• Aucun résultat trouvé

4 Tension entre journalistes et chefs religieu

D'autres fronts se sont formés contre les journalistes. Il s'agit du front religieux ouvert par le khalife général des Mourides, Mamadou Lamine Bara Mbacké. Au cœur de cette affaire, une enquête du journaliste Babou Birame Faye, du magazine Weekend du groupe Avenir Communication. Le journaliste voulait savoir la polémique soulevée autour de la gestion du foncier dans la ville de Touba, où siège le Khalife Général des Mourides, une des plus importantes confréries sénégalaises. Il faut rappeler que le titre foncier de Touba appartient au fondateur du Mouridisme, Ahmadou Bamba Mbacké.

Quand il a succédé à au défunt Khalife Général, Serigne Saliou, Mamadou Lamine Bara Mbacké a voulu recensé les terrains qui avaient été distribués par son prédécesseur. Pour cela, Le Khalife Général, Mamadou Lamine Bara Mbacké a envoyé un géomètre, Ahmadou Fall. L'équipe de ce dernier ont reçu une fin de non recevoir des disciples du défunt Khalife Général. La tension était telle que le Khalife Général était dans l'obligation de reculer. C'est pour comprendre cette situation que le journaliste a voulu enquêter. Mais son rendez-vous avec le Khalife Général des Mourides s'est transformé en bastonnade. Visiblement, le Khalife Général n'a voulu que le journaliste plonge son nez dans une affaire si sensible qu'est la gestion des terres. Il a empoigné et secoué le journaliste avant de l'injurier. Quand il l'a lâché, c'est au tour des disciplines de vouloir le tabasser. Sentant que cela peut entraîner le drame, il ordonna de laisser le journaliste. Ce grave incident relayé par la presse a eu des échos dans l'opinion nationale. Les employeurs du journaliste ont dénoncé l'acte agressif. Le directeur de publication du magazine, Pape Samba Diarra, a condamné fermement l'acte de Serigne Mamadou Lamine Bara Mbacké et a saisi les organisations de défense des droits de l'homme et le syndicat des journalistes du Sénégal. Le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication sociale (SYNPICS) a défendu le journaliste et a

menacé de se constituer partie civile si le journaliste souhaite poursuivre le Khalife Général. Il a demandé aux démocrates du pays de respecter la liberté de la presse.

C'est la première fois qu'un Khalife Général des Mourides s'en prend physiquement à un journaliste. C'est la preuve qu'on est au point de rupture dans le respect de la liberté. Il n'est pas exclu que l'ambiance générale de défiance engagée contre les journalistes soit un des facteurs qui explique cette révulsion du Khalife Général d'autant plus que, rarement les journalistes critiquent les confréries religieuses.

Mais avant ce coup de sang de Serigne Mamadou Lamine Bara Mbacké, ses proches avaient menacé de mort le président du groupe Avenir communication, Madiambal Diagne, à cause d'une interview de l'épouse du Khalife Général, Sophie Ndiaye Cissokho, publiée dans le même magazine Weekend. Dans cette interview, la dame avait évoqué sa volonté d'avoir un enfant avec son mari. Ce qui a provoqué le courroux des disciplines du chef religieux. Pour qui il est inadmissible que l'on parle de la vie «intime» de leur guide religieux dans les journaux. Ces disciples reprochent également la publication de la photo de la grande mosquée de Touba à côté de celle de l'épouse du chef religieux qui s'est dépigmentée. Les menaces de mort étaient tellement prises au sérieux que l'administrateur du groupe de presse s'est déplacé à Touba pour rencontrer le Khalife Général. Si rien n’a filtré de l'entretien, le Khalife général a appelé ses disciples à la retenue. «Notre confrère Madiambal Diagne est depuis ce

matin, à Touba où il a obtenu le «ndigël» du khalife général des mourides, invitant ses talibés et autres personnes qui s’étaient senties blessés par l’interview de Mme Sophie Ndiaye Cissokho, publiée par le magazine «Week-End» n° 44 du 4 au 10 avril 2008, à arrêter toute action punitive à l’endroit de Madiambal Diagne qui, en plus d’être un musulman et un

compatriote, est aussi un talibé mouride»81. Le jeune frère du Khalife

81 http://www.xibar.net/interview-de-la-femme-du-khalife-sur-Weekend-magazine-Madiambal-Diagne-s-excuse-

