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thème 4:  le rapport au corps

13.4 Thierry

- 74 - associait avec netteté à un diagnostic, son réseau sémantique du discours est très développé, il a beaucoup de réseaux sémantiques

Si on se réfère au niveau de professionnalisme de Le Boterf215, nous pouvons dire qu’il a une maîtrise professionnelle affirmée voire un niveau d’expertise. En effet, Stanislas est en capacité de décrire et expliciter sa façon de gérer une situation, « en fait là j’ai juste expliqué comment je procédais dans la pratique depuis l'arrivée d'un patient jusqu'au pronostic »et sait gérer avec autonomie ses ressources pour mettre en œuvre ses pratiques. Il est engagé, par l’intermédiaire de la formation dans un processus d’échanges de pratiques de formation, voire dans un processus de production de connaissances puisqu’il participe à des congrès et publie.

- 75 - topographie des douleurs et d’origine douleur du patient et se termine sur le papier »il insiste sur cette formalisation sur le papier qui semble importante à ces yeux et lui permet de bien préciser la topographie des douleurs et de repérer les exclusions à son traitement. « Les drapeaux verts oranges rouges pour justement retrouver des pathologies grave spécifique que justement je ne pourrais pas soigner les gens ».

Un grand silence de trente secondes est apparu lorsque nous lui avons demandé comment il se débrouillait avec les patients qu’il ne pouvait pas soigner « ça dépend (grand silence) c’est cela me permet d’alerter le médecin quand je trouve quelque chose de plus grave que ce qui m’ a été prescrit » il y a manifestement le problème de la communication « avec l’ étage médical » « ça bloque avec les médecins par ce que justement on n’est pas médecin » « on doit donner des faits objectifs , des résultats de tests sans donner de conclusions trop hâtives, sans faire de diagnostic médical »Thierry soulève là une problématique : les tests cliniques sont partagés , les Mk les réalisent aussi. Thierry soulève aussi le problème du temps et du modèle économique pour la formalisation « écrire cela prend du temps » « le modèle économique de l’exercice en libéral, m’impose des contraintes de temps et je ne suis pas rémunéré pour faire cela » Pourtant thierry semble convaincu de l’importance de le faire « c’est un traitement personnalisé ,cela permet savoir ce que l’on ne peut pas faire l’on ne doit pas faire pour la santé, la sécurité du patient, et pour arriver à cibler pour être le plus efficace possible pour le patient »

« je fais une réévaluation du patient selon mon approche personnelle » « c’est essayer d’aborder le patient dans sa globalité, de voir ce que je peux lui apporter ne pas regarder que le lieu de la prescription, voir le patient dans sa globalité, les articulations sus et sous-jacentes en fonction du contexte d’apparition du contexte du type de traitement » la question sur les bilans l’a dérangé elle a été perçu comme un jugement : « qu’est-ce qu’elle me gêne cette question ».Il nous expliquera hors enregistrement qu’elle touche ce qu’il considère être son point faible : son manque de rigueur

« pour faire un bon bilan faut de la rigueur , ce dont je manque » Est-ce la rigueur, ou la méthode qui est nécessaire ? Ou Est-ce la nécessité d’une formalisation plus précise? « J’ai une trame globale identique à tous les patients, mais je n’évalue pas un genou comme j’évalue une épaule » « de manière générale, sur les genoux bilan passif, sur une épaule bilan plutôt dynamique, je l’ai appris par les formations, » les savoirs de métiers sont transmis lors des formations « on essaie , on fait confiance, a ce que dit le formateur je n’ai pas l’esprit assez critique pour je vais pas refaire la biblio du formateur, mais après je vais mettre en pratique et je vais voir ce qui marche , et là je vois ce qui marche ou pas, c’est assez empirique »

Pourtant pour se créer son référentiel il vérifie la validité de la technique, il se crée sa validité.

Thiery met en place critères et indicateurs « je sais si ça marche en fonction de critères subjectifs ou

- 76 - objectifs que j’ai mis en place au cours du bilan de l’évaluation de la douleur, du ressenti du patient, des augmentations des amplitudes de mobilités des critères de reprise du travail, du sport ou autre »

« on tend vers le raisonnement clinique, moi je tends à aller vers un raisonnement clinique dans le cadre de ma prise en charge et pas seulement être un exécutant de la demande du patient et du corps médical tout dépend de la demande , si elle tend à un Raisonnement clinique , je vais tout mettre en œuvre pour » Thierry décèle à travers le raisonnement clinique une modification de sa posture, il ne serait plus un exécutant de prescription. « Le raisonnement clinique n’est pas toujours visible surtout pour le patient, qui demande de l’action, et pas de la réflexion » « Et si je fais une évaluation pour mettre en place un nouveau un nouveau plan de traitement et je n’ai pas l’impression de répondre à la demande directe du patient qui est le toucher, m’occuper de lui le soulager tout de suite »

« Produire un effort intellectuel pour le raisonnement clinique je vais devoir mettre en place des choses pour lui expliquer au patient pourquoi, comment , or il arrive avec un prescription médicale qui m’explique déjà quoi faire cela crée des tensions, des déceptions des incompréhensions des deux côtés » Le fait de travailler en groupe d’échanger sur ses pratiques permet de gérer les tensions ; « on travaille en groupe et puis on apprend dans l’échange dans l’apprentissage de ces situations , et moi cela fait partie des choses qui me manquent le plus sur laquelle j’ai envie d’apprendre encore plus la relation soignant soigne, pour avoir plus d’efficacité pour le patient , plus de protection pour moi pour savoir donner un cadre à mon engagement , à l’engagement que je mets dans le mieux-être et la santé de mes patients , un truc comme ça » Serait-ce une composante identitaire , le type de personne que je souhaite être ?

« Ce n’est pas toujours facile le raisonnement clinique, cela engage beaucoup, et parfois cela fait du bien de le laisser de cote » Thierry semble nous indiquer aussi la difficulté de réflexion

« Exemple avec le traitement des cervicalgies , avec la thérapie mécanique, c’est amener le patient à s’auto traiter par des auto exercices quotidiens, c’est assez long à mettre en place , on reste le plus distant du patient on est dans le explication pas beaucoup dans le toucher le patient a l’impression qu’on ne le soigne pas parce que l’on ne le touche pas or c’est assez prenant physiquement, alors il peut m’arriver que je lâche, que je me lâche je mets le patient sur la table et je le lâche je soigne avec mes mains cela relâche l’esprit moins de communication verbale avec le patient une sensation que l’on a déjà répondu à son attente du moment l’action fait le reste ».

Thierry nous montre-t-il un paradoxe à la fois ne plus être un applicateur de technique, être un concepteur de projet de rééducation , et à la fois être un applicateur, un réalisateur de massage , un professionnel du toucher qui ne réfléchit pas ? Ou est-ce la nécessité du toucher, du rapport au corps ? Quel est le rôle social du MK ?

- 77 - Nous allons présenter les deux MK qui ont une activité spécifique, qui semble-t-il induit une prise en charge différente.