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Profil épidémiologique des affections liées à l’eau

Planche 4 : Facteurs de blocage de la circulation des eaux pluviales au niveau des marécages et exutoires

4. GENERALITES SUR LE MILIEU HUMAIN

4.2. Q UALITE DE L ’ ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE

4.2.7. Profil épidémiologique des affections liées à l’eau

4.2.7.1. Rythme inter annuel des cas des affections hydriques dans la zone du projet

Au cours des quatre dernières années (2014 – 2017), le paludisme, les affections diarrhéiques, l’anémie et le choléra ont constitué les principales pathologies hydriques (figure 18) enregistrées dans la ville de Cotonou.

Figure 16 : Evolution interannuelle des cas de paludisme, des affections diarrhéiques, de l’anémie et du choléra dans les secteurs du PAP de 2014 à 2017

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018

Source des données : Ministère de la Santé - DHIS2, 2018

L’examen de la figure ci-dessus montre que l’affection palustre a été la maladie la plus répandue, suivie par la diarrhée, l’anémie et le choléra. Au niveau de toutes les affections, le nombre de consultation évolue en dents de scie d’une année à une autre. Le paludisme présente globalement une tendance à la baisse. Le nombre de cas enregistré est passé de 110 603 en 2004 à 84 631 cas en 2017. L’année 2017 a enregistré le nombre de cas le plus faible de paludisme (84 631 cas).

Pour ce qui concerne les affections diarrhéiques, elles connaissent également une tendance à la baisse. Le nombre de consultation est passé de 12788 en 2014 à 5909 cas en 2017 avec une baisse brusque entre 2015 et 2017. Quant à l’anémie, elle présente une tendance à la hausse avec un pic observé en 2016. Le choléra connait une tendance à la baisse, passant de 24 cas en 2014 à 8 cas en 2017.

La variation des indices épidémiologiques telle que présentée ne permet pas d’avoir les variations annuelles par arrondissement d’étude.6.2.7.2. Rythme inter mensuel des cas des affections dans le secteur

Dans cette rubrique, il s’agit de voir si entre 2014 et 2017, le rythme des quatre principales affections coïncide avec le rythme climatique.

La figure ci-après permet de mettre en évidence le rythme du nombre de cas des principales affections en fonction du mois.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Figure 17 : Moyennes mensuelles des cas de paludisme, des affections diarrhéiques, de l’anémie et du choléra

dans les secteurs du PAP de 2014 à 2017

Source des données : Ministère de Santé - DHIS2, 2018

La figure 17 présente les moyennes mensuelles interannuelles de paludisme, des affections diarrhéiques, de l’anémie et du choléra dans le secteur d’étude sur quatre années consécutives (2014-2017). A l’analyse, on observe un caractère saisonnier du paludisme, de l’anémie et du choléra. En effet, on observe une répartition saisonnière du paludisme dans le secteur PAPVIC avec les pics en période pluvieuse (juillet pour la grande saison pluvieuse et novembre pour la petite saison pluvieuse). Ces pics correspondent aux fins des saisons pluvieuses lorsque les anophèles sont les plus nombreux en phase adulte.

En ce qui concerne les diarrhées, on observe deux phases principales que sont : la phase haute qui s’étend de décembre à avril et qui correspond à la grande saison sèche, et la phase basse qui intervient à partir du mois de mai et qui couvre tout le reste de l’année (figure 18).

Le rythme des anémies est tri-modal avec le maximum en juillet et les pics secondaires en mai et novembre, la même tendance est observée comme pour le paludisme.

Le choléra quant à lui connait une augmentation du nombre de cas de juillet à septembre, période coïncidant avec une diminution de la température.

Toutefois, les consultations restent considérables durant toute l’année pour les cas de paludisme et les affections diarrhéiques. Au cours de la grande saison pluvieuse, les populations qui n’ont pas un accès facile à l’eau de la SONEB utilisent les eaux des puits dont la concentration microbienne et bactérienne est élevée.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 4.2.7.3. Evolution du nombre de cas des affections par arrondissement et par tranche d’âge Selon les données du Ministère de la Santé, le tableau épidémiologique dans chaque arrondissement objet du PAPVIC n’est pas fondamentalement différent des tableaux observés dans l’ensemble du secteur. L’analyse de ces données pour les années 2014 à 2017 donne les résultats présentés dans les figures suivantes par arrondissement.

 Le paludisme

Le paludisme est la première cause de morbidité dans les arrondissements (figure 20).