Général, Serigne Abdou Fattah Mbacké, estime que le chef religieux a

«pardonné cette faute et demande à tous les talibés à faire de même». Il a

fait savoir que «c’était une erreur qui est dépassée». Toutefois, il avertit qu'il «faut au préalable, à chaque fois que l’on doit parler de l’autorité du

mouridisme et / ou des symboles du chemin tracé par Serigne Ahmadou Bamba Mbacké (fondateur du mouridisme, NDLR), de faire attention, à ne pas heurter les consciences des talibés. C’est une affaire de foi. Le conflit soulevé par cet article du «Week-end» est classé sans suite». Ses disciples

qui menaçaient le président du groupe de presse Avenir Communication ont obtempéré.

C'est ainsi que cette affaire s'est dégonflée après cette entrevue entre le patron du groupe Avenir Communication – qui s'est excusé auprès de son guide religieux – et le Khalife général qui accuse sa femme d'avoir parler à la presse son intimité. La plainte déposée par le Groupe Avenir Communication a été retirée après cette rencontre. Mais l'épouse du Khalife général a été répudiée.

L'autre conflit entre les médias et la confrérie tidiane s'est déroulée à Tivaoune, capitale religieuse des Tidiane. Tout est venu de la visite du président Wade à Tivaoune. A l'origine, ce sont les huées contre le président Wade dans la cité religieuse tidiane et rapportées par la presse. Une information contestée par le porte-parole du Khalife général des Tidianes qui accuse la presse de diffuser de fausses nouvelles. Serigne Abdoul Aziz Sy Junior les accuse d'être des «menteurs», des «nullards». Et de martèler : «Nous ne serons jamais les otages des journalistes. Vous ne

pouvez pas exercer de pression sur nous. Personne ne peut nous (la famille Sy de Tivaouane) empêcher de dire ce que nous pensons» a dit le

porte-parole du Khalife des Tidianes le mercredi 19 mars 2008 lors de la cérémonie officielle qui marque la fin du Gamou (manifestation religieuse à l'occasion de la célébration de l'anniversaire du prophète Mohamet.

Les médias n'ont pas attendu longtemps pour riposter. A leur tête, le syndicat des journalistes. Le bureau du Syndicat des professionnels de

l’information et de la communication sociale (SYNPICS) s’est réuni expresse le vendredi 21 mars 2007 pour statuer sur l’affaire dite «Serigne Abdou Aziz Sy ''Junior'' ». Au sortir de cette réunion de bureau, le SYNPICS n'a pas décoléré. Il a fustigé les propos du marabout porte-parole. «Au

cours de nos délibérations, nous avons retenu de sortir un communiqué et nous avons également convenu de nous réserver le droit de porter plainte pour injures publiques et calomnies», affirme la secrétaire générale du

Syndicat, Mme Diatou Cissé Badiane, sur les ondes de la RFM. Elle a qualifié de «grave» les diatribes contre la presse d’Abdoul Aziz Sy "Junior", porte-parole du Khalife général de Tivaouane.

Elle met cette sortie violente du marabout sur le contexte général de la dégradation des relations entre les médias avec notamment les hommes politiques du pouvoir. Car peu avant, c'était le président de la république qui s'en prenait aux médias sénégalais lors du sommet de l'Organisation de la Conférence islamique tenue à Dakar du 7 au 14 mars 2008. Le porte-parole des Tidianes reprend presque les reproches pas toujours fondés que le président Wade faits aux journalistes sénégalais. «Le président de la

république, Me Abdoulaye Wade n'a jamais été hué et ne sera jamais hué à Tivaoune d'El Hadji Malick Sy. Peut-être une autre Tivaoune. (…) Nous avons plus de savoir, de connaissance que vous. Nous sommes plus qualifiés que vous dans votre domaine d'activité. (…) . Nous maîtrisons mieux le journalisme, les techniques et les genres rédactionnels que vous. (…) Ce qui nous permet de relever toutes vos fautes et erreurs, de

décortiquer vos écrits. (…). Vous ne connaissez rien (…)»82, s'emporte le

porte-parole du Khalife général des Tivaoune.

