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La critique type de la théorie néo-classique:

Le fondement qui sous tend tous ces programmes est basé sur la croyance que le marché est un moyen d’allocation et d'utilisation efficace des ressources. C'est un principe important à la théorie néo classique. Ceci peut se remarquer à

1

Banque Mondiale « Rapport sur le développement dans le monde 1991 »

BANQUE MONDIALE (1993), The East Asian Miracle. Economic Growth and Public Policy, Oxford University Press, New York.

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travers l'analyse de la critique type faite par le FMI.

- L'Allocation des ressources est mieux faite si le marché est le principal élément qui intervient dans cette action. La détermination du type de technologie à utiliser, c'est à dire le ratio K/L (où k est le capital et L est le travail), est faite par le marché en fonction du prix du travail et du prix du capital de façon à assurer une combinaison optimale des facteurs. Dans une situation de plein emploi, les salaires donc L, vont augmenter. Pour maintenir les coûts bas, les entreprises seront obligées de faire face à cette augmentation, en investissant dans des équipements relativement plus productifs. C'est ainsi que la hausse des salaires due au plein emploi, va créer une pression sur les entreprises pour investir dans des technologies relativement plus capitalistiques. Le pays va alors, graduellement approfondir l'intensité capitalistique et se diriger vers le niveau atteint par les pays avancés.

Cependant, le marché est souvent incapable de produire les “signaux” attendus à cause des éléments suivants:

- L’existence de monopoles, d’oligopole et des stratégies de différentiation des firmes.

- Les interférences de la part de l’Etat (subventions, taxes, lois, réglementations etc.).

- L'Etat peut encourager, pour diverses raisons, un type de technologie au dépend d'un autre type plus approprié. En effet, la rentabilité d'un investissement est avant tout liée aux conditions économiques, locales et exprimée à travers les prix domestiques.

- Le secteur privé est bloqué par les différents types de régulations qui le limitent dans un rôle spéculatif et parasitaire. Cette remarque peut être généralisée même aux travailleurs du secteur d’Etat, récepteur de la technologie. Par exemple en Algérie, L'égalitarisme dans le traitement par le biais du SGT (Salaire Global des Travailleurs), la bureaucratisation de la motivation et la centralisation des décisions ont poussé les travailleurs à se désintéresser de leur travail. L'initiative privée a de ce fait été réduite. La planification peut s’accaparer, de ce fait, l’initiative locale de la population. En conséquence, pour la théorie classique, les mesures suivantes qui auraient pu être bénéfiques au développement des PVD ont rarement été utilisées :

La libéralisation du commerce extérieur, donc l'ouverture de l'économie aux produits étrangers peut être profitable aux PVD.

L'utilisation de la politique des prix, quand elle est associée à d'autres mesures plus structurelles, peut réussir à pousser les producteurs à augmenter leur production.

Les politiques ne doivent pas favoriser les zones urbaines au détriment du monde rural. En effet, certaines pratiques des subventions profitent beaucoup plus aux couches moyennes installées en zone urbaines qu'aux pauvres des zones rurales. Par exemple, pour Alderman "Pour les produits que les économistes appellent des “marchandises normales ” (définies comme marchandises avec des élasticités de revenu entre zéro et un). Plus le ménage est riche, plus la valeur absolue de la subvention reçue est grande. Ceci veut aussi dire que le

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montant transféré par la subvention d’un produit est à la fois plus grand en valeurs absolue et relative pour les nantis que pour les pauvres » (Alderman, 2002).1

Pour (Pinstrup-Andersen, 1976) les subventions n'augmentent pas seulement la consommation d’un produit, mais déforment aussi les prix et engendrent des distorsions dans le marché 2

L'action de l'Etat en générale et les services publiques, doivent en priorité être sensibles à l'aspect coût et rentabilité au même titre que le secteur privé.

