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TABLEAU 4: BILAN DE LA PRIVATISATION EN HONGRIE

0.2.2.1.5.3La conséquence sur l’accumulation technologique :

Pour la théorie néo classique, c’est le marché qui délivre les signaux, à travers les prix, pour initier l'introduction de la technologie et définir le degré d’intensité (taux capitalistique en fonction du marché des produits finis et de la main d’œuvre). Si le secteur privé devient dominant, l’Etat aura moins tendance à s’ingérer dans l’économie. Plus le marché sera en mesure de fonctionner correctement (moins de monopole, moins de régulations, plus de transparence, etc.) et plus il sera en mesure d’émettre les bons signaux pour le bon choix de la technologie. Les subventions seront plus sélectives et moins systématique en faveur ASPECTS P O S I TIFS A S P E C T S N É G A T I F S

Changement structurel de l'économie Place prépondérante des multinationales dans l'économie hongroise

Entrée du capital étranger (20 à 30%) Formation d'une économie informelle

Création de nouvelles entités économiques

Accroissement du taux de chômage formel

Investissement de capitaux nationaux Détérioration de la couverture sociale

Emergence d'une couche d'investisseurs locaux

Incapacité du marché à s'organiser

Développement du marché financier local

Absence d'une véritable couche de propriétaires nationaux

Relance économique et sociale Inadaptation du système financier et bancaire.

Réduction du taux de chômage (4% en 1994, 8% en 1998)

Problèmes d’évaluation des entreprises

Préservation de l'emploi et des outils de production.

Adoption d'un plan de communication et d'information

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du secteur public, si l’Etat choisit de privilégier le marché. Le secteur privé sera donc moins défavorisé contre le secteur d'Etat en matière de privilèges fiscaux et autres. La réduction des barrières douanières prévue par le PAS, peut s'avérer être une arme à double tranchant. Elle peut engendrer l'utilisation efficace des ressources en entraînant une élévation de la productivité du capital qui réussira à survivre, mais peut détruire aussi une partie du capital. Le capital qui va survivre devra alors, s’aligner en matière de technologie et optimiser son choix en fonction des prix de production domestiques. Les dévaluations qui s'ensuivront vont donner un avantage aux secteurs exportateurs. Ceci va orienter les producteurs vers les marchés extérieurs.

Cependant, tout ceci est du domaine de la théorie. En réalité, plusieurs questions demeurent en suspens et peuvent hypothéquer la réussite de ce mécanisme. Il ne faut pas oublier que le marché, de nos jours, est fortement imparfait et oligopolistique. Ce qui fait que les mécanismes de marché risquent de ne pas jouer et les prix risquent d’être faussés ou mal transmis, tandis que les barrières d’entrées de plus en plus fortes, dans certains secteurs, peuvent empêcher toute nouvelle tentative provenant d’un pays nouvel entrant. Il faut aussi ajouter que les pays développés qui possèdent les plus grands marchés sont soumis de la part de leurs opinions à de grandes pressions pour maintenir les subventions et les quotas.

Cependant le succès des PNI et plus récemment la Chine et l’Inde montrent que malgré tout, les chances de succès sont non négligeables pour tout pays qui emprunte la voie de l’intégration et l’adoption des mécanismes de marché. Ces exemples montrent que l’Etat ne renonce pas à sa fonction principale d’orientation de l’économie en utilisant les lois du marché et en facilitant les investissements à la fois nationaux et étrangers.

0.2.3 Les stratégies de TT

Afin de comprendre le défi des Nouvelles Technologies qui se pose aujourd’hui pour les PVD, nous allons dans cette section analyser dans une rétrospective les causes de l’échec des politiques de TT. Pour la Banque Mondiale “les faibles performances économiques de l'Afrique tiennent avant tout aux choix économiques des Etats. En particulier, la différence de dynamisme entre l'Asie et l'Afrique était rapportée à des différences de politiques économiques plutôt qu'à des contraintes d'autre nature (environnement international, spécificités nationales, etc.)”1 (Banque Mondiale, 1994).

1

"L'ajustement en Afrique" et "Africa's Adjustment and Growth in the 1980s" (Banque Mondiale, 1994 et 1989)

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La problématique de développement des PVD a commencé à prendre de l’ampleur au lendemain du processus de décolonisation. L’acquisition de la technologie était conçue par certains de ces pays comme un préalable du développement. Les salaires bas qui caractérisent les PVD, ne sont pas un avantage absolue car, les innovations techniques sont en train de rendre cet avantage de moins en moins décisif alors, que la qualité des capacités locales et des institutions sont devenus le déterminant primordial dans la capacité d'un pays pour attirer et retenir les ressources extérieures (Lall 2003).1

Par conséquent se développer voulait dire acquérir de la technologie. Dans le travail qui suit, le concept de technologie qui nous est semblable à celui utilisé par Fransman (Fransman, 1984 2

). La technologie est définie en « gros », comme étant toute chose qui participe à la transformation des inputs en outputs. Le changement technologique, y compris dans la qualité, c'est le changement dans la manière, dont les inputs sont transformés en output. Le transfert technologique suppose toutes les formes prises par ce processus, à savoir les investissements directs, le « licencing » et l'importation des biens de production (capital goods).

L’Algérie est parmi les pays qui ont consacré une grande partie de leurs moyens financiers et humains sur le TT. Après plusieurs années consacrées au TT, la nécessité de faire un bilan critique, surtout en Afrique, s’impose. Malgré tous les efforts entrepris et la mobilisation des énergies locales, et même internationales, la construction d'une capacité technologique endogène s'est trouvée bloquée. La technologie importée bien souvent a été mal utilisée et dans bien des cas a fortement déstabilisé les structures productives locales. Le "learning by doing" (formation sur le tas) n’a pas eu lieu et l'entreprise dans le pays receveur n'a pas réussi à assimiler la technologie importée.

Certains pays, comme l’Algérie, ayant recouru massivement au transfert de la technologie, ont accru leur dépendance en voulant acquérir vite et à tout prix une grande quantité de la technologie. Les pays de l'Amérique latine par exemple, se sont trouvés sous le contrôle direct des firmes multinationales, tandis que le secteur de production des biens de production, mis en place à grands frais, s'est trouvé handicapé par une exploitation en dessous de ses capacités et par le recourt à l'importation massives des biens et produits semi finis, d'inputs industriels, de machines et de pièces détachées (c'est aussi le cas notamment de l'Algérie comme le

1

Sanjaya Lall, “Investment and technology policy for competitiveness: « Review of successful country experiences” United Nations New York and Geneva, 2003 Technology for Development Series

2

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montre le tableau ci-dessous).

TABLEAU 5: IMPORTATION D'INPUTS EN MILLION DINARS