On constate que les critiques du président Wade ont fait tache d'huile jusqu'au niveau des marabouts. On reprend plus facilement ces critiques contre les journalistes. Ce qui permet aux autres acteurs de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays de s'engouffrer dans la brèche

ouverte par Abdoulaye Wade si les médias diffusent des informations qui ne vont pas dans le sens souhaité. Ce que semble comprendre la responsable du SYNPICS. «Cela consiste presque à livrer gratuitement, je pèse bien

mes mots, gratuitement la presse à la vindicte populaire. Nous pensons que nous devons prendre des mesures urgentes et vigoureuses pour nous protéger en tant que corporation, pour que cessent tous ces procès en sorcellerie contre la presse. On ne peut pas nous accuser de déstructurer la Nation sénégalaise, parce que nous faisons aussi partie de la nation sénégalaise. Nous revendiquons notre part de participer à l’œuvre de construction nationale, nous revendiquons aussi notre part de citoyens responsables, aussi responsables que tous ceux qui s’activent dans l’espace public sénégalais», souligne la patronne du SYNPICS.

Pour démontrer à l'opinion publique nationale que les huées ont été bien prononcées contre le président Wade lors de sa visite à Tivaoune, le bureau du SYNPICS demande aux radios «la rediffusion (...) de l’élément

des huées essuyées par le président de la République». «Un journaliste n’a que sa crédibilité et là, on a été attaqué quand même dans notre crédibilité, parce qu’on a voulu insinuer que Abdoulaye Wade n’a pas été conspué à Tivaouane (...). Afin que nul n’en ignore, nous demandons à toutes les radios, si possible au courant de cette journée d’aujourd’hui, ce vendredi (21 mars 2008, NDLR, de pouvoir rediffuser le reportage incriminé, parce que je pense que nous avons à rétablir notre crédibilité. Un journaliste, lorsqu’on le traite de menteur, on gomme quelque part son honneur et on ne saurait l’accepter», martèle Diatou Cissé Badiane. Le SYNPICS a

menacé de porter plainte pour «injures publics et calomnies».

Les journalistes, notamment de la presse écrite, n'ont pas non plus épargné le porte-parole du Khalife Général des Tidiane. Dans un commentaire du journal Le Quotidien, dont le titre évocateur «On préfère

les séniors», allusion au sobriquet de «Junior» qui accompagne son nom, le

«Est-ce nécessaire de s'alarmer sur les élucubrations d'un «guide religieux qui a pris goût à se perdre en chemin dans les dédale de la vie politique nationale ? En vérité, les propos du porte parole d'une branche de la confrérie tidiane de Tivaoune ne devraient pas offusquer. Ils ne méritent que mépris et pitié, car il est difficile, malgré tout, de vouer le moindre respect à ce marabout-là ! Souvenons-nous, c'est cet homme-là, lors de l'élection présidentiel de 1993, qui nous disait, à nous tous : ceux qui ne voteront pas pour le président Abdou Diouf sont des imbéciles. En langue française, le terme «imbécile» a plusieurs équivalents : faible, débile, crétin, idiot... ce fut une insulte énorme et historique contre les Sénégalais. Vous avez dit respect ? Comment peut-on en éprouver pour ce produit de la chefferie religieuse dont la vie s'arrête là où finissent ses intérêts matériels, capable d'injurier soixante pour cent du corps électoral national simplement parce qu’il ambitionnait de changer leur président de la république ?»,

dénonce Momar Dieng dans l'édition du Quotidien du vendredi 21 mars 2008. Le journaliste affirme que si c'est un «Junior» qui a parlé pour déraper, on a le droit alors de «revendiquer un sénior plus mature, moins

versé dans les mondanités secrètes, plus crédible face aux défis de notre peuple».