Devant cet ensemble de données; à savoir que les déficits budgétaires et extérieurs ne sont que les symptômes de la crise et que ces déficits résultent de l'expansion excessive du crédit, à la croissance incontrôlée des effectifs dans le secteur publics, au fait que les subventions aux produits essentiels sont à la charge de l'Etat et au régime de change « artificiel » et en contradiction avec le marché. Les recommandations type du FMI peuvent être résumées ainsi :

Ajustement de la parité de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères. Cet ajustement est souvent compris comme étant une dévaluation de la monnaie nationale.

Une politique stricte du crédit, à travers des taux d’intérêt élevés, afin de renchérir la monnaie et de lutter contre l'inflation.

Une réduction du déficit budgétaire. Cette réduction prend la forme de licenciement des fonctionnaires, de désengagement de l'Etat de certains de ses devoirs envers le citoyen tel que la privatisation des entreprises publiques et l'élimination des subventions.

La liberalisation du marché.

L'ouverture économique sur l'extérieur. 0.2.2.1 Le PAS

0.2.2.1.1 Le Programmes d’Ajustement Structurel (PAS)

Les programmes d'ajustement reposent sur plusieurs principes inspirés de la

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Harold Alderman « Subventions en tant que filets sociaux de sécurité: efficacité et défis » Série de Documents de Discussion sur la Protection Sociale No. 0224 Septembre 2002

2

Pinstrup-Andersen, Per Norha Ruiz de Londono, and Edward Hoover. 1976. “The Impact of Increasing Food Supply on Human Nutrition.” American Journal of Agricultural Economics 58(1): 131-142

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doctrine libérale et de la théorie économique néoclassique et que l’on peut résumer ainsi (l'Héritau,1990)1,:

Avantage comparatif et compétitifs (Ricardo) Monétarisme (M. Friedman et Friedrich Hayek)

Rôle privilégié de l'entreprise privée (théorie classique et néo classique)

Les PAS ont été conçus, avant tout pour corriger les déséquilibres de la balance des paiements et du budget de l’Etat à court terme (l'Etat ne maîtrise pas ses dépenses et ne sait pas produire de façon rentable). A long terme, ils visent la mise en place du modèle économique établit dans les PDV et ainsi donner plus de poids au secteur privé; plus habilité à faire face aux changements techniques. Ces fondements théoriques ont aboutit à des prescriptions appelés le consensus de Washington et qui se résument dans les 10 points suivants:

Tableau 1: Les « dix commandements » du Consensus de Washington 1. Discipline fiscale

2. Réorientation des dépenses publiques 3. Réforme fiscale

4. Libéralisation financière

5. Fixation d’un taux de change unique et compétitif 6. Libéralisation du commerce extérieur

7. Suppression des obstacles aux investissements directs étrangers 8. Privatisation des entreprises publiques

9. Déréglementation de la concurrence 10. Sécurisation des droits de propriété

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l'Héritau,Marie France"le Fonds Monétaire Internationalet les pays du tiers monde.Paris:Presses Universitaires de France,1990

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D’après (Williamson, 1990) 1Un des objectifs du désengagement de l’Etat et des privatisations était de tirer profit de l'apparition et du développement des Nouvelles Technologies, afin de ne pas être en marge de cette nouvelle opportunité de développement. A partir des années 1980, les privatisations conçues comme faisant partie du PAS (2600 privatisation dans le monde ayant une recette de prés de 270 milliards de dollars entre 1988 et 1993) se sont accélérées dans le monde entier et même dans les PDV (Particulièrement en Grande Bretagne et en France). Depuis cette date, plus d'une centaine de pays se sont engagés dans ce domaine (Sadi,2005)2. l'Etat nation est en train de voir son pouvoir remis en cause progressivement, du fait de la mondialisation de plus en plus accrue. Grace aux progrès réalisés par la Technologie de l’Information et de la Communication (NTIC), Les Nouvelles Technologies est en train de jouer un rôle important dans l'élimination des frontières et le rapprochement des nations (et aussi le renforcement des firmes Multinationales).

