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défait la même année de troie hsmmee qu'il ne fouvait

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [19] (Page 134-138)

fouf-;jj Q u e ne p u is -je von» don ner mon- e x p érie n ce! ,j que ne p u isât vous1 laite vo ir l’cntMiiiqBÎ d é v o rtle s ,i Grands, & ia peine qa’ils ont à remplir leurs journées ! -■ N e voyez-vous pas q u e je m « n i d e trifte ffe , dansuna „ fortune qu’on aurait peine à im agin er ? J’ai été jeune „ & jolie ; j ’ai goûté les plaifirs ; j ’ai été aimée partout. „ Dans un âge plus a v a n c é , j ’ai paffé des années dans „ le commerce de l’efprit ; je fuis venue à la faveu r ; „ & jè vous protefte, :mâ chère f i l l e , que tous leà étàts „ iaiiTent un vuide affreux, ( è ) *

Si quelque chofe pouvait détromper de l’am bition , ce ferait affurément cette lettre, Madame de M a inte,

non, qui pourtant n’ avait d’autre chagrin que l’uniftrr.

mité de fa vie auprès d’un grand R o i , difait un jour au Com te X A u b ig n i fon frèré r ,, je n’y puis plus tenir , „ je voudrais être morte. “ O n fait q u elle réponfe il lui fit : Vous avez donc parole d’époufer D im le

Père. ' 1 ~ . " ,

A la mort du R o i, elle fe retira entièrem ent à Saint- Cyr. Ce qui peut furprendre, c ’eft que le R o i ne lui f i i r , h Maréchal de laFenil-

laie , le Marquis de Seignelai,

&

le Marquis de Lowvois. P r e ­ m iè r e m e n t , M o n i te u r île Sei- gnelai ne m o u r u t p o in t l a m ê ­ m e a n n é e 1 ^ 9 1 , m ais en 1 6 9 0 . E n fé c o n d lie u . à q u i

Eouis

X IV

, q u i s’ e x p r im a it to û - jo u r s a v e c c ir c o n f p e d io n

&

en h o n n ê te h o m m e , a - t - il d it d es p a r o le s fi 'im p r u d e n te s & fi o d ie u fe s ? à q u i a - 1 - i l d é v e ­ lo p p é u n e a m e f i in g r a te & fi d u r e ? â_ q u i a - t - i l p u d ire q u ’ il é ta it b ie n a ife d’ ê tr e d é­ m it d e tr o is h o m m e s q u i l ’ a­ v a ie n t f e r v i a v e c le p lu s g ra n d * è le ? E f t - i l p e r m is d e c a lo m ­ n i e r a i n f i , fa n s la p lu s lé g è r e p r e u v e , fa n s l a m o in d r e v r a i - fe m b la n c e , l a m é m o ir e d ’u n R o i , c o n n u p o u r a v o i r t o û - jo u r s p a r lé fa g e m e n t ? T o u t l e f t e u r fe n te n e v o i t q u ’ a v e c in d ig n a tio n c e s r e c u e ils d’ im - p o f tu r e s , d o n t l e p u b lic e ft f u r e h a r g é ,• & l ’ a u t e u r d e s m é m o ir e s d e Mamtenen m é ­ r it e r a it d ’ ê tr e c h â t ié , fi l e m é p r is d o n t i l a b u fe n e l e fa n v a it d e la p u n itio n . ( ê ) C e t t e l e t t r e e ft a u te n - t i q u e , & l ’ a u t e u r l ’ a v a it d é jà v u e e n m a n u fe r it a v a n t q u e le f ils d u g r a n d Racine l ’e û t im p r im é e ,

V ÿ i

M

A I JT T E » à N.

a vait prefque riettiafforé. U la recommanda feulem ent au Duc d’Orléans. E üe ne v o u lu tq u ’unepenfion de «juatre-vingt mîHe j m e s , qui tu» -fift.qxf d am ent payée jafqu’à fa m o rt, a rriv é e e n 17 19 le 1 $ d’Avril. On a trop affe&é d’oublier dans fon épitaphe k nom de

S ca rrm rÜ e ' nom ■ tt’eft point, a viliffan t, & l’omiflion.

n e fe r tq u ’à faire penfer qu’il peut l’être.

Là Cour fu tm o in s v iv e & plus férieu fe , depuis que le R oi commenqa à mener avec Madame de Maintenott une vie plus retirée ; & la maladie confidérable qu’il eut en 1686 Contribua encor à lui ôter le goût de ces Fêtes galantes, qui avaient jufques - là fignalé prefque toutes fes années; Il fu t attaqué d’une M u le dans le dernier des inteftins.. L ’art de la chirurgie , qui fit fous ce règne plus de progrès que dans tout le relie de l’E u ro p e, nîétait pas encor familiarifé avec cette mala­ die. Le Cardinal de Richelieu en était m ort, faute d’avoir été bien traité. L e dangerdu R oi émut toute la France. Les églifes furent remplies d’un peuple innom brable, qui demandait la guérifon de ibn Roi , les larmes aux yeux. Ce mouvement d’un attendriffement général fut prefque femblable à ce que nous avons v u , lorfque fon fucceffeur fut en danger de mort à M etz en 1744. Ces deux époques apprendront à jamais aux R o t s , ce qu’ils doivent à une nation qui fait aimer ainfi.

