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tions ; vous lirez que la Prin- eeffe mère du Due de Chartres

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [19] (Page 124-127)

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L e R oi maria depuis deux enfans qu’il avait eus d’e lle ; M adem oifellede Blois avec le D uc de Chartres que nous avons vu depuis R égent du Royaum e , & le Duc du M aine à Louife - BénédiÜe de Bourbon ;

S

etite-fille du grand Condé , & fœur de Monfieur le lu e , Princefle célèbre par fon efprit & par le goût des arts. Ceux qui ont feulement approché du palais royal & de S c e a u x , favent combien font faux tous les bruits populaires, recueillis dans tant d’hiftoires concernant ces mariages ( h ).

Avant la célébration du mariage de Monfieur le D uc a v e c M adem oifelle de Nantes , le Marquis de Seigne-

lai ,à cette occafion , donna au Roi une fête digne de

ce Monarque , dans les jardins de Sceaux plantés par

le Nôtre avec autant de goût que ceux de Verfailies.

(

i

) Il y

a

plus de vingt

volumes, dans lefquels vous

verrez que la maifon

à'O r­

léans

& la maifon de

Condé

s’indignèrent de ces

propofi-tions ; vous lirez que la Prin-

eeffe mère du Due de Chartres

menaça fon fils ; vous lirez 4»

même qu’elle le frappa. Les

anecdotes de la conftitution

.

:

\

On y exécuta l ’id ylle de la P a i x , com pofée par Ra­

cine. Il y eut dans Verfailles un nouveau carroufel ; &

après le m ariage, le Roi étala une m agnificence fingu- lière , dont le Cardinal M azarin avait donné la pre­ mière idée en 16<;6. O n établit dans le fallon de M arli quatre boutiques, remplies de ce que l’induftrie des ouvriers de Paris avait produit de plus riche & de plus recherché. Ces quatre boutiques étaient autant de décorations fuperbes , qui repréfentaient les quatre faifons de l’année. M adame de Montefpan en tenait une avec M onfeigneur. Sa rivale M adame de M ainte-

non en tenait une autre a vec le D uc d u M aine. Les deux

nouveaux mariés avaient chacun la leur ; M oniteur le D uc avec M adam e de Tbiange & M adame la Du- c h e f l e , à qui la bienféance ne perm ettait pas d’en tenir une avec un homme k caufe de fa grande jeu- n e ffe , était avec la D ueheffe de Cbevrettfe. L es Da­ mes & les hommes nommés du voyage tiraient au fort les bijoux dont ces boutiques étaient garnies. Ainfi le R oi fit des préfens à toute la C o u r , d’une manière digne d’un Roi. La' loterie du Cardinal M azarin fut moins ingénieufe & moins brillante. Ces loteries avaient été mifes en ufage autrefois par les Empereurs Romains ; mais aucun d’eux n’en releva la m agnificence par tant de galanterie.

Après le mariage de fa f i l l e , Madame de Montef­

pan ne reparut plus à la Cour. E lle vécut à Paris avec

beaucoup de dignité. Elle avait un grand revenu , | mais vi ger ; & le Roi lui fit payer toûjours une pen- fi#n de mille louis d’or par mois. E lle allait prendre tous les ans les eaux à Bourbon , & y m ariait des

r a p p o r te n t f é r i e u f e m e n t , q u e l e R o i s’é ta n t f e r v i d e l ’ A b b é

du Bois

, fo u s - p r é c e p te u r d u D u c d e C h a r tr e s , p o u r fo ir e r é u ffir la n é g o c ia tio n , e e t A b b é t f e n v i n t à b o u t q u ’ a v e c p e i n e , & q u ’ i l d e m a n d a p o u r r é c o m p e n fe te c h a p e a u d e C a r d in a l. T o u t c e q u i r e g a r d e l a C o u r e f t é c r it a in f i d a n s b e a u c o u p d ’h ifto ir e s .

12

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M o r t d e

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filles du voifinage qu’ elle dotait. E lle n’ était plus dans Page où l ’imagination frappée par de vives impref- fions envoyé aux carm élites. Elle mourut à Bourbon en 1707.

