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Le transfert de modèles : une nécessité pour le développement et l’amélioration des systèmes

Chapitre 1 Problématiques générale et spécifique

1.2 Problématique spécifique : les transferts de modèles en éducation-formation

1.2.1 Le transfert de modèles : une nécessité pour le développement et l’amélioration des systèmes

Le transfert de modèles d’éducation-formation fait de plus en plus l’objet de partenariats et de coopération au niveau local et international, dans les deux secteurs public et privé. Il représente un outil de développement pour les acteurs de l’éducation et du monde de l’entreprise, plus particulièrement pour les pays émergents, en développement, ou moins développés (OCDE,1999, 2009; UNESCO, 2001, 2010). Il participe aussi à l’équilibre mondial étant donné qu’il favorise plus de rapprochement entre les pays, surtout avec la prise en considération de la dimension sociale à côté de l’ordre économique (PNUD, 1990, 1997, 1999, 2001, 2005, 2010, 2017, 2019). En effet, le rapprochement entre les pays du monde passerait par des instruments communs qui respectent les différences de contextes, créés par des organismes internationaux dont l’UNESCO et le PNUD, et encouragés par des gouvernements qui reconnaissent les enjeux du changement. Cette étude qui a pour objet la compréhension du phénomène de transfert de modèles éducatifs et la participation à l’approfondissement de sa notion à travers deux cas réels, s’inscrit dans le cadre de la réforme en éducation-formation que le Maroc a entreprise de 2012 à 2015, en partenariat avec le Canada.

La nouvelle réforme du système éducatif marocain de 2012-2015 s’est effectuée à travers deux projets principaux en éducation-formation en partenariat avec le Canada, par l’entremise de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI). Il s’agit du Projet d’appui à la gestion des établissements éducatifs du Maroc dans le secteur de l’éducation-formation et le Projet d’appui à l’éducation pour la mise en place de l’approche par compétences. Le Canada a appuyé le Maroc dans sa réforme de 2012-2015 pour l’objectif d’augmentation des possibilités pour les enfants et les jeunes, spécialement pour les efforts que celui-ci déploie pour l’adaptation de son système éducatif aux exigences de l’économie moderne52. Ce partenariat fait partie d’une série de collaborations entre les deux pays; effectivement, la coopération entre le Canada et le Maroc s’est développée à travers plusieurs

décennies dans plusieurs domaines53, plus particulièrement à partir de 1963, quelques années après l’indépendance du Maroc, avec la mise en œuvre d’un programme de développement marocain en adéquation avec l’Initiative Nationale de Développement Humain du pays, qui accorde une grande place au système d’éducation-formation54. Et depuis 2003, le Canada

s’est impliqué auprès du Maroc par l’entremise de l’ACDI dans différents projets : Projet de Gouvernance locale au Maroc (2006-2012), Projet d’Unité d’appui au programme phase IV, Fonds canadien d’initiatives locales (FCIK)-Maroc 2011-2012, Fond canadien d’initiatives locales (FCIL)-Maroc-2010-2012, Appui à la décentralisation du système éducatif, Fond d’appui à l’égalité des sexes-phase II (2004-2011) et Appui à l’implantation de la formation professionnelle (2003-2010)55.

En outre, le Projet d’appui canadien à la gestion des établissements éducatifs de 2012 vise l’amélioration de la qualité de l’éducation au Maroc pour les deux genres, la formation des directeurs d’établissements éducatifs et le rehaussement de leurs compétences de gestionnaires, l’augmentation des chances des femmes dans des postes de décision en éducation et l’adaptation des programmes de perfectionnement des compétences aux besoins des employeurs56. D’autres actions ont été prévues dans le cadre de cette coopération, à savoir la participation d’intervenants pour l’amélioration de la gestion des centres de formation professionnelle et une assistance technique pour le Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Maroc (ACDI)57. Les programmes de développement canadiens au Maroc concernent aussi les réformes dans les administrations nationales, régionales et municipales pour la promotion de la démocratie, du droit et l’égalité entre hommes et femmes58. Le

processus de réalisation de ces projets s’est déroulé en parallèle avec le Projet de Gouvernance Locale au Maroc qui vise le renforcement des capacités des administrations locales dans la planification, l’offre de services publics essentiels dans tous les domaines et l’amélioration des relations citoyens /gouvernement / représentants élus en partenariat avec

53http:// www.pm.gc.ca/fra/media.asp?id=3912 54 http://pm.gc.ca/fra/media.asp?id=3912 55http:// www.pm.gc.ca/fra/media.asp?id=3912 56http:// www.pm.gc.ca/fra/media.asp?id=3912 57http://www.acdi-cida.gc.ca/accueil 58http://www.acdi-cida.gc.ca/accueil

les sociétés Cowater International d’Ottawa et CRC Sogema de Longueuil59. Le Maroc est

concerné également par l’engagement canadien dans le programme régional pour le Moyen- Orient et l’Afrique du nord, dans des programmes de gestion efficace des zones humides méditerranéennes inscrits sous l’initiative du G8 de 2008, avec d’autres partenaires, à savoir l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), la Banque Mondiale et la Fondation Internationale pour les Systèmes Électoraux (IFES). Le Maroc et le Canada sont également liés par des accords de libre-échange dont celui qui a été conclu en 201260.

Ainsi, peut-on d’ores et déjà relever deux éléments considérables dans ces relations, d’un côté, l’importance des partenariats du Canada dans le monde en tant que pays industrialisé, qui favorise sa coopération avec d’autres pays pour le maintien de l’équilibre du développement au niveau mondial, et d’un autre côté, la volonté du Maroc en tant que pays émergent, à mieux se positionner à travers des projets de développement dans tous les domaines, dont celui de l’éducation-formation, avec des pays industrialisés comme le Canada, dans une perspective de coopération Nord-Sud et également Sud-Sud avec des pays, dont ceux de l’Afrique et de l’Orient (CSEFRSM, 2008) 61. Bref, les projets maroco-

canadiens s’inscrivent dans une perspective de changement, de l’innovation et de l’ouverture sur le monde, indispensables pour le renforcement du système d’éducation-formation marocain et son arrimage sur les politiques du développement mondial. Partant de ce substrat historique des partenariats maroco-canadiens, on peut supposer que les deux cas de transfert de modèles sur lesquels se base cette étude, à savoir l’Institut Polytechnique Privé de Casablanca et le Centre de Formation MANAGEM, réalisés entre le Québec et le Maroc, s’inscriraient dans ce même continuum et participeraient au renforcement du développement du secteur de l’éducation et de la formation marocain. Plus encore, si on plaçait ces réalisations dans le niveau global, on peut dire que le degré de convergence de visions de différents pays, issu de l’évolution de l’histoire mondiale dans plusieurs domaines, dont celui de l’éducation-formation dans lequel des organisations internationales telles l’UNESCO, le

59http://www.acdi-cida.gc.ca/accueil 60http://pm.gc.ca/fra/media.asp?id=3912

61 Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique, Maroc. http://www.csefrs.ma.

PNUD, l’ACDI, Agenda 21 et 22, des processus comme celui de Bologne et des gouvernements ont joué des rôles primordiaux, constituerait une des conditions importantes de la réussite de projets partenariaux tels ceux qui portent sur le transfert de modèles.

1.2.2 Le transfert de modèles éducatifs : une des conséquences de l’évolution des besoins