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Date : 14/11/2011

Durée d’entretien : 21min 23sec C = Chercheuse

I = Informateur

Code de transcription

[...] = une partie du discours a été supprimée

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1 C : Pourriez-vous me parler de la mobilité étudiante à l’université du Maine ? Quels sont les programmes et quels pays ou universités de coopération avez-vous ?

2 I : Nous avons beaucoup d’universités en coopération, en tant que responsable du programme du FLE de l'université, je ne les connais pas tous les programmes. Je connais les programmes avec lesquels nous travaillons, surtout dans le FLE. [...] En Asie, nous avons pour le moment deux accords de coopération en Corée du Sud avec l'Université de Guangju dans le sud et l'Université de jeunes filles à Séoul. Au Japon, la semaine dernière nous venons de signer un accord bilatéral avec l'Université d'Oita dans le Kyushuu et en Chine, nous avons de nombreux accords avec les universités chinoises. [...] Nous essayons de cadrer la mobilité entrant dans des accords de coopération. Nous voulons éviter en concertation avec les CPU (Conférence des Présidents d'Université) les candidatures individuelles ou les candidatures via des agences. Nous voulons travailler d'université à université.

[...]

3 C : Quels avantages les étudiants ont-ils en choisissant l’Université du Maine ?

4 I : Il y a des avantages structurels. L'université de Maine se situe près de Paris et c'est une université de taille moyenne. C'est intéressant d'avoir sur un campus et un seul tout rassemblé. [...] C'est un gros avantage. Par ailleurs, nous avons également beaucoup d'avantages je crois en termes de sécurité, du calme parce la ville du Mans offre ces atouts. [...]

5 C : Avec quelles universités françaises l’Université du Maine est elle en concurrence? Est-ce que les atouts que vous avez mentionnés sont suffisants d'attirer les étudiants?

6 I : Oui et non, enfin nous avons beaucoup d'étudiants étrangers. Nous avons à ma connaissance 1200 étudiants étrangers inscrits cette année. C'est beaucoup pour une université de 10000 étudiants. [...] 7 C : Comment les étudiants étrangers sont-ils recrutés?

8 I : Les étudiants étrangers sont recrutés comme pour tous les étudiants français normalement avec l'exigence d'un niveau B2 de CERCL. Mais nous offrons des programmes mettant un niveau linguistique pour ce B2. Pour ces programmes dont j'ai la responsabilité, donc un diplôme préparatoire, nous

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accueillons des étudiants ayant un B1 dans leur pays. [...] Nous avons le DUFOS en sciences, le DU à l'IUT qui est plus professionnalisant pour les IUT et le DEF1 et le DEF2 pour les relations internationales.

[...]

9 C : Concernant le côté pratique, quels dispositifs d’accueil les RI proposent-elles à des étudiants étrangers?

10 I : Nous offrons une structure d'accueil particulière pour les diplômes préparatoires puisque nous les prenons en charge, même au niveau de leur insertion, le titre de séjour... Nous facilitons les démarches avec la préfecture. [...]

11 C : L'université propose-t-elle des activités pour les étudiants étrangers ? Lesquelles ? 12 I : [...] Nous essayons de proposer des excursions, St. Malo, les Châteaux de la Loire [...]

13 C : Concernant la mobilité étudiante entre la France et l'Asie, vous avez déjà mentionné la Japon, la Chine, le Corée du Sud, de quels autres pays asiatiques les étudiants viennent-ils pour faire leurs études à l’Université du Maine ?

14 I : Alors, il y aussi le Vietnam et un tout petit peu la Thaïlande. A ma connaissance, c'est la Chine qui est le principal envoyeur. Nous avons, je crois, presque 400 étudiants chinois, c'est énorme. [...] Beaucoup d'étudiants de Chine continentale, qui sont en train de supplanter les étudiants du Maghreb ou de l'Afrique sub-saharienne dans les inscriptions. [...]

[...]

15 C : En concernant les étudiants asiatiques à l'Université du Maine, s’agit-il de mobilité étudiante de courte durée (de 1 à 2 semestres) ou de longue durée (un diplôme : licence, master, doctorat) ?

16 I : L'objectif principal est l'obtention d'un diplôme, un diplôme de master. Il s'agit en particulier des Chinois. Nous avons… quasiment toutes nos étudiantes chinoises – ce sont des filles – elles postulent pour un master. Lorsqu'elles arrivent dans nos diplômes préparatoires, elles s’engagent sur quatre ans finalement. Donc un an de diplôme préparatoire plus un an de master 1, deux ans de master 2. La filière des sciences économiques est aussi visée par les Chinois.

