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Cet intérêt pour les productions sonores ordinaires de l'usager nous a incité à analyser un ensemble de notions interrogeant l'expérience sensible de l'usager dans son quotidien et plus précisément dans son expérience sonore ordinaire. À la lumière de ces lectures, nous croyons de plus en plus que c'est en modifiant directement cette expérience sonore que nous serons en mesure d'enrichir les connaissances dans ce domaine. Par contre, nous ne savons toujours pas de quelle manière, par quels moyens nous allons réussir à questionner ce processus. La notion de trace sonore répond partiellement à ce questionnement.

1.4.1 Qu'est-ce qu'une trace sonore ?

Avant toute chose, nous avons longuement écrit sur la dimension sonore et sur son importance dans le quotidien des usagers, mais jamais il n'a été question, surtout avec la problématique que nous venons de développer, spécifiquement des sons que nous souhaitions travailler. Allons-nous par exemple, axer, nous focaliser sur des sons précis de notre environnement suivant l'idée d'objet sonore de Schaeffer ou nous ouvrir sur la notion de paysage sonore qui prend plutôt le parti de travailler sur un ensemble de sons situés ? Nous avons certes mentionné le fait que nous allions centrer nos investigations sur les productions sonores ordinaires de l'usager, mais cela reste relativement flou, laissant une quantité considérable de sons à analyser. L'usager est donc perçu non seulement comme un spectateur, mais comme un acteur, un producteur de sons. Il ne sera pas question de travailler sur n'importe quel son, mais bien sur ceux qui, pourtant présents à tous moments, passent quasiment inaperçus, noyés dans cette masse de sons à savoir les traces sonores. Il ne s'agira pas d'étudier toutes les traces sonores laissées par l'usager, mais précisément celles produites par ses actions et mouvements ordinaires dans l'espace public urbain et encore plus spécifiquement celles de ses pas.

Mais avant de justifier notre choix de concentrer nos réflexions sur les sonorités associées aux « pas » nous souhaitons prendre un moment afin de répondre à cette question : Qu'entendons-nous exactement à travers cette notion de trace sonore ? Avant d'en présenter notre propre définition, nous proposons un rapide tour d'horizon des multiples acceptions que prend cette notion protéiforme.

Alexandre Serres (2002) dans un article17, offre un bel aperçu des différentes définitions qu'a prise la notion de trace en allant au-delà de celles courantes d'empreintes laissées sur le sol, de marques laissées par une action, d'événements du passé, de quantités infimes et de lieux d'intersections avec le plan de projection. Ainsi, il dresse un portrait fort intéressant selon quatre grandes significations que la notion porte en elle et ce, à travers les travaux de différents penseurs.

D'une part, Paul Ricoeur (2000) propose de comprendre la trace sous son sens figuré, c'est-à-dire comme une marque psychique, à la croisée de la mémoire et de l'imagination. La trace est donc une trace affective qui influence les expériences de l'usager. D'autre part, la problématique de la trace indiciaire renvoie quant à elle, à la définition de petite quantité, de traces infinitésimales. Ginzburg (1989) propose trois différentes manières d'aborder ce paradigme indiciaire. Chez Morelli tout d'abord, les traces prennent la forme de signes picturaux permettant l'identification de l'authenticité de tableau d'art. En psychanalyse, ensuite, et surtout sous l'influence de Freud, la trace devient un symptôme, un détail trivial auquel il faut porter attention. Et finalement, lors d'investigations policières, la trace prend la signification d'indices permettant de résoudre une énigme. Troisièmement, pour les historiens, la trace prend une grande part de leur travail, étant justement ce sur quoi ils se réfèrent pour reconstruire l'histoire, c'est leur matériau de base. Enfin, Derrida (1967) dans « De la grammatologie », développe une véritable pensée de la trace où l'écriture est considérée comme une trace. Il la définit comme une « archi-écriture » et la relie à la question de la technique et où « penser les traces revient à penser les processus d’extériorisation de

l’homme à travers ses artefacts et notamment le processus d’extension de la mémoire collective, depuis les premiers silex jusqu’aux mémoires numériques actuelles. »18.

