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Chapitre 4 : Résultats de la recherche

4.1 Les différentes représentations de la Forêt Montmorency pour les acteurs du

4.1.1 Un territoire universitaire dédié à l’enseignement et à la recherche

La Forêt Montmorency est légalement reconnue comme une Forêt d’enseignement et de recherche. À ce titre, cette représentation de Forêt universitaire, lieu à la fois d’enseignement et de recherche, constitue chez les membres du Comité une caractéristique fondamentale qui doit en orienter la gestion. On relève dans le discours des membres du CSAFM, une reconnaissance de cette assise légale de la Forêt Montmorency. Ils la définissent comme la forêt de l’Université Laval, plus précisément celle de la Faculté de foresterie de géographie et de géomatique.

Mais c'est certain que c'est l'Université qui va être le maître d'œuvre, mais elle devrait être considérée de façon spéciale. L'Université peut faire pratiquement ce qu'elle veut en autant qu'elle respecte ses engagements d'enseignement et de recherche. Ent4567

[…] parce que la table est tellement multi [-acteur] que je pense que c'est vraiment à l'Université qui faut qu'elle réfléchisse à ce que son infrastructure doit être. Parce qu'on est quelque part le gestionnaire ou le propriétaire, l'utilisateur, le responsable du lieu. Donc, je pense que c'est à l'Université Laval de se positionner. Qu'est-ce qu'ils veulent que la Forêt devienne ou continue d'être et que le « comment » soit gérer par le Comité, mais que le « quoi » soit à l'Université de l'établir. Le « quoi » c'est à des représentants de l'Université Laval de l'établir et d’identifier où ils veulent aller avec la Forêt. Puis dans le « comment », pour que ça se fasse dans le respect de l'environnement, à ce moment impliquer le Comité. Ent25780

L'importance du rôle joué par l’Université Laval est également révélée par l’observation directe. D’une part, la totalité des rencontres du CSAFM se déroulent dans des salles de conférences du Pavillon Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger de la FFGG de l’Université Laval.

21 Quoique qu’une diversité de représentations soit apparue lors de la collecte de données nous avons choisi d’aborder les

présentes représentations compte tenu de leur importance et de leur récurrence dans le discours des acteurs lorsque nous les interrogions sur la mission et les objectifs de la Forêt Montmorency. Les représentations de la forêt comme « lieu d’éducation publique » ou comme « territoire économiquement rentable » sont aussi ressorties mais de manière moins significative dans les discours des acteurs. Par volonté de concision et compte tenu qu’elles recoupent les représentations déjà abordées dans le chapitre, elles seront traitées par l’intermédiaire de celles-ci.

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De plus, lors des rencontres, ces dernières sont habituellement présidées, sauf absence du président, par un membre retraité du corps professoral de la FFGG. Le président scientifique est également un professeur de la FFGG.

La Forêt Montmorency est aussi perçue comme le lieu d’expression des valeurs de la FFGG et de l’Université Laval, plus précisément des professeurs de la FFGG.

[…] dans un certain sens c'est l'expression territoriale des valeurs de l'Université, de la faculté de Foresterie. C'est quoi, puis c'était ça la théorie de la Forêt Montmorency, c'est le plan d'aménagement doit être fait par les professeurs, donc ça représentait ce que la faculté penserait être un aménagement forestier idéal. Ent23916

La mission première de la Forêt est essentiellement comprise par les acteurs comme étant l’enseignement et la recherche, deux thèmes qui sont souvent énoncés conjointement dans le discours des acteurs. Elle relève aussi de son cadre légal.

C'est une forêt d'enseignement et de recherche, donc il faut répondre au fondement même de la forêt Montmorency. Ent25630

[…] la FM c'est un cadre légal, c'est une forêt d'enseignement et de recherche […] Ent15612

[…] la Forêt d'abord c'est vraiment d'accueillir l'enseignement et la recherche. C'est un laboratoire à ciel ouvert. C'est un terrain de jeu pour pouvoir servir à des fins d'enseignement et de recherche. Ent26715

De plus, la recherche sur le territoire est encore majoritairement pensée selon une conception de la Forêt Montmorency comme un milieu physique naturel. Les projets de recherche sur le territoire de la Forêt Montmorency sont à majorité développés par des professeurs de la FFGG qui s’intéressent aux caractéristiques physiques, écologiques ou biologiques du territoire. L’exploitation de toutes les ressources naturelles22 est valorisée

sur le territoire de la Forêt Montmorency et se concrétise dans sa volonté de développer un aménagement polyvalent du territoire. Les acteurs se représentent le territoire comme un lieu où l’utilisation de toutes les ressources naturelles est valorisée. Cette représentation suppose l’utilisation de l’entièreté des ressources du territoire, qu’il s’agisse des ressources biologiques, ligneuses, récréotouristiques, mycologiques, hydrologiques ou géographiques.

