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PARTIE – 4 – PROTOTYPAGE D'UN OUTIL MÉTHODOLOGIQUE

4.1 Protocole des micro-expérimentations (MEXP)

Schéma 2 : Protocole de mise en place des micro-expérimentations

Pour chacune des deux phases (micro-expérimentations et l'expérimentation finale), un protocole a été créé. Celui-ci inclut les différentes étapes menées afin de permettre le recueil d'informations utiles à l'avancement de notre projet. Le protocole se divise en trois temps, chacun d'eux représentant un moment particulier du déroulement des expérimentations. Ces périodes se divisent ensuite en huit autres points correspondant aux multiples actions menées par le chercheur.

Premier temps du protocole, il s'agit de l'exécution des différentes opérations conduites et effectuées en amont de la mise en place du dispositif sur le site d'intervention. Nous avons nommé

cette étape, l' « avant », qui consiste en quelque sorte, à la phase de pré-expérimentation. Il est alors question d'identifier clairement et spécifiquement le ou les objectifs que nous souhaitons atteindre lors de la micro-expérimentation en question. De plus, cette première étape sert à analyser le site d'intervention. Ce stade analytique se développe en quatre opérations à savoir : la présentation, la sélection, la captation et la diffusion. Celles-ci seront expliquées – ainsi que les autres actions plus précises propres à chaque temps du protocole – plus en détail dans les prochains paragraphes. Second temps, est celui lié directement au moment de l'expérimentation, c'est-à-dire cet instant, où le dispositif est installé sur le site d'intervention. C'est à ce stade du protocole que le chercheur observe les transformations générées par l'intrusion du dispositif dans l'espace collectif urbain. Ce temps, que nous nommons « pendant », est aussi celui, où le chercheur devra, suite à ses observations, à la fois sonores et visuelles, effectuer des ajustements techniques afin d'améliorer le bon fonctionnement du dispositif. Finalement, le dernier temps du protocole, correspond à l'« après » ou, à ce que nous pourrions nommer, la post-expérimentation. Il s'agit ici d'analyser les données recueillies lors des observations et d'effectuer un retour réflexif afin d'aller de l'avant en modifiant les objectifs, voire les hypothèses liées à l'expérimentation qui suit celle qui vient d'être menée.

Les huit étapes du protocole qui complètent les trois temps d'exploration (avant, pendant, après), représentent les actions et les opérations concrètes qui sont effectuées par le chercheur. Le premier temps se divise donc en deux étapes à savoir, présenter les objectifs et analyser le site, celle-ci se déployant en trois autres points soit : sélectionner (décrire et sentir), capter et diffuser. Le deuxième temps, le « pendant », s'articule autour de deux étapes soit : observer et ajuster. Le dernier temps du protocole correspond donc à « l'après » où il s'agit d'analyser, d'effectuer un retour réflexif et de modifier les objectifs propres à la première étape du temps 1.

4.1.1 Premier temps du protocole : l'avant ou la pré-expérimentation

Schéma 3 : Protocole de mise en place des micro-expérimentations temps 1

1- Présenter le ou les objectifs

Lors de cette première étape, il est question d'identifier les objectifs spécifiques en lien avec la MEXP qui sera effectuée. Ceux-ci sont donc développés en détail tout en démontrant de quelle manière ils permettent de répondre à nos hypothèses. Il n'est pas uniquement question de décrire les objectifs théoriques et conceptuels, mais aussi pratiques et techniques. En d'autres termes, il s'agit de présenter en quoi le dispositif que nous allons intégrer dans l'espace collectif urbain sera d'une part, mis à l'épreuve, mais d'autre part, comment celui-ci sera en mesure de catalyser les données que nous recherchons. C'est aussi à cette étape que nous présentons les modifications et les reformulations, si tel en a été le cas, apportées à nos objectifs et donc de quelle manière ils se sont transformés suite aux réflexions que nous avons menées lors de la MEXP précédente. L'idée n'est pas simplement de mettre en avant les changements conceptuels, mais aussi techniques, à savoir de quelle manière nous avons opéré afin de répondre à ces transformations.