Alors, une fois ces définitions comprises, reste à savoir où la notion de trace sonore peut se situer. Quoique presque transcendante à l'ensemble de ces acceptions, elle prend dans un premier temps celle du paradigme indiciaire car elle est pour nous l'indice d'une action, d'un mouvement et de sa répercussion sonore. La trace sonore est ainsi, reprenant les mots de Freud, ce détail sonore trivial engendré par l'usager à travers ses comportements dans l'espace public urbain. Néanmoins, par son caractère fugace, le son s'évapore et se dilue plus ou moins rapidement en fonction de ses propres paramètres (fréquence, durée, intensité, spectre) et de ceux de l'espace (matériaux, configuration spatiale, condition météorologique) dans lequel il se propage. Nous n'avons donc pas affaire à une trace qui s'ancrera au paysage urbain, mais disparaîtra dans un temps quasi instantané.

17 Serres, 2002

Il faudra donc s'adapter à cette trace éphémère avec laquelle nous souhaitons travailler. Par contre celle-ci engendrera une réaction de la part de l'usager producteur-auditeur et des autres présents au même moment.

La trace sonore fait aussi écho dans d'autres disciplines et notamment en sociologie urbaine où des ponts intéressants peuvent être établis avec certaines notions. Ces derniers nous aident à la fois à préciser théoriquement la notion de trace sonore et à cibler notre parti pris méthodologique. Dans ces travaux sur l'évolution des cadres sensibles dans l'expérience de la ville occidentale du siècle dernier, le sociologue Siegfried Kracauer (1926) propose de s'arrêter et de considérer ce qu'il appelle des « manifestations discrètes de surface » et donc de s'intéresser à ces « petits riens urbains » (Paquot, 2010) présents à chaque instant dans le quotidien urbain. La trace sonore correspond alors à l'une de ces manifestations du fait que nous concentrons nos efforts à comprendre de quelles manières celle-ci transformera les comportements des usagers. Elle rejoint aussi les « infimes modulations de la sensibilité » présentées par Laplantine (2002). Finalement la trace sonore s'identifie à la notion de « geste ambiant ». Mise sur pied par Jean-Paul Thibaud, elle permet justement de prêter attention aux traces discrètes laissées par le passant dans l'espace et à la manière dont ces modulations sensibles transforment en retour l'ambiance d'un lieu. La trace sonore serait donc un geste ambiant que l'usager produit dans l'espace et qui transformerait l'ambiance sonore du lieu. De plus, à cette articulation, s'ajoute selon nous, l'idée d'un entremêlement entre l'usager, la trace sonore et l'ambiance sonore, du fait que les trois, au même moment, interagissent et s'auto-influencent réciproquement dans un mouvement continu.

Ainsi, nous proposons d'une part, de nommer les sons ordinaires produits par l'usager, des traces sonores et d'autre part, et nous expliquerons pourquoi, nous ajusterons nos oreilles précisément sur les traces sonores de « pas » laissées par l'usager lors de ses actions ordinaires dans l'espace urbain.

Quoique définie dans les paragraphes précédents, donnant ainsi les grandes lignes qui expliquent les fondements épistémologiques de la trace sonore, nous allons présenter dans les prochaines pages les différentes catégories de s'y rattachent. Celles-ci, au nombre de cinq, sont évidemment directement issues des divers paradigmes mentionnés en amont.