17 C : C'est aussi pour le master ou pour la licence?

18 I : Oui, pour le master. Master de management. C'est reconnu en Chine, la licence n'as pas beaucoup de d'aura. Le master est reconnu, le master européen en économie, ça compte. Nous avons aussi des jeunes filles sous convention de Chengdu en Chine qui viennent faire leur master de FLE.

19 C : Quelles filières attirent le plus les étudiants asiatiques ?

20 I : Les sciences économiques et je dirais ensuite les sciences dures, la physique, la chimie, l'acoustique, notamment à Oita au Japon. [...] Les étudiants asiatiques au Mans se destinent principalement aux filières économiques: management, assurances, gestion des entreprises parce sur le marché du travail chinois c'est ce qui est vraiment porteur.

[...]

21 C : Les diplômes français ont-ils la même valeur dans les pays asiatiques qu’en France ? Existe-t-il des accords comme par exemple entre les pays membres de l’UE (le système ECTS = European Credit Transfer System) ?

22 I : Je pense que la valeur est supérieure, sinon ils ne viendront pas. Un diplôme européen, ça vaut de l'or en Chine. [...] Disons que la qualité des formations universitaires en Europe, niveau master, est très respectée en Asie. Donc il est évident que ces étudiants ont plus de chance sur le marché du travail dans leur pays, notamment en Chine, avec ce diplôme européen que s'ils avaient seulement le diplôme chinois. 23 C : Cela touche tous les diplômes européens, est-ce que la France a des atouts?

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24 I : [...] J'ai un peu honte de ce que je vais dire, mais beaucoup d'étudiants chinois quand je les recrute en Chine me disent qu'on vient en France parce que les études, ce n’est pas cher.

25 C : C'est ce que j'ai lu mais je ne crois pas que ça soit un problème.

26 I : C'est vrai que Cambridge et Oxford sont plus chers. Il est difficile de répondre à cette question. La France offre l'avantage de proposer une formation trilingue finalement parce que les Chinois qui arrivent sont déjà très bons en anglais. Donc c'est toujours un atout d'avoir une autre langue européenne dans son répertoire, notamment pour les Chinois dans la perspective du marché africain. Beaucoup d'hommes d'affaires chinois investissent en Afrique et il y a de gros besoins linguistiques pour la langue française. 27 C : Quelles sont les démarches à faire avant de pouvoir venir en France ?

28 I : Oh c'est très compliqué! Pour la Chine? 29 C : Oui, ou existe-t-il des généralités?

30 I : Disons que l'organisme qui fait l'interface s'appelle Campus France. Campus France, il y a toute une procédure compliquée de reconnaissance du dossier d'un étudiant étranger. Il a deux volets principalement pour le Campus France, un volet académique, c'est-à-dire quels sont ses diplômes dans son pays, quel est son niveau de gaokao s'il est Chinois, pour quelle filière postule-t-il, est-ce qu'il y a une adéquation entre la formation et le projet académique – c'est essentiel. Beaucoup de jeunes filles par exemple se destinent aux sciences économiques parce que le visa est plus facile à obtenir mais en réalité elles sont littéraires. Deuxième volet est le volet linguistique et là, Campus France propose un entretien obligatoire et donc le volet linguistique, on demande un minimum de B1 s'il accepte un diplôme préparatoire. Sinon directement en master s'ils sont leur benke (licence) chinois, il faut un B2. Donc Campus France c'est l'étape obligée pour l'obtention du visa auprès des autorités consulaires mais c'est une étape nécessaire mais pas toujours suffisante. C'est pourquoi les universités dépêchent des représentants comme moi par exemple pour le FLE dans ces pays pour recruter avec un entretien supplémentaire.

31 C : Et une dernière question: les RI coopèrent-elles avec les associations qui proposent une famille d’accueil française aux étudiants étrangers ? Si oui, comment ?

32 I : Oui, on coopère le mieux qu'on peut. [...] Nous apprécions beaucoup ces familles d'accueil qui sont un élément d'un dispositif d'accueil global et nous essayons de soutenir cette démarche d'insertion dans les familles.

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ANNEXE 3

Guide d’entretien pour les étudiants chinois

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