Figure 18 : Répartition du nombre de cas de paludisme par tranche d’âge et par arrondissement dans le secteur d’étude de 2014 à 2017

Source des données : Ministère de Santé - DHIS2, 2018

Au cours des quatre dernières années (2014 à 2017), il a été enregistré en moyenne 79500 cas de paludisme par an. Les enfants de moins de 15 ans sont les moins touchés (47,67 % contre 52,33 % pour les 15 ans et plus). Les 1er, 6ème, 11ème et 13ème arrondissements présentent les nombres de cas les plus élevés. Ces arrondissements se dénotent des autres, sur le plan environnemental. Il s’agit des arrondissements les plus inondés en saisons pluvieuses où les problèmes d’hygiène et d’assainissement se posent avec acuité.

Ils présentent alors de conditions propices à la transmission de la maladie, mais aussi du fait du rapprochement des maisons par rapport à certains gîtes larvaires permanents.

Le 10ème arrondissement a le nombre de cas le plus bas. Il enregistre 858 cas pour les moins de 15 ans et 815 cas pour les 15 ans et plus. Cependant, au regard des données du Ministère de la Santé, le nombre de nouveaux cas du paludisme est jugé faible. Ceci s’explique par les programmes du Gouvernement en rapport avec la lutte contre le paludisme et aussi l’impact du recours à plusieurs moyens de lutte contre les moustiques par les populations.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018

Les affections diarrhéiques

Elles viennent en seconde position au rang des pathologies rencontrées en consultation dans les formations sanitaires de Cotonou (figure 21). Ce sont des pathologies transmises par l’intermédiaire d’aliments infestés ou d’eau contaminée.

Figure 19 : Répartition du nombre de cas des affections diarrhéiques par tranche d’âge et par arrondissement dans le secteur d’étude de 2014 à 2017

Source des données : Ministère de Santé - DHIS2, 2018

La figure 20 présente le nombre de cas des affections diarrhéiques par arrondissement et dans les deux tranches d’âge. L’analyse de la figure montre que le 11ème, le 1er et le 9ème arrondissement se dénotent clairement des autres arrondissements par le nombre de cas élevés des affections diarrhéiques. Les personnes âgées de 15 ans et plus sont les plus touchées (1245 cas contre 1001 pour les moins de 15 ans dans le 11ème arrondissement). La même tendance est observée dans les autres arrondissements.

Le niveau d’assainissement, les mauvaises conditions de stockage de l’eau et de la conservation des aliments déjà évoquées, peuvent donc être à l’origine de ces pathologies.

L’OMS estime en effet que la forte prévalence des affections diarrhéiques est le signe de problèmes sous-jacents importants de la mauvaise condition d’hygiène, de la conservation des eaux de boisson, de la salubrité des aliments consommés mais aussi de mauvaises conditions de préparation de ces aliments.

L’anémie

Elle représente la troisième cause de consultation dans les formations sanitaires de Cotonou. La figure 22 présente le nombre de cas d’anémie de 2014 à 2017 en fonction des tranches d’âge et par arrondissement.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 L’analyse de la figure montre que les populations du 1er arrondissement sont plus touchées que celles des autres arrondissements. Le 1er arrondissement enregistre 2234 cas d’anémie sur un total de 4832 nouveaux cas dans les dix arrondissements. Elle touche principalement les enfants.

Figure 20 : Répartition du nombre de cas d’anémie par tranche d’âge et par arrondissement dans le secteur d’étude de 2014 à 2017

Source des données : Ministère de Santé - DHIS2, 2018

Le choléra

Le choléra fait partie des cas rares d’affection hydrique enregistrée dans les consultations (figure 23).

Figure 21 : Répartition du nombre de cas de choléra par tranche d’âge et par arrondissement dans le secteur d’étude de 2014 à 2017

Source des données : Ministère de Santé - DHIS2, 2018

L’analyse de la figure 26 montre que le 3è, 5è et 6è arrondissements ont enregistré respectivement à savoir 82, 52 et 57 cas de choléra en moyenne au cours des quatre dernières années (2014 à 2017).

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 En effet, ces cas de choléra arrivent toujours dans les quartiers de la ville de Cotonou, cumulant plusieurs facteurs de risque : densité de la population, promiscuité, dégradation des conditions d'hygiène, problèmes d'assainissement et d'accès à l'eau potable. Une éradication de cette pathologie passe par des actions de l’Etat central à travers le respect, protection et satisfaction de droit des personnes à l'eau de boisson saine et à l'assainissement en tant que droit fondamental de l'être humain.