1.4.2 Catégories de traces sonores

Chacune des cinq catégories de trace sonore sera ici présentée. Fait à noter, selon la situation sonore, une même trace sonore peut à la fois changer de catégorie et figurer dans plusieurs. Les limites qui ceinturent chaque classe ne sont donc pas hermétiques, loin de là, les sources sonores voyagent, les auditeurs sont multiples, chacun ayant une mémoire et une culture sonore qui lui est propre, nous sommes donc en présence de possibilité d'interprétations multiples de la trace sonore. Par contre, nous avons tenté d'identifier les grandes catégories où chacune possède des éléments descriptifs qui la spécifient et la différencient de l'autre. Il s'agit alors des différents cas de figures, présentés l'un à la suite de l'autre, et qui définissent les manières dont les traces sonores peuvent agir sur l'espace et sur l'usager-auditeur-producteur.

Trace sonore comme empreinte

Ce type de trace sonore a cette particularité de marquer physiquement ou psychiquement l'usager ou l'espace. La notion de kinesthésie sonore de Chelkoff (2003) en démontre l'une de ces dimensions. Lorsque nous faisons dériver du spatial à partir du sonore, nous sommes bien dans cette catégorie. Ici la trace sonore forme donc un espace, elle touche directement le corps de l'usager. Il n'est pas question de l'empreinte sonore telle que la définissait Schafer19, mais plutôt d'une analogie auditive avec celle usuelle de marques laissées après le passage de quelque chose. Le son marque un territoire en lui donnant une identité, un marché ne serait plus marché, s'il n'y avait plus les crieurs scandant les prix et la qualité de leurs produits.

Dans un même ordre d'idées, la trace sonore peut avoir un impact considérable sur l'aspect psychologique de l'auditeur. Bien sûr, cette empreinte est beaucoup plus difficile à identifier. Malgré tout, les exemples ne manquent pas. La radio et la propagande qu'elle peut diffuser en est une belle démonstration. L'exemple d'une personne dans une salle qui commence à frapper des mains entraîne automatiquement l'ensemble de la salle à applaudir. Certains sons engendrent aussi des réactions particulières, liées à l'expérience sonore de la personne, mais qui la marque malgré tout. Il serait alors question d'une trace sonore perçue comme une empreinte affective (Ricoeur,

19 Empreinte sonore: Le terme s'applique aux sons d'une communauté, uniques ou possédant des qualités qui les font reconnaître des membres de cette communauté, ou ont pour eux un écho particulier. In Schafer, 1979, page 374.

2000).

La trace sonore comme empreinte possède une puissance et donc un pouvoir sans pareil de par ses propriétés acoustiques (fréquence, intensité, timbre). Elle est en mesure de moduler l'espace et d'en créer de nouveaux. Elle peut aussi être un élément de contrôle marquant les esprits et même devenir une arme (Volcler, 2011).

Trace sonore comme indice

En lien direct avec le paradigme indiciaire d'ores et déjà expliqué, cette catégorie de trace sonore informe l'usager à la fois sur l'espace, sur le son en lui-même et sur les actions qui se déroulent autour de lui. En effet, la trace sonore permet ici à l'usager de recueillir une quantité d'informations. D'une part, elle renseigne sur l'espace en nous fournissant des indices sur sa forme, sur les différentes surfaces et finalementsur sa profondeur(Ihde, 2007).

En effet, qu'il s'agisse d'une trace sonore directement produite par l'usager ou de celles produites par autrui, en produisant un son, l'usager est en mesure de reconnaître la forme d'un espace. Bien évidemment nous n'avons malheureusement pas, faute d'une éducation adéquate, les mêmes capacités d'écholocalisation, qu'un aveugle de naissance pourrait avoir, mais il nous est possible de savoir de manière suffisamment précise si l'espace est vaste, ou restreint (Jenkins, 1985).

D'autre part, la trace sonore nous donne des indices sur le type de surface sur laquelle nous marchons par exemple. En posant le pied sur le sol, le son nous informera sur sa texture, sa dureté, etc. Marcher sur un sol en gravier ou un sol en béton ne sonne pas de la même manière.

