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Situation du neuvième arrondissement

Planche 4 : Facteurs de blocage de la circulation des eaux pluviales au niveau des marécages et exutoires

4. GENERALITES SUR LE MILIEU HUMAIN

4.3. S ITUATION PAR ARRONDISSEMENT CONCERNE PAR LE PROJET

4.3.7. Situation du neuvième arrondissement

4.3.7.1. Etat de proximité

Les inondations, malheureusement annuelles, constituent le phénomène redouté par 86 % de la population de Zogbohouè, seul quartier de l’arrondissement parcouru par les collecteurs Pb et Pc. Les inondations dans ce quartier font apparaitre les reptiles qui rentrent parfois dans les maisons. Le cauchemar des reptiles aquatiques est suivi par une prolifération des maladies hydriques. Les populations du neuvième arrondissement estiment être très peu desservies par les ouvrages d’assainissement.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Elles reconnaissent toutefois que les rares ouvrages existants ne sont pas fonctionnels du fait de leur incivisme. Les collecteurs sont en effet bouchés par des personnes qui y déversent les eaux usées avec ce qu’elles comportent comme déchets ménagers.

Le faible niveau de collecte des ordures est considéré comme le second problème qui affecte le milieu et dégrade le cadre de vie. En effet, des structures de collecte des ordures, que les populations considèrent comme envoyées par la mairie, sont très peu utilisées. Une proportion relativement faible (8 %) sollicite leur service; le reste se contente d’enterrer les ordures dans les concessions ou de les déverser dans les plans d’eau. Les raisons évoquées sont le coût du service et surtout la nécessité de le payer chaque mois. Il n’existe pas d’association de développement ni d’organisation formelle pour la salubrité et pour la formation de la population à la gestion du cadre de vie.

Il n’existe pas de latrine publique et malgré cela une très forte proportion (71 %) dit ne pas avoir de latrine privée. On se demande comment cette proportion satisfait ses besoins.

Il est mentionné plusieurs dépotoirs sauvages dans les différents quartiers surtout celui de Fifadji non desservi par un ouvrage d’assainissement. Ces dépotoirs reçoivent tous les déchets, notamment les déjections humaines. Ceci explique pourquoi beaucoup de maisons sont sans latrine. La situation des eaux usées est identique à celle mentionnée plus haut.

Aucune maison ne dispose, en son sein, de système d’évacuation des eaux de douches et de ménage. Les rares personnes qui en construisent, utilisent la rue en installant des puits perdus pour recueillir les eaux de douche. Même dans ce cas, et comme la très grande majorité, les eaux de cuisine et de lessive sont déversées dans les collecteurs ou dans les rues. La photo suivante illustre une fosse perdue en pleine rue.

Photo 51 : Puisard dans la rue 369, sous bassin Pb, quartier Zogbohouè

Source : travaux de terrain, 2018

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Les populations sont desservies par des centres de santé publics et privés. Les structures privées de santé ne sont pas perçues par les populations comme étant à leur service. Elles ne considèrent que les centres de santé publics lorsqu’elles doivent évaluer la disponibilité des infrastructures sanitaires.

L’insalubrité du cadre de vie leur fait souffrir des maladies telles que le paludisme et le choléra parmi les plus grandes affections qui sévissent au sein de la population. Bien que tous les arrondissements soient dotés des centres de santé publics et que tous les quartiers ont sur leur territoire un centre de santé privé, les populations continuent de solliciter de nouveaux centres de santé publics.

4.3.7.2. Personnes affectées par le projet

Les ouvrages à réaliser dans le neuvième arrondissement affecteront 4,7% de toutes les personnes affectées par le PAPVIC. Ces personnes sont constituées de 27% d’hommes chefs de ménages, de 20% de femmes chefs de ménages et 7% de veuves.

Comme on peut le constater, une proportion importante (46%) des personnes affectées sont des hommes et femmes célibataires. Cela témoigne de la nature des biens affectés, essentiellement constitués de biens destinés à la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus (77%).

L’une des particularités de cet arrondissement est le nombre de puisards et de fosses septiques installés dans les rues, une pratique adoptée par 48% des personnes affectées.

C’est aussi dans cet arrondissement qu’on a le plus de clôtures de toute sorte installées au-delà des limites des concessions.

En comparaison avec les autres arrondissements, beaucoup de maisons débordent les limites convenues. Ainsi, 13% des personnes affectées verront une partie de leurs maisons détruites.

Les constructions à usages commercial et professionnel ne sont pas moins nombreuses.

Leur destruction totale ou partielle touche 60% des personnes affectées.

Les compensations en espèces sont souhaitées par 65% des personnes affectées et un appui financier aux activités est attendu par 10% des personnes affectées.

Personne ne souhaite une reconstruction des biens démolis par le projet.

4.3.7.3. Consultation publique

Les thèmes abordés lors de la consultation publique sont les inondations, les déchets ménagers et les nuisances/désagréments lors des travaux du projet PAPVIC.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 L’analyse du phénomène des inondations a permis de situer les responsabilités de la nature (Cotonou en dessous du niveau de la mer), mais surtout des hommes dans la gestion des ouvrages réalisés et qui sont à renforcer, dans le cadre du présent projet.

L’accent a surtout été mis par les populations et les élus locaux sur l’incivisme des populations.

Le manque de système de collecte des eaux usées dans presque toutes les maisons est une cause en amont de l’incivisme. A la différence des autres arrondissements, les populations ont souhaité la réactivation du contrôle des services d’hygiène. Une sensibilisation préalable incitera les ménages à construire des systèmes de collecte des eaux usées (eau de douche, la lessive, le lavage d’ustensiles de cuisine et des véhicules, etc.) pour un meilleur assainissement du milieu.

Les populations reconnaissent que les déchets ménagers sont aussi déversés dans les ouvrages, au cas où ils ne pourraient être enterrés dans les maisons et/ou rarement brûlés.

Les propositions sont les mêmes que dans d’autres arrondissements, notamment des canaux couverts. La proposition d’ouvrages enterrés est applaudie par les uns alors qu’il rend perplexe d’autres qui évoquent les difficultés d’entretien. Les réponses données par les techniciens sont allées dans le sens où cette option n’est appliquée que lorsque les conditions physiques le permettent.

Le problème de la gestion des déchets ménagers trouvera sa solution dans la réduction du coût de ce service et le sérieux des structures de collecte qui doivent respecter leurs engagements dans la collecte et ne pas déverser leurs charges dans le quartier. Il arrive que des collecteurs inconnus viennent déverser aussi leur charge dans le quartier ou sur des tas déjà existants.

Les élus locaux affirment n’être pas outillés juridiquement pour intervenir dans de tels cas.