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CHAPITRE.4 TRANSFERT DE SAVOIR-FAIRE DANS LES PVD

0.4.4 Le savoir faire et la société

su attirer et intégrer dans leurs systèmes productifs les compétences. 0.4.3 La clarification conceptuelle du savoir faire

Avant de répondre à la question il faut voir quelle est la signification économique du savoir-faire. Dans le dictionnaire « Le Robert » le savoir-faire est perçue de deux manières :

« Habileté à faire réussir ce qu’on entreprend, à résoudre les problèmes pratiques; compétence, expérience dans l’exercice d’une activité artistique ou intellectuelle. »

« Ensemble des connaissances, expériences et techniques accumulées par un individu ou une entreprise. »

Pour d'autres c'est un ensemble des connaissances pratiques, techniques ou commerciales acquises (par une personne ou une entreprise) (Encarta, 2004 1).On remarque que le savoir faire est limité au niveau de l'individu et de l'entreprise uniquement. Le problème de société et de l'influence de l'environnement économique et politique sur la valorisation et la transmission du savoir-faire comme élément essentiel d'acquisition et d'accumulation est absent dans les définitions sues citées. La même remarque peut être faite pour le dictionnaire « HACHETTE » pour lequel la définition de savoir-faire est donnée comme « L’habileté à mettre en oeuvre son expérience et ses connaissances, compétences, adresse »

La dimension individuelle, quelquefois élargie à un groupe restreint au sein de l'entreprise est privilégiée au détriment de l'approche sociale et globale.

L’entreprise, comme cadre d’apprentissage est introduite par la définition suivante : c’est la « Compétence technique ou habileté alliées à l'expérience dans l'exercice d'un champ d'activité professionnel » (Caroline et all, 1995 2). Il apparaît que le savoir faire peut être résumé comme:

 Ce qu’a appris l’individu au cours d’enseignements et de formations,  Ce qu’il apporte avec lui lorsqu’il arrive dans l’entreprise,

 C'est un “appris” individuel. C'est à dire ce qu’acquiert un individu au cours d’expériences vécues.

0.4.4 Le savoir faire et la société

1

Collection Microsoft® Encarta.

2

Tiré de BLOUIN, Maurice; BERGERON, Caroline et all. Dictionnaire de la réadaptation, tome 1 : termes techniques d'évaluation. Québec : Les Publications du Québec, 1995, 130 p., p. 54)

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Un autre travail (BALLAY, 19971) essaie d'inclure la liaison de l'individu avec la société en incluant le marché. Il définit les savoir-faire comme les connaissances à la fois les plus utiles et les plus rares sur le marché du travail. Cependant, il ne voit pas l'aspect global du marché qui influence l'individu et les organisations dans leur quête du savoir-faire. En effet, Le savoir-faire doit être appréhendé dans sa dimension sociale, de sorte que lorsque l'individu entre en contact avec d'autres personnes, son comportement face au savoir-faire, varie en fonction de plusieurs paramètres.

L'appréhension du savoir-faire strictement au niveau de l'individu est à la limite raciste et engendre des sous entendus tel que le sous- développement est l'apanage de certaines nations uniquement. L'individualisme n'explique pas pourquoi il y a un savoir faire Allemand ou Japonais ou Américain. Les différences de productivité et la spécialisation des nations ne peuvent être expliquées uniquement avec la conception d'un savoir-faire individualiste.

Il existe plusieurs facteurs qui doivent être pris en compte pour déterminer le savoir-faire et qui jouent un rôle important dans sa détermination. Parmi ces facteurs, on peut citer les facteurs culturels (les valeurs privilégiés par la société), politiques (comportement de l'Etat et degré de désir), historiques etc.

Le savoir-faire individuel ne peut pas exister en dehors de la société. C'est la société qui le crée et qui le met en valeur. Par exemple comment peut on expliquer le savoir-faire français en matière de parfums, Allemand en matière de mécanique, Japonais en matière d'électronique ? Un savoir-faire qui peut évoluer et émigrer d'une nation à une autre et d'une période à une autre; Si la société est confrontée à des blocages, le savoir-faire individuel risque de ne pas se développer pleinement. Si des mécanismes de stimulation, de création, de décision et de développement n'existent pas dans la société alors, le savoir-faire ne pourra pas se développer chez l'individu de manière appropriée. Le savoir-faire est le fruit d'un processus d'interaction entre les individus dans une organisation ayant des objectifs bien précis. L'accumulation du savoir-faire peut avoir lieu et engendrer d'autre savoir-faire si des paramètres à la fois dans la société et dans l'entreprise sont maîtrisés et concourent ensemble dans un but cohérent et non mutuellement exclusif. Voilà pourquoi il faut un effort et une volonté consciente qui s'exerce à la fois sur les variables se trouvant dans l'environnement et dans la société, afin d'aboutir à la réalisation des objectifs en matière de savoir-faire.