La dernière information que la trace sonore indiciaire peut donner sur la matérialité de l'espace, est liée, comme nous l'avons écrit, à sa profondeur. Qui n'a jamais fait l'expérience de taper contre un mur avant d'installer le clou et d'y apposer une peinture ? Le son nous laisse bien une trace de la profondeur, du vide qu'il y a à l'intérieur. Le même phénomène se produit aussi lorsque nous marchons sur les dalles d'une terrasse. Nous entendons clairement le vide qui nous indique qu'il y a un espace sous nos pieds.

La trace sonore indique aussi les multiples actions qui se passent dans aux alentours. Elle nous informe tel un signal d'un événement qui se déroule dans l'espace. Comme le mentionne

Schafer (1977) c'est une occurrence sonore qui capte notre attention et qui contient un message, une information, souvent un avertissement. Les différentes sonneries du tramway ou du métro en sont de bons exemples. Elle permet aussi d'obtenir des informations sur les événements qui se déroulent. La trace sonore nous donne une idée très précise des actions qui s'effectuent autour de nous. Elle nous permet de les localiser, d'évaluer leurs degrés de dangerosité et ainsi influencer nos propres actions. Par exemple, elle nous donne la distance, l'horizon acoustique (Truax, 1978) d'une source sonore et nous permet d'identifier son rythme, sa cadence, etc., données pouvant être d'une importance capitale.

La trace sonore indiciaire informe donc sur l'ambiance sonore d'un lieu. Par contre, parfois il faut être en mesure de bien décoder ces indices sonores sous peine de ne pas réagir de la bonne manière. Le langage en serait le meilleur exemple, car il permet d'obtenir de l'information, mais tout dépend si nous avons le bon code pour le comprendre.

Trace sonore comme mémoire

S'inspirant de Bloch (1974) et Ricoeur (2000), nous définissons la trace sonore mnémonique, comme celle d'un témoin du passé dans le présent. Plus difficile à observer directement lors de situations sonores, elle en influe néanmoins le déroulement. Chargées de l'histoire et de la culture de l'usager-auditeur, celles-ci resurgissent parfois en mémoire et transforment la perception d'un événement sonore. Demandez à quelqu'un autour de vous quel bruit émet un train, la réponse ne correspondra sûrement pas au son des trains actuels, mais à celui véhiculé par une mémoire sonore collective, cette personne vous répondra forcément par un « tchou tchou » et ce malgré le fait que la plupart d'entre nous n'avons jamais entendu un train faire ce bruit. Il s'agit de l'effet sonore de l'anamnèse décrite par Henry Torgue comme un :

« Effet de réminiscence : un signal ou un contexte sonore provoque chez l'auditeur le retour à la conscience d'une situation ou d'une atmosphère passée. Effets de sens, l'effet d'anamnèse caractérise le déclenchement, le plus souvent involontaire, de la mémoire par l'écoute et le pouvoir d'évocation des sons. » (Augoyard, Torgue, éds, 1995; 21)

Par nature, le son est aussi la trace historique d'un événement, car il voyage toujours dans le temps avant d'être entendu. Cette pérégrination sonore devient d'autant plus longue selon les

conditions de propagation du site de diffusion. L'écho, la réverbération peuvent permettre, pendant un certain laps de temps, à la trace, à la mémoire d'une émission sonore, d'errer encore un moment. Celle-ci est bien sûr très limitée dans le temps, question de secondes ou de millisecondes, mais existe malgré tout.

L'autre aspect de la trace sonore comme mémoire est beaucoup plus objectif. Il s'agit de la trace laissée autrefois sur le ruban, sur la bande magnétique et désormais encodée dans un fichier numérique. Il est donc question ici d'archive sonore, la trace sonore, mémoire conservée, marquée pour un temps indéfini sur un support quelconque.