2- Analyser le site

L'analyse du site où nous allons installer notre dispositif se divise en trois étapes (sélectionner, capter, diffuser). Celles-ci, nous servent de tremplin à la fois lors des réflexions que nous avons menées autour de la conceptualisation théorique du dispositif, mais aussi et surtout sur des aspects liés à sa technicité et à son intégration dans le site.

- Sélectionner (décrire et sentir) :

Il s'agit dans cette étape, d'analyser le site d'intervention choisi en fonction de différents critères. Il s'avère important pour nous de prendre en compte le site dans la conception du dispositif. Ainsi, un relevé doit être effectué en lien avec : les différents usages présents sur le site, la nature des multiples matériaux, la configuration et l'organisation spatiale, ainsi que le mobilier présent sur le site. Ce relevé, plus descriptif, s'accompagne d'une phase d'imprégnation où le chercheur se laisse guider par l'espace et témoigne de ses impressions, son ressenti, par rapport aux différentes modalités sensibles. Le but n'est pas de dresser un portrait systématique sur la perception de l'espace à travers l'ensemble de nos sens, mais bien d'écrire sur ce qui, au niveau sensible, se répercute sur la manière de vivre l'espace. Des enregistrements sonores sont méthodiquement effectués dans le but de saisir le paysage sonore du site. Les deux dernières analyses sont répétées à différents moments de la journée et sur quelques jours afin d'avoir une meilleure idée de la transformation de ces données en fonction du temps voire dans certains cas du climat.

- Capter :

Une fois le site sélectionné, décrit et senti, la deuxième étape consiste à se demander de quelle manière capter les traces sonores des « pas » des usagers. Il s'agit alors de partir de l'état d'avancement du dispositif et de l'adapter en fonction des contraintes et des possibilités que le site d'intervention offre. L'analyse faite lors de l'étape de sélection, facilite indéniablement cette phase. La nature des matériaux joue un rôle primordial dans la captation des sons. Cette étape comprend aussi la mise en place directement sur le site d'intervention du dispositif au niveau de l'équipement nécessaire à la captation. Le plus gros travail est réellement d'adapter le dispositif de captation à l'espace dans lequel il prend place et ce, à la fois directement au niveau de l'équipement à utiliser en fonction des matériaux présents sur le site et de l'endroit précis où installer le système de captation. Les allers et retours entre le site d'intervention et l'atelier de fabrication du dispositif sont essentiels afin d'achever

cette étape. Finalement cette étape doit décrire l'ensemble de l'équipement utilisé lors de la captation des sons.

- Diffuser :

Une fois le système de captation bien établi, la troisième étape de cette analyse du site, quoique extrêmement liée à la phase précédente, demande à elle seule un travail conséquent. L'idée développée à travers cette étape est de mettre en place, sur le site d'intervention, le système de diffusion des traces sonores captées préalablement. Il s'agit à la fois de réfléchir à l'emplacement idéal des haut-parleurs afin de ne pas gêner les usages présents sur le site et d'offrir une qualité sonore adéquate, c'est-à-dire qui permet d'entendre suffisamment les traces sonores amplifiées des « pas » des usagers dans leurs déplacements. Comme lors de l'étape précédente, une liste détaillée de l'équipement utilisé doit être faite.

4.1.2 Deuxième temps du protocole : le pendant ou l'expérimentation

Schéma 4 : Protocole de mise en place des micro-expérimentations temps 2

3- Observer

Le dispositif étant maintenant mis en place sur le site d'intervention, le troisième point comprend l'ensemble des éléments relatifs à l'observation in-situ de la part du chercheur. Il est donc question d'observer le comportement et les conduites des usagers et de voir s'il y a modification de ceux-ci due à l'implantation du dispositif. Le chercheur doit donc être attentif à ce que Simmel appel les « manifestations