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V. Analyse du corpus

99 E : oui oui a c'est sûr oui e:t franchement j'ai beaucoup de chance sinon je ne parle pas//

même maintenant je ne parle pas très bien le français mais je pense que j'ai fait des progrès et la plupart c'est grâce à eux. [...] (Annexe 9, E5.)

En guise de conclusion, les éléments pouvant être jugés comme linguistiques selon la répartition du CECR, sont les plus nombreux dans le discours des étudiantes interrogées. Ces éléments se trouvent dans le discours de chaque interrogée. Pourtant, la plupart parlent uniquement de l’amélioration de la compétence orale, éclipsant complètement la compétence écrite. Cela s’explique plus probablement par le fait que ces étudiantes cherchent un cadre communicatif au sein de la famille d’accueil. Cependant, les éléments concernant les compétences écrites (correction des dossiers, l’aide pour la production écrite) sont mentionnés par certaines étudiantes. On pourra donc dire qu’aux vues des réponses, les contacts avec la famille d’accueil contribuent davantage à la composante linguistique de la compétence de communication.

4.1.2. La compétence sociolinguistique

Les apports pour la compétence sociolinguistique qui renvoie donc à la maîtrise des paramètres socioculturels de l’utilisation d’une langue, sont principalement ceux concernant le registre de la langue. Dans la famille, les étudiantes ont l’occasion d’apprendre les expressions « familières » qu’ils ne peuvent pas apprendre en classe.

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166 E1 : dans le premier on apprend du langage familier (rire) oui et c'est bien pour parler avec

les jeunes je pense. (Annexe 10, E6.)

105 E : [...] mais euh c'est vraiment familier si tu veux. oui d'ailleurs ils m'apprennent pas mal

de vocabulaire assez familier [...] (Annexe 8, E4.)

129 E : oui oui dans la famille c'est plutôt les mots familiers, on apprend les mots familiers par

exemple « bagnole » et comme ça, j'ai appris plein de mots très oraux et aussi gros mots (rire) en cours c'est pas possible. il faut parler comment dire, littérairement (rire) on essaie de rendre

les phrases compliquées (rire) oui je trouve que le français oral en cours et en famille c'est trop

différent. (Annexe 9, E5.)

149 E : [...] ce que j'ai appris dans la classe je pense que c'est moins utile que le français que

j'apprends dans ma famille d'accueil parce que ce qu'on a appris pendant le cours, j'écoute c'est très rare quand je parle avec les autres français. mais ce que j'ai appris dans ma famille

d'accueil, j'entends beaucoup. parce que les mots sont plus familiers oui. par exemple quand

j'étais dans ma famille d'accueil je ne mange pas beaucoup, c'est mon habitude et ils me disent que « tu as un appétit d'oiseau » pour la première fois je ne comprends pas et puis la dame m'a expliqué et ce que je n'apprends pas pendant le cours. pour la deuxième fois je suis dans l'autre famille d'accueil et ils me disent la même chose. je l'ai compris. c'est plus utile. (Annexe 11, E8.)

Ces exemples montrent que les étudiantes interrogées ont pris conscience de différentes normes sociales en français. L’autre remarque qu’on peut faire suite à l’analyse des résultats concerne le vouvoiement et le tutoiement. En effet, la plupart des interrogées tutoient les membres de leur famille d’accueil comme montre l’interrogée E4 quand elle affirme que la relation entre elle et sa famille est très amicale donc il est naturel de tutoyer. Elle souligne également que dans un cadre institutionnel, la communication se déroule différemment. Il arrive également que la famille insiste sur le tutoiement ou le demande (E2). L’étudiante E8, quant à elle, affirme qu’elle préfère le vouvoiement pour des raisons de politesse.

105 E : [...] bien sûr que c'est différent. ce dont tu parles avec les profs en tant qu'élève c'est pas

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les amis tu vois. déjà le ton moi je tutoie et ils me tutoient aussi. avec un prof tu vas pas dire « toi » (rire) déjà au niveau de registre de langue c'est différent. [...] (Annexe 8, E4.)

107 E : le père de ma famille d'accueil il a presque le même âge que mon papa mais je le tut//

comment dire (C: tutoie?) oui tutoie.

108 C : ah oui le père de ta famille d'accueil?

109 E : c'est lui// eux qui me demandent. (Annexe 6, E2.)

159 E : auparavant je ne me rappelle pas les prénoms de ce couple, j'ai toujours dit monsieur et

madame. il m'a dit que tu nous appelle directement avec les prénoms donc// donc soit je dis le

prénom soit j'utilise le vouvoiement. c'est parce que je pense que vouvoyer c'est plus poli// politesse. oui c'est plus poli. mmm et pour la dame, il m'a dit que tu peux tutoyer mais c'est aussi à cause de la politesse, j'utilise vouvoyer. (Annexe 11, E8.)

On peut donc en conclure que les apports pour la compétence sociolinguistique sont moins nombreux dans les témoignages en comparaison de ceux concernant la compétence linguistique. Cependant, en précisant la nature de l’apprentissage en famille, les étudiantes définissent la classe de langue en tant que lieu officiel d’apprentissage alors qu’en famille elles se trouvent dans un cadre moins rigide. Par conséquent, on pourra conclure que les apports sur le plan sociolinguistique sont beaucoup plus évidents lorsqu’un étudiant est régulièrement en relation avec une famille d’accueil. En effet, il est plus fréquemment confronté à un changement d’environnement (familial ou institutionnel), de cadre (formel ou informel) ce qui permet une acquisition des compétences sociolinguistiques plus naturels.

4.1.3. La compétence pragmatique

Concernant la compétence pragmatique qui recouvre l’utilisation fonctionnelle des ressources de la langue (réalisation de fonctions langagières, d’actes de parole) en s’appuyant sur des scénarios ou des scripts d’échanges interactionnels, les données ne révèlent guère d’éléments. En effet, les informateurs parlent plutôt de l’enrichissement de la langue française et de la variété langagière du français, sans détailler davantage.

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