Pratiques ou comportements des populations en matière d’assainissement d’assainissement

4.2. Q

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4.2.1. Pratiques ou comportements des populations en matière d’assainissement

L'assainissement, l'hygiène alimentaire et l'accès à une eau saine constituent des éléments fondamentaux dans la préservation ou l'amélioration de la santé de l'individu et de la communauté entière. Il importe donc de savoir ce que les populations des arrondissements affectés par le projet font par rapport à ces questions.

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000

Evolution de la population des arrondissements

2002 2012 2018

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 4.2.1.1. Mode d’évacuation des eaux usées domestiques

La ville de Cotonou ne dispose que d’un réseau d’égouts assez sommaire qui se limite au centre-ville. Dans les quartiers périphériques, l’évacuation des eaux usées est laissée aux initiatives individuelles. Plusieurs méthodes sont alors utilisées par les ménages pour leur évacuation (tableau ci-après).

Tableau 12 : Répartition des ménages selon le mode d’évacuation des eaux usées

Arrondis Sements

Puisard Rigoles – caniveaux

Infiltration naturelle (rue)

Cours de la

maison Total

Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

A1 6 10,0 0 0,0 49 81,6 5 8,4 60 100,0

A2 8 20,0 3 6,7 16 40,0 13 33,3 40 100,0

A3 35 58,3 10 16,7 10 16,7 5 8,3 60 100,0

A4 33 37,0 23 25,9 20 22,2 13 14,8 90 100,0

A5 23 75,0 8 25,0 0 0,0 0 0,0 30 100,0

A6 6 12,5 25 50,0 13 25,0 6 12,5 50 100,0

A9 12 58,3 3 16,7 5 25,0 0 0,0 20 100,0

A10 24 39,5 25 42,1 9 15,8 2 2,6 60 100,0

A12 40 49,6 28 35,4 12 15,0 0 0,0 80 100,0

A13 37 40,8 6 6,7 47 52,5 0 0,0 90 100,0

Total 223 38 132 23 181 31 45 8 580 100

Source : Enquêtes de terrain, juin-août 2018

Sur les 580 chefs de ménage enquêtés, les puisards ou les rues constituent les principaux lieux de rejet des eaux usées domestiques. 38 % des chefs ménage évacuent les eaux usées dans les puisards. Une part importante des enquêtés (62 %) évacue les eaux usées dans la rigole des caniveaux, dans la rue (infiltration) et dans la cours de leurs concessions.

La rue (81,6 %) est le lieu où les résidents du 1^er arrondissement évacuent leurs eaux usées de ménages. Ce même endroit constitue le lieu privilégié d’évacuation des eaux usées ménagères des populations des quartiers précaires des arrondissements 6, 9 et 13 avec pour conséquences des rues sont jonchées de d’ordures.

Les méthodes utilisées pour l’évacuation des eaux usées domestiques dans certains quartiers de Cotonou s’avèrent donc inadéquates (planche 4).

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Planche 5 : Dispositifs d’évacuation des eaux usées domestiques dans les rues de Cotonou

Photo 20 : Puisard construit pour évacuer les eaux usées domestiques dans la rue 10.062 du collecteur Pa2

Photo 21 : Puisard construit pour évacuer les eaux usées domestiques dans la rue 12.169 du collecteur M

Photo 22 : Ecoulement des eaux usées vers l’exutoire du lac à Zogbohouè dans le 9ème arrondissement

Photo 23 : Ecoulement des eaux usées ménagères dans la rue 10.008 (hôpital St Luc).

SOTON A., 2018

Dans la ville de Cotonou, les réseaux d’assainissement drainent les eaux usées vers les bas-fonds et le lac Nokoué. Les caniveaux existants sont constamment bouchés malgré le travail (curage des caniveaux et dalots) des services d’assainissement et ne permettent pas l’évacuation normale des eaux usées.

L'assainissement constitue l’un des éléments fondamentaux dans la préservation ou l'amélioration de la santé de l'individu et de la communauté entière. Malgré son importance, dans les quartiers de la ville de Cotonou, l’évacuation des eaux usées est laissée aux initiatives individuelles.

Quant aux eaux pluviales, elles envahissent les voies, rendant la circulation des véhicules très difficile. On assiste en effet, à une dégradation accélérée de la voirie par l’étalement des eaux de ruissellement (Planche 05).