Cependant, plusieurs auteurs tel que (Johnson, 1987)3, (Wade, 2005)4 et (Sharma,1993)5 se sont opposés au consensus de Washington sur la base des expériences des pays nouvellement industrialisés. Même la banque Mondiale a reconnu (vers la fin des années 80) que l’Etat peut intervenir pour corriger les lacunes du marché (Market Friendly approach). (Banque Mondiale, 1991 et 1993)6

Finalement, le PAS a t’il permit une meilleure maîtrise des NT en Algérie et a t’il donné plus de moyens à l’entreprise (publique et privée) et a t'il facilité son adoption? Ceci présente pour nous, un intérêt qu'il faut analyser dans ce travail

1

Williamson J. (Ed.) : Latin American Adjustment : How Much has Happened ? 1990

2

Nacer-eddine SADI « la privatisation des entreprises publiques en Algérie » Ed; L'Harmattan 2005

3

JOHNSON, C. "Political Institutions and Economic Performance: the Government-Business Relationship in Japan, South Korea and Taiwan", in F. C. DEYO (ed.), The Political Economy of the New Asian Industrialism, Cornell University 1987

4

ROBERT H. WADE "Bringing the State Back In: Lessons from East Asia’s Development Experience" Macroeconomic policies for a growing neighbourhood, edited by Michael Dauderstudt, Friedrich-Ebert-Foundation, Bonn 2005 WADE, R. "State and Market Revisited", The Economist,1992.

5

SHARMA, S. D."Markets and States in Development India's Reformers and the East Asian Experience", Asian Survey, vol. 33, nº 9, septembre, pp. 894-1993

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Banque Mondiale « Rapport sur le développement dans le monde 1991 »

BANQUE MONDIALE (1993), The East Asian Miracle. Economic Growth and Public Policy, Oxford University Press, New York.

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Le FMI propose un programme qui permet au pays en crise "d'assainir" son économie et d'appliquer les principes de base de cet organisme. Le programme qui peut être appliqué dans un cas classique est de chercher la "vérité des prix"

La restriction de l’offre monétaire, la libéralisation des prix, la libéralisation du taux de change et des taux d’intérêt, la restriction du crédit interne, l’élimination des subventions et des exonérations, la baisse du déficit public à travers une réduction des dépenses de l’Etat (réduction massive des effectifs dans les entreprises publiques et suppression des subventions).1

Le but est d'avoir « moins d'Etat » par la privatisation des entreprises publiques et plus d'Etat dans le sens de plus de planification, de réglementation c'est à dire un choix et une orientation cohérente et coordonnée. Les effets qui peuvent résulter sur le court terme peuvent déstabiliser le pouvoir et remettre en cause l'application du programme.

Il peut résulter une inflation galopante par le jeu de la libre convertibilité du taux de change, les matières importées vont voir leur prix s'élever et se traduire par des coûts de productions élevées.

Un effondrement de la production suite à la levée brutale des barrières protectionnistes.

Un accroissement du chômage Une hausse de la pauvreté 0.2.2.1.2 Les Raisons du PAS

L'Algérie a entrepris timidement depuis 1986, avec quelques années de retard, ce que plusieurs pays d'Afrique et d'Amérique Latine ont appliqué durant les années quatre vingt. Ceci aurait pu un avantage, dans la mesure où, des leçons de leur expérience auraient pu être tirées afin de trouver la meilleure forme d'AS, adaptée aux réalités du pays.

Pour le FMI, les PVD doivent entreprendre eux même les réformes et les mesures qui leur permettront de sortir de la crise. Le PAS est devenu absolument nécessaire dans plusieurs pays atteint par des difficultés structurelles dans leur Balance de paiements et dans leur processus d'accumulation. Ces difficultés ne font que refléter un dysfonctionnement des structures de l'économie. Le mode de répartition du revenu peut présenter des insuffisances qui pénalisent les facteurs

1 Carlos Nieto « Bilan et perspectives de la politique économique »,