Dès que Louis X I V reffentit les premières atteintes de ce m a l, fon premier chirurgien F élix alla dans les hôpitaux chercher des malades qui fuiTent dans le m ê­ me péril ; il confulta les meilleurs chirurgiens ; il in­ venta avec eux des inftrumens qui abrégeaient l’opéra­ tion , & qui la rendaient moins douloureUfei Le R o i la fouffnt fans fe plaindre. Il fit travailler fes M iniftres auprès de fon lit le jour même ; & afin que la nou­ velle de fon danger ne fît aucun changement dans fes Cours de l’E u ro p e, il donna audience le lendemain aux Ambaffadeurs. A ce courage d’efprit'fe joignait la magnanimité avec laquelle il récompenfa F élix ; il

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lui donnaBne t e r r e ,q u iv a la it alors plus de cinquante

mille écus. ,,

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Depuis ce t e m s ,le R o i n’alla plus aux fpeétacles. La Dauphine de B a v iè re , devenue m élancolique & attaquée d’une maladie de langueur qui la fit enfin m ou­ rir en 16 9 0 , fe refufa à tous les p laifirs, & relia oblli- nément dans fon appartement. Elle aimait les let­ tres ; elle avait même fait des vers ; mais dans fa m é­ lancolie , elle n’aimait plus que la folitude.

Ce fu t le couvent de S ain t-C yr, qui ranima le goût des chofes d’efprit. Madame de M a int enon pria R acine, qui avait renoncé au théâtre pour le Janfénifm e & pour la C o u r, de faire une tragédie qui pût être repré­ sentée par fes élèves. Elle voulut un Sujet tiré de la Bible. Racine compofa EJiber. C ette p iè ce ., ayant d'a­ bord été jouée dans la maifon de S ain t-C yr, le .fut enfuite plufieurs fois à Verfailles devant le R o i dans l ’Jiyver de 1689. Des prélats , d e s jé fu i t e s , s’empref- faient d’obtenir la permiffion de voir ce fingulier fpeéta- cle. Il paraît rem arquable, que cette pièce eut alors un fuccès univerfel ; & que deux ans après , Atbalie jouée par les mêmes perfonnes , n’en eut aucun. Ce fu t tout le contraire, quand on joua ces pièces à P a ris, long- tems après la mort de l’auteur ,6c après le teins d es partialités. Atbalie repréfentée en 1 7 1 7 , fut reçue comme elle devait l’être , avec tranfport ; & EJ}ber en 1721 n’infpîra que de la froideur , & ne reparut plus. Mais alors i l n’y avait plus de cou rtifan s, qui recon- nuffent avec flatterie EJiber .dans Madame de M ainte-

n o n , & avec malignité Vajlbi dans Madame de Mon- tefpan, Am an dans M onfieur de Louvois , & furtout

les Huguenots perfécutéspar ceM iniftre , dans la prof- criptiondes H ébreux. L e public impartial ne v it qn’une avanture fans intérêt & fans vraifem blance ; un Roi -infenfé, qui a paffé fix mois avec fa femme fans fa vo ir, fans s’informer même q u ie lle eft; un Mini lire affez ridi­ culement barbare pour demander au R oi qu’il extermine

m

.... ...

S P E C T A C L E S k S T - C t S » H

toute ûne nation, v ie illa rd s, femmes^ enfans , patce qu’on ne lui a pas fait la réverence : ce même Mifciftre aflez bête pour lignifier l’ordre de tuer tous les Juifs dans onze m o is, afirt de leur donner apparemment le tems d e s’échapper ou de fe defendre : un Roi imbé- cille qui fans prétexte figne cet ordre rid icu le, & qui fans prétexte fait pendre fubitement forj fa v o ri; tout Cela , fans in trig u e, fans aétion , fans in té rê t, déplut beaucoup àquiconque avait du fens & du goût. ( / ) Mais malgré le vice du f u je t , trente vers d ’ EJiber va- len t m ieux que beaucoup de tragédies qui ont eu de grands fuccès.

Ges amufemens ingénieux recom m encèrent, pour l ’ éducation d’Adélaïde de Savoie Ducheffe de Bour­ gogne , amenée en France à l ’àge de onze ans.

C’eft une des contradictions de nos m œ urs, que d’pn Côté on ait laiffé un refte d’infamie attaché aux fpeéta- cles p u b lic s , & que de l’ autre on ait regardé ces

repré-(

l

) I I e ft d it d an s le s m é ­

m o ir e s d e

Maintenon

, q u e

Racine

v o y a n t l e m a u v a is fu c -

fcês d

'Eftber

d an s le p u b lic ,

s ’é c r ia i

pourquoi m'y fuis je

txpofé ? pourquoi m'a-t- on

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