• Aucun résultat trouvé

Systèmes de cultures et rotations répondant à des conditions pédoclimatiques et à la politique

PARTIE III. UNE EXPERIENCE DE CO-CONSTRUCTION D’UN MODELE

1. Descriptions des exploitations agricoles

1.1. Gestion de l’espace en relation avec la taille de la SAU de l’exploitation

1.1.5 Systèmes de cultures et rotations répondant à des conditions pédoclimatiques et à la politique

La spécialisation et la diversification de l’agriculture du territoire de la Merja Zerga se sont traduites par des systèmes de cultures et des orientations culturales répondant aux caractéristiques pédoclimatiques et à la politique agricole du CDA. L’analyse des données des

Chapitre VIII

156 enquêtes et de la base de données SIG a montré que chaque CDA se caractérise par des systèmes de culture répondant aux exigences du milieu naturel et de la politique agricole du CDA. Chacun des six CDA du bassin versant présentent des rotations :

1.1.5.1 Orientations culturales au niveau du CDA Mnasra

La zone côtière du bassin versant, espace de gestion du CDA de Mnasra a connu au cours des deux dernières décennies une évolution marquée par celle des technologies et des marchés qui ont transformé une zone pastorale en un pôle compétitif de production de fruits et légumes. La vocation actuelle de cet espace a eu pour origine l'introduction, à la fin des années 1970, de techniques de puisage de l'eau à l'aide de moteurs et de formules d'irrigation plus efficaces et plus efficientes, de cultures plus rémunératrices. L'agriculture irriguée, qui y était longtemps limitées aux Dehs des berges de l'Oued Sebou, a ainsi été généralisée avec une l'expansion d’une utilisation intensive de l’eau par pompage privé.

Suivant les conditions pédoclimatiques, les systèmes de cultures diversifiés gèrent l’espace de l’exploitation selon quatre types de rotations au cours de la campagne agricole. Deux rotations sont pratiquées sur les sols sablonneux. La première est constituée par de 2 à 3 cultures par an : de novembre à janvier de l’orge ou du fourrage, de janvier à mai du haricot sec et du tournesol et de mai à octobre de l’arachide. La deuxième rotation consiste en la mise en culture de l’Orge- et/ou du fourrage d’octobre à février et du maraichage (poivron, aubergine, tomate) ou de la pomme de terre de février à juin. Deux autres rotations ont lieu sur les sols argileux (Tirs). Il s’agit d’une 3e rotation composée de céréales (80 % de blé tendre et 20 % de blé dur de novembre à février et du maraichage (tomate industrielle) pour le reste de la campagne. Un 4e type de rotation est mis en place en cas de forte pluviométrie pour les terres non cultivées en hiver. Cette rotation est constituée par le tournesol au printemps. Selon cette logique de gestion de la SAU du CDA de Mnasra, il résulte une dominance de l’orientation maraichère avec 30 % des emblavements, les oléagineux en deuxième position avec 22 % et les céréales en troisième position avec 19 % (Figure 47) et cela malgré leurs rendements et leurs rentabilités faibles. Il s’agit de cultures nettoyantes, qui servent à couper les cycles des parasites et des ravageurs notamment des cultures maraichères.

Chapitre VIII 157 0 5 10 15 20 25 30 35 30 22 19 14 8 4 %

Figure 47. Emblavements des différentes orientations culturales de la SAU agricole du CDA de Mnasra (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG 2011)

1.1.5.2 Systèmes de cultures et orientations culturales au niveau du CDA Sidi Mohamed Lahmar

Les terres agricoles du CDA de Sidi Mohamed Lahmar sont aménagées en quatre secteurs hydro-agricoles : N1assolé, N9, NRiz, N10. Les sols sont à dominances argileuses très favorables aux cultures céréalières et oléagineux. Elles occupent respectivement 46 % et 44% des emblavements de la SAU du CDA (Figure 47). Bien que l’orientation maraichage soit en plein développement, elle n’occupe que 1% des emblavements de la SAU agricole du CDA (Figure 48).

