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TABLEAU 5: IMPORTATION D'INPUTS EN MILLION DINARS 1963-66 1967-69 1970-73 1974-77

importation biens

équipements 2309 3421 10033 31877

Inputs 3343 3832 11990 35339

Source : M.E. Benissad « économie du développement de l’Algérie »OPU 1981

Pour faire fonctionner ce secteur, ces pays doivent, veiller à générer des moyens de paiements extérieurs. Ceci a accrue la dépendance de l’étranger alors, que l’objectif essentiel de l’implantation des installations techniques était d’accroître l’indépendance.

On a pensé qu'en implantant des structures de production utilisant des techniques modernes on allait créer les conditions de leur reproduction. Non seulement ces technologies n'ont pas été maîtrisées, mais leurs coûts d'implantation et de fonctionnement ont été énormes. Les difficultés rencontrées ont été supérieures à ceux dans les pays développés et leur impact sur le reste de l'économie a été moindre. Ces usines neuves n'ont jamais atteint leur vitesse de croisière et se sont immobilisées une ou deux années après leur inauguration. leur production à rarement atteint les capacités préconisées par le constructeur et leur rentabilité à dans plusieurs cas, été remise en cause non seulement, par rapport à d'autres entreprises utilisant la même technique, mais implantées dans des pays développés, mais aussi par rapport à d'autres techniques autochtones de production. Dans la plupart des cas, ce sont des projets nés d'une volonté politique et non économique. L'Etat a voulu se substituer à l'opérateur économique.

L'appareil de production est devenu beaucoup plus une charge qu'un outil générateur de valeur ajoutée et de développement intégré. Le remboursement des emprunts contractés lors du financement de l’acquisition et de la réalisation de l’usine se trouve répercuté sur le contribuable. Toutes les erreurs, les gaspillages, les détournements les pertes, les abus et le suréquipement sont répercutés sur la nouvelle usine, dans la mesure où celle-ci hérite des charges et doit rembourser les intérêts. Tant que le marché était protégé et que la concurrence locale et étrangère était limitée, les charges ont été répercutées sur le consommateur grâce à la répercussion de ces charges sur le prix de vente. Cependant, cette logique ne pouvait pas durer car, elle a engendré d’autres comportements qui ont aboutit à la dégradation de la qualité et la hausse des coûts.

Les fonds propres des EP étant dans la plupart inexistants, les dettes ont financé pratiquement tout l'actif de l'entreprise. Ceci a engendré une charge financière lourde qui a diminué les perspectives de maîtrise et d'expansion de la nouvelle usine. Ces emprunts qu'il faut rembourser, ajoutés à des salaires d'un sureffectif, ont constitué des charges trop lourdes pour l’entreprise. Les installations issues du TT se sont alors, trouvées confrontées à des problèmes qu’on peut résumer de la manière suivante :

Mal conçus à l'origine.

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Localisation erronée.

Coût supplémentaire d'acheminement des matières premières. Difficultés d'approvisionnement.

La taille du marché ne justifie que très rarement l'investissement. La gestion défaillante.

Manque d'entrepreneurs et de maître d'ouvrage au niveau local

La logique veut que les investissements réalisés à travers des importations onéreuses, soient en mesure de financer les importations nécessaires à leur fonctionnement. Cependant, les stratégies de substitution des importations (marché cloisonné et réservé à la production locale uniquement) n’encourageaient pas les exportations. Comment faire alors, pour financer le fonctionnement des usines si les exportations de biens et/rente sont réduites ? Cette question nous ramène au débat des stratégies de développement.

0.2.3.1 La stratégie de substitution des importations

La stratégie de substitution des importations ne doit pas durer dans le temps. Elle doit en principe aboutir à la stratégie de l’augmentation des exportations. Les pays de l’Est ont appliqué cette stratégie en axant les investissements dans le secteur des biens de production (le secteur1) en pensant que ce secteur sera un moteur d’entraînement du secteur des biens de consommation (secteur 2). Le secteur 2 a été délaissé par la stratégie Stalinienne alors, que dans le schéma Marxiste c'est le marché qui donne le signal au secteur 2 de se développer. Celui ci entraînant le développement du secteur 1. Cependant pour satisfaire le secteur 2 il fallait que le secteur 1 se développe plus vite d'où le schéma de la reproduction élargie.

Ce qui s’est passé en réalité est le contraire de cette théorie. L’objectif était de déterminer le taux de développement du secteur 1 à partir des prévisions du marché. Ce lien entre le marché et le taux d'accumulation s'est trouvé rompu. Ce qui n'a pas permi les ajustements nécessaires et périodiques que l'économie de marché permet de faire. L’existence du plan qui normalement ne devait pas s’opposer à la loi de la valeur (donc le marché), devait permettre d’anticiper le marché. Dans la réalité les expériences d’import substitution ont ignoré la loi de la valeur et ont limité la concurrence à travers des interventions multiples de l’Etat sur le fonctionnement du marché. La seconde erreur a été de ne pas transiter au plus vite vers la promotion des exportations et l’ouverture du marché. Ceci a aboutit à l’augmentation des coûts, la baisse de la qualité et l’augmentation des déficits de la balance des paiements.

