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avant Ton départ ) par lequel traité ce f rince cédait à fon

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [19] (Page 156-159)

,

:

' 33 Aimez toujours vos parens. Souvenez-vous de la ,, peine qu’ils ont eu à vous quitter. Confervez un j, grand commerce avec eux dans les grandes chofes s, & dans les petites. D em andez-nous ce que vous ,3 auriez befoin ou envie d’avoir qui ne fe trouve pas 33 chez vous ; nous en uferons de même avec vous.

33 N ’oubliez jamais que vous êtes F ran çais, & ce 3, qui peut vous arriver. Quand vous aurez alluré la 33 fuccelïion d’ Efpagne par des enfans , vifitez vos 3, royaum es, allez à Naples & en S ic ile , pafTez à Mi- „ lan & venez en Flandre ; (A) ce fera une occafion 33 de nous revoir : en attendant vifitez la Catalogne, ,3 l’ Arragon, & autres lieux. V oyez ce qu’ il y aura à 33 faire pour Ceuta.

,3

Jettez quelque argent au peuple quand vous ferez 33 en E fpagn e, & furtout en entrant à Madrid.

Y*

( h

) Cela fetil peut fervir

à confondre tint d’hiftoriens

qui fur la foi des mémoires

infidèles écrits en Hollande ,

ont rapporté ün prétendu

traité ( ligné par

Philippe V,

avant Ton départ ) par lequel

traité ce f rince cédait à fon

grand - père la Flandre

&

le

Milanais.

(

i ) Le

Roi d’Efpagne pro­

fita de ces confeils : c’était un

Prince vertueux.

L’auteur des mémoires de

JUaintenon

, Tom. V. pag.

200.

Si

fuiv. l’accufe d’avoir

D E L

o d i s

X I V .

I Ï 3

„ N e paraiffez pas choqué des figures extraordinai- „ res que vous trouverez. N e vous en m oquez point. „ Chaque pays a fes manières particulières ; & vous „ ferez bientôt accoutumé à ce qui vous paraîtra d’a-

n bord le plus furprenant.

„ E vitez autant que vous pourez de faire des grâces M à ceux qui donnent de l’argent pour les obtenir. „ Donnez à propos & libéralem ent; & ne recevez „ guères de préfens, à moins que ce ne foit des baga- „ telles. Si quelquefois vous ne pouvez éviter d’en M recevoir , faites - e n , à ceux qui vous en auront

„ d o n n é , de plus confidérables , après avoir laiflc „ paffer quelques jours.

„ A yez une caflette pour m ettre ce que vous aurez J, de p a rticu lier, dont vous aurez feul la clef.

„ Je finis par un des plus importans avis que je 5, puiffe vous donner. N e vous laiffez pas gouverner. 53 Soyez le maître ; n’ ayez jamais de favori ni de pre- „ mier Miniftre. Ecoutez , confultez votre C o n fe il, „ mais décidez. Di e u qui vous a fait R o i , vous don- 3> nera les lumières qui vous font n éceffaires, tant 33 que vous aurez de bonnes in ten tio n s.” (i)

; , :

Louis X I V avait dans l’efprit plus de jufteffe &

de d ig n ité , que de faillies ; & d’ ailleurs on n’ exige pas qu’un R o i dife des chofes mémorables , mais qu’il

fait un fouper fcandaleux avec

la Princejfe des Urjins le lende­ main de la mort de fa première femme,Sid’avoir voulu épou-

fer cette Dame, qu’il char­

ge d’opprobres. Remarquez

que . . . . ,de /* Trimouille

Princeffe ‘des Urjins , Dame

d’honneur de la feue R eine,

avait alors plus de foixante ans. Ces contes populaires , qui ne méritent que l’o u b li, deviennent des calomnies pu- niflables quand on les impri­ me , & qu’on veut flétrir les noms les plus refpeâés fans

apporter la plus légère pr«u- j t

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A N E C D Q T E S.

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eh fafie. Ce qui eft néceffaire à tout homme en p la ce , c ’eft de. ne I aider fortir perfonne m écontent de fa pré­ fet! ce , & de fe rendre agréable à tous ceux qui Rap­ prochent. On ne peut faire du bien à tout m om ent; mais on peut toujours dire des ehofes qui plaifent. IL s’en était fait une heureufe habitude. C ’ était entre lui & & Cour un commerce co n tin u el, de tout ce que la majefté peut avoir de grâces fans jamais fe dégrader, & de tout ce que l ’emprelfement de fervir & de plaire peut avoir de fineffe , fans l ’air de la baffefle. 11 éta it, furtout avec les fem m e s, d’une attention & d’ une po- liteffe qui augmentait encor celle de fes courtifans ; & il ne perdit jamais l’ occafion de d ire aux hommes de ces ehofes qui flattent l’amour-propre en excitant l ’ém ulation, & qui laiffent un long fouvenir.

Un jour Madame la Duchefle de Bourgogne encor . fort je u n e , voyant à fouper un Officier qui était très r la id , plaifanta beaucoup & très haut fur fa laid eu r; J „ Je le tro u ve, M ad am e, dit Je Roi encor plus haut, 1

„ un des plus beaux hommes de mon Royaum e ; car ; 5, c’eft un des plus braves.”

- U n Officier-Général, homme un peu b ru fq u e , & qui n’avait pas adouci fon caractère dans la Cour même de Louis X I V , avait perdu un bras dans une a ftio n ,

& fe plaignait au R o i, qui l ’avait pourtant récompen-

fé , autant qu’on le peut faire pour un bras caffé : , , Je voudrais avoir perdu auffi l’autre , d it- il, & ne ,i plus fervir V otre M ajefté : “ J 'e n ferais bien fàcbè

fo u r vous pour m o i , lui répondit le R oi : & ce

difeours fut fuivi d’une grâce qu’ il lui accorda. Il était fr éloigné de dire des ehofes défagréables , qui font des traits mortels dans la bouche d’un P rin ce , qu’ il ne fe permettait pas même les plus innocentes & les plus douces railleries ; tandis que des particuliers en font tous les jours de fi cruelles & de fi funeftes.

- Il fe plaifâit & fe cônnailFait à ces ehofes ingénieu- fes , aux im prom ptus, aux chanfons agréables; &

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A n e c d o t e s . 1 55

quefois même il faifait fur le champ de petites parodies fur les airs qui étaient en v o g u e , com m e celle-ci :

Chez mon cadet de frère,

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [19] (Page 156-159)