Chapitre VIII 158 46 44 4 4 1 0 10 20 30 40 50 Cér éale s Olé agin euse s Can ne à suc re e t bet tera ve à suc re Légu min euse s Mar aich age %

Figure 48. Emblavements des différentes orientations culturales de la SAU agricole du CDA de Sidi Mohamed Lahmar (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG 2011)

1.1.5.3 Systèmes de cultures et orientations culturales au niveau du CDA Souck Tlet

Cette zone appartient à la plaine centrale du Sebou qui se répartit en trois secteurs hydro- agricoles : le N2, N3 et N4. Elle est caractérisée par des sols à dominance argileuse. La zone est favorable aux céréales et aux oléagineux, où elles se partagent respectivement 37 % et 30 %. En seconde position viennent les cultures fourragères et industrielles avec respectivement 14 % et 12 % (Figure 49).

Chapitre VIII 159 0 5 10 15 20 25 30 35 40 37 30 14 12 5 %

Figure 49. Emblavements des différentes orientations culturales de la SAU agricole du CDA de Souck Tlet (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG 2011) Ces cultures sont pratiquées selon des rotations dans le temps constituées principalement par céréales/légumineuses (fève et fèverole) ou céréale/oléagineux (tournesol) ou céréale/maraichage (melon) si le type du sol le permet, ou céréales/betterave à sucre. Ces dernières rotations sont justifiées par les effets précédents favorables qui laissent plus d’azote résiduel par les légumineuses et par le nettoyage du sol (culture propre) à travers les binages de la betterave. Le tournesol est considéré à cet égard comme une culture de rattrapage en cas d’excès d’eau hivernal.

1.1.5.4 Systèmes de cultures et orientations culturales au niveau du CDA Souck Larbâa

La zone Souck Larbâa est susceptible à des inondations malgré les aménagements hydroagricoles et la dominance des sols lourds. Les cultures oléagineuses occupent la SAU la plus élevée au niveau du CDA de Souck Larbâa avec 35 % de la SAU du CDA (Figure 50). Du fait que les sols sont aussi favorables aux légumineuses, céréales, fourrages et cultures industrielles (canne et betterave à sucre), elles couvrent respectivement 19 %, 15 %, 13 % et 12% des emblavements du CDA de Souck Larbaâ. Les principales rotations sont céréales/ protéagineux (fève et fèverole) ou céréale/oléagineux (tournesol) ou céréales/betterave à sucre, céréales/ canne à sucre et oléagineux sur les sols inondés en hiver.

Chapitre VIII 160 0 5 10 15 20 25 30 35 40 35 19 15 13 12 %

Figure 50. Emblavements des différentes orientations culturales de la SAU agricole du CDA de Souck Larbâa (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG 2011) 1.1.5.5 Systèmes de cultures et orientations culturales au niveau du CDA de Hraid

Le CDA de Hraid fait partie de la zone de grande hydraulique. Il est divisé en cinq secteurs. Du fait des similitudes de certains secteurs (exemple C2 et C3) pour faire nos enquêtes, nous avons choisi des secteurs où les systèmes de cultures sont différents :

- le C4, secteur rizicole est caractérisé par des terres de type réforme agraire et des sols hydromorphes. Les agriculteurs font une rotation tous les deux ans : céréale/riz/bersim ; La plupart des exploitations sont spécialisées dans la culture du riz, du bersim et du blé tendre. Ce système de culture est imposé par le CDA et les sols hydromorphes.

- Le C3 où les agriculteurs pratiques des assolements libres avec des rotations composées par céréale/betterave, céréale/fourrage, céréale/maraichage, d’où la dominance des céréales. Elles s’étalent sur 58 % de la SAU du CDA (Figure 51).

