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La rétrospective concernant la conception du TT

On va voir dans ce chapitre les débats autour des causes de l’échec du TT par les PVD. On va d’abord commencer par voir comment se posait le débat du TT dans la période des années 70. Ce débat a influencé en grande partie les dirigeants de l’époque. L’économie du développement dans les années 50-70, a été initialisée par plusieurs auteurs tels que Charles Cooper, A.G.Frank, Raul Prebish, Christopher Freeman, Amilcar Herrera, Francisco Sercovich, Frances Stewart, Constantine Vaitsos et Miguel Wionczek. Ces auteurs préconisaient qu’il fallait ne pas dépendre de l’exportation des matières premières car, leurs prix sont voué à une réduction à long terme et qu’il fallait industrialiser dans un environnement protectionniste.( Baldwin, 20031) C’est dans ce cadre que l’acquisition de la technologie devenait un objectif majeur de la stratégie.

Le Transfert de Technologie

Parler de NT veut dire avant tout parler de Transfert de technologie. En effet, les Nouvelles Technologies sont une technologie qui necessite son acquisition, sa maîtrise et son développement. On peut définir le TT comme tout mécanisme par lequel une technologie, quelle que soit sa forme (produit, procédé, savoir-faire), passe d'une partie (individu, organisation, entreprise) à une autre. La circulation de la technologie peut prendre différentes formes : cessions de biens d'équipement, de brevets et licences, assistance technique, joint-venture, etc. Tout transfert comprend quatre éléments essentiels : un contenu, deux acteurs (l’émeteur et le récepteur), un résultat (la capacité du récepteur à maîtriser totalement tous les éléments du contenu et le transfert ne sera terminé que lorsque ce résultat sera effectivement atteint). Le contenu d'un transfert de technologie est un ensemble de biens matériels (machineries, aides pédagogiques, etc.) et immatériels (connaissances, savoir-faires) permettant la mise en oeuvre d'une technologie (Drouvot ,2002) 2.

Les tableaux suivants essaient d'expliquer les facteurs de blocage du TT. Trois espaces sont considérés; l'espace de l'entreprise(local),l'espace national et international.L'articulation entre ces trois espaces produit conjointement

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Baldwin, 2003, « Openness and growth: what is the emprical relationship ? » NBER Working Paper n°9578.

2Hubert Drouvot “LE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE DANS LE TIERS-MONDE EST-IL UNE OPTION STRATÉGIQUE POUR NOS PME MANUFACTURIÉRES ?” (ESA, Grenoble) Gérard Verna (Université Laval, Québec) 2002

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l'environnement dans lequel s'effectue le TT (Djeflat,1993)1. Le processus est divisé en 3 étapes: Pré investissement, Investissement et post investissement. Ces 3 étapes sont respectivement influencées par les paramètres suivants :

Tableau 6: LES PARAMETRES DU TT

PARAMETRES LOCAL NATIONAL INTERNATIONAL

ENVIRONNEMENT POTENTIEL

SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

Tableau 7: ETAPE PRE INVESTISSEMENT COMPLEXITE TECHNOLOGIQUE CHOIX DES TECHNIQUES PROCESSUS D'IMPORTATION DES TECHNOLOGIES

Tableau 8 : ETAPE INVESTISSEMENT DELAIS SURCOUTS DE REALISATION DEGRE PARTICIPATION ACHETEUR 1

Djeflat "réformes économiques et nouveaux enjeux de l'accumulation technologique endogène en Algérie:une lecture empirique" in Revue Cread n°33 1993

Page | 69 PROCESSUS

ORGANISATION DU TRAVAIL

Tableau 9 : ETAPE POST INVESTISSEMENT CONSOMMATION

ACTIVE

CONSOMMATION PASSIVE

Si on accepte ce modèle, la question va alors, être la suivante : le PAS en visant une intégration du secteur privé et en liant l'accumulation avec la maîtrise du TT va t'il débloquer ce processus en solutionnant les problèmes qui se posent à tous les étapes de l’acquisition? Dans ce cas quelle sera alors, la contribution de l’Etat et comment pourra t’il contribuer dans la réussite de ce projet.

Le cas des pays d'Asie du Sud-est (Indonésie, Malaisie, Philippines et Thaïlande1

) est en revanche moins traité dans la littérature, mais occupe pourtant une place importante dans la justification de cette thèse dominante. Leur ouverture plus tardive s'accompagne d'une croissance extrêmement rapide et d'une analogie dans les trajectoires nationales, renforçant ainsi l'idée selon laquelle l'ouverture commerciale est le moteur essentiel de la croissance.

Ces auteurs qui préconisent ce type d’approche concevaient difficilement que le TT ne pouvait pas être dissocié de l’ensemble des paramètres de développement et que le TT n’est qu’un aspect du niveau de développement comme tant d’autres. Le développement ne peut pas avoir lieu, si on néglige d’autres dimensions du développement et si on concentre toutes les ressources sur l’acquisition de la technologie. Dans cette conception, Le TT est à la fois le début et la fin. En réalité il n’est qu’une partie d’un tout qui se modifie doucement de façon homogène, non discontinue et proportionnée. Pour la CNUCED (UNCTAD, 2003 2) le rôle de la

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Ces quatre pays sont membres fondateurs, aux côtés de Singapour, de l'ASEAN en 1967, et sont les plus avancés économiquement et les plus grands démographiquement du groupement régional (en dehors du Vietnam, membre depuis 1995). Ils sont donc fréquemment regroupés sous l'appellation ASEAN-4, ou NPI 2.

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technologie est certes, important, mais il doit être rentabilisé et mis en relief à travers des politiques appropriées de l’Etat. L’Etat doit renforcer les capacités endogènes d’acquisition et de maîtrise technologique. Cependant, l’Etat ne doit pas s’approprier le rôle que doit normalement jouer l’entreprise dans le TT. En effet, dans notre cas nous allons voir comment l’Etat en s’ingérant dans le processus de gestion de l’entreprise publique, a enlevé toute forme d’autonomie et de responsabilité à la firme réceptrice de technologie. En effet, Aujourd’hui on admet que « les progrès technologiques viennent pour beaucoup des entreprises et que les entreprises, en tant que dépositaires de la technologie, ont un rôle clé à jouer dans la création de capacités technologiques »(Dilmus, 19971). Pour Zarsky, la propriété privée aboutit à la réduction du gaspillage des ressources, de l’énergie et à une meilleure production ainsi qu’à une productivité satisfaisante résultant de la maîtrise technologique et l’introduction de techniques efficaces et une meilleure gestion (Zarsky, 19992). L’Etat est un mauvais producteur tout en étant un bon planificateur et un bon arbitre, mais le privé est un mauvais planificateur tout en étant un bon producteur.