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A SPECTS BIOLOGIQUES , ECO - SYSTEMIQUES ET LEURS FONCTIONS

3. DESCRIPTION DE L’ETAT DES LIEUX BIOPHYSIQUES DU MILIEU RECEPTEUR DES INTERVENTIONS DU PROJET RECEPTEUR DES INTERVENTIONS DU PROJET

3.2. A SPECTS BIOLOGIQUES , ECO - SYSTEMIQUES ET LEURS FONCTIONS

3.2.1. Aspects biologiques

La ville de Cotonou est située dans le district phytogéographique côtier (environ 1% du territoire national) fixé sur entre les latitudes 6°20’ et 6°45’N. Plus spécifiquement, elle est localisée sur des cordons de sables (terres exondées) parcourus par des marécages.

La forte urbanisation (due à la croissance accélérée de la population de Cotonou) est à l’origine de la disparition de la végétation ancienne qui occupait les terres exondées (cordon littoral ancien assimilable aux terrasses de 5 à 7 m de hauteur) et une disparition presque totale des essences de valeurs aussi bien des terres exondées que des zones marécageuses et plaines inondables avec un cortège de problèmes environnementaux.

Les espèces recensées dans les bassins de rétention seront présentées par bassin, dans le volume 2. Le tableau suivant présente la liste des essences recensées en fonction de leur utilisation dans le secteur d’étude.

Tableau 10 : Liste des essences de valeurs médicinales, culturelles et autres Espèces végétales Médicinale Artisanat/

Construction/

Ornementale

Alimentaire/

Pâturage

Pratiques magico religieus

es

Acacia auriculiformis + + + +

Annona senegalenis + - - +

Calotropis procera + - - +

Carica papaya + - + +

Cocos nucifera + + + +

Cyclosorus striatus - - - -

Cyperus difformis - - - -

Cyperus rotundus - - - -

Echinochloa pyramidalis

- + - -

Eichhornia crasisseps - + + -

Elaeis guineense + + + +

Fimbristylis littoralis + - + +

Flueggea virosa + - + -

Ipomea aquatica + - + +

Kyllinga erecta + - + +

Kyllingas quamulata + - + +

Leersia hexandra - - - -

Ludwigia decurrens - + - -

Mangiferaindica + + + +

Nymphaea lotus + + + +

Paspalum vaginatum - - + -

Phoenix reclinata - + - -

Phragmites karka - - + -

Phyllantus amarus - + - -

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018

Pistia stratiotes + - + +

Rhynchospora corymbosa

+ - - +

Ricinus communis + - + -

Senna alata + - - +

Terminalia catappa + + + +

Terminalia mantaly + + - +

Thalia geniculata - + + -

Typha domingensis + + - +

Urena lobata - + - -

Légende : - non utilisé, + utilisé Source : travaux de terrain juillet 2018

Source : Enquêtes de terrain, 2018

De l’analyse du tableau 11, il ressort que la majorité des espèces végétales inventoriées dans les marécages et exutoires ont des usages multiples. Cela explique la pression sans cesse croissante sur les ressources floristiques qui sans doute constitue un handicap pour le maintien en équilibre des habitats fauniques.

Force est de noter que de toutes les espèces répertoriées, aucune n’est protégée par la liste de l’UICN. Aucune des espèces végétales ne se retrouve sur la liste rouge de l’UICN.

3.2.2. Ecosystèmes en place

En dehors du lac Nokoué, les marécages du secteur d’étude constituent un véritable vivier pour la faune, la flore voire des populations environnantes. Ils font partie intégrante du réseau de marécages de AA et de XX, respectivement des bras de marécages qui aliment la lagune côtière (mangrove parallèle au littoral) et le lac Nokoué. Les prairies marécageuses de l’interconnexion de Togbin et du réseau hydrographique du Sud Bénin sont les zones humides qui prédominent dans le milieu. Il s’agit des écosystèmes fragiles appartenant à l’aire classée du site no 1017, de la convention de RAMSAR. Ce statut international est un indicateur de la qualité et de l’importance des fonctions de régulation, de conservation, de production, et d’esthétique des prairies marécageuses. Il reçoit les eaux pluviales provenant des bassins AA.

3.2.3. Fonctions des écosystèmes et leur valorisation

3.2.3.1. Les écosystèmes

Les zones marécageuses sont principalement les réceptacles qui assurent la collecte et un écoulement de l’eau des bassins concernés. Les espèces présentes dans ces marécages sont généralement Typha domingensis, Ipomea aquatica, Paspalum vaginatum, Kyllinga peruviana, Canavalia rosea, Costus spicatus,Thalia geniculata, Musa sp et parfois Carica papaya et Nymphea lotus qui flottent à la surface des eaux. On y observe également, Phyla

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018 nodifolia, Pentodon pentandrus, hyptissuaveolens, et quelques poacées de genres Eragrostis, Panicum et Dactyloctenium qui existent en peuplement dense.

3.2.3.2. Fonctions d’épuration et de régulation Les prairies marécageuses assurent :

 la fonction d’éponge et de régulatrice du débit d’écoulement vers les exutoires et d’absorption du trop-plein des lacs et lagunes pendant les crues ;

 l’importante fonction de rétention des déchets grossiers et d’épuration chimique et biologique des eaux avant leur arrivée dans les lacs et lagunes. Les prairies marécageuses jouent aussi un rôle très important dans le ralentissement du comblement des plans et cours d’eau (ROGGERI, 1995).

3.2.3.3. Fonctions de production et de conservation

Les marécages en général font l’objet d’une exploitation par la population riveraine voire lointaine. Les produits exploités sont pour l’essentiel des espèces végétales notamment :

Typha domingensis, très exploité pour la fabrication des matelas et nattes ;

Thalia geniculata, plante dont les feuilles sont commercialisées pour la fabrication des boules "d’akassa", aliment consommé dans le Sud-Bénin, fait à base de maïs. Certains marécages sont transformés en champs de Thalia geniculata, au regard de la valeur économique qu’ils représentent ;

 diverses plantes médicinales sont aussi collectées dans les marécages dont l’analyse est faite plus loin.

En dehors de la production, les prairies marécageuses constituent des aires de reproduction de certaines espèces halieutiques dont les alevins suivent le retrait des eaux, pour assurer le repeuplement des lacs et lagunes. De plus, les marécages constituent aussi les niches de nombreuses espèces autochtones et migratrices du paléarctique.

En ce qui concerne la fonction de conservation, les zones marécageuses constituent des écosystèmes riches en diversité biologique. De ce fait, une attention doit être accordée à la sauvegarde :

 de Typha domingensis. Plante très recherchée par les populations pour la fabrication de matelas (sous forme de paillasson) et de nattes ;

 de Ipomea aquatica. Plante alimentaire pour les animaux. Sa tige creuse et spongieuse assure une fonction de filtre épurateur de l’eau ;

 de Chenopodium ambosioides, plante médicinale à multiples usages et très recherchée ;

 de Cassia alata. Plante médicinale et à usage multiple ;

 de Xanthosoma mafaffa. Plante médicinale ;

EIES PAPVIC Version provisoire Décembre 2018

 des animaux aquatiques ou semi aquatiques tels que les crocodiles qui vivent dans les marécages où l’humidité est permanente. On les trouve dans les marécages et le long du lac Nokoué.

3.2.4. Valorisation des marécages

La flore recensée dans les différents écosystèmes est pauvre en espèces menacées ou en voie de disparition. La pression humaine (fort taux d’urbanisation, l’occupation des marécages et exutoires, etc.) étant à l’origine de la disparition presque totale des essences de valeurs médicinales, culturelles et autres.