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0.2.3.2 La stratégie d’ouverture économique

L'ouverture économique permet aux entreprises de mesurer leur compétitivité avec le reste du monde. L'argument de l'industrie naissante1 engendre des stratégies de fermeture et d'isolement pour renforcer les industries locales et leur permettre de mieux lutter grâce à une ouverture graduelle. Cependant, si ces stratégies peuvent être maintenues grâce à l'existence d'une rente alors, l'évolution de l'industrie naissante n'aura pas lieu. C'est le degré d'ouverture des économies qui va créer une pression sur les entreprises pour améliorer leur compétitivité internationale.

Le cas des NPI a été déjà largement traité, et a donné lieu à une thèse dominante selon laquelle ces pays doivent leur réussite à la stratégie d'ouverture, notamment commerciale, adoptée dès les années 60. En effet, l'ouverture commerciale a été un des facteurs qui a favorisé la croissance rapide de ces pays.2

. L'interprétation dominante qui se construit au cours des années 80-90, s'appuie alors, principalement sur le choix de la stratégie de développement, choix qui met traditionnellement en jeu la stratégie introvertie et la stratégie extravertie. Cette distinction est très simpliste, et ne permet pas de saisir les nuances qui peuvent pourtant s'observer d'un pays à l'autre et au cours du temps. C'est Néanmoins, sur cette distinction que se focalisent de nombreux débats (N. Liang, 1992). 3.

La stratégie d'import- substitution est abandonnée par nombre de pays, en raison de son inefficacité, vers le milieu des années 80, au profit d'une stratégie de promotion des exportations, mettant l'accent sur une réduction des droits de douanes, la suppression de nombreux obstacles au commerce extérieur, l'accueil des investissements étrangers directs IDE , et plus globalement, une libéralisation de l'économie visant à faire jouer un rôle central au mécanisme des prix. C'est la période de l'ajustement structurel dans les pays en développement. La gestion macroéconomique devient plus "orthodoxe" : l'Etat se désengage progressivement de

1

Ce concept a été développé pour la première fois par Frederick List dans son ouvrage intitulé : « National system of political economy, 1856 ». Il a été utilisé par l’Allemagne pour rattraper son retard industriel sur l’Angleterre. Les classiques avec J. Stuart Mill ont repris cet argument. Cet argument énonce qu’un pays peut recourir à des barrières protectionnistes dans les premiers stades de développement de son industrie.

2

Cette ouverture est considérée ici dans son sens le plus neutre (augmentation des échanges avec l'extérieur), sans que l'on puisse se prononcer sur un quelconque lien de causalité, ni sur le fait de savoir si cette ouverture est le résultat d'une politique délibérée de libéralisation commerciale ou de la croissance économique.

3

Liang, N. (1992), `Beyond import substitution and export promotion: a new typology of trade strategies', Journal of Development Studies 28, 447-72

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l’économie, recherche l'équilibre budgétaire et lutte activement contre l'inflation, en menant une politique monétaire rigoureuse. Le marché du travail est réformé pour assurer plus de flexibilité de la main d'œuvre et pour attirer les investissements. La politique fiscale est mise au service de l'investissement, en proposant des subventions, exonérations et crédits. La propriété des entreprises fait l'objet de nombreuses réformes, tant du point de vie des entreprises publiques que de l'accueil des IDE . Enfin, les exportations sont directement et indirectement soutenues par l'établissement de zones d'exportations, par l'obtention de facilités d'importations.

Pour Fontagné (Fontagné, 20021

), les expériences de fermeture se sont toutes soldées par des désastres. Cependant, l'ouverture n'est pas aussi une garantie de forts taux de croissance. En effet, la relation entre le degré d'ouverture d'un pays et sa croissance est toujours un sujet où l’unanimité est loin d’être établie. Certains auteurs (Francisco, 20012) ont critiqué les études qui montrent qu’un fort taux d’ouverture est associé à un fort taux de croissance.

1

Lionel Fontagné et Mondher Mimouni « Globalisation, performances commerciales et développement » in REFLETS ET PERSPECTIVES DE LA VIE ECONOMIQUE 2002-No2 pp. 27- 39 Globalisation et Développement Sous la Direction d’André Sapir

2

Rodriguez Francisco and Dani Rodrik (2001), “Trade Policy and Economic Growth: A Skeptic’sGuide to the Cross-National Evidence,” in Ben Bernanke and Kenneth S. Rogoff, eds., NBER Macroeconomics Annual 2000, Cambridge, MA: MIT Press for NBER.

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