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Planche 6 : Flaques d’eau et écoulements des eaux pluviales dans certains quartiers de Cotonou

Photo 24: Flaque d’eau sur la rue 13.139 à Aïbatin dans le 13ème Arrondissement

Photo 25 : Eau pluviale stagnée sur la rue 4.012 dans le quartier Enagnon abritant le bassin Y

Photo 26 : Eau pluviale stagnée sur une rue du 12ème arrondissement abritant le collecteur Abc dans le quartier Cadjèhoun

Photo 27 : Ecoulement des eaux pluviales dans le quartier Minontchou abritant le collecteur WW2 du 2ème arrondissement

SOTON A., 2018

Le système de canalisation des eaux pluviales n’existe que sur le long des voies principales des quartiers du centre-ville de Cotonou. Dans les quartiers comme Cadjèhoun, Aïbatin, Enagnon, Minontchou, etc. le système de canalisation est presque inexistant. Mais, certains ménages construisent à leurs propres frais des ouvrages pour l’évacuation des eaux usées et pluviales. Ces ouvrages sont généralement faits de briques en ciment et orientés vers les ravins et les bas-fonds.

A ces différents problèmes, il faut ajouter la stagnation des eaux qui crée des flaques d’eau d’origine domestique ou pluviale. Elle se rencontre dans quelques endroits des quartiers de Cotonou. Les eaux usées issues des douches et des toilettes sont quant à elles généralement évacuées par les services de vidange formel, ou évacuée manuellement dans la nature ou jamais évacuées.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 4.2.1.2. Mode d’évacuation des eaux de vannes

Les ménages de Cotonou ayant des lieux d’aisance évacuent les eaux de vannes de diverses manières comme le montre le tableau ci-après.

Tableau 13 : Répartition des ménages selon le mode d’évacuation des eaux de vannes

Arrondissements

Service de vidange formel

Vidange

manuelle Jamais vidangé Total

Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

1A 57 95,1 0 0,0 3 4,9 60 100,0

2A 32 80,0 5 12,5 3 7,5 40 100,0

3A 49 81,7 3 5,0 8 13,3 60 100,0

4A 68 75,6 18 20,0 4 4,4 90 100,0

5A 22 73,3 5 16,7 3 10,0 30 100,0

6A 43 86,0 5 10,0 2 4,0 50 100,0

9A 16 80,0 3 15,0 1 5,0 20 100,0

10A 51 85,0 7 11,7 2 3,3 60 100,0

12A 74 92,5 4 5,0 2 2,5 80 100,0

13A 67 74,4 20 22,2 3 3,3 90 100,0

Total 479 82,6 70 12,1 31 5,3 580 99,99

Source : Enquêtes de terrain, juin-août 2018

L’analyse du tableau 12 montre que 82,6 % de l’ensemble évacue les eaux de vannes via le service de vidange formel. 70 ménages (12,1 %) font recours à une vidange manuelle et 31 ménages soit 5,3 % n’ont jamais procédé à la vidange. Ces pratiques ont des impacts sur la santé de la population. L’OMS en collaboration avec le PNUE (1992) soutiennent qu’en termes de santé publique, les infections les plus importantes sont les nombreuses transmissions «fécales-orales» dues à la consommation d’aliments ou de boissons contaminées.

Les pathologies microscopiques responsables de ces infections se trouvent dans les défections des humains ou des animaux infectés. Ils contaminent les eaux de surface lorsque les égouts sont bouchés ou lorsque les fosses septiques débordent et ils proviennent souvent aussi des défécations des individus qui ne disposent pas de toilettes.

La situation sanitaire de la gestion des boues de vidange est préoccupante. La gestion se fait de façon anarchique et sans tenir compte des règles d’hygiène que requière cette activité. Cette situation entraîne des risques sanitaires énormes pour les populations et l’environnement. Mais indépendamment de ces pratiques, il faut noter le non-respect des normes techniques de construction des ouvrages d’assainissement individuels telles que

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 conseillées par le ministère chargée de l’urbanisme, ce qui provoque le comblement rapide des fosses et un débordement du contenu hors de celles-ci, augmentant ainsi les risques sanitaires encourus par la population.