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Toxicité des boues des bassins et risques sanitaires

Planche 4 : Facteurs de blocage de la circulation des eaux pluviales au niveau des marécages et exutoires

4. GENERALITES SUR LE MILIEU HUMAIN

4.2. Q UALITE DE L ’ ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE

4.2.6. Toxicité des boues des bassins et risques sanitaires

4.2.6.1. Résultats d’analyse de la toxicité des boues

Les sédiments constituent des réservoirs d’apport en métaux lourds toxiques. Les valeurs obtenues de l’analyse des Eléments Traces Métalliques (ETM) dans les sédiments échantillonnés dans les bordures des cours d’eau et dans les conduites d’eau enseignent une importante teneur de ces éléments (Pb ; Cd et Cr).

Les résultats d’analyse de la toxicité des boues/sédiments des collecteurs et des décharges sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 19 : Résultats d’analyse physico-chimiques des boues/sédiments

Echantillons

Paramètres Pb

mg/kg

Cd mg/kg

Cr mg/kg

N-NH3 mg/kg

SO4 2-mg/kg

Qc boue 63 5,43 7,2 13,32 2,92

Qb Boue 27,43 9,68 10 12,73 4,98

Qb déchet 50,9 3,45 19 14,65 4,03

S bis boue 105,83 6,85 14,4 30,93 11,11

Rc boue 83,45 20,85 10 14,69 2,84

WW1 boue 38,93 21,18 9,2 19,92 0,47

WW3 boue 47,18 7,18 9,6 35,97 0,22

Y boue 50,53 5,65 10,2 18,28 2,54

XX boue 41,25 4,13 11,8 21,05 1,67

Pa2 déchet 46,13 41,9 13,8 32,44 6,99

Pa2 boue 25,3 19,08 4,2 23,84 4,07

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018

D boue 45,1 12,5 4,4 19,9 3,28

Rd boue 49,43 5,85 6,4 20,73 5,37

AAs1 boue 16,1 6,95 6,2 8,59 0,02

Pb boue 39,48 10,63 12,2 13,02 5,31

Ma2 boue 57,6 10,5 17,4 28,86 10,16

NORMES/ Dir

86/278/CCE 750 - 1200 20 - 40 - - -

Source : Résultats d’analyse, LHA, 2018

Légende : Pb : Plomb ; Cd : Cadmium ; Cr : Chrome total ; N-NH3 : Azote ammoniacal ; SO4²- : Sulfate

NORMES/ Dir 86/278/CCE : Directive 86/278/CEE du Conseil relative à la protection de l’environnement et notamment des sols, lors de l’utilisation des boues d’épuration en agriculture

Au regard des résultats du tableau ci-dessus, on remarque que la teneur en Plomb, qui est conforme à la norme, varie de 16,1 à 105,83. Cette concentration est plus importante au niveau des boues de Sbis ; Rc ; Qc ; Ma2 et Qb déchets.

Les ions cadmiums sont plus concentrés au niveau des boues de WW1, Rc, Pa2 (boue), D et sont hors norme chez le déchet Pa2.

En ce qui concerne la teneur en chrome total, elle varie de 4,2 à 17,4. Cette teneur est plus remarquée dans les boues Ma2, S bis, Pa2 déchets, Pb et XX. Les résultats du Pb ; Cd et Cr de ces deux décharges montrent qu’il y a un risque de ces ETM de la décharge vers la chaîne trophique.

Il y a une forte teneur en Azote ammoniacale dans tous les échantillons de boues avec une concentration plus élevée au niveau des boues WW3, Pa2 déchets, Sbis, Ma2 et Pa2. Cette forte concentration montre une pollution organique de la zone d’étude.

On note également la présence des ions sulfures (S2-) dans ces échantillons avec des valeurs élevées au niveau des boues Sbis, Ma2, Pa2 déchets, Rd et Pb. Dans les boues, la présence de sulfure est susceptible de provenir des activités anthropiques qui génèrent divers effluents (anoxie). Cette anoxie favorise la réduction des sulfates (SO42-) en sulfure S2- (odeur d’œuf pourri). Les sulfures sont souvent évoqués comme responsables du mauvais fonctionnement des stations d’épuration biologique. L’étude du niveau de pollution métallique de la zone du projet à travers les boues/sédiments révèle des concentrations élevées pour le Pb, Cd, N-NH3 et SO42-.

Au regard des résultats d’analyse des boues à curer, il est recommandé de les enfouir sur un site indiqué en prenant des mesures pour éviter la contamination du sol et des eaux dans le milieu d’accueil. Le site d’accueil identifié est le Lieu d’enfouissement sanitaire de Ouèssè.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 4.2.6.2. Avis du Maire par rapport au lieu de dépôt des boues

Dans la ville de Cotonou, la gestion des déchets solides est caractérisée par l’absence d’une chaine complète allant des ménages, jusqu’à la décharge finale. Cette situation a eu pour conséquences la présence des dépotoirs d’ordures sauvages, l’insalubrité du cadre de vie en général, et des bassins à aménager en particulier. Ce phénomène engendre des risques sanitaires importants pour les populations avoisinantes. Pour corriger cette situation, la ville de Cotonou a aménagé le Lieu d’Enfouissement Sanitaire (LES) de Ouèssè (Savi), dans la Commune de Ouidah, fonctionnel depuis 2006.

Dans le cadre de la gestion des déchets et boues issus des purges, la Mairie a donné son accord pour que ces produits soient transférés sur le site d’enfouissement de Ouèssè.

Le volume approximatif des produits de purge est de 2 518 337 m3 pour tous les ouvrages.

S’il est vrai que la ville de Cotonou dispose d’un site à Ouèssè pour l’enfouissement sanitaire des déchets, il est aussi évident qu’une telle quantité de volume de déchets, en un temps court, pourrait contribuer à la saturation de l’espace.

C’est pourquoi il serait opportun que la Mairie de Cotonou enclenche des discussions avec les autorités du ministère chargé du cadre de vie, pour la prospection d’autres sites pouvant continuer de jouer le rôle d’enfouissement technique.

4.2.6.3. Aperçu sur le LES de Ouéssè et le procédé d’enfouissement des déchets

Le Lieu d’Enfouissement Sanitaire (LES) de Ouèssè est localisé dans l’arrondissement de Savi (dans la Commune de Ouidah, dans le Département de l’Atlantique).

Figure 15 : Localisation du site du LES de Ouéssè

Source : Fond topographique IGN, 1991 et travaux de terrain, novembre 2018

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Le LES est un espace de 80 hectares aménagés (Dessau-Soprin, 2005), pour recevoir les déchets provenant de la ville de Cotonou, Ouidah et environs.

Le casier d’enfouissement des ordures ménagères (OM) a été conçu en 2004 selon le principe de la libre percolation et de l’atténuation naturelle, eu égard aux conditions hydro-géologiques locales reconnues très favorables selon les études de Dessau-Soprin, 2005).

Le procédé d’enfouissement est retracé comme suit :

 réglage, compactage et recouvrement des déchets ;

 profilage du talus des rehausses, puis du dôme final ;

 rehausses, recouvrements journaliers et couverture finale ;

 drainage du ruissellement sur les aires recouvertes ;

 captage du biogas.

De nos jours, l’AGETUR fait l’étanchéité du fonds des casiers avec la géo-membrane, pour protéger la nappe phréatique.