L'Etat en tant qu'entité organisée et consciente peut déterminer une partie de

1

BALLAY Jean-François « Capitaliser et transmettre les savoir-faire de l’entreprise », éditions Eyrolles, 1997 collection de la direction des études et recherches d’EDF,

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ces variables et induire un comportement plus ou moins positif de l'homme face aux pratiques de la Gestion des Ressources Humaines. Voilà pourquoi il faut une volonté clairvoyante de la part des pouvoirs publics ayant adopté un but cohérent et des moyens adéquats et effectifs.

Si l'ensemble de ces facteurs ne se réalise pas, alors il y a risque que des individualités évoluent en diapason de la société et éventuellement de ces secteurs, sans possibilité de retour.

Tout succès dépend en premier lieu de la cohérence des objectifs et des moyens et de la symbiose entre la société et l'entreprise. Cette cohérence sera atteinte si d'une part la société et l'environnement de façon générale, ne concourent pas au blocage des efforts au sein de l'entreprise et vice versa. Par exemple si une entreprise s'est fixée comme objectif de maintenir les charges à niveau minimal tout en maintenant des salaires bas avec une cadence de travail conséquente et si une autre entreprise concurrente se permet des charges plus élevées et une productivité moindre tout en sachant que son déficit sera compensé par l’Etat alors, cette situation va aboutir à la disparition de la recherche de l'amélioration du savoir-faire dans la première entreprise.

Deuxième exemple : un travailleur peut accepter de travailler pour un salaire bas et de fournir un effort satisfaisant pour maîtriser le savoir-faire à condition que son collègue, de qualification similaire soit traité de la même manière que lui. Dans ce cas on dit qu'il y a cohérence dans le traitement de ces travailleurs. Par contre si la différence dans le salaire est grande à travail et compétence égal alors, il y a risque de démobilisation des travailleurs ayant un salaire et/ou des conditions de travail moins élevé.

L'accélération des innovations et les mutations techniques ainsi que l'explosion des nouvelles technologies a accentué la perception de l'importance du facteur humain dans la maîtrise de la gestion d'un environnement en perpétuel changement et ont montré que l'homme est devenu le véritable enjeu dans la bataille de la compétitivité. L'évolution du savoir-faire des sociétés a mis en évidence une vérité que nul ne peut nier à savoir que tout processus de production doit viser l'homme et se reproduire par l'homme .Il ne faut pas perdre de vue que l'homme est à la fois le moyen et l'objectif de toutes les préoccupations des centres de production et de décision. Tant que cet objectif est perçu la cohérence du système existera par contre des déviations risquent d'apparaître et/ou subsister si cet objectif est perdu de vue.

Le savoir-faire ne peut pas être localisé uniquement dans l'entreprise. C'est toute la société qui participe au développement du savoir-faire. Si la société ne joue pas son rôle ou s'il existe un blocage dans la société, l'entreprise se trouvera désarmée et impuissantes dans la réalisation de ses objectifs en matière de Gestion des Ressources Humaines . Parce que l'entreprise en tant qu'entité et aussi en tant que place où se concrétise et se matérialise le savoir-faire est simplement une cellule dans un tissu global. Toutes les perturbations de la société vont se répercuter à l'intérieur de l'entreprise.

L'Etat intervient dans plusieurs domaines y compris le politique, le social, le culturel et l'économique. Ce travail se concentre uniquement sur les interventions économiques.

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marché intervenir dans la détermination des prix. Si l'Etat possède assez de moyens (par exemple une rente) pour imposer un prix tel que le taux de change, les prix du pain ou le prix de l'énergie alors, un phénomène dans le marché va faire que tous les prix vont s'ajuster à cette nouvelle donne. Les prix, en tant qu'éléments essentiels de répartition de la richesse et indicateur d'information sur la rareté du produit et sur le choix des ressources économiques, vont induire un comportement des agents économiques (les entreprises, les travailleurs et aussi les bureaucrates des administrations) qui reflète la rareté exprimée par le marché. Les modifications apportés peuvent donc influer (négativement et positivement) sur le comportement de la société.

C'est cette approche, (approche globale relative au lien du savoir-faire avec la stratégie) qui explique pourquoi certains pays en voie de développement n'ont pas atteint leurs objectifs en matière de savoir-faire, bien que de très forts moyens ont été mis en œuvre alors, que d'autres (par exemple les NPI) avec probablement et/ou relativement moins de moyens ont dépassé toutes leur espérances. Voila pourquoi nous allons voir en détail les différences stratégiques de ces groupes de pays pour déterminer quels sont les paramètres qui ont influé sur le succès ou l'échec de l'acquisition du savoir-faire.