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Situation du sixième arrondissement

Planche 4 : Facteurs de blocage de la circulation des eaux pluviales au niveau des marécages et exutoires

4. GENERALITES SUR LE MILIEU HUMAIN

4.3. S ITUATION PAR ARRONDISSEMENT CONCERNE PAR LE PROJET

4.3.6. Situation du sixième arrondissement

4.3.6.1. Etat de proximité

Avec les collecteurs Qc et Qb, les quartiers du sixième arrondissement bénéficiaires des interventions du projet sont : Gbèdjromèdé, Ste Cécile, Aïdjèdo, Towéta et Ladji. Une proportion importante de la population du sixième arrondissement (60%) mentionne les inondations comme premier problème de leur localité. Les populations attribuent trois causes aux inondations : i) leur situation près du passage des eaux du fleuve Ouémé qui va se déverser dans la mer, ii) les eaux d’écoulement de la ville de Cotonou ; iii) leur propre incivisme dans la gestion des ouvrages d’assainissement insuffisants mis en place par les pouvoirs publics.

Planche 13 : Déchets aux abords de l’ouvrage Qc

Source : travaux de terrain, 2018

L’absence de voies d’accès entretenues est mentionnée comme second problème et la gestion des ordures comme troisième préoccupation. La majorité de la population (65 %) n’est pas abonnée à une institution de collecte des ordures, qu’elle déverse dans les caniveaux où dans la lagune.

Il n’existe pas une association de développement pouvant mobiliser la population à des fins de propreté ou d’éducation civique. Les quartiers de l’arrondissement organisent une fois par mois, des campagnes de salubrité publique mais cela est loin de garantir un environnement propre. Il existe quelques latrines publiques mais la grande majorité de la population (88 %) a plutôt installé des latrines à domicile. Elles sont presque toutes de type traditionnel, avec de rares cas de type moderne.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 Il n’existe presque pas de système d’évacuation d’eaux usées dans les maisons. Ces eaux usées domestiques sont déversées dans les caniveaux avec tous les détritus qu’elles contiennent, contribuant ainsi à boucher ces ouvrages.

Toute la population reconnaît que le nombre de centres de santé surtout privés, a augmenté ces dernières années. Certains considèrent toutefois que les centres publics devraient être privilégiés dans cette augmentation du fait que les soins y sont financièrement plus abordables. Au lieu de cela, on constate que les centres privés, plus chers, s’installent au détriment des centres publics.

Le niveau de pollution du milieu est élevé. En effet, les déjections humaines sur les dépotoirs sauvages auxquelles s’ajoutent celles des animaux domestiques errants, rendent le milieu très insalubre. Cette situation est à la base de certaines maladies notamment, le paludisme et les diarrhées, plus fréquentes qu’ailleurs.

Un entretien des ouvrages existants et une construction de nouveaux ouvrages sont perçus comme salutaire par les populations. Il faudra toutefois accompagner ces actions par des campagnes de sensibilisation et d’organisation des populations pour la gestion durable de leur cadre de vie.

Photo 50 : Latrines publiques en matériaux définitifs dans la rue 6.015, Quartier Towéta

Source : travaux de terrain, 2018

Les élus locaux, qui sont les organisateurs du développement dans leurs milieux, se plaignent du manque de respect par les populations de leurs instructions concernant la protection des ouvrages d’assainissement. Ils souhaitent ainsi un renforcement de leur pouvoir de suivi et de contrôle sur ces ouvrages afin de contrer l’incivisme des populations dans l’utilisation de ces ouvrages. Une bonne protection des ouvrages contre l’incivisme sera améliorée avec l’installation de l’éclairage public car c’est souvent dans l’obscurité au milieu de la nuit que les personnes indisciplinées déversent leurs ordures dans les ouvrages.

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 4.3.6.2. Personnes affectées par le projet

Les personnes affectées dans le sixième arrondissement représentent 4,56% des personnes affectées par le PAPVIC. Elles sont constituées de 36% d’hommes chefs de ménages, de 22% de femmes chefs de ménages et de 8,5% de veuves mais aussi d’hommes et femmes célibataires. Les biens perdus par ces personnes sont constitués de terrasses (22%), de puisard (8,5%) mais aussi de maisons (4%) et surtout de constructions de divers degrés de confort à usage commercial ou professionnel (84%). Des arbres (cocotiers et bananiers) seront détruits. Il n’existe pas de terrain nu à perdre par les personnes affectées.

Les valeurs de tous ces biens ont été discutées et convenues avec les populations. Les options de compensation souhaitées par les populations sont : le paiement en espèces (62%), le remplacement du bien dans la maison (14%), un appui financier pour le renforcement des activités (6%). Les autres sont disposés à accepter toute option des pouvoirs publics.

4.3.6.3. Consultation publique

Le PAPVIC semble être mis en place pour leur arrondissement, selon les élus et les populations du sixième arrondissement. Les thèmes abordés qui sont les inondations et les déchets en général, ceux ménagers en particulier constituent les maux majeurs du cadre de vie du sixième arrondissement.

L’analyse des deux phénomènes au cours de l’audience publique a permis aux participants bénéficiaires de reconnaître la justesse des actions prévues. La plupart ont douté de l’option technique d’ouvrages enterrés estimant leur entretien difficile dans les conditions de leur milieu. Il leur a été répondu par les techniciens que cette option n’est pas faisable partout.

Les conditions physiques sont les plus à prendre en compte pour les choix.

Les populations ont estimé que certaines rues de leur localité méritent d’être prises en compte. Elles ont invité l’équipe d’animation de la consultation publique à considérer cette situation au cas où d’autres projets auraient à intervenir dans la ville de Cotonou, en matière de lutte contre les inondations, vu que leur arrondissement reçoit à la fois les eaux du fleuve Ouémé et celles qui viennent d’autres arrondissements.

Le second problème en lien avec les inondations est la collecte très faible des ordures ménagères en raison du niveau de pauvreté de la population qui ne peut pas payer les frais

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 de ce service. Le long de la lagune, le volume des dépotoirs sauvages augmentent chaque jour.

La solution, selon eux, passe par une amélioration de la collecte primaire en revoyant le coût de ce service à la baisse.

La conséquence conjuguée des deux situations susmentionnées (inondation et ordures ménagères) est le niveau élevé des maladies hydriques pendant une grande partie de l’année.

Le centre de santé et une latrine publique se retrouvent dans l’emprise des ouvrages à réaliser. Les populations ont été informées des actions en cours pour une assistance sous une forme qui sera discutée avec les personnes affectées. Toutes les infrastructures publiques et privées feront l’objet d’une évaluation pour des actions appropriées.

Les populations ont insisté sur la nécessité de revoir l’arsenal réglementaire actuel en vue de faciliter le suivi par les élus locaux, des ouvrages après leur réalisation. Il a été répondu que la gestion des ouvrages sera sous la responsabilité de la mairie qui mettra en place les instruments lui permettant le suivi et l’entretien.

Les élus ont souhaité que la Mairie, qui est leur chef hiérarchique, implique ses démembrements à la base, avec les moyens conséquents.

Il a été répondu que la nomination d’un représentant de la direction des services techniques (DST) dans chaque arrondissement constitue un début de solution.

Les populations ont été informées sur les nuisances et désagréments lors des travaux et ont marqué leur accord à coopérer avec les entrepreneurs en souhaitant que les travaux ne traînent pas. L’utilisation de la main d’œuvre locale lors des travaux a été souhaitée par les populations.