choix correspondants seront d’ordre stratégique, tactique ou opérationnel selon les cas.

Hiérarchie d'occurrence

Parmi les types de hiérarchies qui nous intéressentplus particulièrement, nous citerons également les hiérarchies d'occurrence qui correspondent à la fréquence plus ou moins grande d'apparition d'un phénomène ou d'une relation; elles

permettent de qualifier des faits par rapport à d'autres en fonction de leur importance.

Dans le document Td corrigé Guy Benchimol - Examen corrige pdf (Page 134-138)