Trace sonore comme écriture

Relativement simple à définir, la trace sonore comme écriture, est celle qui devient ou est une extension de soi. Il s'agit ainsi d'une extériorisation de soi qui se manifeste par le son. Nous émettons bien sûr une quantité incroyable de traces sonores de cette catégorie. Par contre, nous ne sommes pas souvent conscients de celles-ci, elles sont produites, entendues et ont même un impact significatif sur nos comportements, mais restent dans notre inconscient. D'autres traces sonores sont elles consciemment un prolongement de soi. C'est une manière de s'affirmer, de signifier sa présence dans l'espace. L'exemple, un peu ancien, des jeunes diffusant de la musique à l'aide de leurs « ghettoblaster », et plus actuel avec leurs téléphones portables diffusant leur musique dans l'espace public afin d'afficher sonorement leur affiliation à un groupe en particulier.

La musique présente aussi un autre exemple, celui des musiciens comme ceux de jazz. Ici, l'instrument, le corps du musicien et les multiples sonorités qui en émaneront, ne font qu'un. Les sons expriment des émotions dont le musicien désire faire partager ou exhumer de ses entrailles.

La trace devient donc un artéfact sonore d'une action, d'une émotion, ou à travers le langage, d'un message. La voix étant aussi l'écriture sonore, la trace sonore d'une idée, d'une envie que l'on veut exprimer. Toute écriture ne passe-t-elle pas par la parole, voix intérieure qui nous dicte ce qu'il faut écrire?

Trace sonore comme processus

Dernière catégorie, la trace sonore comme processus est celle qui permet à celui qui l'entend de comprendre de quelle manière le son a été produit et si l'action a été exécutée. Elle donne non seulement un indice tout comme sa consœur indiciaire, sur l'action, mais elle n'est pas limitée au seul message qu'elle diffuse. En effet, la trace sonore processuelle, nous donne en quelque sorte la certitude, la confirmation qu'une action a bel et bien était exécutée. À l'ère du numérique, cette trace sonore est d'autant plus présente.

Après avoir fait une manipulation sur un ordinateur, nous attendons souvent qu'un son vienne nous assurer que notre action a bien été prise en compte. Le même phénomène peut se produire lorsque nous voyons une personne en train d'exécuter une action quelconque et que, dû à certaines conditions, à notre localisation dans l'espace ou lorsque nous nous situons à l'intérieur et que les fenêtres nous empêchent d'entendre, nous avons l'impression que la personne effectue son action sans que l'appareil qu'elle utilise ne fonctionne. La conduite d'une automobile électrique peut nous donner la même impression, celle du moteur qui ne fonctionne pas, donc que le moteur à un problème.

En lisant la description de l'ensemble de ces cinq catégories, il serait possible de dire que chaque trace sonore se situe dans l'ensemble de celles-ci. En effet, une trace sonore peut, selon la situation, naviguer d'une catégorie à une autre. Ce que nous avons essayé d'isoler dans chacune des catégories, correspond à des dominantes. Toujours selon la situation sonore, une trace sonore possède, malgré son ouverture sur les autres, une particularité qui permet de l'inclure dans une catégorie plus que dans une autre.

De plus, afin d'affiner davantage la notion de trace sonore, nous allons présenter différentes caractéristiques de la trace sonore. Non seulement nous pouvons classer les traces sonores selon des catégories liées à ce qu'elles permettent de dire par le son sur l'environnement ou l'action sonore effectuée, mais elles possèdent aussi, indépendamment de cette classification, des propriétés qui leur sont conférées en fonction de la situation sonore et la situation d'écoute dans lesquelles l'usager-auditeur se trouve.

1.4.3 Caractéristiques de la trace sonore

Nous avons divisé les caractéristiques de la trace sonore en trois groupes. Le premier d'entre eux correspond aux connexions directes entre la trace sonore et sa source conditionnant ainsi le reste de ses autres caractères. Il s'agit d'une écoute objective de la trace sonore se subdivisant en