Un an après le mariage de M ademoifelle de Nantes avec Moniteur le D u c , mourut à Fontainebleau le Prince de Condè à l’âge de foixante - fix a n s , d ’une maladie qui empira par l’effort qu’il fit d’aller voir M adame la Ducheffe qui avait la petite vérole. On peut juger par cet empreifement qui lui coûta la v i e , s’ il avait eu de la répugnance au mariage de fon p e­ tit- fils avec cette fille du R oi & de Madame de M on-

tefpati, comme l’ ont écrit tous ces gazetiers de men-

fonges , dont la Hollande était alors infeétée. O n trouve encor dans une hiftoire du Prince de Condè, fortie de ces mêmes bureaux d’ ignorance & d’impof- tu r e , que le Roi fe plaifait en toute occafion à mor- , tifier ce P rin c e , & qu’ au mariage de la Princeffe de i

C on ti, fille de Madame de la V alière, le Secrétaire

d’Etat lui refufa le titre de haut & puijfant Seigneur, comme fi ce titre était celui qu’on donne aux Princes du Sang. L ’ écrivain , qui a compofé l’hiftoire de Louis

X I V dans Avignon , en partie fur ces malheureux

mémoires , pouvait - il affez ignorer le monde & les ufages de notre C o u r , pour rapporter des faulfetés pareilles ?

Cependant après le mariage de Madame la Du- cheffe , après l’ éclipfe totale de la mère , Madame de Maintenon vietorieufe prit un tel afcendant ,* & infpira à Louis X I V tant de tendreffe & de

fcru-( c ) E t non pas le Cheva­

lier de Fowfbin, comme le di­

rent les mémoires de Cboijî. On ne prend pour confidens d’un tel fecret que des demef- tiques affidés, & des attachés

par leur fcrvice à la perfonne du maître. Il n’y eut point d’aéle de célébration : on n’en fait que pour conftater un état ; & il ne s’agiffait ici

w $ m

M

ad

.

de

M

a i n t e n o n

.

1 3 3 p u le s, que le R o i , par le confeil du , p è r e la Cbai-

f e , Pépoufa fecrettem ent au mois de Janvier 1 68 6,

dans une petite chapelle qui était au bout de l ’appar­ tement occupé depuis par le D uc de Bourgogne. Il n’ y eut aucun c o n tra t, aucune ftipulation. L ’A rchevêque de Paris , Mariai de Cbemvalon, leur donna la béné­ diction ; le confeffeur y afllfta ; M ontchevreuil ( c ) &

Bontems premier valet de chambre y furent comme

témoins. 11 n’ eft plus permis de fupprimer ce f a i t , rapporté dans tous les au teu rs, qui d’ailleurs fe font trompés fur les noms , fur le lieu & fur les dates.

Louis X I V était alors dans fa quarante - huitièm e an­

n é e , & la perfonne qu’il ép o u fa it, dans fa cinquante- deuxième. C e P rin ce , com blé de g lo ir e , voulait mê­ ler aux fatigues du gouvernem ent les douceurs inno­ centes d’une vie privée : ce mariage ne l ’engageait à rien d’ indigne de fon rang : il fu t toujours probléma­ tique à la C o u r , fi M adame de M aintenon était ma­ riée. O n refpeétait en elle le choix du R o i , fans la traiter en Reine.

L a deftinée de cette Dame paraît parmi nous fort étrange, quoique l ’ hiftoire fourniffe beaucoup d’ exem ­ ples de fortunes plus grandes & plus m arquées, qui ont eu des eommencemens plus petits, L a M arquife de Saint-Sebajlien, que le R oi de Sardaigne ViElor-

A'ntdéc é p o u fa , n’était pas a u- de f f us de Madame de M aint mon : l’Impératrice de R uffie Catherine était

fort au - deffous ; & la prem ière femme de Jacques

I I Roi d’ Angleterre lui était bien in fé rie u re , félon

les préjuges de l’ E u ro p e , inconnus dans le refte du monde.

» •

mariage de confeience. Com­

ment peut-on rapporter qu’a-

près la mort de l’Archevêque

de Paris,

Mariai

, en 169$ ,

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [19] (Page 124-127)