Chapitre VIII

161 Figure 51. Emblavements des différentes orientations culturales de la SAU agricole du CDA de Hraid (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG, 2011)

1.1.5.6 Systèmes de cultures et orientations culturales au niveau du CDA de Lalla Mimouna Deux secteurs hydroagricoles du CDA de Lalla Mimouna ont fait l’objet de nos enquêtes de terrain : le secteur de Dlalha caractérisé par des sols sablonneux où dominent les cultures de fruits rouges (fraise et framboise) et le secteur de Merja à sols argileux où sont pratiquées les cultures de la canne à sucre et des légumineuses.

Les cultures de l’arachide, la salade verte et la pomme de terre sont les plus présentes dans les assolements et les emblavements de la SAU agricole du CDA de Lalla Mimouna.

L’orientation maraichage occupe le premier rang (Figure 52). La culture de la salade occupe 18% des emblavements de la SAU agricole du CDA, de même pour l’arachide. Cette culture protéagineuse est favorisée par les types des sols sablonneux. L’orientation des agriculteurs vers le maraichage n’est pas seulement due aux types des sols, elle résulte également de la politique agricole du CDA, basée sur un encadrement de haut niveau des agriculteurs et à la gestion des exploitations par des gérants spécialisés.

Chapitre VIII

162 Figure 52. Emblavements des différentes orientations culturales de la SAU agricole du CDA de Lalla Mimouna (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG 2011) Par couplage de la base des données des emblavements agricoles avec la base de données SIG du bassin versant de la Merja Zerga nous avons obtenu la répartition de la SAU du bassin versant de la Merja Zerga en différentes orientations culturales (Figure 53). Cette SAU est caractérisée par une prédominance des céréales (soit 41 %) et des oléagineux (25 %). L’arboriculture vienne en dernière position avec 3 % seulement de la SAU.

41 25 10 8 5 10 15 20 25 30 35 40 45 %

Figure 53. Répartition de la SAU du bassin versant de la Merja Zerga suivant les principales familles de cultures (Source : Travail d’Ayadi H. à partir des données de ORMVAG 2011) L’analyse de l’organisation interne des exploitations a mis en évidence l’importance des critères de choix d’un mode de fonctionnement. Pour assurer leur viabilité économique les exploitations agricoles du territoire de la Merja Zerga suivent deux modes de fonctionnements : la spécialisation et la diversification. La spécialisation ou la diversification d’une exploitation agricole est conditionné par de nombreux facteurs. Pour certains

Chapitre VIII

163 agriculteurs qui gèrent des exploitations d’une SAU faible la diversification constitue le moyen de survie. Elle assure une source de revenu continue pour l’agriculteur. Pour d’autres où la SAU n’est pas un problème pour se spécialiser, la diversification constitue une valorisation de la SAU et une sécurité pour l’agriculteur. L’analyse des enquêtes a montré que des modes de fonctionnement similaires peuvent se retrouver dans des exploitations aux structures pourtant assez différentes. Cet état de fait trouve son origine, d’une part dans l’histoire des productions spécifiques et de l’agriculture en général de la zone, mais surtout et d’autre part aux rôles spécifique que joue chaque spéculation dans le système de culture de l’exploitation ; rôle qui peut conditionner tout l’amont de la production. Ceci fait que le mode de faire valoir des terres a souvent très peu d’influence sur le mode d’exploitation et de gestion. Une telle spécificité peut être un atout intéressant pour concevoir et mettre en œuvre des programmes et des plans d’actions restreints, et peu coûteux en ressources, pouvant même toucher et avoir un impact visible sur un éventail large de type de fermes, car présentant justement les mêmes profils de fonctionnement.

Quant aux différences les plus marquantes qu’on peut observer, elles résultent surtout de la facilité ou non pour une exploitation d’avoir de l’eau à tout moment (oued, puits ou forages) ce qui permet de sécuriser les actions de production par une programmation plus ponctuelle sur la campagne et des conditions pédoclimatiques.

En se basant sur cette analyse des composantes du territoire de l’exploitation, nous avons élaboré une typologie des systèmes de cultures du bassin versant objet de la partie suivant du chapitre.

Outline

Documents relatifs