Il n'est pas le seul de s'en prendre au marabout. D'autres de ses confrères n'ont pas raté Abdoul Aziz Sy «Junior». Dans Sud Quotidien du 21 mars 2008, on fait allusion à l'injonction du ministre des Transports, Farba Senghor, qui n'a pas nié les hués, mais qui, dans un communiqué daté du 18 mars 2008, réclame aux marabouts de prendre position. «(…).

Un tel comportement (parlant des hués des populations de Tivouane, NDLR) ne rend pas service au milieu religieux qui doit se déterminer par rapport à de tels agissements». Selon Madior Fall de Sud Quotidien, «tout est dans ce bout de phrase. Par la voix d’Abdoul Aziz «Juinior», on s'est alors ''déterminé'' dès le lendemain, mercredi 19 mars à Tivaoune.».

Les journalistes estiment le marabout avait d'autres sujets sur lesquels les fidèles l'attendent beaucoup plus que sur le fait d'attaquer des

journalistes qui n'ont rapporté que la réalité. «Pourtant, on est en droit

d'attendre et d'entendre le marabout sur la question de la pratique religieuse au Sénégal. On fête trois à quatre Tabaski (l'Aïd, NDRL) chaque année, autant pour la Korité (Aïd-el-Fîtr, NDLR), nous ne nous accordons jamais sur l'apparition du croissant lunaire. On en regrette même le colon qui nous avait imposé heures de prières et jours de célébration de nos fêtes religieuses (...). On aurait aimé entendre le guide de nos âmes se prononcer sur l'émigration clandestine, sur le renchérissement et la rareté des denrées de grande consommation. Sur la paupérisation des masse

laborieuses, sur la bonne gouvernance»83.

Quant à Bacary Domingo Mané du même journal, il parle, lui, de la

«haine gratuite» du marabout, rappelant que ce n'est pas «son premier coup d'essai», même s'il a «forcé la dose». Plus généralement, Bacary

Domingo Mané estime que cette sortie du marabout pose la question du rapport entre la presse et le pouvoir religieux notamment musulman, au Sénégal. Car pour lui, la hiérarchie chrétienne s'accommode mieux à la liberté de presse. «Si la hiérarchie chrétienne se montre plus disposée à

accepter la liberté de presse, mieux installée dans le débat démocratique, moins impliquée dans la recherche de prébendes et de position d'influence, il en est autrement avec certains chefs religieux musulmans et leurs entourages. Avec eux, la presse rencontre d'énormes difficultés dans son travail du fait de l'ostracisme manifesté dans ces milieux et le refus de d'accepter que la presse assume sa fonction de vigie, de sentinelle et de

critique»84. Le journaliste fustige leur mode d'organisation qui s'apparente

aux «chefferies avec des foules fanatisées et des milices». «Ils ne peuvent

concevoir l'exercice du métier du journalisme que sous l'angle de la soumission à leur pouvoir. La presse, dans son déploiement, contrarie souvent leur projet pour l'accaparement, dans silence, des ressources. Le bruit des médias les gêne pour la simple raison que ce qu'ils donnent à lire

83 Sud Quotidien du vendredi 21 mars 2008 84 Sud Quotidien du vendredi 21 mars 2008

aux talibés est différent de leur pratiques. (…). L'enfer, pour ces marabout, c'est les journalistes, pour parler comme le philosophe français, Jean-Paul

Sartre»85. Pour Bacary Domingo Mané, l'ignorance du mode de

fonctionnement d'une presse dans un système démocratique ouvert et pluriel ne suffit pas à expliquer l'attitude des chefs religieux musulmans à l'encontre des médias. Il estime que l'impunité dont ils bénéficient de la part de l'État est aussi un facteur explicatif. Il y ajoute le refus des médias de se plier « aux rapports de soumissions » que les hommes politiques acceptent allègrement.