22 La matière proprement ligneuse pour l’exploitation forestière, les flancs de montagne en coupe partielle pour

développer des activités de ski-raquette, la Forêt pour la randonnée à pied, en raquette ou en ski de fond, les champignons pour des activités de découvertes mycologiques, les oiseaux pour l’observation, etc.

75 On l’observe tant dans la description que font les acteurs de la mission d’enseignement et de recherche de la forêt que dans les raisons de l’intérêt qu’ils lui portent.

Elle est intimement liée à la mission de l'Université, soit faire de l'enseignement et de la recherche sur l'aspect forestier mais à mon sens ça doit être plus large que ça, c'est plus large que ça, c'est de l'enseignement et de la recherche sur tous les sujets qui sont en lien avec la nature. Que ce soit la biologie que ce soit l'hydrologie, que ce soit la géographie. Ent39812

Je la vois pour faire de la recherche sur la forêt boréale. Elle est bien située, c'est un beau territoire. Je la vois aussi, la FM, je trouve qu'elle fait beaucoup de gestion intégré des ressources. De la coupe de bois. Il y a du ski, de la randonnée, de la pêche, il y a de la villégiature, ils font de la pourvoirie. Puis, après tu peux aller jusqu'au camp et il y a un beau paysage. Donc, c'est très large comme… puis la recherche c'est vraiment important. Il y a des chercheurs de l'Université, des chercheurs du ministère des ressources naturelles, des chercheurs du… peut-être, je ne suis pas au courant s'il y a d'autres organisation qui cherchent là, mais. Ent19318

L’enseignement et la recherche sont des termes polysémiques, et ont une résonnance dans la compréhension qu’ont les acteurs des différents projets mis en place sur le territoire de la FM. Alors que le projet de certification forestière FSC est vu comme pouvant servir à la formation des étudiants, l’agrandissement du territoire lui est perçu comme de potentielles opportunités de recherches et d’enseignements.

[…] par après on s'est dit que pour l'enseignement, de pouvoir donner les cours pratiques de génie forestier ici dans un contexte d'une forêt certifiée, on pensait que ça devait faire partie de la formation. Puis, tu vois depuis que l'on est en processus, la Forêt est sollicitée par les professeurs pour aller donner des petites conférences dans leurs cours pour parler de FSC et tu vois que l'expertise n'est pas là à ce niveau-là. Ent42217

[…] la Forêt Montmorency agrandie va nous permettre de diversifier nos stratégies d'aménagement et les modèles d'aménagement. Là on a un modèle qui s'appelle la forêt mosaïque, mais au nord on va pouvoir faire un modèle plus de sylviculture intensive, production ligneuse. Bon, le camp mercier, c'était aussi une diversification de l'aménagement. Ça c'était le second objectif, de permettre d'autres formules de foresterie et donc à certains professeurs de l'appliquer. Le troisième élément de l'agrandissement, je dirais que c'est diversifier les modèles que l'on présente aux étudiants. Pour que les professeurs et que les étudiant à la FM, puissent en faire un outil plus intéressant, plus diversifié pour l'enseignement. Ent06614

À ce titre, certains répondants nous ont même mentionné qu’ils aimeraient que la Forêt soit davantage utilisée à des fins de recherche et d’enseignement par les professeurs, les étudiants et les chercheurs externes à l’Université.

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L’enseignement et la recherche des sciences forestières et de l’aménagement polyvalent et durable occupent une place centrale dans le discours des membres du CSAFM. Pour plusieurs, ce rôle est directement tributaire du statut légal de « Forêt d’enseignement et de recherche » mais aussi de son institution d’attache, c’est-à-dire l’Université Laval et plus précisément la FFGG. Plusieurs projets, tels que l’agrandissement du territoire et la certification FSC, le développement de la filière récréo-touristique sont ainsi toujours mis en relation dans le discours des membres avec sa mission d’enseignement et de recherche. Elle est aussi représentée comme un lieu d’expression et de démonstration, pour le public, des valeurs de l’Université Laval et des meilleures pratiques en foresterie. Elle se doit d’être un territoire à la fois exemplaire et innovant, géré par et pour les chercheurs et les professeurs, à des fins de recherche et d’enseignement pour les étudiants. La Forêt Montmorency est non seulement perçue comme un lieu de recherche, mais ce lieu de recherche est souvent représenté plus spécifiquement comme un laboratoire.