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Les travaux relatifs à l'espagnol ancien

5. POSITION DU PRONOM ATONE

5.1. Les lois de Wackernagel et de Tobler-Mussafia

5.2.1. Les travaux relatifs à l'espagnol ancien

Outre Emil Gessner et William Meyer-Lübke, déjà mentionnés, il convient de citer :

154 Herbert Ramsden, «Weak-Pronoun Position in the Early Romance Languages». Cité par Knud Togeby, Romance Philology, Vol. XVIII, n° 4, May 1965, p. 459-461.

155 Rolf Eberenz, «Cambios morfosintácticos en la baja Edad Media», Historia de la lengua española, Rafael Cano, op. cit., chap. 24, p. 616.

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– Erik Staaff (1907)156, qui suit la thèse de la postposition du pronom par rapport au verbe en position initiale. Cependant, si le verbe est précédé d'un autre mot le pronom atone est placé devant le verbe.

– Ramón Menéndez Pidal, qui dans son étude sur le Cantar de Mio Cid (1892) défend la thèse de la postposition du pronom. Puis, dans Orígenes del español. Estado lingüístico de la península ibérica hasta el siglo XI, il se prononce sur la position du pronom dans certaines conditions guère différentes de celles avancées par d'autres linguistes :

El uso latino del verbo al final de la frase continúa muy arraigado en nuestro periodo. El atributo, el objeto directo o el complemento adverbial preceden ordinariamente al verbo.[...]

El pronombre átono va después del verbo, si éste encabeza la frase o va precedido sólo de la conjunción 'et' [...] El pronombre se antepone al verbo si éste va precedido de adverbio o conjunción diversa de 'et'. 157

– William Starr158 (1947), qui propose les règles de positionnement de pronoms atones suivantes inspirées des considérations de Erik Staaf, Ramón Menéndez Pidal et Emil Gessner :

Le pronom suit le verbe (jusqu'au XVIe siècle) :

- if the verb stands in the first place;

- if the verb is preceded by e or mas (magis);

- if the sentence begins with the noun object, which is repeated by the pronoun. The verb is considered to be first, even when a dependent clause precedes.The pronoun was generally enclitic with an imperative; but in the older period proclisis may result when other words come before the imperative.

- When the verb is no longer first the tendency is towards proclisis; ca, non, ni, todo, que, relatives, ya, si, quando, and other conjunctions and adverbs that precede the verb generally attract the pronoun. A noun, subject or object, or object of a preposition, may also attract the pronoun, but the exceptions to this are very frequent in the older periods of the language.

- With an infinitive dependent on a finite verb the atonic pronouns pass to the finite verb. Their position with respect to the latter is determined by the considerations listed above. If the infinitive precedes the finite verb, the adverb stands between the two. In the older language an infinitive dependent on a preposition is followed by the enclitic pronoun.

In the fourteenth century, however, there was an increasing tendency to make the pronoun enclitic to the preposition, a position that was soon abandoned clompletely.

- In compound tenses, the pronoun regularly stands after the participle when the latter precedes the auxiliary. In the opposite case the pronoun stands near the auxiliary, and its position before or after is determined by the same principles as for the simple tense.

Toutefois, dire si un pronom est tonique ou atone n'est pas chose aisée et plusieurs linguistes soulignent la difficulté de distinguer entre adverbe (tonique) et complément

156 Erik Staaf, op. cit., cité par William Starr dans «Impersonal Haber in old Spanish», op. cit., p. 11, également cité par Javier Elvira, op. cit., p. 65, note 11.

157 Ramón Menéndez Pidal, Orígenes del español. Estado lingüístico de la península ibérica hasta el siglo XI, 8e éd., 1976, Madrid, Espasa-Calpe, p. 379.

158 William Starr, op. cit., p. 12.

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(atone)159. D'autant plus que beaucoup de ces compléments pronominaux ne respectent pas les règles de positionnement décrites plus haut.

Il faut aussi citer Jean-Claude Chevalier qui dénonce le caractère arbitraire «des règles»

fondées sur la simple position du pronom atone. Il s'intéresse aux causes qui suscitent l'enclise ou la proclise des pronoms :

Si le verbe ouvre la phrase, vient après une pause ou précède son sujet, l'emclise a toutes chances de se produire disent les études anciennes comme les plus récentes [...] Mais entre cette place du verbe et l'enclise du pronom, quelle affinité ? quelle relation ? quelle nécessité ? Rien, jamais, n'en est dit. De sorte que l'inverse (cette position du verbe s'accompagnant de la proclise du pronom) ne paraîtrait pas plus scandaleux ou moins illogique.160

Ces questions le conduisent à examiner le fonctionnement du verbe et à énoncer «que le fait pour le verbe de tenir dans la phrase le rôle de support et d'apport entraîne l'enclise du pronom, comme le fait de ne remplir que celui d'apport conduit à la proclise du pronom161.

5.2.2. Respect et non respect des règles de «positionnement»

Pour certains auteurs les pronoms qui ne respectent pas les règles de positionnement ne sont peut-être pas atones.

Ainsi Antonio Meilán García dans «"Y < ibi" en castellano medieval, ¿sintagma o morfema?» et Carlos E. Sánchez Lancis dans «The Evolutions in The Old Spanish Adverbs ende and ý : A case of Grammaticalization»162.

Pour d'autres ce sont des pronoms atones qui transgressent les règles. Par exemple Edwin B. Place :

At all events, of the 43 cases of y as pronominal adverb fourteen represent violations of the rules for the position of Old Spanish personal pronouns as set forth by Menéndez Pidal. 163

ou Antonio Mª Badía Margarit, pour qui cette hésitation contribue grandement à la disparition de ĭbī e inde :

159 William Starr : «The writer recognizes that it is extremely difficult, if not impossible, to classify all the examples of y as tonic or atonic», ibid., p. 12 ; Badía Margarit : «La distinción entre adverbio (tónico) y complemento (átono) es, en la lengua antigua, muchas veces difícil», «Los complementos pronominalo-adverbiales derivados de ibi e inde en la Península Ibérica» ; Edwin B. Place : «It is even difficult to determine always whether y is tonic or atonic in the Cid. Many cases are doubtful», «Causes of the failure of Old Spanish y and en to survive» 1930, Linguistic Review, 21 p. 224 ; Meilán García : «La distinción entre sintagma (tónico) y morfema (átono) es difícil de resolver para estados de la lengua pasados, fragmentariamente conocidos, y por medio de datos documentales sujetos a interpretación», «"Y < ibi" en castellano medieval», op. cit., p. 422.

160 Jean-Claude Chevalier, «Syntagme des pronoms compléments», Cahiers de linguistique hispanique médiévale, nº 5, 1980, p. 34.

161 Ibid. p. 33.

162 Carlos E. Sánchez Lancis, op. cit. p. 107-108.

163 Edwin B. Place, «Causes of the failure of Old Spanish y and en to survive», 1930, Linguistic Review, 21 p. 224.

46 Pero las razones decisivas para la explicación de la pérdida de IBI e INDE en castellano son de orden sintáctico. [...]

2) La vacilación que ofrece su situación con respecto al verbo, lo cual hace que los complementos no sean uniformemente átonos.

3) Usándose frecuentemente como tónicos y también lejos del verbo, los complementos se vieron concurridos en el caso de Y, por allí y allá164.

Cette opinion est partagée par Antonio Meilán García165 et également par Elisabeth.

Douvier166.