Le journaliste s'en prend également à ses confrères qui ont leur marabouts et se confondent «avec la foule des croyants (…), perdant ainsi

tout esprit critique». «Devant son marabout ou devant n'importe quel quidam qui se présente comme tel, il (le journaliste, NDLR) se prosterne littéralement et prend pour argent comptant tout ce que ce dernier lui dit, renonçant ainsi à son identité», écrit-il. Il soutient que : «le journaliste doit refuser d'être à la botte des Imams, des Prêtres ou des Prêtresses ou Gardiens des «Pangoles». Dans l'exercice de ses fonctions, il doit avoir une attitude laïque, soupçonneuse vis-à-vis de tout pouvoir, fût-il religieux ou non. Il doit pouvoir lire dans le blanc des écritures saintes ou le silence de celles-ci, les contradictions d'une société dont il est partie prenante. Le journaliste doit apprendre à lire au-delà des longs chapelets, de la mine de faux dévots, des frous-frous des boubous gommés des marabouts

affairistes, etc.»86.

Même des hommes religieux ont critiqué les propos d’Abdoul Aziz Sy «Junior». C'est le cas de Serigne Moustapha Sy, qui fait partie de la famille du marabout, mais qui est en rupture de ban avec ses frangins. «Il y a eu

bel et bien des huées dans la ville de El Hadji Malick Sy (le marabout fondateur de la confrérie, NDLR). Au lieu de nier l'indéniable, il faut essayer de décrypter le message qui a été véhiculé à travers ces huées. (…). Avant

85 Ibidem 86 Ibidem

de répondre à de quelconques propos, il faut d'abord comprendre la quintessence du message qui était délivré par ceux qui l'ont fait. Un porte-

parole doit s'arrêter à ce qu'on lui a demandé de dire»87.

La tension entre Serigne Abdoul Aziz Sy «Junior» et les médias était telle que de bonnes volontés sont intervenues pour faire la médiation. C'est ainsi que le Grande Serigne de Dakar (Chef coutumier de la Communauté Lébou de Dakar, NDLR), Bassirou Diagne Marème, est intervenu à la télévision sénégalaise le 24 mars 2008 pour demander de mettre fin au conflit qui oppose les médias et le porte-parole du Khalife Général. Pour lui, il y a eu «un malentendu» entre les deux parties, soutenant que Serigne Abdoul Aziz Sy ne niait pas les huées, mais celles-ci n'ont pas été proférées au moment de l'audience entre le Khalife Général et le président de la république. Le Grand Serigne de Dakar a aussi fait valoir que les critiques de Serigne Abdoul Aziz Sy n'étaient pas dirigées contre toutes la presse, mais à une partie d'entre elle qui «fait du tort» et demande d'éviter ce genre de chose.

A cette voix, se sont jointes d'autres pour calmer la tension. Ce le cas des autres familles religieuses dont celle d’El Hadji Omar Tall. Des personnalités politiques, de la société civile et mêmes médiatiques ont fait la médiation pour mettre fin au différend. Ces différentes démarches auprès du syndicat des journalistes ont abouti à décrisper la situation.

Et le SYNPICS s'est ainsi engagé à renoncer à porter plainte le 26 mars 2008. «Suite aux nombreuses médiations émanant des chefs

religieux, de la société civile et d'hommes politiques, le SYNPICS renonce à son droit de porter plainte contre Serigne Abdou Aziz Sy «Junior», écrit le

syndicat dans un communiqué daté du mercredi 26 mars 2008. Le document a demandé aux journalistes de «faire preuve de dépassement et

de considérer cet incident comme définitivement clos».

Près d'un an plus tard, le 03 mars 2009, Serigne Abdou Aziz Sy présentait, lui aussi, ses «excuses» aux journalistes. «L'année dernière, je

vous ai ouvertement attaqué, mais sachez que ce n'était pas dans le but de vous discréditer», avait dit-il lors du Gamou 2009 célébrée à Tivouane. Il

s'agissait, selon lui, d'attirer seulement l'attention des journalistes sur certaines choses. «L'information n'a pas de prix, raison pour laquelle, nous

vous félicitons de l'important travail que vous êtes en train de faire dans le pays ; nous vous suivons pas à pas, avec enthousiaste et intérêt, et prions pour vous tous », avait-il soutenu lors de la cérémonie religieuse. Cette