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nation Italienne où ces arts font portés à une haute perfeBion ;

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [19] (Page 174-178)

ils font gueux , fainéans , pa-

rejfeux

,

vains , occupés de

niaiferies , &c.

Ces réflexions groffières, & écrites grofiiérement, n’en font pas plus juftes. Lorfque les Italiens réuffircnt le plus

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B A T I M E N S.

d e cinquante-deux pieds de lo n g , qui form ent le fronton de ce majeftueux édifice. O n va chercher quelquefois bien loin ce qu’on a chez foi. Aucun palais de Rom e n’a une entrée comparable à celle du L o u v r e , dont on eft redevable à ce P erra u lt, que Boileau ofa vouloir rendre ridicule. Ces vignes fi renommées f o n t , de l’aveu des vo ya g eu rs, très inférieures au feul château de M aifo n s, qu’ avait bâti François M anfard à fi peu de frais. Bernini fut magnifiquement récom penfé, & ne mérita pas fes récompenfes : il donna feulem ent des defiein s, qui ne furent pas exécutés.

L e R o i , en faifant bâtir ce L ou vre dont l ’achève­ m ent eft tant d é firé , en faifant une ville à Verfailles près de ce château qui a coûté tant de m illions , en bàtiffant T ria n o n , M a r li, & en faifant embellir tant d’autres éd ifices, fit élever l’O b fe rva to ire , com m encé en 1 666 dès le tems qu’il établit l’Académ ie des Scien­ ces. Mais le monument le plus glorieux par fon u tilité ,

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ar fa grandeur & par fes difficultés, fu t ce canal de anguedoc , qui joint les deux mers , & qui tombe dans le port de Cette , conftruit pour recevoir fes eaux. T o u t ce travail fu t com m encé dès 1664 ; & on le con ­ tinua fans interruption jufqu’ en 168 1. La fondation des Invalides & la chapelle de ce bâtim ent la plus belle de P aris, l’ établiffem ent de Saint-Cyr le dernier de tant d’ouvrages conftruitspar ce M o n arq u e, fuffiraient feuls pour faire bénir fa mémoire. ( c ) Quatre m ille foldats & un grand nombre d’O fficiers, qui trouvent dans l ’ u»

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dans ces arts, c’était fous les M éAicis, pendant que Venife était la plus guerrière, & la

plus opulente. C’était le

tems où l’Italie produilit de grands - hommes de guerre, & des artiftes illuftres en tout genre ; & c’eft de même dans

les années floriffantes de

Louis X IV que les arts ont

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été le plus perFeftionnés. L’Abbé de St. Pierre s’eft trompé dans beaucoup de chofes, & a fait regretter que la raifon n’ait pas fécondé en lui les bonnes intentions.

( c ) L ’Abbé de St. Pierre critique cet établiflement, que prefque toutes les na­ tions ont imité.

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F O N D A T I Û N S.

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de ces grands afyles une confolation dans leur vieilleffe & des fecours pour leurs bleffures & pour leurs be­ soins , deux cent cinquante filles n o b le s, qui reçoivent

dans l’ autre une éducation digne d’e lle s , font autant de voix qui célèbrent Louis X I V . L ’êta bliffem ent de Saint-Cyr fera furpaffé par celui que Louis X F vient d e former pour élever cinq cent Gentilshom m es; mais loin de faire oublier Saint - C y r , il en fait fouvenir. C ’eft l’art de faire du b ie n , qui s’eft perfectionné.

Louis X I V voulut en même tems faire des chofes

plus grandes & d’une utilité plus générale , mais d’une exécution plus difficile ; c’ était de réformer les loix. I l y fit travailler le Chancelier Sèguier, les Lam oignon, les T a lo n , les Bignon , & furtout le Confeiller d’E tat

Puffbrt. Il affiliait quelquefois à leurs affemblées. L ’an-

née 1667 fut à la fois l’époque de fes premières loix I & de fes conquêtes. L’ ordonnance civile parut d’abord ; enfuite le code des eaux & forêts : puis des ilatuts pour

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toutes les manufactures ; l’ordonnance crim inelle ; le ; code du commerce ; celui de la marine : tout cela fui- v it prefque d’année en année. 11 y eut même une ju- rifprudence nouvelle , établie en faveur des nègres de nos colonies ; efpèce d’hom m es, qui n’avait pas encor jo u i des droits de l’humanité.

Une connaiffance approfondie de la jurifprudence n’ eft pas le partage d’un Souverain. Mais le R oi était inftruit des lo ix principales ; il en poffédait l’e îp r it, & favait ou les fo u ten ir, ou les m itiger à propos. Il ju ­ geait fouvent les caufes de fes fu je ts , non-feulement dans le confeil des Secrétaires d’ E ta t, mais dans celui qu’on appelle le confeil des parties. Il y a de lui deux jugemens c é lè b re s , dans lefquels fa voix décida contre lui-même.

Dans le premier en i 6 8 o , i l s ’agiflait d’ un procès entre lui & des particuliers de Paris qui avaient bâti

L o i x . 1 7 3 fur fort fonds. Il voulut que les maifons leu rd em eu . ra fle n t, avec le fonds qui lui appartenait, & qu’i l leur céda.

L ’autre regardait un Perfan nommé R o u p l i, d on t les marchandifes avaient été flufies par les commis de fes fermes en 1687. Il opina que tout lui fû t rendu ,

& y ajouta un préfent de trois m ille éçus. R ou pli porta dans fa patrie fon admiration & fa reconnaiflance. Lorfque nous avons vu depuis à Paris l ’ambaffkdeur Perfan M ebem et R i z a b e g, nous l’avons trouvé inftruit dès longtèm s de ce fait par la renommée.

L ’abolition des duels fu t un des plus grands fervices rendus à la patrie. Ces combats avaient été autorifés autrefois par les Parlemens même & par J’ Egiife ; & quoiqu’ ils fuflent défendus depuis Henri I F , c ette funefte coutum e fubfiftait plus que jamais. L e fam eux combat des la P r e t t e, de quatrecontre quatre en 1 6 6 ),

fut ce qui détermina L o u is X I V à ne plus pardonner.' S^nheureufe févérîté corrigea peu-à-peunotre n atio n, & même les nations vo ifin es,qu i fe conform èrent à nos fig e s coutum es, après avoir pris nos mauvaises. Il y a dans l ’Europe cen t fois moins de duels aujour­ d’hui que du tems de L o u is X I I I ,

Légiflateur de fes p e u p le s, il le fo t de fes arm ées.J Il eft étrange qu’avant lu i on ne connût point les habits uniformes dans les troupes. C e fu t l u i , qui la prem ière année dé fon adm iniftration, ordonna que chaque régi­ ment fu t diftingué par la couleur des habits ou par différentes marques ; réglem entadopté bientôt par tou­ tes les nations. Ce fut lui (d ) qui inftitua les B rigadiers, & qui mit les corps dont la M aifon du R oi e ftfo rm é e , fur le pied où ils font aujourd’hui. Il fit une

compa-( i ) L’Abbé de St. Pierre • diers, & oublie tout ce qae: dans fes annales ne parle que I Louis X I V fit pour la dilti- dç cette inftitution de Briga- | pline militaire. : '

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A R M É E S .

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